6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIKANCHE. Chronique politique. LË BUREAU DE POSTE W i^840. Dimanche, 28» ANNÉE* 19 Juillet 186». LE F&06&1S TIRES ACQCIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent ctre affranchis. .fr. 0,15 0,30 Nous lisons dans le journal le Nord une cor respondance de Paris signée Z. S., qui est exclu sivement consacrée i la reproduction qu'elle affiime être aussi exacte que possible, de quelques paroles remarquables qui auraient été, selon elle, prononcées récemment par l'empereur Napoléoa au cliateau de Fontainebleau, propos des atten tats dirigés contre la personne des souverains Dans la position que j'occupe, aurait dit l'em pereur, la vie n'a qu'un attrait c'est d'être utile la prospérité et la grandeur de la France. Tant que je vivrai, je ne poursuivrai pas d'autre but et la Providence qui m'a jusqu'ici visiblement sou tenu, ne m'abandonnera pas. D'ailleurs mon sort est entre ses mains. C'est elle qui décidera ce qui, de ma vie ou de ma mort, peut de mieux servir les intérêts du pays. L'empereur a insisté ensuite sur cette idée que les assassinats politiques pioduisent toujours un effet contraire celui que se proposent leurs auteurs. Ce qui vient de se passer en Servie, aurait ajouté l'empereur, en est I* preuve évi dente. Les conspirateurs espéraient en tuant le prince Michel, faire arriver une autre dynastie, ils ont raffermi pour longtemps la famille dïs Obrenovilh. Chez uous, si un dès nombreux at tentats dirigés contre le roi Louis-Philippe eut réussi, il y a tout parier que la famille d'Orléaus régnerait encore sur la France. Demain, aujour d'hui, si je tombais sous le coup d'assassius, le peuple d'une 6eule voix acclamerait mon fils, et même si toute la famille impériale disparaissait, il irait, comme en Servie, chercher quelque petit neveu, héri'ier de mou nom, un Milan quel conque pour relever le drapeau de l'empire, ven ger le meurtre et sanctionner une fois de plus celte vérité que le parti qui trempe ses mains dans le sang ne profite jamais de son crime. Aussi puis-je envisager l'avenir saus crainte. Que je vive ou que je meure, ma vie ou ma mort sera égale ment utile la France, car la mission qui m'a été imposée s'accomplira soit par moi, soit par les miens. Nous ne savons si les paroles que le corres- DE SAINT-SYLVAIN. M. Jacques pensa qu'il ne devait pas retarder davan tage d'entrer en explication. Vous savez, je suppose, madame, dit-il, quel titre je reçois l'hospitalité chez vous? Non, monsieur; mon mari me dit que vous êtes son cousin, cela doit ine suffire. Il n'a point l'ha bitude de me rien confier de ses affaires. Je n'ai pas la-dessus les mêmes principes que M. Martizzi, et je crois vous devoir ma confiance comme lui-même. J'ajouterai que ma délicatesse n'eut été complètement satisfaite que si j'avais obtenu votre autorisation avant de m'établir chez vous. Je vou lais que voire mari me permît de vous la demander il s'y est opposé. Mais je ne puis retarder plus long temps me (aire connaître je suis non pas un cou pable, au moins devant ma conscience mais un con damné, un proscrit. C'est pour échapper aux poursuites dirigées contre pondant du Nord met dans la bouche de l'empe reur sont en effet exactes, mais il noua a semblé qu'un ai noble langage o'avait rien que de très- vraisemble. Nous ne trouvons dana les journaux de Madrid portant la date du n,rieo qui jette quelque lu mière sur la cause des arrestations du 7. La Ga zelle officielle persiste dans sou silence. Quant au télégraphe, voici ce qu'il nous apprend sous la date d'hier Les généraux Serrano, Dulce et Serrano- Bedoya ont été embarqués hier Cadix pour les îles Canaries. Les ministres sont partis ce soir pour la Granja, où il sera tenu demain un conseil sous la présidence de la Reine. Ou assure que le duc et la duchesse de Mont- pensier s'embarqueront pour le Portugal. Ypkes, le 18 Juillet. L'Opinion trouve que nous nous sommes mis dans une colère bleue pour lui répoudre. Nous lui en demandons bien pardon, car lorsque nous croyons devoir répondre l'or gane Bruxellois de la ville et de l'arrondisse ment d'Ypres ce n'est jamais que pour rectifier certains faits qu'il tronque et déua- ture plaisir et alors nous n'éprouvons qu'un seul sentiment, celui du plus profond mépris pour des écrivains qui ne savent combattre leurs adversaires qu'en leur attribuant des paroles, des démarches et des faits que, mieux