La cueillette du houblou, qui rappelle dan a
notre Weat-Flandre les veudagea des pays de vi
gnobles, est commencée depuis quelques jours.
Des bandes nombreuse* compotées surtout d'hom
mes et de femmes d'un certain âge et de jeunes
garçons et filles traversent continuellement notre
ville, se dirigeant vers Poperinghe et les communes
sises l'ouest de l'arrondissement, où la culture
du houblon est grandement pratiquée.
Cette culture s'étend d'année en année, et dans
la plupart des communes de notre arrondissement
on voit de grands champs couverts de longues
perches, vigoureux tuteurs de cette plante grim
pante. L'augmentation de la consommation de la
bière chez les populatioos d'origine germanique,
la naturalisation de cette boisson dans toute la
France et même dans les pays plus méridionaux,
enfin l'abaissemeut des droits d'entrée l'étranger
ayant fait croître la demande de houblon, la pro
duction et par suite l'offre a augmenté dans les
mêmes proportions.
Il exista encore un stock ou réserve de houblon
assez important des aunées antérieures, mais la
récolte de l'année 1868 ne sera qu'ordinaire.
Jusqu'ici les prix du houblon ne sont pas encore
régulièrement établis dans notre contrée, toutefois
les cultivateurs ne semblent pas très-empressés
de vendre.
Un peloton d'archers de la Société royale de
S* Sébastien d'Yprès se rendra, nous dit-on, Di
manche prochain Bruges, pour prendre part au
grand tir i la perche donné par la Société royale
de S* Sébastien de cette dernière ville.
Les archers Yprois ont en outre mission de re
mettre la société de Bruges, une fort belle mé
daille offerte par l'administration de notre ville
la confrérie brugeoise qui a été représentée si
dignement Ypres leq Août dernier, lors du grand
tir organisé par notre Société royalede S'Sébastien.
Les ghildes d'archers d'Ypres et de Bruges sont,
pensons-nous, les plus anciennes de notre Flandre
nous ne pouvons qu'applaudir ces fêtes de frater
nisation et nous souhaitoas nos compatriotes
plaisir et succès.
On vient d'afficher en notre ville on long pro
gramme des fêtes organisées par la ville de Nien-
port l'occasion delà saison des bains, durant les
mois d'Août et de Septembre. Ce programme est
fort attrayant, les fêtes auront lieu sur la digue
de mer; mais la ville de Nieuport a bien aussi son
attrait particulier on trouve en effet là, un joli
Kursaal, une plage superbe, un accueil hospitalier
et surtout un peu de calme que surtout le Di
manche, jour de repos, on cherche en vain sur
d'autres rivages; ajoutons qu'à Nieuport, le prix
des denrées «'est pas exagéré comme ailleurs et
que l'on y peut passer une bonne journée sans
trop ébrêcher sa caisse. En partant d'If près y h.
3o m. l'on arrive Nieuport 10 h. 20 m. le
retour se fait aussi dans d'excellentes conditions
on peut partir de Niéuport 5 h. 5o m. et l'on
est de retour Ypres 8 h. 27 m. Oo délivre des
billets d'aller et de retour un prix peu élevé.
core, pour les hommes d'intelligence et de goût qui
aiment s'instruire en s'amusant, et qui veulent passer
seuls quelques heures fort agréables.
Je me résume sentiment des proportions, goût,
discernement, naïveté, clarté et rapidité de style, sont
tout autant de qualités qui font que cet ouvrage réunit,
mon sens, tous les charmes du roman et tout l'intérêt
de l'histoire. Avis donc ceux qui ne croient pas en
core que le roman feuilleton puisse être le dernier mot
de la littérature. Pour ceux-là surtout, M. de Pnnthieu
a écrit un bon livre qui mérite d'occuper une place
honorable et utile, même dans les bibliothèques les
mieux choisies. Mais revenons notre cher forestier.
Volontiers, je serais tenté, pour ce qui concerne mon
ami Charles de Kirwan, de citer l'opinion d'autrui sur
son compte saos oublier quelques lignes de son futur
ouvrage, équitable et unique moyen pour qu'on ne
m'accuse ni de partialiténi (oserai-je l'avouer et
pourquoi pas ni de capacité suffisante pour l'appré
cier sa juste valeur.
E. de Jacob de la Cottière.
(La s uite et fin au prochain n
L'art dramatique flamand vient de perdre un de
ses meilleurs sujets M. Charles Oadereet est
mort Gand. Une foule de monde assistait son
enterrement.
