art. 4. Les attributions de la commission
d'expertise consistent
1* A vérifier le poids, 1s qualité et l'aDnée de la
récolte des houblons soumis l'expertise
i* A fsire comprimer les houblons en ballots et
marquer le résultat de la vérification
3* A apposer chaque ballot vérifié et marqué
un plomb, tel qu'il sera ultérieurement déter
miné.
Le plomb ne sera apposé qu'après que la com
mission se sera assurée que les sacs et ballots sont
confectionnés de manière ce que nulle substitu
tion ne puisse avoir lieu sans enlever les plombs.
Art. 5. Les rétributions sont fixées comme
suit
Pour la compression simple, un franc par
100 kilos.
Pour la compression, la vérification et l'appo
sition des plombs fr. i-5o par 100 kilos.
Art. 6. La rétribution d'un franc est dûe
pour tout houblon qui aura été présenté l'exper
tise alors même que le plomb lui aurait été refusé.
art. 7. En présentant le houblon l'exper
tise, le propriétaire est tenu d'en déclarer la pro
venance et l'année de la récolte.
art. >8. il est défendu de tromper sur l'ori-
gine et sur l'année de la récolte du houblon
présenté l'expertise.
Est également défendu toute tromperie sur la
qualité ou sur le poids du houblon expertisé.
art. 9. Le houblon tige blanche est seul
admis l'expertise et au plomb il ne pourra être
mélangé, même dans une proportion minime,
avec le houblon tige rouge.
art. 10. Six ouvriers seront nommés
l'effet de décharger les ballots de houblon, les
peser dans la balance, les en retirer et les rechar
ger pour autant que leur service soit réclamé.
Ils recevront de ce chef 10 centimes par ballot,
quelqu'un soit le poids.
art. 11. Les marchauds et les cultivateurs
résidant dans l'arrondissement d'Ypres pourront
réclamer l'expertise domicile aux conditions
suivautes
i" D'indiquer aux experts l'endroit où les
magasins et les presses sont établis.
2° De leur accorder libre accès dans ces locaux
toutes les fois qu'ils le jugeront convenable.
3° De s'engager formellement n'y laisser en
trer que du houblon récollé dans l'arrondissement
d'Ypres et susceptible d'obtenir* le plomb.
4° De se conformer en outre aux autres pres
criptions du présent règlement.
art. 12. Toutes infractions au présent rè
glement seront punies d'une amende de 10 i5
francs, et pourront de plus donner lieu un em
prisonnement de 1 5 jours.
depuis vingt minutes, les yeux tournés vers les toits
de tuile rouge du village, lorsqu'Eloiu s'arrêta près
d'un bouquet de bois.
Tenez, monsieur, dit-il en étendant la main vers
un rideau de peupliers.... cette haute tour carrée, au
toit aigu, qui s'élève au-dessus des arbres et dont les
fenêtres oblongues regardent la campagne, c'est le cbà*
teau de M. Mertens.
Je le croyais plus éloigné de la station, répondit
Pierre en se retournant pour m'assurer du regard la
distance qu'ils venaient de parcourir.
Hâtons le pas, reprit le vieux serviteur, le soleil
est brûlant et je voudrais déjk vous voir marcher sous
ces beaux ombrages qui forment une avenue naturelle
au château.
Ce soleil me réchauffe le cœur, dit Pierre Wouters
en respirant pleine poitrine.... Allons, sois sans in
quiétude sur mon compte.... ce voyage est un délas
sement pour moi, comme aussi l'accomplissement d'un
devoir de reconnaissance.... Je ne connais pas M.
Mertens, mais il était le meilleur ami de ma famille,
j'en ai trouvé il y a huit jours la preuve dans la corres
pondance de mon père.
Ah dit Eloin, vous savez
Je sais que dans une de ces crises financières qui
engloutissent les fortunes les mieux assises, mon père,
débiteur d'une somme importante qu'il ne pouvait
payer, demanda cent mille francs M. Mertens, qui
les lui prêta sans autre garantie que sa parole. Grâce h
ce secours, Joseph Wouters traversa les plus rudes
épreuves et put réaliser en quelques années une grande
fortune, après avoir remboursé son ami.
