6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, «,S53. - Jeudi, 3 Septembre 1961. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE* Chronique politique. LE CHATEAU DU TÉ A ASIE. 28" ANNÉE* LE PROGRES VIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arronri1 administratif el judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. .fr. 0,15 0,30 On écrit du camp de Lannemezen qu'une dé pêche récente y fait espérer la visite de l'empe reur. S. M. y passerait quelques heures en se rendant il Biarritz. Plusieurs journaux publient on communiqué qui dément la nouvelle donnée par eux de l'arres tation et de la séquestration pendant deux heures d'une dame Faudard, marchande de bijoux fabri qués depuis ciaq ans et ayant la forme d'une lanterne, a Ces énooeiations, dit le communiqué sont absolument fausses Ni M"" Faudard, ni au cune autre marchande de bijoux n'a été arrêtée et conduite la préfecture de police, s Une grosse tempête vient d'éclater dans un petit verre d'eau. La microscopique et d'ordinaire si calme république d'Andorre sort peine d'une crise révolutionnaire des plus graves. A la suite de la démission de l'ancien président, le baron Senaller, l'évêque d'Urgel, prince souverain d'An dorre a, suivant ses prérogatives, nommé un nouveau viguier. Le conseil général de la République a, non- seulement réfusé de reconnaître ce viguier, mais ce dernier a été assiégé pendant deux joors dans sa maison et il n'a échappé que par miracle aux assaillants. L'évêque d'Urgel a ordonné immédia tement la dissolution du conseil général et l'arres tation de ses membres. On parle Rome de la levée imminente du camp l'état sanitaire des troupes pontificales qui s'y trouvent réunies, motiverait cette mesure. La Nouvelle prêt*e libre de Vienne croit savoir que le ministre de la justice aurait adressé, aux tribunaux supérieurs de province, des instructions en vue de retirer aux tribunaux ecclésiastiques, par voie exécutoire, les actes de l'état-civiI qui leur ont été réclamés et qu'ils refusent de livrer. Hier a eu lieu Lisbonne la clôture des Cham bres portugaises. On croyait dans cette ville que, par suite de la prise d'Humaïis, la lutte entre le Brésil et le Paragnay était arrivée i son terme. i. Loth Lecuw-Sainl-Pierre cria le conducteur, lorsque le train de Bruxelles Quiévrain s'arrêta devant la station. Un jeune homme et un vieux domestique descen dirent d'un wagon de première classe. Quand ils furent montés sur le terre-plein de l'embarcadère, le servi teur remit leurs billets de place et leur bulletin de ba gages au chef de station, et chercha des yeux un facteur. Un robuste garçon s'approcha des voyageurs, en roulant entre ses mains une casquette de cuir sur la quelle une petite locomotive de cuivre estampé courait toute vapeur.... Voulez-vous que je porte vos bagages? dit-il au domestique. Oui, mon brave, répondit ce dernier.... Nous allons chez M. Mertcns un quart de lieu d'ici.... Connaissez-vous le chemin C'est moi qui fait toutes les commissions de la maison, répliqua le facteur en commençant charger sa brouette. Eloin, dit le jeune maître, prenez ma boîte couleurs ces maladroits l'ont i moitié défoncée, et ce brave garçon sèmerait mes pastels sur la route. Ils traversèrent alors le pont-écluse du canal de Charleroi, la route provinciale de Bruxelles Hal et D'après une dépêche particulière de Vienne, en date do 39, les rapports officiels démentent caté goriquement l'allégation de certaines correspon dances d'Odessa, d'après lesquelles de nouvelles bandes d'insurgés auraient fait leur apparition en Bulgarie. VrnES, le Septembre. Notre administration communale vient de faire publier et afficher un règlement pour le vérification, le plombage et le pressage du houblon récolté dans l'arrondissement d'Ypres. Une presse houblon, etc., a été établie aux frais de la ville après vérification, le houblon récolté dans l'arrondissement y sera pressé, puis renfermé dans des ballots aux quels on attachera des plombs constatant l'origine et la bonne qualité de la marchan dise. Ces diverses opérations se feront dans le local connu de temps immémorial sous le nom de Loyb, parce que jadis on y accordait aux draps, dont la bonne qualité avait été reconnue, le plomb de la draperie si estimée d'Ypres. Ce local servira dooeaprès des siècles, et jusqu'à uu certain point, son an tique usage. La mesure prise par notre administration communale sera des plus utiles aux com munes de noire arrondissement le houblon que l'on y récolte est en général d'excellente qualité, mais les cultivateurs n'avaient pas jusqu'ici le moyen de faire constater sa qua lité et son origioe. II existe, il est vrai, depuis longtemps Poperinghe une institution sem blable celle que