l'exécution des figures et des figurines est
confiée M. Fraikio, l'un de nos meilleurs
statuaires, et le troupeau de boeufsmou
tons, etc., etc., qui nécessairement doit trou
ver sa place dans une œuvre destinée rap
peler des services rendus l'agriculture, sera
modelé sur les dessins et sous la direction de
M. Verboeckboven, le célèbre artiste belge.
Confiée de tels bommes, une œuvre d'art
ne peut être qu'un chef-d'œuvre.
On nous communique la lettre suivante
adressée un de nos abonnés par un habi
tant de l'arrondissement de Roulera.
Nous publions volontiers cette lettre dans
nos colonnes, elle démontre une fois de plus
avec quel sans gène et quel, mépris de toutes
les convenances, les cléricaux disposent du
corps électoraldans les arrondissements as
servis leur domination.
Mon cber
On s'occupe depuis quelques jours ici de la
candidature de M. Deschamps, qui serait le 9 Juin
prochain produite dans notre arrondissement. L'ancien
ministre, l'ancien administrateur des sociétés Langrand,
remplacerait l'honorable M. Rodcobach, vieux et ma
lade, mais qui a représenté sans interruption notre
arrondissement depuis 1850. On assure cependant que
cet ancien membre du Congrès n'est pas disposé se
retirer volontairement et qu'il sera remplacé malgré
lui mais cela ne nous regarde pas.
Que l'épiscopat cherche placer la Chambre des
hommes capables, des députés que sachent parler, cela
se conçoit le besoin pour la droite s'en fait vivement
sentir elle est pauvre en hommes d'état et même en
parleurs que M. Deschamps cherche, lui, rentrer
dans la vie parlementaire, après avoir réalisé de gros
bénéfices dans les sociétés Langrand qui n'ont procuré
leurs actionnaires que des déceptions, cela se conçoit
encore qu'il publie des articles interminables pour se
faire remarquer avant les élections, soit mais ce qui
ne se conçoit pas, c'est qu'on veuille imposer notre
arrondissement flamand, qui est déjà représenté par
un wallon, un second wallon du sang le plus pur
M. Deschamps connaît-il mieux que M. Dumorticr
notre langue, nos intérêts, nos besoins A qui nos
honnêtes électeurs flamands s'adresseront-ils désor
mais, quand ils auront quelque réclamation faire,
quelque injustice faire réparer
Mais qu'importe l'épiscopat M. Deschamps est,
comme M. Dumortier, un homme sûr comme ce der
nier, et mieux que lui, l'ancien administrateur des
compagnies Langrand sait parler.
Qu'importent donc les intérêts de l'industrieuse cité
de Houlers et de son riche arrondissement agricole?
L'épiscopat demande d'abord des instruments et quand
ces instruments sont perfectionnés, c'est pain béni
pour lui. Si telle est la volonté de nos cléricaux, l'ar
rondissement subira donc bon gré malgré lui, un
second député wallon, car le clergé dispose chez nous,
sans nous et pour nous.
Cependant, nous avons dans notre arrondissement
loi aurait été confiée, et M. Hauttot pouvait maintenant
apprécier en quelles bonnes mains auraient été ses
ateliers.
Mais la belle et hautaine Honorine, sans même con
sentir voir celui qui aspirait sa main, avait refusé
cette alliance qui, outre, disait-elle, qu'elle la jetait
aux bras d'un ouvrier, l'enterrait éternellement dans
un trou c'est ainsi qu'elle appelait, elle, Cany.
Depuis, le contre-maitre avait fait un héritage, il
était devenu propriétaire de cette usine, et promettait
d'être, dans quelques années, un des meilleurs partis
de la contrée, quinze lieues la ronde.
Si, mieux inspirée et surtout meilleure fille, Hono
rine avait suivi les conseils de son père, elle serait en
ce moment en passe de devenir très-riche, avec la
perspective d'entrer un jour et sûrement dans ce
monde brillant qui est son rêve, et M. Hauttot, au lieu
d'être confiné dans une masure, en proie aux ennuis
de l'isolement, de l'oisiveté et de la gêne, vivrait dans
l'aisance au milieu des ouvriers qui le vénéraient, et
dans celte fabrique dont on l'avait si cruellement ar
raché.
