La manière la plus bénigne d'expliquer cette appréciation ridicule par aa fausseté, c'est de dire que la personne qui l'a écrite n'a jamais la dix lignes du Katholyke Zonday. Cette publication ue traite d'ordinaire que des questions de morale ou de religion, et incidem ment elle s'occupe de questions politiques ou matérielles. L'interdiction du cimetière catho lique de Saint-Génois était connexe avec le but de notre feuille: nous ne pouvions pas ne pas en parier. Nous avons donc relaté les faits et gestes de messieurs les libéraux de Saint-Genois, et nous les avons stigmatisés comme nous pensions qu'ils le méritaient. Vous croyez, monsieur, avoir fait une grande découverte, parce que les tracasseries judiciaires de ces derniers jours vous ont révélé que je suis collaborateur au Katholyke Zonday. Sachez que, sur les quatorze années de son existence, pendant treize ans, chacun de ses numéros a été signé de mon nom en toutes lettres. Curieuse découverte que celle que vous avez faite-là, n'est-ce pas Je proteste, monsieur, contre la qualification injurieuse que vous avez donnée au Katholyke Zondayet je vous défie de prouver ce que vous avez annoncé de désobligeant pour cette publica tion. Agréez mes salutations sincères. A. VAN BECELAERE, préoôt. M. Van Becelaere prétend que sa publication ne s'occupe d'ordinaire que de questions de morale et de religion et qu'incidemment de questions politiques. C'est là tout bonnement, vtn jeu de mots. Qu'il ne se soit occupé qu incidemment de l'affdire de S' Génois, que nous importe? Ce qui est constant, c'est que le Kntholijke Zonday a publié des articles injurieux et provocateurs au sujet de cette affaire et que ces articles étaient rédigés ou au moins approuvés par le prêtre qui avait la direction de ce journal. En prouvant que M. Van Becelaere est responsable de ces articles, nous n'avons pas cru avoir fait une décou verte nous savons depuis longtemps que le Kalholijke Zondag, comme toutes les feuilles cléricales de notre province, sont rédigées par des ecclésiastiques mais si nous avons cette couviclion, il y a dans le public une partie flottante, hésitante, qui nous avons voulu faire partager la même conviction, et certes la lettre de M. Van Becelaere n'est pas de nature l'infirmer. Mardi soir, un incendie a éclaté dans la grange d'une ferme occupée par le nommé Lagrou, Zonnubtke près le Polygone. La grange avec la récolte qu'elle contenait a été consumée de même que les écuries et étables, mais les chevaux et tout le bétail ont été sauvés. La ferme qui appartient M. Landas, ancien juge Courtrai, a aussi été heureusement pré servée. riant le bonhomme Espoir. Bonjourrépéta vivement Nicole et il prit l'archet. Ab ça mais... Le gamin eut un de ses gestes les plus gentils, une de ses mines les plus friponnes, et toute cette singerie- là disait bien clairement Montrez-moi donc h violoner comme vous Tu veux donc être ménétrier, mon petit gars? Je le veux. Le bonhomme Espoir se prêta de bonne grâce cette fantaisie. L'élève, d'ailleurs, lui plaisait beaucoup, et, pour sa part, il n'était pas fâché de faire une fois en sa vie le professeur, car, tout simple ménétrier qu'il était, le violoneux se considérait comme un grand musicien. Il ne se trompait f>eut-étre pas trop. Quand il vous jouait ses danses et ses rondes, il n'y avait pas moyen de tenir en place. Je me rappelle surtout un certain air... il n'y avait pas dire, il fallait qu'on s'embras sât... C'était le bon temps... Dame que voulez-vous, mes enfants, j'étais jeune A ces derniers mots, le père Mathurin avait poussé un gros soupir. Le pichet, qui circulait la ronde, arriva précisé- Quoique