d'incurie que l'organe du clergé aime tant lancer contre l'échevin chargé des travaux publics. Nos lecteurs n'ont pas oublié les at taques dirigées contre l'honorable M. DeStuers l'occasion d'un nouveau chemin tracé l'extrémité de la rue S1 Jacques, pour monter aux jardins de la ville. Le pieux journal croyait le chemin tracé par M. De Sluers et il le trouvait nécessairement détestable mais quand il apprit que M. Fuchs en était l'au teur, il s'empressa de le trouver parfait Ab uno disoe ornnes. Et c'est en érigeant ainsi le dénigrement et la diffamation en système, que l'organe de notre clergéchercheàégarer l'opinion publique sur le mérite de tous les hommes que le parti libéral porte au pouvoir. Bcmise de* récompenses civiques aux exposants yprols de l'Exposition de Pa ris, leurs eoopérateurs cl coopéra- trlees. La distribution solennelle des récompenses ac cordées des industriels et leurs eoopérateurs ou coopératrices, l'occasion de l'Exposition univer selle de Paris, a eu lieu Dimanche, dans la nef en équerre des Halles. Le Conseil communal au complet,MM. le Baron Mazeman de Couthove, sénateur, Carton, com missaire (TarroDdissement, le commandant de la place, Fraipont, le colonel Thonon, et les mem bres des diverses administrations prirent place sur l'estrade midi. La salle était remplie d'un public nombreux, ou remarquait un grand nombre de dentellières qui tenaieut assister la remite des distinctions accordées aux meilleures ouvrières, coopératrices de MM. Brunfaut et Begerem. Avant la distribution des récompenses, M. le Bourgmestre, dans un discours remarquable, a fait l'historique des diverses iodustriesqui s'étaient succédées Ypres depuis le onzième siècle. Voici ce discours La cérémonie qui nous assemble ^aujourd'hui, peut être appelée, juste titre, la féte de l'industrie yproise. En effet, il s'agit de célébrer le magnifique succès remporté par nos industriels i l'Exposition universelle de Paris. La ville entière a acclamé ce triomphe avec le plus vif cnthoasiasme et le Conseil communal a tenu hon neur d'organiser cette occasion la solennité laquelle nous assistons en ce moment. Pour notre part, nons sommes heureux de présider cette manifestation et nous sommes fiers de pouvoir le faire dans l'aatiqnc monument qui témoigne du glorieux passé de nos pères et qui évoque les souvenirs les plus brillaotsdes annales de l'antique cité flamande. Comme vous le savez tous, la ville d'Ypres a été, pendant des siècles, l'une des plus importantes et des plus opulentes du comté de Flandre. L'industrie lui avait créé cette position remarquable! Dès le onzième siècle la ville d'fpres possédait des manufactures de draps et de serges. g— Non, madame... vous d'agir. Madame d'Ollebec ne fit connaître qu'à son mari, et encore en l'atténuant, la déclaration funeste et accu satrice du docteur. Que pouvous-nous i cela, répondit M. d'Ollebec que de fausses démarches avalent mis ce jour là de mauvaise humeur nous ne saurions lui faire avaler des pilules de manufacture Non si nous l'envoyions i la campagne? Est-ce que nous avons une maison de campagne Je suis sûre que ce médecin exagère Parbleu ils sont tous les mêmes... pour revenir plus souvent. Est-ce que nous ne pourrious pas placer too père dans une pension Jamais il ne consentira... C'est ridicule... sais-tu bien que c'est une lourde charge pour nous. Sans doute. Le loyer, la nourriture, l'entretien et par-dessus le marché quinze cents francs de pension... C'est vrai. Les épouz d'Ollebec oubliaient qu'ils ne payaient guère que le quart au plus de ces quinze cents francs et que le plus souvent ou habillait M. Hauttot avec les Au douzième siècle, la fabrication des tissus do laine y était portée au plus haut degré de perfection elle jouissait déjà alors d'une renommée bien méritée Les foires *t les marchés d'Ypres où l'on étalait les produits de