6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
CHÉLONIS.
W SJ9. - Jeudi
28* ANNÉE.
19 Septembre^ 1168.
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LE PROGRES
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VIRES ACQ0IR1T E0NDO.
ABONNEMEN1 PAR AN Pour l'avrond1 administratif cl judiciaire d'Yprcs. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce gui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
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Idem Réclames idem.
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Le Moniteur français publie un décret qui n'est rien
moins qu'une nouvelle constitution pour l'Algérie.
LeS indigènes établis sur le territoire civil sont pla
cés sous l'administration de l'autorité municipale.
Les bureaux arabes sont supprimés. L'organisation
des corporations dites de Berrani est abrogée et la
population flottante dont te compose ees corporations
«st soumise aux règlements ordinaires.
L'autorité municipale a, dans ses attributions, les
divers services spéciaux d'assistance et les écoles.
Talles-aont sommairement les dispositions générales.
On lit dans le Moniteur L'Empereur qui a quitté
le camp de Cillions, avant-hier, 9 heures du matin,
avec le prkiee impérial, avait prescrit que les honneurs
militaires ne lui fussent pis rendus son départ. Aussi
iée troupes n'ont pas pris les armes. Seulementles
généraux et chefs de corps ont tenu escorter l'empe
reur cheval jusqu'à la gare. Les soldats, appereevant
de leurs tentes le eortége impérial, sont accourus pour
saluer encore une fois leur souverain et son fils.
L'empereur ira le 16 ou le 17 au camp de Lanne-
séra reçu, dit-on par le maréchal Niel
ministre de la guerre.
Un camp vient ifétre formé S Millengcn en Gueidre.
Des troupes y sont réunies sous le commandement du
prince d'Orange au nombre d'environ 7,500 hommes,
savoir 12 bataillons d'infanterie8 escadrons de ca
valerie, 3 batteries d'artillerie dont une ebeval et une
compagnie du train.
Une dépêche de New-York apporte la nouvèlle d'un
malheur épouvantable et tel qu'il en existe peu d'exem
ples dans l'histoire.
LJn grand tremblement de terre aurait eu lien au Pé
rou et dans l'Equateur le 13 et le 16 août.
Arica, Arequipa, Islay, Iduiquc, Pasco, Juan Cave-
lica, Ibarra et un grand nombre d'autres villes auraient
été complètement détruites.
On parlerait de 2,000 victimes au Pérou et de
20,000 dans l'Equateur.
Les pertes de propriétés seraient évaluées 500
millions de dollars.
Les navires qui étaient mouillés près de la cête et
aux iles Chinchas et Biilinghurst auraient beaucoup
souffert.
Feuilleton «lu Progrès»
(Vins l'an 248 avant J.-C.)
La seène se passe dans le temple de Neptune
Sparte.
Pcrsonnaces CléombroteChélonis, leurs deux fils,
et Léonidas, pire de Chélonis.
récitatif.
LÉONIDAS (DÈS 6031 ÏVraKE BANS LC TEMW.»
Lui, Cleombrote, l'œil sombre et perfide
De mon pouvoir est-il encore avide,
Ou couiprend-il que le destin jaloux,
Pour me venger le livre mon courroux
L'usurpateur se dit en vain mon gendre
Déjà Neptune est las de le défendre
Au seuil du temple, où veillent mes soldats,
Croit-il peut-être échapper au trépas?
Qu'en ce moment ma fille infortunée
Brise les nceqds de son triste hyménée
Qu'elle se fie mes brss triomphants,
J'ai des abris pour elle et ses enfagjs.
Le consul anglais d'Inquique aurait péri avec sa fa
mille.
Ces évaluations ne sont-elles pas exagérées? La nou
velle même du malheur est-elle réelle Le télégraphe
de New-York nous signalait l'an dernier l'engloutisse
ment de l'île S1 Thomas, espérons que cette fois encore-
ces renseignements seront exargérés.
Le gouvernement anglais commence se préocuper
des désordres qui semblent devoir accompagner ls
prochaine campagne électorale. Les démonstrations
des fénians, les processions orangistes, le» meetings
religieux de Murphy toutes ces manifestations, enfin,
qui ne cessent de nécessiter l'intervention de la police
et de la force armée, sont, en effet, de fâcheux pronos
tics. On affirme qu'un conseil des ministres sera tenu
aujourd'hui, sons la présidence de la Reine, pour dis
cuter des mesures propres prévenir des conflits ulté
rieurs.
fracs, le 18 Septembre.
