28' ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, IV* 9,841. - Jeudi, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE. Chronique politique. LE BUREAU DE POSTE 93 Juillet 1M8. LE PROGRES TIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour Tarrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. .fr. 0,15 0,30 Le Corps-Législatif de France a discuté le bud get des travaux publics sans incidents, sans grands discours, sans rien que nous ayons signaler ou relever ici. Lundi commencera l'examen du budget des beaux-arts et là aussi il n'y aura que quelques observations, propos du nouvel Opéra, des Tuileries et d'autres dépenses de maçounerie. La commission du budget voudrait qu'on suppri mât la subvention attribuée jadis au Théâtre- Lyrique. Ou croit, et avec raison un ajournement de la convention passée avec la compagnie du Nord pour l'exploitation du réseau des déparlements du Nord-Ouest. Le conseild'Etat, qui n'est pas moius impatient de clore ses travaux que la Chambre, s'est réuni hier en assemblée générale pour exa miner la loi, mais comme, si elle arrivait encore «n temps utile au Corps-Législatif, elle provo querait de très-vifs débats, tous les députés indus triels du Nord se proposant de combattre le projet du gouvernement au profit d'un contre-projet de M. Calley Saint Paul, il est plus que probable qua cette affaire sera reovoyée la session prochaine. L'empereur Napoléon a présidé le cooseil des ministres, pour lequel il était venu de Fontaine bleau. C'est de cette résidence qu'il se rendra demain, par l'embranchement de Moulereau, Plombières. La session do Parlement anglais tonche aussi sa fio, laissant le ministère tory au pouvoir, mais sous le poids d'une série de votes qui sont une con damnation directe de sa politique. Bien que les orages soulevés par la discussion des propositions de M. Gladstone se soient calmés un peu devant l'attente de l'épreuve aouveraine des nouvelles élections, avant de se séparer, la Chambre des Communes aura marqué uoe fois de plus le dés accord qui règne entre elle et les ministres. Elle a adopté hier, malgré l'opposition du gouverne ment, le bill sur les fraudes électorales. On confirme de plusieurs côtés que l'empire d'Autriche fondé en 1804 par l'empereur François DE SAINT-SYLVAIN. M"" Martizzi fut bientôt mise complètement par M. Jacques dans le secret de sa croyance politique et soci ale. Cette croyance renfermait deux dogmes princi paux l'affranchissement du travail échappant l'étreinte cruelle de la misère par une répartition plus équitable des bénéfices que donnent ses produits, et l'affranchissement de la femme, mise en possession de son droit de personnalité, par le libre exercice de ses facultés. Dire que Mm* Martizzi se laissa persuader par les croyances de son hôte ne donnerait qu'une faible idée de la transformation qui s'opéra dans son imagination et dans son âme. Que ces croyances fussent chimé riques ou non, qu'elles ne fussent qu'un leurre de l'humanité ou une vraie anticipation de son avenir, elles apparurent Mm° Martizzi comme une révélation merveilleuse. Il n'était pas besoin que les siècles s'é coulassent pour lui en apporter les bienfaits, elles les possédait déjà car une espérance exaltée équivaut en bonheur une réalisation. Son hôte ne fut plus pour elle un simple mortel, ce fut un révélateur, un apôtre, et qui embrassait tous les pays héréditaires et de la Couronne, la Hoogrie y comprise, va cesser d'exister de nom et sera désigné l'avenir sous le nom de monarchie austro-hongroise. Il ea résul tera que le nom d'Autriche ne s'appliquera plus désormais qu'aux dix-sept provinees cisleithaues dont l'ensemble forme une espèce d'association politique anonyme. Les Allemands d'Autriche applaudiront ce changement nominal, déjà indi qué par le changement politique, mais les Tchè ques et les Polonais protesteront contre ce bap tême forcé. Le gouvernement portugais n'est pas encore parvenu se reconstituer; toutefois, l'opinion publique est favorale au mioistère démissionnaire. Les obstacles que rencontre le comte d'Avila ne paraissent pas être d'une nature parlementaire. Il a été question de l'opposition que le conseil d'Etat faisait certaines mesures recommandées par le comte d'Avila, et c'est dans le rejet de ces propo sitions par ce corps politique qu'il faudrait cher cher la cause déterminante de la crise. Yphes, le Juillet. L'exagération de l'impôt communal les charges nouvelles qui écrasent et épui sent la bourgeoisie fournissent aux feuilles de l'opposition les sujets de tirades sonores cela fait bien dans une feuille vertueuse et avant tout soucieuse des intérêts de ses con