M. Ondereet, comme Molière et comme notre
Fournier, était auteur et acteur. Nous avons eu
plus d'une fois l'occasion Ypres d'applaudir les
œuvres de cet auteur et l'auteur-artiste lui-même.
On dirait que les lauriers de la Patrie de
Bruges empêchent les scribes de VOpinion de dor
mir. Comme la feuille épiscopale, notre organe
radical cherche jeter le ridicule sur les per
sonnes les plus honorables de notre ville en for
geant des incidents drolatiques qui n'existent que
dans l'imagination de ses rédacteurs ainsi, il n'y
a pas on mot de vrai de la prétendue altercation
que l'organe radical dit avoir eu lieu entre M. le
Baron Mazeman de Couthove et M. le chevalier
De Stuers. C'est là une histoire inventée plaisir
et laquelle aucune circonstance ne peut donner
une apparence de vérité, car il n'y a eu entre ces
deux Messieurs aucune explication, ni discussion,
ni difficulté quelconque, loin d'y avoir eu une
altercation.
L'article tout entier de l'Opinion est une de ces
inventions, comme la feuille ne cesse d'en publier
contre l'honorable M. De Stuers, daas un but de
dénigrement qui ne saurait échapper personne.
Nous ne nous donnerons donc pas la peioe de
discuter cet article, il nous suffît d'y donner un
démenti complet et catégorique.
Nous ajouterons toutefois que si M. De Stuers
ou quelqu'autre de nos amis politiques avaient
besoin d'une leçon de tact ou de savoir vivreils
auraient la précaution de ne pas s'adresser aux
rédacteurs de l'Opinion.
M. Biskeborn, photographe Ypres, avait,
l'occasion de la Visite Royale du 3 Août, fait hom
mage S. M. d'un album contenant dix-huit su
perbes vues de notre ville et de nos principaux
monuments.
Le Roi a daigné accepter cet hommage et il vient
de faire remettre M. Biskeborn, comme témoi
gnage de sa hante satisfaction, un écrin contenant
un bijou.
Par arrêté royal du 18 août, le sieur Lameere,
subtitut du procureur du roi Gand, est nommé
substitut du procureur général près la cour d'ap
pel séant en cette ville, en remplacement du sieur
Coevoet, appelé d'autres fonctions.
Nos sincères félicitations notre jeune conci
toyen.
M. Jules Lameere est né Ypres, il a fait ses
études moyennes au collège ^communal de uotre
ville et ses études supérieures l'Université libre
de Bruxelles et nous avons tous pu apprécier les
qualités de cœur et d'esprit de notre compatriote,
pendant lescinq années qu'il a passées parmi nous,
comme substitut duProcureurduRoi. M. Lameere
a obtenu,comme M. Coevoet qu'il remplace, un
avancement rapide, tous les deux ont su éviter
temps des écueils contre lesquels d'autres jeunes
gens se brisent parfois, ils ont pris la boone voie,
aussi sont-ils entourés de l'estime et de la sym
pathie de tous.
Nous trouvons dans le Journal des Beaux-
artsn° du 17 Août dernier, le compte-rendu
suivant sur l'Exposition des Beaux-arts, ou
verte dans notre ville, par les soins du Cercle
artistique et littéraire. Nous nous empressons
de le communiquer nos lecteurs.
Ypres, ce 10 Août 1868.
Monsieur le Directeur
L'exposition organisée par les soins du Cercle artis
tique et littéraire d'Ypres, dans un des locaux de la
salle mis la disposition du Cercle par l'administration
communale, a été solennellement ouverte le 2 de ce
mois, en présence des magistrats communaux et d'un
nombre considérable d'amateurs d'art.
Cette exposition, exclusivement composée d'oeuvres
d'art dues des artistes nés dans l'arrondissement
d'Ypres, a pleinement réussi. Elle compte 62 objets
tous les tableaux sont la rampe et parfaitement
éclairés la sculpture occupe le centre de la salle,
groupée avec goût autour d'un pilier soutenant la voûte.
L'arrondissement d'Ypres possède des artistes juste
ment célèbres, plusieurs dont les noms sont tres-ho-
noréspuis une vaillante jeunesse qui répond de
l'avenir.
Hormis MM. De Groux, Roffiaen et Coppieters, qui,
pour divers motifs ont été dans l'impossibilté d'exposer
Ypres, tous ont répondu l'appel du comité directeur
qui a su mériter des éloges unanimes pour l'intelli
gence et l'activité déployées dans l'organisation de
l'exposition et le placement des œuvres d'art qui la com
posent.