Faute de cette somme, mon digne maître perdait
la considération et la vie, car il n'eût pas survécu
son déshonneur. Il est mort, il est vrai, d'une façon
En cas de récidive la peine cumulative sera
toujours appliquée.
Le tout sans préjudice aut peines plus fortes
prononcées par le code pénal ou par toute autre
loi.
a n»o<iii
Dernières nouvelles.
Le prince a passé une mauvaise nuit.
Ce matin nous trouvons son état moins satis
faisant.
dr wimmer.
d' henriette.
Château de Laeken, le 5t Août.
M. Alphonse Diegerick, élève du collège
communal, et M. René Durulte, élève du
collège S' Vincent de Paul de notre ville, ont
subi, Lundi dernier, avec succès, Bruges,
leur examen de gradué en lettres.
Le premier a obtenu, nous assure-t-on,
91, et le second, 8-^poinls.
Affaire de Saint-Génois.
Voici un petit document dont on ne par
viendra pas contester l'authenticité. On sait
que la première personne enterrée dans le
nouveau cimetière est le nommé Antoine
Delencre. Eh bien, voici le souvenir "pieux
qui vient d'être distribué l'occasion de cette
inhumation. Le recto représente l'image du
Christ avec une prière laquelle est attachée
UDe indulgence plénière. Au verso se trouve
ce qui suit
f
A LA douloureuse mémoire
D'ANTOINE DELENCRE,
célibataire,
né Saint-Génois et y décédé le 10 juin 1868,
l'âge de 60 an»,
qui, contrairement sa volonté formelle et en
opposition celle de sa famille et de l'autorité
ecclésiastique, a été enfoui, le premier, par
ordre de la police locale,au cimetière non bénit
appelé cimetière des gueux (geuzeukerkhof) de
Saint-Génois.
Comment trouvez-vous cet enfouissement
dans le cimetière des gueux par ordre de la
police locale. Comme cela est bien fait pour
ramener le calme au sein d'une populatiou
fanatisée.
Les extraits des livres saints ne sont pas
moins remarquables
ANTOINE, où êtes-vous. (Gen. 3. 9.)... Je cherche
mes frères, (Gen. 37. v. 16.)
Quand Jacob vit que la mort approchait, il appela
son fils Joseph et lui dit: Donnez-moi une marque
cruelle, mais il avait du moins la consolation de vous
léguer avec sa fortune l'estime de tous.
Je tâcherai de prouver l'ami confiant et géné
reux que le fils n'a pas oublié le service rendu au
père.
Ils étaient arrivés devant un petit pont de briques
d'une seule arche, au bout duquel t'ouvrait une belle
grille de fer. Le château s'élevait au milieu d'un îlot
formé par un bras de rivière.
Bien que le soleil fût ardent, il régnait dans cette
propriété nno douce fraîcheur. La terre y était noi
râtre, le feuillage d'un vert vigoureux.
Il semblait que la pluie eût récemment détrempé le
sol, car chaque pas y laissait son empreinte.
M. Mertens était allé Loth acheter des chevaux de
labour et ne devait pas tarder rentrer.
Pierre Wouters ne voulut pas que l'on prévint la
maîtresse de la maison de son arrivée.
Pour tuer le temps, il parcourut le jardin et le po
tager s'asscyant enfin sous un berceau de chèvre
feuille, il tira de sa poche un petit manuscrit relié en
maroquin et lut sur le premier feuillet, écrit comme
tout le reste de l'ouvrage de la main de son père, ce
titre étrange
Carnet déchéances d'un honnête homme.
A mon fils Pierre.
J'ai payé en argent toutes les sommes que je
devais je compte m'acquitter autrement des services
que j'ai reçus si je meurs avant d'avoir accompli ma
tâche, toi mon fils le soin de l'achever.... etc.
Pierre tourna quelques pages et trouva cette note au
deuxième feuillet
Mertens sa femme, son château.
Mertens a quinze ans de moins que moi son père
lui a laissé une fortune médiocre qui suffît ses hc-
dc cette bonté que vous avez pour moi de me pro
mettre avec vérité que vous De m'eDterrerez point en
Egypte mais que je reposerai avec mes pères, que
vous me transporterez hors de ce pays et que vous me
mettrez dans le sépulcre de mes ancêtres. Joseph lui
répondit Je ferai ce que vous me commandez.
(Gen. 47. v. 29 et 50.)
