6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
POURQUOI ffl'ÂMEZ-VOUS
M' Piiwftuclic,
*t «Juin IS6I.
«-
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
Ypkrs», le 20 Juin.
28* ANNÉE
LE PROGRES
TIRES ACQDIR1T EONDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé h l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
fr. 0,15
0,30
Le Corps-Législatif a adopté par i58 voix contre
34, l'article 3 du projet de loi sur l'achèvement
des chemins vicinaux, remanié par la commission,
d'accord avec le conseil d'État, la suite de renvoi
qui avait été voté par la Chambre sur les observa
tions de M. Segris.
L'ensemble du projet a été adopté l'unanimité
de 2l>8 votants.
Des correspondances de Fontainebleau disent
que dimanche matin l'Empereur, l'Impératrice et
le prince Impérial sont sortis pied dans la ville
pour voir le passage de la procession de la Fêle-
Dieu et un reposoir splendide dressé en face du
château. La population a fait une ovation
LL MM.
Le Moniteur nous dit, de son côté, que dans
l'après-midi du même jour, Leurs Majestés et
S. A. 1 accompagnées des personnes de leur suite,
ont fait une excursion dans la forêt et se sont di-
i igées vers le village de Barhizon. Elles y ont visité
l'exposition de peinture faite par les artistes qui
iwbitent cette localité, l'une des plut pittoresques
de la forêt, et y ont fait quelques acquisitions.
La Servie continue attirer l'attention sérieuse
du monde politique. Ou télégraphie de Belgrade
que le gouvernement provisoire serait dans l'in
tention d'adresser l'Autriche une demande d'ex
tradition contre Kara Georgewitch. La Nouvelle
presse libre de Vienne annonce que ce même gou
vernement a envoyé M. Rislich Paris avec mis
sion de ramener lejeurie prince Milano Belgrade.
Elle assure que lord Stanley a fait déclarer au
gouvernement piovisoire, par l'entremise du
consul britannique que l'Angleterre est ferme
ment résolue user de tout son pouvoir afin que
la question de la succession au ti due de Servie soit
résolue le plus promptemeul possible, l'abri des
influences et conformément la volonté exclusive
du peuple serbe. Le cabinet de Bucharest a retiré
sa démission, comme on le prévoyait, et un mes-
H. (Suite.)
Te souviens-tu, insista Pierre, des jours où nous
faisions l'école buissonnière. La crainte du magister, la
pensée de ses reproches et de sa férule t'arrachaient
quelquefois des larmes et moi, pour le consoler, je
grimpais dans les arbres partout où se montrait un
nid, et, plus fier qu'un roi, je t'apportais dans ma cas
quette le produit de ma chasse.
Oui, et au retour tu subissais seul la punition
tu mentais pour m'éviter un reproche.
C'était pour ne pas voir tes beaux yeux se faner
dans les larmes c'était pour ne pas voir le chagrin al
térer ton visage car tu étais déjà belle, sais-tu et tu
promettais alors ce que tu as tenu depuis et puis tu
avais si bon cœur Oh que nous étions heureux
Nous n'avions qu'une volonté, qu'un désir, qu'un bon
heur, qu'un chagrin pour nous deux. Amélie Amélie
puisque tu te souviens de ce temps-là, ne le regrettes-
tu pas quelquefois N'as-tu pas souhaité qu'il re
vienne
Oui, quelquefois, soupira la jeune fille.
Tu n'as qu'à prononcer un mot, Amélie, et ce
temps peut nous être rendu.
SBge du prince déclare le Sénat disaoua, nous dit
on télégramme de cette ville, et ordonne de nou
velles élections.
Une lettre de Berlin noua donne des détails cir
constanciés sur l'état de M. de Bi»maik, dont la
santé est plus compromise qu'on ne l'a cru géné
ralement jusqu'ici.
A la séance delà seconde Chambre, néerlandaise
M. Koorders (extrême droite) a fait l'interpellation
qu'il avait annoncée dès mardi dernier, sur la
reconstitution du cabinet. M. Van Bosse a été très-
lacouique. 11 a'e9t borné fort naturellt-menl, d'ail
leurs, après la crise que la Hollande vient de
traverser, constater que la formation du cabinet
a été inspirée par l'esprit de conciliation, et il ré
sulte de ses paroles que c'est pour ne pas atténuer
la signification conciliatrice de l'admioistraiion
nouvelle que M. Thorbecfce n'en a pas fait partie.
Notre sénateur, nos trois représentants et
M Carton, commissaire de l'arrondissement,
se sont réunis dernièrement Bruxelles,
l'effet de terminer diverses affaires qui inté
ressent notre arrondissement.