Le volume des documents statistique pour
l'année 1866 qui vient de paraître nous fait
connaître le degré d'instruction des miliciens.
Nous y lisons que, au moment de la rerai-
sedes contingens, les commandants de la pro
vince ont constaté quesur un nombre de
10,106 miliciens qui leur ont élé présentés,
il y en avait 5,782 qui possédaient assez d'in
struction pour signer les déclarations de lec
ture des trois militaires, et que le nombre de
ceux ne sachant pas lire, s'élevait 4,324.
Ces chiffres représentent l'état d'instruction
du contingent incorporé, soit 57 p. c. d'ins
truits et 43 p. c. d'ignoraos.
Parmi les 5.782 jeunes soldats qui savaient
lire et écrire, il y avait 4,395 miliciens, 1,004
substituants et 383 remplaçans. Parmi les
4.324 ignorans il y avait 2,889 miliciens,
1,099 substituans et 336 remplaçans.
On peut donc observer que le plus grand
nombre d'jgnorans vient de remplaçants et
de substituants. Or, on doit admettre que
tous ceux qui se font remplacer ou substituer
savent lire et écrire de sorte que si l'on ajou-
aih.
CHÉLONXS.
O mon père, je t'en prie,
Fais-lui grâce de la vie
A son sort mon sort se lie,
Ses revers sont mes revers
Ne sépare point le père
Des enfants et de leur mère
Donne l'ordre moins sévère
De nous plonger dans les fers
Ma pitié, qui l'en conjure,
Est la voix de la nature,
C'est la flamme qui s'épure
Sous le souffle des malheurs.
Aux devoirs pieux fidèle,
Je te voûtai tout mon zèle,
Si jamais le sort m'appelle
A tarir eocor tes pleurs
air.
LÉONIDAS.
O ma fille, par tes larmes,
Je sens que tu me désarmes
Dans les maux, dans les alarmes
te le nombre de ceux-ci, soit 2,822, aux 4,395
miliciens instruits, on arrivera ces chiffres
7,217 jeunes gens sachant lire et écrire sur
10,106, soit 71 pour cent d'instruits et 29 p.
c. d'ignorans.
Si nous prenons le détail de chaque pro
vince pour ce dernier chiffre nous trouvons
comme degré d'instruction
Anvers0,72
Brabant 0,73
Flandre orientale0,65
Flandre occidentale 0,65
Hainaut 0,64
Liège0,75
Limbourg0,76
Luxembourg0,88
Namur0,90
Pour le royaume. 0,71
Oo voit que le Luxembourg et la province de
Namur continuent marcher en tête du paya'
comme degré d'instruction des miliciens.
La moyenae de l'Etat qui est de 71 p. c.
pour 1866, était de 0,69 pour 1865. i
Deux pour cent de gagnés sur l'ignorance
en une année c'est déjà beacoup, si l'on re
garde au chiffre seul mais c'est trop peu en
core si l'on songe au but atteindre. Il faut
d'ailleurs ne pas oublier que la vive impulsion
donnée l'instruction primaire depuis six
huit ans, et surtout dans les dernières années
n'avait pu encore produire ses effets sur les
miliciens de 1866. C'est donc dans trois ou
quatre ans seulement qu'on pourra l'appré
cier.
En tout casdeux pour cent sur un an est
un chiffre supérieur ce qu'on observait les
années anlérieures. En effet, nous voyons
qu'en 18611862 et 1863 le degré des mili
ciens illettrés a été de 31 et 30, c'est à-dire
qu'il n'avait reculé que d'un pour cent en trois
ans il faut espérer qu'il reculera davantage
pendant l'année actuelle et celles qui la sui
vront.
Montre encore un cœur viril
De ses craintes je délivre
Ton époux que tu veux suivre i
Mais le traître n'ira vivre
Et mourir que dans l'exil
Adieu, Chélonis, je te laisse
Avant que jamais, loin de moi,
Tou cœur succombe la tristesse,
Reviens dans mon palais de roi.
CHÉLONIS.
Non j'accompagnerai sans cesse
Celui qui m'a juré sa foi
Mais je partage ma tendresse
Entre lui, mes eofants et toi
d(jo.
LÉONIDAS. CHÉLONIS.
Adieu, Chélonis, etc. Non j'accompagnerai, ete.
récitatif.
CLÉOMBROTE.
Était-ce moi, qu'un joug honteux accable,
D'unir ma voix tes touchants transports
S'abaisse-t-on aux accents d'un coupable
Quand on ne sent ni trouble ui remords?