Mon père pardonnez-leur, car ils ne savent ce
qu'ils fout. (Luc. 23. 34.)
Oo voit avec quelle intention perfide ces
versets ont été choisis. Delencre se plaint
d'être enfoui dans le cimetière des gueux
il se plaint de ne pas reposer au milieu de
ses frères, malgré le désir formel qu'il eu
avait exprimé, ainsi que l'avait fait Jacob
tout cela est mis sous le couvert de la Genèse
et de Saint-Luc. Ce n'est pas la famille De
lencre qui a trouvé toutes ces belles choses,
la Genèse et les Evangiles ont été compulsés
par des gens qui ont l'habitude de manier les
livres saints cela se voit de reste.
Dans ses nouvelles de Saint-Génois, l'Écho du
Parlement confirme le fait de l'arreslaiioa d'une
vieille femme dénoncée par un vacher. Il la
nomme. C'est, dit-il, une ouvrière, la veuve
Morel, et voici le propos qu'on lui prête: On ne
fait pas plus de mal en incendiant les propriétés
des libéraux que ceux-ci n'en font en enterrant
au nouveau cimetière.
N'est-ce pas la fine fleur du fanatisme le plus
stupide
A propos des arrestations opérées Saint-
Génois, l'Organe de Courtrai publie ce qui suit
Si les renseignements qui nous parviennent
sont exacts, et nous avons lieu de les croire tels,
le parquet aurait enfin mis la main sur les vrais
coupables pour couronner les effort» de la justice
il ne manquerait plus que de pouvoir découvrir
les instigateurs et complices de ces crimes odieux.
Espérons qu'elle y parviendra.
On écrit de Saint-Génois, le 3o Août
La femme arrêtée sur la dénonciation du sieur
Vandeputte, vacher de m°" veuve Everaert, se
nomme, comme je vous le disais dans ma lettre
du 28, Virginie Tacke, veuve Morel. Hier, le par
quet a mis en état d'arrestation préventive le sieur
Vandeputte lui-même qui depuis deux jours était
gardé vue la maison communale. Vandeputte
a fioi par avouer qu'il avait aidé la veuve Morel
commettre plusieurs incendies il donne pour ex
cuse qu'il a agi sous l'empire de la crainte que lui
inspirait la femme Morel, quia la réputation d'être
sorcière. Avant de partir pour la maison de déten
tion, il a dit l'un des gendarme» préposés sa
garde que dorénavant il n'y aurait plusd'incan-
soins et ses goûts modestes. Grand, vigoureux, haut
en couleur, il boit bien, mange mieux encore, et fume
toute la journée. Il a de la droiture et de la franchise,
mais manque absolument de finesse. Il fait le bien par
instinct, et voit les choses qui sautent aux yeux, sans
jamais rien deviner. Dans sa jeunesse, il prenait
Bruxelles des leçons d'un vieux professeur plein de
mérite, et pauvre comme Job. Ce vieux savant avait
une fille que Mertens voyait chaque jour.
Ses études terminées, Charles a continué de payer
une pension au vieillard, et quand il l'a vu mourir et
jeter sur son enfant un regard d'une éloquence su
blime, il a dit Geneviève Nous ne nous quitterons
plus, vous serez ma femme.
Geneviève a recueilli comme autant de reliques, les
livres et les instruments d'astronomie que le vieillard
avait aimés pendant sa vie, et les a fait transporter dans
la tourelle du château de Mertens, qu'elle a décorée du
nom d'observatoire.
u11 an plus tard, Geneviève a donné un fils son
mari. Ne voulant pas confier ce cher petit être des
soins mercenaires, madame Mertens l'a nourri elle-
même mais sa tendresse maternelle n'a pu sauver la
frêle créature. L'enfant est mort quatre ans d'une
maladie de langueur, assez mal définie d'ailleurs par
les médecins.
La pauvre Geneviève ne s'est jamais consolée de ce
malheur.... elle végète. Un mal mystérieux la mine
sourdement. Mertens, plus fort et plus insouciant, a
plus vite oublié. La nature a repris chez lui tous ses
droits.
Il faut consoler la pauvre femme il faut tenter de
lui rendre l'espoir et le courage il faut aimer ceux
qui m'aimaient
(La suite au prochain n'). Adrien Robert.