l'on va créer Ypres, mais on n'y vérifie et l'on n'y plombe que le hou blon récolté sur le territoire de cette ville, et cela se conçoit, pendant longtemps Pope ringhe avait le monopole de la culture du suivirent un petit sentier qui ondoyait travers champs. Pierre Wouters, le jeune maître, entrait dans sa vingtième année il n'avait jamais connu sa mère, morte en lui donnant le jour son frère aîné s'était noyé dans l'Escaut en se baignant la pointe d'Au- struwel, et Joseph Wouters, son père, reposait depuis quinze mois déjà sous les saules du cimetière de Stavelot. Le pauvre enfant avait de bonnes raisons pour être pâle et triste, et pour courber la tête vers la terre qui renfermait toules ses affections. Uu jour que Joseph Wouters était allé chasser au bois, les chiens revinrent seuls la maison, hurlant la mort, et cherchant attirer Pierre ai) dehors. On les suivit. Le chasseur, étendu la face oontre terre, dans un fourré, trente pas de la lisière du bois, avait reçu en pleine poitrine la charge de son arme. Comme il était taciturne et fuyait le monde depuis la mort de sa femme et de son fils, on hésita tout d'abord entre la supposition d'un accident et celle d'un suicide mais une petite branche cassée que l'on trouva engagée dans la sous-garde de l'arme ne laissa aucun doute cet égard c'était un accident. En voyant ce grand trou couleur de pourpre, et frangé du feu qui brûlait encore les habits du mort, Pierre jeta un cri, ouvrit les bras et tomba comme foudroyé. Lorsqu'il reprit connaissance, au bout de qûatre heures, il ne versa pas une seule larme, ne fit eu- houblon plus lard cette culture s'est étendue et elle se pratique aujourd'hui dans un grand nombre de communes de l'arrondissement. Le statu quo sera maintenu Poperinghe. Le plombage et le pressage qui seront faits Ypres, ne pourront nuire aux houblons de cette ville, car le plomb sera différent et les acheteurs pourront ainsi acheter, en toute sécurité et leur convenance, la marchan dise qui leur convient le mieux. Nous sommes convaincus que les cultiva teurs si intelligents de notre arrondissement apprécieront le service que la ville d'Ypres, siège de l'Association agricole, rend encore en cette circonstance l'agriculture. Voici le règlement tel qu'il a été affiché Art. 1. Il est établi Ypres une presse pu blique l'usage de tous les cultivateurs, bras seurs, marchaod9, etc., qui voudroot faire peser et comprimer leurs houblons. Il sera également créé un plomb pour marquer le houblon récolté dans l'arrondissement d'Ypres. Ce plomb sera accordé sur les certificats consta tant l'origine du houblon et après que la commis sion d'expertise, dont mention i l'article suivant, en aura vérifaé les qualités. Art. 3. Une commission d'expertise, com posée de cinq membres, non compris un peseur juré, sera nommée par le Conseil communal d'Ypres. Art. 3. La commission peut opérer lorsque deux membres sont présents. Néanmoins en cas de contestation, elle ne pourra statuer qu'au nombre de trois membres sa décision sera en dernier ressort. Les experts ne pourront avoir aucun intérêt ni direct ni indirect dans l'objet soumis leur véri fication. Le Conseil communal fixera plus tard l'indem nité qu'il convient d'accorder aux expert» el au peseur juré. tendre aucune plainte, mais tous furent frappés de la pâleur livide do son visage et de la fixité vitreuse de son regard. Les deux médecins appelés par Eloin déclarèrent que le jeone maître perdrait probablement la raison. Pierre demeura sain d'esprit, mais une maladie terrible l'é- teodit pour six mois sur son lit. Lorsqu'il fut assez fort pour descendre au Jardin, et qu'Eloin guida ses paschancelants aux rayons vivifiants du soleil de mai, chacun lui rappela qu'il était jcuue, riche et bon, et qu'il pouvait être heureux encore. Pierre tendit ses mains blanches et tremblantes aux serviteurs qui l'entouraient et sanglota comme un enfant pendant bien longtemps les larmes lui remon tèrent du cœur aux yeux chaque fois qu'une fleur, qu'un beau soleil, et lesaboiements des chiens venaient lui rappeler la blanche image de sa mère, la triste partie d'eau d'Austruwel, et ce feu que la sang ue pouvait éteindre. Cette sombre douleur dessécha sa jeunesse, brisa toutes les cordes de son âme ce corps débile, babille de vêlements noirs sans élégance, cet être maladif causait le voir une impression pénible. Pour les cœurs généreux l'orphelin millionnaire était un malheureux digne d'intérêt et de pitié.... pour les autres, le plus grand nombre, bêlas! le richard malingre incapable de dépenser, et surtout de prodi guer son or, devenait un être inutile la société. Donc ce jour-là le maître cl le serviteur marchaient

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1