la cause de ce sinistre ne soit pas connue au juste, on ne l'attribue pas la mal veillance. La gendarmerie vient d'amener hier vendredi matin en notre ville, le nommé Wulleman, François, natif de Woesten, prévenu d'avoir mis le feu la ferme du sieur Dierick, Voormezeele. Wulleman a été, pendant quelque temps, con ducteur des chevaux eartonchez le fermier Dierick, il était en ce moment au service du fermier Dssmedt Ploegsteert, chez qui il a été arrêté par le brigadier Bouckaert de Messines et le garde-champêtre Vandenameele de Wul- verghem. Après son arrivée Ypres, le prévenu a subi un long interrogatoire et a été mis au secret. On cite comme particularité que lors de son arres tation, Wulleman n'a pas même demandé pour quoi il était arrêté. n nnn rr~» M. Van Soust de Borkenfeld, inspecteur des beaux-arts, est venu Mardi dernier visiter nos monuments et spécialement les travaux que l'on exécute notre salle échevinale. M. De Bron, le savant conservateur des collections de S. A. le duc d'Arenberg, accompagnait M. l'inspecteur. On lit dans la Vérité: Le clergé qui se donne comme intraitable, sait h l'occasion faire fléchir la rigidité de ses principes, sous le plus spécieux des prétextes. Dernièrement, on a trouvé le curé d'Erbaut, pendu dans sa cure; toutes les circonstances prou vaient le suicide. Qu'allait faire l'Eglise, si sévère pour les suicides, l'égard d'un sien, surpris la corde au cou Lui refuserait-elle les dernières prières? Et poussant droit sa poiate, s'opposerait- elle l'inhumation du malheureux en terre bé nite, comme s'il était le dernier des laïcs Le cas était embarrassant. Pour sauver la situation, voici le biais qu'on trouva. On fit tiausporter le cadavre loin de la localité qui avait été témoin du suicide, sous prétexte d'enterrer le curé au lieu de sa naissance; et là, selon le proverbe: a beau mentir qui vient de loin, on répandit adroitement que lecuré avait été assas- sine dans sa cure, qu'ilétait mort martyr. En consé quence, oo procéda en grande pompe ses funé railles et le pendu, escorté des pleurs des âme9 pieuses, échappa au trou de* chien* et se vit orné de l'auréole du martyr. Et voilà comment le clergé se moque du pu blic Mais ii faut bien sauver l'honneur du monde ecclésiastique. Par arrêté ministériel, en date du 14 Octobre, sont nommés la section préparatoire de l'école moyenne de l'Etat Ypres: Premier instituteur, en remplacement du sieur Lafaut, démissionnaire, le sieur Van Eenoo (Léopold)actuellement deuxième instituteur dédoublant meut devant le vieux conteur, qui but une large ra sade, la façon antique, pour se refraichirla mémoire. Puis, avant fait claquer ses lèvres, il continua Pour lors, mes enfants, voilà donc le bonhomme Espoir et le petit Nicole en grande amitié. La mère Jeanne tout naturellement s'en ressentit. Le vieux ménétrier venait presque tous les jours main tenant la hutte. Que voulez-vous? il était tout seul au monde, ce pauvre vieux il se sentait tout ragail lardi désormais d'avoir une famille. Sans cesse on le rencontrait avec Nicole dans les bois, au bord dn ruisseau, parmi les roches. On les voyait assis l'un côté de l'autre, l'enfant s'esscyant sur le violon, le vieillard donnant des conseils, parfois saisissant l'instrument afin de montrer l'apprenti comment il fallait s'y prendre. Et c'était merveille de voir avec quelle religieuse attention le petit Nicole écoutait, avec quelle volonté de bien faire il manœuvrait sur le violon. Si on l'eût laissé libre, je crois qu'il aurait travaillé tout le jour durant aussi quels progrès, mes enfants ça tenait du prodige. Il advint même qu'un jour d'assemblée le bonhomme Espoir se