Les électeurs apprendront avec satisfaction
que le conflit existant entre le gouvernement
et la Société générale d'exploitation du che
min de fer est la veille d'être aplani, et que
très-probablement, dater de lr Juillet pro
chain, le service commuu entre l'état et la
compagnie sera repris.
ftous croyons être agréable aussi aux habi
tants du canton de Rousbrugge-Haringhe, en
leur fesant connaître que nos représentants
ont reçu de M. le Ministre des travaux publics
l'assurance formelle que l'adjudication des
travaux exécuter lYser entre Rousbrugge
et la Fintelle, aurait lieu dans uu très-bref
délai.
*MIM—MWMMMMMM—I—
Où vcux-lu en venir, Pierre?
A ceci, cousine, que je suis orphelin, que j'ai
viDgt-deux ans, deux bons bras et une boutique bien
achalandée, que j'ai échappé la conscription et que
je me trouve en âge de prendre femme.
Eh bien demanda Amélie dont le cœur battait
fort.
Tu me demandais tout l'heure pourquoi je suis
venu Paris; je vais te le dire, cousine j'ai quitté le
pays, j'ai laissé ma boutique, j'ai fait cent lieues, j'ai
monté cent et quelques marches, je suis entré ici pour
te demander Amélie, veux-tu être ma femme
Ta femme, murmura-t-elle, rouge et tremblante
d'émotion.
Veux-tu être ma femme, ma bonne cousine, ma
belle Amélie? voilà ce que je suis venu te dire. Ce
n'est pas une fougue de jeune homme qui me fait ac
courir près de toi l'affection que je te porte est lente
et raisonnéc. Depuis deux ans que nous sommes sépa
rés, j'ai bien réfléchi, bien examiné, bien pesé le pour
et le contre, et c'est la main sur le cœur, devant Dieu
qui m'entend, devant ma mère qui est au ciel, que je
te répète ma demande Amélie, veux-tu être ma
femme
Mais tu n'y penses pas, Pierre
Que veux-tu m'objecter? que tu n'as rien?
Quant au bureau des douanes dont la con
struction du chemin de fer d'Hazebrouck
nécessite l'établissement, et qu'il eut été si
avantageux de voir créé Poperinghe, M.
Yan Merris qui depuis son élection avait été
prié par les habitants de sa ville natale de
s'intéresser celte affaire, a appris avec sur
prise et regret que le 6 Juin dernier, une dé
cision avait été prise sur cet objet, et que cette
décision rejet-te la demande de l'administration
communale de Poperinghe, et qu'elle avait
déjà été notifiée au bourgmestre de celte
ville, et aux autres autorités et fonctionnaires
chargés d'exécuter la résolution dont il s'agit.
Il est permis d'espérer que S. M. la Reine
accompagnera le Roi lors de sa visite Ypres,
le 3 du mois d'Août prochain.
Un ariêlé royal du 12 Juin approuve la délibé
ration du conseil communal de VVervicq, portant
1* Qu'il est établi une cotisation personnel!»
extrauidinaire de 10,000 fr., pour couvrir lea dé
penses communales;
2* Que la répartition de cette taxe aura lieu
d'après la fortune présumée des habitants.
1
On lit dans une correspondance de Brux
elles la Gazette de Jlloas
Bruxelles, 13 Juin.
Les élections étant terminées, deux question*
principales vont occuper lout spécialement le
public, la question Delaet et la question Langraod-
Dumonceau. Cette dernière surtout promet de
noua fouroir de curieuses péripéties. Les procès
engagés contre le célèbre financier sont pour ainsi
dire imperdables et amèneront la liquidation de
VIndustriel. M. Dehem demande la production
des pièces qui ont servi établir le bilan de 1867
et il doit l'obtenir d'après les statuts. Celle pro
duction lui servira établir la perte de plua du
Qu'importe n'ai-je pas ma boutique elle a bien suffi
mon père, elle nous suffira.
Oh pensa la jeune fille, être sa femme j'avais
longtemps caressé ce rêve j'ai cru longtemps que ce
mariage ferait mon bonheur; mais non, j'aime Agé-
nor, Agénor m'aime, et s'il n'a pas ma promesse for
melle, je l'ai assez encouragé par mon consentement
tacite si je venais l'abandonner, je connais son
cœur, il en mourrait.
Consens-tu demanda Pierre, qui se mourait
d'inquiétude.
Elle contempla quelques instants son cousin.
Il avait un genou en terre ses mains pressaient
affectueusement les mains de sa cousine l'émotion, la
crainte, le bonheur, l'angoisse soulevaient sa mâle poi
trine, dont on distinguait les mouvements précipités
sous sa grosse veste de bure.
Amélie se sentit subjuguée.
Elle lui tendit les bras pour le relever elle tendit
son front pour recevoir le baiser des fiançailles.
Au même instant la voix d'Agénor, qui chantait un
gai refrain, se fil entendre travers la cloison.
Non non, ce mariage est impossible s'écria ta
piqueusc de bottines, en repoussant Pierre interdit.
Celui-ci pâlit affreusement et chancela comme un
homme ivre.