que personne, ils savent être dénués de vérité. Or, l'Opinion sait mieux que nous, que l'honorable M. De Stuers n'a jamais brigué la place de commissaire de l'arron dissement de Courtrai, et si elle affirme le contraire, c'est uniquement, nous le répé tons, dans le but de pouvoir écrire plus tard que noire honorable écbevia a sollicité cette place et ne l'a pas obtenue. Il n'est pas plus exact qu'il ait été question de M. De Stuers pour l'arrondissemeat d'Ypres, et cela pour moi que je me suis d'abord réfugié chez François, votre courrier, qui est mon frère de lait. Mais des ren seignements officieux, fournis par ceux que j'appelle mes frères, m'ayant appris que l'on était sur mes traces, je dus chercher une retraite encore plus cachée que la petite ville de Lisieux, parcourue souvent par les gendarmes. François me proposa de m'amener ici, ou plutôt de me prêter sa voiture pour ce trajet, afin de dépister les soupçons. Je pensais passer la nuit l'auberge et me mettre en route le lendemain pour Caen et de là gagner Cherbourg, puis l'Angleterre. Ce qui m'avait surtout déterminé venir Saint- Sylvain, c'est que François m'avait promis que nous y trouverions un de ses amis qui pourrait me conduire en toute sécurité Caen, et même plus loin. Mais, en roule, j'ai réfléchi que le plus sûr peut-être serait de m'arrêter dans ce petit bourg, d'y attendre un passe port que l'on doit m'expédier de Paris, et quelques renseignements que j'ai demandés sur le plus ou le moins de sécurité que présente l'embarquement Cherbourg ou au Havre. La difficulté que vous avez élevée relativement l'emploi que j'avais usurpé et la mention que vous une raison bien simple et qui dispense d'en donner d'autres c'est que M. De Stuers savait très-bien que celte place n'allait pas devenir vacante. Nous le répétons encore, l'Opinion s'at tache tout particulièrement attribuer M. De Stuers des paroles, des démarches et des actes qui lui sont complètement étran gers. C'est une polémique commode, mais qui manque de loyauté, et si aujourd'hui nous opposons toutes les affirmations de la feuille cléricale un nouveau démenti formel et catégorique, c'est uniquement pour que plus tard elle ne puisse puiser dans notre silence même un argument pour justifier ses mensongères allégations. Que notre confrère le sache donc, une fois pour toutes, nous ne nous meltoos jamais eu colère, lorsque nous lui répliquons, mais nous éprouvons un profond mépris pour la tactique déloyale avec laquelle il attaque tous les hommes les plus dévoués l'opinion libérale. Comme nous l'avons dit du reste, M. De Stuers est peu sensible ces attaques et il est amplement dédommagé des injures de nos brouillons par les sympathies qu'il rencontre dans toutes les classes de notre ville. Or, les rédacteurs de l'Opinion peuvent-ils en dire autant A force de dénigrer et de vilipender, qu'ont-ils gagné Où rencontrent-ils un sentiment de sympathie Où trouvent-ils encore serrer une main amie? Nous com prenons que cette situation fasse naître de la haine et du fiel. Mais qui la faute? La Patrie d'abord et après elle le Journal d'Ypretse prévaut de ce qui a été fait au Conseil provincial de Liège pour prétendre que M. Van Reninghe doit être proclamé député d'Ypres. Quoique nous soyons décidés ne pas discuter les questions qui se ratta chent notre élection, avant que la Chambre vouliez faire dans votre procès-verbal, m'ont décidé tout fait. Je me voyais obligé une dcmi-contidencc, je préférai en faire une complète votre mari. Le prix dont j'offrais de payer le service important qu'il allait me rendre le décida courir, je ne dis pas les dangers, mais les inconvénients de la complicité. Quoi, monsieur, l'hospitalité que vous recevez ici vous est vendue Mais quel droit aurais-je, madame, de la réclamer gratuitement Le droit que donne le malheur la sympathie de tous les cœurs généreux. Mais mon mari est sévère; peut-être vous trouve-t-il coupable? Il se souille alors en recevant vos dons car il vous vend, comme vous l'avez dit, sa complicité. Ainsi, madame, si vous me trouviez coupable, vous, vous me chasseriez? Non, monsieur, que vous soyez innocent ou coupable, je vous accueillerais mais je ne meltrsis ce service d'autre prix que votre recoonaissance... et encore N'est-ce pas nous-mêmes qui devons des rcmercîmcnls celui qui nous procure l'occasion d'uue action généreuse

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1