l'industrie drapière, étaient fréquentés par les marchands de tous les pays de l'Europe qui y opé raient des achats considérables. Ce trafic fit la richesse de notre ville qui devint bientôt l'une des plus opu lentes de la Flandre. Au treizième siècle, Ypres était arrivée l'apogée de sa prospérité et de sa splendeur. Ce fut alors que la grande commune érigea le splen- dide beffroi, symbole de l'affranchissement de la cité yproise. Ce fut également cette époque que les ha bitants qui, pour la plupart étaient drapiers ou tisse rands de serges, jetèrent les fondements et édifièrent leurs frais, le monument grandiose qui nous abrite en ce moment. L'industrie drapière vécut riche et florissante pen dant plusieurs siècles. En effet, nous voyons dans nos annales qu'en 1514 il y avait quatre mille métiers de drapiers Ypres et qu'à la foire de Mars de la même année il y avait été vendu 34,720 pièces de drap. Depuis lors les guerres et surtout la triste période des troubles des Pays-Bas ont fait émigrer nos tisse rands et vers le dix-septième siècle il ne restait plus, Ypres, qu'un bien petit nombre de métiers de drapiers. Au dix-huitième siècle, les traces de l'industrie qui avait fait la fortune et la grandeur de notre antique cité, avaient complètement disparu. Mais côté de l'industrie drapière prospérait une autre fabrication également propre la Flandre le tissage des toiles. Cette industrie n'acquit jamais, Ypres, l'impor tance de celle dont nous venons d'esquisser rapidement l'histoire. Elle coopéra toutefois dans une certaine mesure, la prospérité générale de notre ville et elle fut une précieuse ressource pour nos populations lors de la décadence de l'industrie drapière. C'est grâce elle que la ville d'Ypres a pu conserver un reste de son antique splendeur et lorsque nous re gardons autour de nous, nous voyons encore parmi nos plus dignes et parmi nos plus méritants conci toyens, des descendants des riches fabricants et mar chands de toiles du dix-huitième siècle et des siècles antérieurs. Celte industrie, son tour, tomba en décadence. Au commencement de ce siècle, il ne resta plus Ypres, qu'un petit nombre de fabriques d'étoffes qui vécurent dans l'oubli et le marasme pendant toute la première moitié de ce siècle. Il y a quelque vingt ans, sous l'impulsion d'un gou vernement aux idées larges et progressives, l'industrie toilière se réveilla dans nos Flandres. Grâce aux'meaures salutaires prises celte époque, cette industrie entra dans une nouvelle voie de prospé rité. Ypres participa ce mouvement. Depuis lorsla fabrication des tissus de lin et d'autres étoffes s'y est développée, lentement, il est vrai, mais déjà les résultats obtenus sont appréciables. vieux vêlements de M. d'Ollebec. Sans compter, reprit Honorine, que Léonie est pour nous un surcroît de dépenses, car les quatre cents francs qu'elle nous douue ne suffisent pas pour la loger, la nourrir et le reste. Madame d'Ollebec, de plus en plus jalouse de Léo nie, ne tenait pas compte des services que lui rendait sa nièce, logée, il est vrai, et en partie nourrie par sa tante, mais qui gagnait fort bien son entretien. Sans parler de la responsabilité qui nous in combe. Voilà qu'elle entre dans ses seize ans et demi... elle est jolie... Oh jolie... la beauté du diable... N'importe... je n'aime pas avoir charge d'âoic... Comment sortir de là J'y réfléchirai sérieusement, dit M. d'Ollebec en finissant. Et les deux époux partirent pour le théâtre. Le mari d'Honorine réfléchit en effet, et le résultat de ses méditations ne se fit pas attendre. On allait entrer dans la belle saison Mars avait été magnifique et le printemps s'anuonçait splcndide. Il fut décidé d'abord que M. Hauttot irait passer tous les beaux jours Cany, dans une petite maison- Non-sculcment un certain nombre de fabriques d'une importance secondaire existent en notre