28" ANNÉE 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 13 Août (SOI. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. LE BUREAU DE POSTE m- 9,*47. - Jeudi, LE PROCHES vibes acqoirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 0-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé S l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,15 0,30 On recommence mettre en doute la prochaine arrivée de l'Empereur Paris et sa présence aux fêtes nationales du t5 Août. Cependant le Siècle, disait encore hier au soir L'Empereur doit ar river aujourd'hui de Plombières Fontainebleau, sans doute.) Il passera, dit-on, ie i4 Août, une graudé revue dans laquelle il fera une proclama tion aux troupes et la garde nationale. On dit que ce manifeste sera très-pacifique, a Un télégramme de Florence nous apprend que la discussion sur le projet de convention relatif la ferme des tabacs s'est terminée par un éclatant succès pour le ministère. Le projet a été adopté par 26S voix contre 161. Après ce votela chambre a'est ajournée indéfiniment. La chambre des députés hongrois a adopté en 3* lecture, une grande majorité, les projets de loi relatifs la défense nationale, la landwehr, la levée en masse et au système de recrutement. Les incendies de tourbières et de forets qui dé vastent les provinces balliques et centrales de la Rassie, se propagent maintenant dans la Pomé- ranie, dans le Schieswig îlolstein, dans l'Olden bourg, près de Kœslin (Poméranie). l^a tourbière de Rlostermoor présente actuellement une sur face embrasée de plus de Soo arpents, la fumée couvre tout le pays. Ypkes, le 1% Août. Les journaux d'Ypres et d'autres villes et spécialement Écho du ParlementV Indépen dance et fÉtoile belge ont rendu compte de noire fête du 3 Août de la manière la plus complète leurs comptes-rendus sont écrits sous l'influence des sentiments les plus bien veillants. Ces journaux ont rendu non- seulement hommage nos patriotiques po pulations. mais encore aux personnes de la DE SAINT-SYLVAIN. (Suite et fin.) Quand je fus séparée de ma fille, dit la malade en lernnnanl son récit, 01a tristesse augmenta dans ces lieux pleins de mes souvenirs, au point que la vie me devint insupportable. Pour lutter contre ce lent enva hissement de la mort, je résolus d'essayer de changer de résidence. Je me mis en instance auprès de mes su périeurs afin d'obtenir une place de même ordre que celle que j'occupais, mais dans un département voisin de Paris, espérant, en me rapprochant de mou fils, retrouver l'instinct du bonheur et le goût de la vie. Je fus cruellement déçue 5 toutes mes démarelics furent inutiles on ne répondit mes demandes que par des fins de non-reoevoir. Il fallait que je restasse dans ce lieu comme si un maléfice m'y eut liée. La tour qui me contemplait par les yeux de ses larges ogives n'était plus la mélancolique compagne de ma rêverie, ni la pierre du témoignage qui protestait en faveur de ma vengeance, c'était la sombre geôlière qui me tenait enchaînée ses pieds pour prolonger le châ timent de mes fautes secrètes et involontaires. Car vous ne savez pas, ajouta-l-cllc, tout enfiévrée ville et de l'arrondissement qui, par leur position, ont été appelées prendre une part plus active que d'autres l'organisation de ces belles fêtes. Une seule voix discordante a cherché troubler cette harmonie, cette voix est celle de la cléricale Patrie de Bruges. Dès le lendemain de la visite Royale, ce journal, passionné et trouble fêle, publiait une lettre datée d'Ypres et dans laquelle on cherchait ridiculiser les personnes qui ont le plus contribué la splendeur des fêtes. Ces personnes ne s'étaient pas souvenues qu'elles avaient des adversaires politiques les dis sentiments, les attaques, les oppositions les plus vives, pour ne pas dire plus, avaient été oubliés et des personnes qui ne se sont plus revues depuis les élections de 1867 et de 1868 se sont tendues le 3 Août une main fraternelle. Chez la Patrie de Brugela haine poli tique domine tout le serpent qui ne peut briser la lime, la couvre au moins de sa bave. La Patrie a doue cherché jeter le ridicule sur les personnes les plus honorables de notre cité. M. le sénateur Mazemao et sa gracieuse jeune fille absente. M. le Procureur du Roi, M. l'échevin Destuers et sa charmante femme, M. le Major de la Garde civique, M. Vanden Peereboom comme de juste, etc., etc., n;onl pu trouver grâce devant le charitable et