6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
*9 lût M«ft.
PARAISSANT LE JEU&I ET LË DIMANCHE.
Chronique politique.
LES HOMMES ET LES LIVRES.
W fl,Sftl. - Jeudi,
28* ANNÉE.
LE PROGRES
VIRES ACQCIRIT RONDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ee qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85.
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Lés lettres et paquets doivent être affranchis.
A la suite du conseil des ministres, tenu sou» la
présidence de l'empereur, tous les ministres l'ex
ception de M. Pinard, ont dû quitter Paris, pour
aller prendre part aux travaux des conseils géné
raux.dont la session a commencé aujourd'hui.
L'empereur aurait recommandé, dit-on, tous
les ministres d'éviter avec le plus grand soin toute
allusion politique. Cette recommandation s'accor
derait du reste avec la loi qui ne veut pas que les
conseils généraux s'occupent de questions poli
tiques. M. le ministre de l'intérieur aurait envoyé
aux préfets des instructions dans le même sens.
La saisie du treizième numéro de la Lanterne
paraît s'être opérée dans des conditions tout fait
anormales, et qui tiennent plus des procédés admi
nistratifs que des formes judiciaires. Elle s'est faite
avant même la mise en vente de la brochure et
une heure tellement matinale qu'à peine quelques
numéros avaient pu être expédiés l'adresse de
quelques abonnés, si bien que plusieurs journaux
parisiens se demandent si désormais la publication
cessera d'être l'élément essentiel de tout délit
commis par la voie de la presse. C'est une ques
tion que le pouvoir judiciaire aura examiner et
résoudre. II faut espérer qu'il la tfAachera de façon
mettre un freib'au zèle toujours enclin i s'exa
gérer de l'administration et de la police.
Une dépêche de Londres dément le bruit ré
pandu par une correspondance de Lucerne adressée
la Gazette de France, bruit d'après lequel un
fénian aurait été arrêté pour avoir voulu attenter
aux joura de la' reine d'Angleterre, lors de sou
séjour en Suisse.
Aux Etats-Unis, les législatures des Etats du
Sud nouvellement reconstitués se préoccupent
toujours des dangers éventuels d'une réaction
sécessionniste, principalement l'occasion de la
prochaine élection présidentielle. A l'exemple de
la législature de la Floride, celle de l'Alabama
vient de décider que ce serait elle-même qui nom
merait les électeurs chargés de concourir au choix
du premier magistrat de la république. La
correspondance de New-York nous apprend que
A TRAVERS
(Suite et fin.)
Or, voici comment M. le vicomte de Conrval, homme
compétent, s'il en fut, apprécie l'œuvre de l'auteur des
Conifèrés:
Une lacune existait done, et M. Charles de Kirwan
s'est efforcé de la combler. Son petit ouvrage n'est
point écrit par un savantmais par un praticien et
up forestier qui s'affranchit le plus possible de toute
terminologie pédante, et donne toujours soigneuse-
nient l'explication des termes techniques qu'il ne
pçut employer.
Charles de Kirwan fait mieux, car il sait faire
aimer et admirer les arbres, je n'en veux pour preuve
que cette poétique description que je prends au hasard
daas son ouvrage
Or, rien peut-être, dans les grands aspects de la
nature, ne produit un effet plus grandiose et plus
gracieux la fois que les massifs d'arbres séculaires.
Voyez ces immenses colonnes d'où s'échappent
perte de vue des branches grêles et fléchissant sous
le gouverneur de l'Etat a opposé son veto cette
réaolutiôn des Chambres.
Ypbes, le Î6 Août.
Dans un de nos derniers n°", nous avons
cherché démontrer sommairement que la
prise bail des cheminS de fer de l'État par
une compagnie, serait une mesute peii avan
tageuse pour les habitants des localités reliées
par le réseau national.
Bien qiie les propositions fditei dans ce but
n'aientd'après nous aucune chance de
succès, nou* croyons devoir revenir sur cette
question importante, parce que des feuilles
cléricales et spécialement le Jourhal de
Bruxelles (21 Août, n° 234), préconise ce
projet de prise bail.
Ces feuilles, en conseillant cette mesure,
n'ont qu'un but bien qu'elles le cachent
soigneusement, le bout de l'oreille perce se
figurant que l'exploitation du chemin de fer
donne au gouvernement une certaine influ
ence, la presse cléricale voudrait lui ravir ce
qu'elle considère comme un instrument poli
tique de là ces phrases sonores, mais creuses,
contre le Dieu-État. et les arguments
patelins contre la prétendue centralisation
outrance.
Mais quand il s'agit d'examiner une ques
tion si intéressante, il nous semble que les
préoccupations politiques sont chose bien
secondaire et que l'intérêt public doit domi
ner. Nous ne voulons pas médire des sociétés
concessionnaires de chemins de ferces
sociétés rendent des services mais il est
incontestable que l'exploitation du chemin de
fer de l'État est plus avantageuse, plus sûre
et meilleure pour les hommes et les choses,
qué celle confiée des sociétés particulières.
