UNE mm VIAGERE 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. f *,*21. - Jeudi; 28" ANNÉE A4 Niai flftfi». LE PROGBfiS TIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond' administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,13 0,30 Il a été beaucoup question, depuis quelques jours, Paris, de changements importants qui de vaient s'effectuer au ministère de l'intérieur. M. Pinard avait songé remplacer M. de Saint-Paul, qui remplit côté de lui les fonctions d'une espèce de lieutenant tout-puissant pour la direction de l'opinion publique. Mais, protégé par M. Rouher, M. de Saint-Paul reste eo place et rien n'est modi fié dans la situation. Il paraît, d'après une corres pondance de Paris, que cette solution n'a toutefois été obtenue que par l'intervention de l'Empereur. Le Parlement douanier allemand s'est occupé du traité conclu avec l'Autriche et en a adopté les -deux premiers articles. Dans une de 6es séances précédentes, un député protectionniste s'est plaint de la manière dont la France exécute le traité franco-allemand en accordant des primes l'ex portation de ses fers, procédé qui tendrait ruiner la métallurgie allemande par l'envahissement des fers français. Le gouvernement a reconnu qu'il y avait là un abus dont il poursuivait le redresse ment, sans pouvoir prévoir le résultat des négo ciations engagées. La Patrie, darisune note officieuse, avoue l'exis tence des abus dont se plaint l'industrieallemaude, •nais elle assure qu'il ne peut s'agir de primes l'exportation,que les règlements eu vigueur n'au torisent pas, mais bien d'une fausse application du système des acquits-à-cautiou. C'est contre ces pratiques irrégulières que la France, sans attendre les réclamations prussiennes, a déjà pris le nou veau règlement du ig Mars dernier qui rétablit les droits de tous les intéressés. Le duc d'Edimbourg, qui a si heureusement échappé, en Australie, une tentative d'assassinat, «st attendu Londres |e 24 Mai. Il se rend Sues sur sou propre navire, la Galatea, et après avoir traversé l'isthme par le chemin de fer, il s'embar quera sur un yacht royal qui l'attendra Alex andrie. Il aura effectué le voyage de Sydney Ijondres en cinquante jours. vas E.-M. DB LYDEN. III. (Suite.) A la première nouvelle de l'abandon coupable dans lequel on laissait le vieillard, maître Prudent s'émut; il écrivit Paris, et, parfaitement renseigné par un confrère sur la situation des époux d'Ollebec, il fil lo voyage de Cany et alla trouver M. Hauttot. Mais celui-ci ne voulait rten dire. Enfin, force de questions, devinant ce qu'on lui voulait cacher, le no taire sut toute la vérité. Si elle le révolta, elle ne l'étonna guère. Ce qui le surprit, ce fut de ne pas trouver Léonie avec son grand'père, et il ne put dissi muler sa douloureuse surprise mais la vivacité des réponses, il comprit bien vite que la chère enfant non- seuleracnt avait dû céder la nécessité, mais encore qu'elle ignorait ce qui se passait. Vos enfants se conduisent indignement, cher monsieur heureusement le contrat est eu règle et nous allons agir vigoureusement, dit-il au vieillard qui cherchait encore pallier la conduite des ingrats. Moi faire un procès ma fille y songez-vous, M, Prudent La pauvre chère enfant n'y est pour ïprfs, le t3 mai. Des électioas pour le renouvellement de II moitié des membres du Conseil p^qvincial de la Flandre occidentale auront lieuJe 25 de ce mois, dans divers cantons (le notre arrondis sement et dans le canton d'Ypres même. Les attributions des Conseils provinciaux sont nombreuses, de grands intérêts sont confiés ces assemblées et pour ce seul motif, le choix de ces conseillers est fort important. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce sont les conseils provinciaux qui élisent les députations permanentes et que ces collèges, non-seulement gèrent et administrent les af faires provinciales mais encore que de nombreuses questions d'iulérêt général sont soumises la décision de ces corps. Jusques dans ces derniers temps, les col lèges des députations étaient des corps pure ment administratifs, mais les cléricaux ont modifié cet état de choses. Du moment où ils sont parvenus s'emparer de la majorité dans quelques conseils provinciaux, ils ont intro duit dans ces collèges la fine (leur de leurs créatures et dès lors les députations perma nentes de certaines provinces sont devenues entre les mains du clergé des instruments dociles. On sait l'ouvrage que les