M. Eugène Verbocckhoven a envoyé trois tableaux
un intérieur d'établc un cheval blanc et une
petite génisse entourée de poules. Ces trois œuvres,
dignes tous égards de la réputation du maître, pos
sèdent abondamment les qualités auxquelles M. Ver
bocckhoven nous a habitués depuis longtemps.
M. Bossuct expose deux tableaux l'un, une vue de
Placenesa en Espagne, est une oeuvre vraiment capi
tale le second est un charmant petit intérieur d'église
Delft.
Les cinq paysages de M. Aug. Bôhm portent parfai
tement le cachet des sources diverses auxquelles l'ar
tiste s'est inspiré. Beaucoup de fraîcheur, un sentiment
profond du calme poétique de la nature, un dessin
correct et du goût, distinguent Ypres comme par
tout, les peintures de M. Aug. Bôhm.
M. L. Delbeke n'a envoyé qu'un seul tableau. II
est intitulé En classe chez les Druides.
La composition retrace le moment où un Druide
assis l'ombre d'un dolmen, captive par ses leçons l'at
tention de son auditoire. Le gui coupé au moyen de la
serpe d'or et recueilli sur un linge blanc, constitua
l'objet de ses dissertations. Sur le premier plan un
vieillard, appuyé sur son bâton pastoral, quitte la
forêt pour se rendre vers les masses profanes, afin d'y
répandre les bienfaits de son art de guérir et de sa
parole.
M. Delbeke affectionne cette grande époque si belle
mais si difficile pour la peinture. Comme dans d'autres
de ses œuvres, on remarque dans celle-ci une pensée
profonde, une étude consciencieuse de l'époque et de la
nation, un style sévère, une exécution sobre et dis
tinguée.
Quatre ravissantes toiles forment le contingent de M.
Ceriez. Le liseur sous Louis XV. La Joueuse de
mandoline et Le fin gibier, sont de gracieux et spi
rituels tableaux. La visite au monastère est une
page d'un grand mérite l'idée est poétique, le dessin
ferme et spirituel, la couleur sobre et d'une harmonie
doucement mélancolique, l'aspect général plein de dis
tinction.
Trop verts tableau de M. Van Kemrael, se fait
remarquer par des qualités sérieuses et promet beau
coup pour l'avenir de cet artiste.
Le petit frileux, de M. De Coninck, est un charmant
gamin palpitant de vérité, de fraîcheur et de vie.
MM. Rommcns et Domicent ont envoyé des tableaux
de genre très-intéressants le premier les Malineux
des dunes, d'une exécution solide le Signal des
contrebandiers, d'un bel effet de lune et de feu l'At
tente après l'orage et une Scène d'inondation. Le
second, l'Ecole de village et les Saltimbanques, tous
les deux bien dessinés et exécutés avec talent.
Deux petits tableaux très-soignés par M. Hollevoet
un tableau d'autel, le Baptême de Jésus et un portrait
très-ressemblant, dit-on, par M. Fr. Bôhm. Deux por
traits par M. Leclcrcq, des tableaux de MM. Moerman,
Smagghe, Sperlaeken et Veranneman, complètent le
contingent de la peinture notre exposition.
M. Fiers n'expose pas moins de neuf œuvres de
sculpture qui toutes ont un incontestable mérite l'Es
clave, statue en bronze, est traitée de main de maître
le Collin-Maillard et le Jeune pêcheur napolitain, éga
lement en bronze, sont charmants de grâce naïve, sur
tout le second les bustes de MM. de Brouckere et
Seutin sont fort ressemblants et largement exécutés
la Marguerite, est une gracieuse création et les trois
figures décoratives représentant les arts plastiques, sont
conçues dans un style grandiose et vraiment monu
mental.
Une bonne statue encore est la Bacchante de M.
Lefever. Les deux bustes de M. Thoris, révèlent de
sérieuses qualités.
M. Comein a exposé le Printemps, statue en plâtre
M. Loosbcrg un Ecce Homo, ainsi qu'un buste et M.
Vande Vyver un Christ et un Vase en ivoire exécutés
avec un soin consciencieux.
Des dessins d'architecture par MM. Lernould-Wicart
et Vinck, complètent, avec les lithographies de M.
Van Eeckbout, cette intéressante réunion d'œuvres
d'art.
Encore une fois, nos félicitations toutes cordiales au
comité organisateur et surtout son intelligent at actif
président, M. Van Biesbrouck auquel, sans contredit,
est dû la plus large part du succès de notre exposition.
Nous venons d'apprendre que S. M. Léo-
pold II, notre bien-aimé Souverain, vient de
donner une preuve de bienveillance au Cercle