Qu'on ouvre une enquête sur ce point et nous
P—i
le poids de leur épais feuillage. Sur le sol où la
lumière ne pénètre qu'adoucie, tamisée, assombrie,
une mousse verdoyante contourne la surface des
rochers, et sous vos pieds s'étend un soyeux tapis de
feuilles sèches dans l'air une sonorité étrange
éveille mille éebos imprévus, ét bien haut sur votre
téte les branches s'entrecroisent en gothiques ar-
ceaux. L'homme parait bien petit auprès de ces
grands arbres dont les cimes se perdent au sein
même de l'empire ténébreux des nuages....
Passer d'un bois ta tribune des journalistes, la
transition, de prime-abord, paraît un peu raide, et
pourtant, outre qu'on pourrait trouver et là quel
ques points de comparaison, j'ai pour messieurs les
journalistes en général une admiration toute parcu-
lière car il n'est pas facile, croyez-moi, de tartiner
chaque matin durant 365 jours de l'année sans trop se
redire et pourtant écrire passablement.
De son côté, et te fait n'est pas moins intéressant,
de son côté, M. Philibert Audebrand, journaliste et
romancier des plus distingués, a entrepris d'écrire, et
cela avec un très-grand charme, l'histoire de ses con
frères avec un intérêt, une adresse que je trouve diffi
cile atteindre. Il dit tout, mais il le dit d'une telle
sommes certains que le résultat en sera en
tpus points conforme notre opinion.
Les sociétés manquent souvent de capitaux,
les actionnaires exigent de gros dividendes et
les directeurs-administrateurs et commissaires
sont toujours désireux de prélever sur les
bénéfices les tantièmes les plus élevés possible;
l'intérêt privé est ainsi le principal mobile des,
compagnies elles cherchentalors que le
trafic n'augmente pas, augmenter les tarifs;
elles réduisent les frais d'exploitation, d'en-
tretien, etc.etc.sans trop se préoccuper
des intérêts de ceux qui usent de leur chemin,
et comme l'exploitation d'une voie ferrée est
un monopole, la concurrence ne peut jamais
contrarier les abiid de l'exploitation.
L'État au contraire, quand il exploite des
lignes ferrées, doit tenir compte de l'intérêt
général qui se confond du reste avec l'intérêt
de l'exploitant, puisque la recette est versée
au trésor public qui est la bourse commune.
Eo temps de paix, le chemin de fer de l'Etat
cherche favoriser les intérêts des citoyens
en temps de guerre, il peut assurer la bonne
défense du pays, c'est-à-dire la défense de
notre indépendance et de nos institutions^
Entre les mains du gouvernétnentun
chemin de fer est aussi uil monopole sans
doute, mais le contrôle qui, surtout dans ùn
pays jouissant du régime parlementaire,
s'exerce sur la gestion de l'État, est constant
et immense; la presse et la tribune dénoncent
bien vite et bien haut les abu9, et les intérêts
privés, quand ils sont lésés par une mesure1
gouvernementale, élèvent bien vite la Voix
il y a donc là contrôle sérieux et efficace et
le monopole de l'exploitation par l'État ne
peut produire des abus persistants. Ajoutons
que le produit du réseau national constitue
une part importante des recettes de l'État,
façon qu'il faudrait être d'un bien mauvais caractère si
l'on s'en fâchait. Il cause aussi plus qu'il n'écritet
comme il ne dogmatise jamaisque l'enseignement
voulu par lui ressort de l'anecdote, du mot ou du récit,
il s'ensuit qu'à le lire on prend un plaisir extrême. En
bon conteur qu'il est, il sait varier ses sujets et les ex
poser d'une manière originale, claire et rapide.
Il m'a bien semblé ça et là me heurter contre quel
ques lapsus calami. Ainsi, page 69, ce n'est pas
Laocoon qui avait parlé d'Hector, mais bien Enée.
Ne pas oublier son: Quantum mutatus ab illo. Et page
119: Pauline Bonaparte était la sœur et non la
femme du général en cbef dans l'expédition précitée.
Et, page 70 u Je crois que Tacite avait fixé 7 ans et
non 15 comme un long laps de temps. C'est véri
fier, et je me trouve la campagne, loin de ma chère
bibliothèque.
C'est, je l'avoue, Gros-Jean qui veut en remontrer à-
son curé mais je tiens avant tout prouver mon
excellent confrère que j'ai lu soigneusement son livre,
partant, que je sais l'apprécier sa juste valeur. M.
Philibert Audebrand me permettra aussi de lui dire
qu'il sent son fagot une lieue la ronde. Dès la pRge il,
l'imprudent oc s'en prend-il pas immédiatement