cléricaux font l'aide de ces instruments! Dernièrement en core, la Chambre, M. Bara a rappelé les décisions iniques prises en matière de récla mations électorales par la députalion clérica- lissime de la Flandre orientale. Les décisions prises par ce collège clérical sont tellement scandaleuses, que le gouvernement a promis de présenter une loi pour modifier les attri butions des députations et cela pour empêcher —p—a— rien 2... Je suis sûr qu'elle croit que je suis très-bien. Pas de procès, soit, et vous avez raison mais je yais leur écrire de la bonne encre. N'en faites rien non plus mon gendre m'en voudrait sans doute et il pourrait faire supporter ma fille son mécontentement. Vous ne pouvez cependant rester ainsi. Je vais écrire ma fille... et sans doute... Soit mais si dans huit jours les choses ne sont pas changées, c'est moi qui leur parlerai. En atten dant, permettez-moi de vous avaneer une centaine de francs... sur l'argent que j'ai mademoiselle Léonie... M. Hauttot opposa quelques objections mais comme il y avait urgence, il finit par accepter. Dès qu'il eut quitté le pauvre père, et avant de re tourner Féeamp, maître Prudent, qui était descendu chez le successeur du vieillard, écrivit Léonie. Vous verrez, disait-il son hôte, la petite fille de votre voisin accourir dans deux jours. Et moi qui voulais épouser M"* Honorine!... Quelle belle acquisition j'aurais faite là Remerciez le ciel qui vous a préservé de ce mal heur, mon jeune ami. A propos, trouvez-moi donc une femme, cher notaire. k Eh eh qui sait? j'y songe peut-être que le corps électoral ne soit, par le fait des administrations cléricales, corrompu dans son essence. On connaît aussi les faits et gestes de la députalion de notre province, dont le coq est un des plus beaux spécimens cléricaux qui se puisse imaginer. Mais n'insistons pas sur ce point. Nous avons seulement voulu appeler l'attention du corps électoral sur les élections provinciales qui auront lieu le 25 dans notre arrondissement, et nous aimons espérer que tous les électeurs, comprenant l'importance de celte élection se rendront en grand nombre au scrutin et accorderont leurs suf frages des hommes indépendants instruits et dévoués,et non pas aux fidèles instruments d'un parti rétrograde. 1 JE Il parait que quelques gros bonnets cléri caux se sont réunis Samedi dernier Courtrai, sous la présidence d'un haut dignitaire ecclé siastique arrivé tout exprès de Bruges. Celte réunion aurait eu pour but de dési gner aux chefs les candidats épiscopaux choisis par Monseigneur pour les élections provinciales du 25 courant et pour les élec tions générales du 9 Juin. Les associations conservatrices seront bientôt réunies pour enregistrer ces choix; quant aux électeurs cléricaux on ne s'en préoccupe guère, les curés et vicaires étant chargés de les mener au scrutin. Nous avons lieu de croire l'exactitude de ces on dit, car depuis Dimanche 00 voit arri ver successivement en ville les sommités élec torales du parti clérical c'est un va et vient continuel, et la demeure de M. le doyen, qui est le siège de l'élat-major électoral pour l'arrondissement d'Ypres, est assaillie de visi- IV. Nous avons laissé M. Hauttot tristement accoudé sur l'appui de la croisée aux vitres ternes. Le pauvre aban donné pleurait silencieusement, non pas sur son sort, mais sur sa fille. C'est que, si devant ceux qui pre naient son état en pitié, si rncmc parfois ses propres yeux, il cherchait des excuses la conduite de ses en fants, il avait des heures où, voyant vrai, il ne pouvait se dissimuler tous leurs torts. Dans l'abandon cruel où le laissait Honorine, M. Hauttot retrouvait l'insouciance égoïste de sa fille, monstrueux défaut qui était la base de son caractère et que madame Hauttot avait vainement combattu. Dans son aveugle tendresse paternelle, M. Hauttot avait toujours cru que l'âge, la raison et le sentiment du devoir guériraient Honorine, mais l'âge et la raison étaient venus les obligations de la jeune tille envers son père s'étaient accrues et le sentiment du devoir ne s'était pas éveillé en elle... Loin de là encouragée dans celte voie funeste par le caractère de son mari, elle s'était laissée aller avec plus de liberté ses mau vais penchants. Soudain, comme il s'abimail douloureusement dans se9 tristes pensées, M. Hauttot en fut arraché par le bruit d'une voiture qui s'arrêtait devant sa modeste demeure.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1