trouvant tout coup malade, et comme la Deuxième instituteur dédoublaut, le sieur Claeys (Aug.), élève diplômé de l'école normale de Bruges. Laeken, 14 Octobre, Mercredi. D'après les ordrea de LL. MM., il y a eu au jourd'hui une nouvelle consultation au château de Laeken entre les docteurs Crocq, Deroubaix, Henriette, Kœpl, Lefebvre, Spring et Wimmer. De l'avis unanime de ces messieurs, quoique l'état du prince royal soit toujours très-grave, il y a cependant amélioration depuis la consulta tion tenue le a3 Août dernier. On nous écrit de Poperinghe, 16 Octobre 1868 Après plusieurs mois de relâche, il y a eu Jeudi passé, séance solennelle de notre Conseil com munal. Voici ce qui était porté l'ordre du jour 1" Compte de la ville de 1868. 2* Perception de centimes additionnels ex traordinaire* aux contributions. 3° Réglemeot sur la taxe du pain. 4" Mesures prendre au sujet de la ferme des boues et immondices. La séance ouverte, tous ces objets ont été ren voyés des commissions et chacun s'en est re- tournéchezluitoute la besogne était terminée. A plus tard quelques réflexions sur cette singu lière réunion. Ou lit dans VOrgane de Namur Nous pou vons affirmer, l'aide de renseignements puisés bonne source, que, quoi qu'en disent les feuilles catholiques, M. lecuré d'Erbaut s'est suicidé. Si nos pieux confrères prétendaient encore que ce prêtre a été assassiné, la justice ferait bien de les appeler prouver qu'il en est ainsi. État-civil d'Ypbes, du tt Octobre au 17 inclus. Naissances. Sexe masculin 2, idein féminin 4, total G. Mariages. DelbtkeCharles, bijoutier, et Gein- ders, Sophie, dentellière. Desmct, Pierre, tailleur, et Vanoost, Mélanic, sans profession. Depréter François, tailleur, et Vermeersch, Émilicnnc, sans pro fession. H-aelewyck, Michel, musicien au 10" de ligne, et PreemenJeanne, couturière. Kesteman, Pierre, commis-voyageur, et Delva, Hermine, sans profession. ImpeBruno, surveillant de fabrique, et Noppe, Natalie, sans profession. SinaeveAmand, vacher, et B ou dry, Ursule, vachère. Décès. Descamps, Eugénie, 16 ans, dentellière, célibataire, S* Jacqucs-lez-Ypres. Deboo, Emma, 27 ans, sans profession, épouse de Justin Lambin, rue de Lille. Van Geluwen, Antoinette, 87 ans, sans profession, veuve de Jean Dclbcke, Marché au Bétail. VandewoestyneCornélie, 60 ans, dentellière, veuve de Martiu Demey, rue des Boudeurs. An- gillis, Virginie, 52 ans, dentellière, célibataire, Marché au Bois. Un enfant mort-né du sexe masculin. jeunesse se désespérait déjà de ne pouvoir danser, voilà le petit Nicole qui arrive avec le violon, qui grimpe sur la futaille et qui se met vous jouer une musique On aurait dit que le diable tenait l'archet. Tout gambadait, tout sautait sous la fcuilléc voiro même les vieux et les vieilles, qui retrouvaient leurs jambes de quinze ans. Après plus de quarante ans, l'eau m'en vient encore la bouche, et j'en ai comme des fourmis dans les jambes. Tant et si bien qu'il fut un moment question de porter en triomphe le petit violoneux. Mais il y en eut d'aucuns qui s'opposèrent la chose, prétendant qu'il n'était pas naturel qu'un chrétien pût violoner de la sorte, et qu'assurément il y avait de la sorcellerie là-dessous. Ce jour-là, néanmoins, le succès du petit Nicole fut tel, que jamais aucun ménétrier n'en a obtenu de sem blable, pas même le bonhomme Espoir, qui cependant était un fier violoneux. Mais n'allez pas vous figurer que le vieillard s'en montra jaloux Bien au contraire, il en fut enchante, et redoubla de bon vouloir envers l'clèvc qui lui faisait tant d'honneur. [La suite au prochain n'). Ch. Deslvs.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2