Ainsi songeait le vieillard l'heure où nous le re
trouvons Cany.
des hommes capables et réunissant toutes les conditions
pour faire de bons députés. Orateurs habiles, écrivains
corrects, ils sont populaires et connaissent très-bien
nos intérêts qu'ils sauraient défendre mais ils sont
infectés de libéralisme et dès lors, ils sont excommu
niés politiquement par les cléricaux qui proclament
bien haut qu'ici hors le parti clérical et rétrograde, il
n'y a pas de salut possible pour un candidat.
D'ailleurs je ne sais trop si les bommes auxquels je
fais allusion consentiraient entamer une lutte qui,
d'après moi, ne serait pas sans chances de succès
mais peut-on triompher un jour si l'on ne consent ja
mais i combattre, et notre arrondissement devra-t-il,
par suite de l'abstention commode mais peu courageuse
de nos chefs libéraux, rester toujours la proie du parti
clérical
Ah oû donc en seriez-vous Ypres, si on n'y avait
jamais osé affronter la lutte et si, comme ici, on s'était
drapé dans le large manteau de l'abstention...
Nous serons donc livrés aux députés wallons, malgré
nous par nos seigneurs et maîtres, si telle est leur
volonté
Il me semble pourtant que l'on pourrait avoir un
peu plus d'égards pour notre arrondissement pour
quoi faut-il qu'on nous impose doux députés étrangers
wallons Parce que les deux font la paire C'est une
mauvaise raison, et puisqu'il s'agit de mettre aussi
dehors le vieux Le Bailly de Tillegbem et que le cha
noine De Haerne quitte pour être curé Bruges, on
pourrait, me semble-t-il, imposer l'ancien agent de
M. le comte Langrand, M. Deschamps, l'arrondisse
ment de Thielt ou celui de Courlrai, car là comme
chez nous, nos seigneurs et maîtres sont très-certains,
vu l'absence de lutte, de faire réussir un instrument
quelconque, pourvu qu'il soit souple et docile, cet in
strument fut-il un goupillonN. D.
On lit dans la correspondance de la Meute
Un petit détail curieux propos de la discus
sion sur l'affaire de West-Capello. M. Alph.
Vandenpeereboom a parlé d'un vicaire des Flan
dres qui paie une patente decabaretier fixée 3 tr.
7S c. il est bon de noter que ce brave ecclésias
tique, qui habite la commune de Passcheridaele,
dans le doyenné d'Ypres, est électeur pour lea
Chambres, g'Ice ce supplément d'impôt.
s Voici donc l'infâme impôt du débit des
boissons alcooliques qui sert donner le cens u n
vénérable ecclésiastique.
S'il est vrai que les libéraux font compter
cet impôt pour le cena, en vue de fabriquer des
électeurs, c'est bien le cas pour nous de dire
Sic not non nobi* tchnikificamus apet.
Cet article demande une petite rectifica
tion M. le vicaire Van Reninghe n'a pas été
jusqu'ici électeur pour les Chambres, parce
qu'il ne payait pas le cens pendant le temps
voulu. L'a-t-on inscrit pour cette année
Nous l'ignorons, mais dans tous les cas, il est
évident qu'il ne possédait pas les bases de
cette patente, car le débit de boissons se faisait
sans bénéfice pour compte de congrégation
Qu'était-il donc arrivé
Hélas rien de bien extraordinaire. Les choses
avaient suivi le cours réglé d'après les lois générales et
selon les circonstances au milieu desquelles s'étaient
accomplis les événements que nous avons racontés.
M. d'Oilebec et sa femme, animés des meilleures in
tentions, et encore sous l'impressioa que leur avait
causée l'abnégation du trop sensible père, l'avaient
d'abord traité avec tous les égards possibles.
Selon ses projets, et poussé dans cette voie par sa
femme, qui voulait briller tout prix, l'audacieux
courtier avait étendu le cercle de ses affaires, et ajouté
ses opérations commerciales des opérations d'es
compte, de bourse, etc.
Encouragé par d'heureux résultats, il s'était lancé
toute vapeur sur le rail-way des spéculations. En
quelques mois, il avait décuplé ses relations en pro
duisant partout sa jeune femme, la grande joie de
celle-ci, qui obtenait un succès d'élégance et de beauté.