citoyens. Mais il faut voir si ces récriminations et ces accusations lancées aux administrations publiques sont fondées en fait et ne consti tuent pas de simples manœuvres d'opposition. Il en est ainsi en ce qui concerne les repro ches faits notre conseil communal. A en croire certaine presseles contribuables Yprois seraient écrasés d'impositions crois santes chaque annéei or, le contraire est vrai. Si la ville a dû augmenter, dans une faible proportion, les centimes perçus son profit, l'Etat par contre a réduit de près de 1;5 le un messie, et elle crut qu'un instinct divin s'étnit éveillé dans l'esprit de sa fille quand l'enfant avait dit que M. Jacques ressemblait Jésus-Christ. Dès lors, elle l'aima ou plutôt elle l'adora avee l'humilité passionnée et caressante de Madeleine. Son âme s'ouvrait avec extase ses paroles ou se pliait avec douceur ses enseignements, comme une fleur qui tour tour ouvre et ferme sa corolle sous le souffle tiède du midi ou sous le rayon du printemps. Mais M™' Martizzi avait vécu jusqu'alors d'une vie trop chaste et trop réservée pour que le sentiment enthousiaste que lui inspirait M. Jacques dégénérât en un amour déréglé. L'habitude des passions, 91 sou vent fatale la vertu, aurait pu imprimer une direc tion moins sage l'affection tendre et protectrice que son hôte lui offrait en retour. Mais lui-même était préservé de toute tentation impure, non-seulement par le respect de l'hospitalité, par sa pitié pour cette femme qu'il allait abandonner dans quelques jours mais surtout par l'empreinte lugubre qu'avait laissée dans son esprit la guerre fratricide laquelle il avait participé. L'intimité qui s'établit entre M. Jacques et M™* Martizzi eut donc ce caractàre de confraternité la fois chaste et passionné qui existe entre les adeptes contingent de la contribution foncière et l'ensemble des impôts payés par les contri buables Yprois, loin de s'être accru celte année, a été moins élevé en 1868 quen 1867. C'est ce que nous démontrerions au be soin, non par des déclamations mais par des chiffres. La critique est aisée mais l'art est difficile. Aussi la critique est-elle grandement pra tiquée partout et injustement souvent. On nous cite une anecdote assez curieuse H y a quelques jours un de nos critiques de profession attablé dans un de nos esta minets après avoir consommé quelques verres de bière, blâmait les actes de l'administration avec une vigueur digne d'une meilleure cause; bref, tout était détestable un bon bourgeois s'adressant ce redoutable censeur, lui de manda naïvement comment il serait bon de faire la chose je n'en sais rien, répondit le critique, car je ne suis pas payé pour le savoir Seriez-vous payé peut-être, répliqua le bourgeois, pour critiquer tout Notre homme se lut, vida son verre et partit au milieu des éclats de rire des habi tués de l'estaminet. (Communiqué.) On vient de placer la partie supérieure de la cheminée monumentale de notre antique salle du magistrat ou salle échevinale. C'est un fort beau travail en bois sculpté, d'un style pur et d'une exécution parfaite. L'en semble de cette cheminée qui, sauf quelques statuettes, est aujourd'hui achevé, s'harmo nise parfaitement avec les belles boiseries qui. se trouvent Ypres depuis quelques mois ces boiseries, au dire de tous les connaisseurs, sont admirablement traitées. La cheminée et d'une même cause, les apôtres d'une même croyance, quand celte cause et cette croyance sont persécutées. Ils en vinrent une confiance complète l'un dans l'autre. M. Jacques raconta ses travaux, l'ardeur de ses découragements, ce choc sanglant de la fatalité qui atteint tous ceux qui essaient de faire violence la marche lente du temps et du progrès, comme si les événements étaient disposés par une puissance jalouse de ses droits punissant les impatients qui oe savent pas consulter ses dispositions et attendre sou jour et son heure. M™ Martizzi peignit sou tour l'anéantissement de sa vie, l'inertie de sou être, les humiliations secrètes qu'elle avait subies et dont l'aveu lui échappait comme celui d'un remords qui aurait pesé sur son âme. Hélas disait-elle, suis-je digne de votre amitié, moi, créature humiliée je n'ai pas été seulement la ser vante de mon mari, j'ai été son esclave. Jamais il n'a acheté ma soumission ses plaisirs par le moindre témoignage de tendresse. Depuis dix ans que nous sommes mariés, sa bouche n'a touché ni mes lèvres, ni mon front. Il ne m'a pas embrassée une seule fois, même la naissance de ma fille. Les nouveaux amis furent heureux pendant quelques jours elle, parce qu'elle avait l'ivresse enthousiaste

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1