pa triotique journal clérical du cbef-lieu de la province On comprend que nous ne répondrons pas aux cancans ridicules du correspondant de la Patrietoutefois nous aurions voulu reproduire celte lettre en feuilleton dans le Progrès pour faire voir tous de quels sen- par l'émotion de von réciten s'adressaul sa jeune amie, vous ne savez pas quelle est ma plus grande faute, mon véritable crime, celui qu'un prêtre peut- être ne comprendrait pas et qu'il faut que j'accuse une femme Ce n'est pas par mon imprudence d'avoir donné penser que j'avais trahi mes devoirs d'épouse ce n'est pas d'avoir causé le meurtre de celui que j'aimais d'avoir conduit lentement mon mari la mort en lui distillant chaque jour dans mes regards le poison de ina haine que je versais sur les blessures de sa conscience non, c'est d'avoir trop souvent, malgré tous mes efforts pour l'abattre, l'orgueil irrésistible et exalté du mal que j'ai fait. Je n'étais rien, rien que la balayeuse de I atre, la servante du pot-au-feu, la courtisane légitime. J'ai aimé, je suis devenue un être pensant, une âme J'ai compris Dieu l'humanité, le progrèsc'est-à-dire l'enchaînement du passsé I'avenir- Hélas mon initiateur a dû succomber, coupable d'avoir allumé le feu sacré sur cet autel infime de la pensée d'une femme. Mais je l'ai vengé moi, esclave, par le seul effort de ma puissance intime, j'ai tué mon maître, et tout mon êlre humilié se redresse avec orgueil pour revendiquer la responsabilité de sa mort. liments sont animés certain* cléricaux, mais il nous a été impossible de nous procurer un exemplaire de ce n° de la Patrie, celui que nous avions pu lire dans une société parti culière et d'après lequel nous comptions copier la lettre en question, avait ete lacere par une main indignée sans doute dous le regrettons. Quoiqu'il en soit, la Patrie de Brugesa voulu diviser d'honorables familles, un but tout contraire sera atteint, les personnes atta quées s'uniront plus que jamais pour com battre la Patrie et ses doctrines. Pour qu'oo ne se méprenne pas sur nos sentimentsnous déclarons formellement qu'il est loin de notre pensée de rendre la généralité du clergé et des catholiques d Ypres solidaires de la mauvaise action d un correspondant Yprois et de la Pairie qui publié sa lettre. an» o 11 a t.a cérémonie de la distribution des prix aux elèves du Collège communal et de l'Ecole moyenne avait réu nie, Jeudi après-midi, au local des Halles, un public nombreux etd'éJite; nous avons remarqué sur l'estrade, outre les membres du Conseil communal et du bureau, MM. Alpli. Vanden Peereboom, ministre d'État, M. Je sénateur baron Mazeman de Couthove, le colonel Tbooon, commandant le 10* de ligne, M. le major com mandant la Garde civique, les bourgmestres de diver ses communes de l'arrondissement et beaucoup d'autres personnes de distinction. Sur les canapés situés au bas de l'estrade avaient pris place un essaim de jolies dames; les unes venaient applaudir aux succès de leur enfant; d'autres, charmantes petites Glles, venaient couronner un frère. Ah une distribution de prix est une fêle de famille bien douce, bien amusante M. Van Heule, échevin, occupait le fauteuil de la présidence, en l'absence de M. le bourgmestre. La malade voulutcontmucr de parler, mais sa raison était complètement égarée sa pensée ne lui four nissait plus que les expressions du délire. Elle ne reprit connaissance que le jour de sa mort. J'ai vu cette nuit, dit-elle sa jeune amie, les feux follets danser sur les tombes du cimetière et s'en voler autour de la tour. Ce sont les âmes des morts qui me connaissent pour avoir vécu si longtemps près d'elles. Elles m'appellent; je vais mourir; l'humanité continuera son travail, mais je n'y participerai plus ni par mes sonffranecs ni par mes vaux .dû serai-je, les recevr*i-je, eux, mon amour et mon crime Deux jours plus tard on portait M"* Martizzi dan» la tombe. On entourait son modeste cortège d'une compassion banale. Personne, hors sa jeune amie, ne soupçonnait quelle vie violente et passionnée avait animé cette femme d'apparence si calme et si douce. L'infortunée avait été victime d'un de ces éblouissc- ments dangereux qu'apporte avec elle une révélation trop hâtive de la vérité ou de l'amour aux êtres qui, privés d'une forte éducation morale, ont sommeillé jus qu'alors dans l'insensibilité et l'ignorance. Emile Bosquet. FIN.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1