Le grand père et la petite fille avaient été installés
dans deux chambres faisant partie de l'appartement
des jeunes époux, et l'on vécut vraiment en famille
pendant six mois.
M. Hauttot était aux anges.
qui est un être moral non reconnu, il est vrai,
mais qui n'en existe pas moins en dehors de
la loi.
La distribution solennelle des distinctions
accordées des industriels de la ville d'Ypres,
l'occasion de l'Exposition universelle de
Paris, aurai lieu le Dimanche, 3 Mai, midi,
dans la grande salle des Halles.
Après la cérémonie, un banquet sera offert
dans les salons de l'hôtel-de-ville, aux ex
posants récompensés.
La liste de souscription pour les personnes
qui désirent prendre part ce baoquet, se
trouve déposée au Secrétariat de l'hôtel-de-
ville, jusqu'au Vendredi soir, lr Mai.
On nous écrit de Fontaine l'Évêque:
La grève des ouvriers houilleurs a donné
l'occasion nos soldats de se faire apprécier
dans leurs cantonnements. Les uns travaillaient
dana lea ateliers des forgerons, ceux-là dans les
fabriques de toutes sortes. Hors du temps de ser
vices, ou les voyait faire le pain, mener les che
vaux aux champs et aider les ménagères surtout
dans la besogne de la maisou et de la basse-cour.
On cite un employé dans un établissement
métallurgique, vivant seul avec sa mère et qui re
çut d'abord un troupier avec son billet de loge
ment d'une façoD fort réservée. Mais peine
était-on entré en connaissance que le fils de Mars
sollicita de son hôte la faveur de pouvoir restaurer
tous ses vêtemeots. Un garçon demeurant seul,
avec une vieille mère, a bien par cipar là quel
ques paletots, quelques pantalons raccomoder;
notre hôte ne se fit donc pas prier, en deux jours
de temps, toute sa garde-robe est remise neuf
au grand contentement de la mère surtout qui
n'osait aborder une semblable besogne.
A Fourchies et Piéton on ne se souve
nait plus d'avoir vu une troupe de gens armés et
la vie du soldat n'y était pour ainsi dire connue
que par les récits plaintifs des miliciens sollicitant
*'de leurs parens des envois d'argeot. Ou était doue
tout surpris de rencontrer nos jeunes soldats si
gais et si enjoués, ce point que les bons habi
tants de ces villages ne fesaient que répéter dans
leur patois on n'est niée si mau di esse sau-
dart.
Il est regretter, sans nul doute, que la for
ce armée ait été obligée d'intervenir dans celte
malheureuse grève, maisàquelque chose malheur
est bon.
Les derniers évènemens ont démontré, une
fois de plus, que nos soldats savent faire leur de
voir tout eu alliant la bonhomie aux nécessités du
services.
Nominations. Par divers arrêléa royaux du
19 de ce mois, sont nommés dans lea différentes
armes
Dant l» service de santé.
Médecin de bataillon de a* classe. Le mé
decin adjoint Hennion, de l'hôpital d'Anvers.
Cependant, devant l'accroissement des relations de
toutes sortes du jeune ménage, madame reconnut la
nécessité de prendre un jour. Cette mesure était com
mandée par les intérêts de M. d'OHcbcc, et le père
d'Honorine le comprit. Mais dans ces circonstances, il
fallait un petit salon pour les visites personnelles de
madame or, toutes les pièces de l'appartement étaient
occupées. En bonne conscience, il n'était pas raison
nable de déménager et de prendre un plus vaste local.
On fit alors remarquer M. Hauttot que sa chambre
se trouvait merveilleusement disposée pour faire un
boudoir simple et coquet madame, tandis que la
pièce oû couchait Léonie deviendrait le bureau de
monsieur, dont le cabinet, très-grand du reste, serait
rendu sa vraie destination, un salon.
Par une coïncidence particulière, il se trouvait dans
la même maison deux petites chambres, un peu lam
brissées, au cinquième il est vrai, mais offrant cette
heureuse disposition qu'elles communiquaient ensemble
par une porte l'intérieur, ce qui permettrait Léonie
d'habiter avec son grand père, que, pour tout au
monde, on n'aurait pas laissé seul la nuit. Ainsi disait
M. d'Oilebec.
(La suite au prochain n'). E.-M. de Lyden.