ville, mais déjà on y compte des établissements de premier ordre. Puissent les circonstances qui arrêtent leur essor, venir disparaître et faire place une ère de dévelop pement et de prospérité 11 nous reste signaler une autre industrie impor tante implantée Ypres bien longtemps après celles dont nous venons de parler, mais qui a constamment brillé et qui brille encore aujourd'hui du plus vif éclat. Nous voulons parler de l'industrie dentellière intro duite Ypres, en 1653. Cette fabrication y prit bientôt racine et en peu d'années elle acquit un développement considérable. Parfois la mode vint l'arrêter dans sa marche pro gressive elle reçut aussi de rudes secousses pendant les années de troubles et de guerres continuelles depuis la Révolution française jusqu'à la formation 'du royaume des Pays-Bas. Depuis lors, l'industrie dentellière est entrée de nouveau dans la voie du progrès et de la prospérité. Mais c'est surtout depuis 1835 que cette industrie a acquis l'importance que nous lui connaissons aujour d'hui. A cette époque surgirent des fabricants intelli gents qui firent entrer l'industrie dentellière dans une voie nouvelle. Hommes dégoût et d'initiative, ils aban donnèrent l'ancienne routine. Ils s'attachèrent distinguer leurs produits par la grâce do la forme par la variété et la perfection du dessin en un mol ils appliquèrent l'art l'industrie et en même temps ils suivirent tous les caprices imposés par la mode. La tentative réussit au-delà des espérances Les dentelles dites Valencienncs acquirent une nou velle renommée. Leur supériorité fut solennellement constatée l'Exposition universelle de 1851, Londres. Plusieurs fabricants de cette ville prirent part cette exhibition et leurs produits y reçurent des men tions extrêmement flatteuses. La maison qui y obtint le plus brillant succès fut celle de MM. Duhayon-Brunfaut et C", qui eut l'insigne honneur d'être citée, avec un éloge pompeux, au livre d'or des jurys de ladite Exposition internationale. En 1855, la même maison de MM. Duhayon-Brun faut et C* remporta un succès identique l'exhibition de Paris. L'industrie dentellière n'a pas démérité depuis lors elle continue jouir de la même faveur. En dehors des deux industries dont nous venons de parler, Ypres en a vu éclore de nouvelles qui, nous l'espérons, ont devant eux, un avenir assuré et pros père. Nous citerons entr'autres la fonderie et la scierie du marbre. Nous ne pouvons oublier la fabrication des rubans, qui a pris une grande extension en noire ville. Ces industries n'ont pas jugé propos de prendre part l'Exposition universelle de Paris. Mais une autre fabrication, naguère florissante Ypres, la chapellerie, a accepté la lutte. C'est avec ces trois éléments que l'industrie yproise nette qu'on lui louerait, tout auprès de sa fabrique une servante aurait soin de lui, et l'arrière saison, on le ferait revenir. Quant Léonie, son grand'père n'étant plus là pour veiller sur elleon prit un arrangement pour qu'elle fût logée dans sa maison de commerce. Bien entendu que M. Hauttot toucherait sa rente viagère régulièrement on poussa même la générosité jusqu'à lui promettre de ne pas s'en tenir aux quinze cents francs dûs. Le vieillard, tout l'idée de revoir son pays, ses connaissances, et, raisonné par le médecin, consentit volontiers cette combinaison, d'autant plus que sa fille devait l'aller voir deux ou trois fois pendant la saison. Il regrettait bien sa petite fille, mais cette sé paration était absolument nécessaire, le bonhomme se résigna. Léonie n'accepta pas aussi facilement les plans de sa tante. Elle s'effrayait avec raison, de voir son grand' père livré aux caprices d'une paysanne et jugeant de l'avenir par le présent, craignait que la rente viagère ne fut pas exactement servie. [La suite au prochain n'). E.-M. de Lyden.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2