le pays il en existe dans les plus petites
bourgades et si nos renseignements sont
exactsils sont généralement subsidiés sur
les caisses des évêcbés et ont pour rédacteurs
des professeurs des collèges épiscopaux et de
jeunes vicaires ambitieux et turbulents, dont
la mission semble être de jeter le trouble et
la division dans nos communes. On nous
assure que sous ce rapport le procès en ques
tion fournira de précieux renseignements
d'après les papiers saisis presque tous les
articles du Jaer 30 émaneraient de jeunes
prêtres. C'est édifiant
Et ce que nous tenons aussi noter en
passant parce que nous l'avons toujours sou
tenu, c'est que toutes les infamies écrites en
Juin 1867, contre notre honorable sénateur
M. le baron Mazeman de Couthove,émanaient
de plumes autorisées par l'église. On traitait
notre honorable séaateur de u voleur puis
qu'on qualifiait son château de Roovert-
kasteelmais la fin ne sanctifie-l-elte pas les
moyens, d'après les principes de Loyola, que
notre jeune clergé semble avoir adoptés.
C'est un point important constater pour
nous, car de pareilles turpitudes ne peuvent
être écrites par un prêtre sans porter atteinte
sa considération et son influence. Le
clergé se coule par ces excès, et s'il a aujour-
d liui moins d'influence dans l'arrondissement
d Ypres que dans d'autres, c'est précisément
parce qu'il y a vilipendéinjurié et diffamé
tous les hommes qui jouissent de la considé
ration et de l'estime publiques.
Oo nous assure que le nommé Wulleman,
dont nous avons annoncé l'arrestation comme
prévenu de l'incendie qui a détruit la ferme du
sieur Dierick Voormezeele, a été relâché Diman
che passé, après avoir parfaitement prouvé son
alibi. La justice se livre de nouvelles investi
gations.
Dimanche a eu lieu Bruxelles au temple des
Aogustins, la distribution solennelle des prix aux
vainqueurs du tir national. Uo prix a été rem
porté par le sieur Tyberghein, de notre ville, et
le vainqueur qui était allé le chercher, a été reçu
Lundi, son retour, la gare du chemin de fer,
par MM. les officiers, sous-officiers et gardes qui
font partie de. la société et qui l'ont vivement
félicité.
Au moment de mettre sous presse, nous
apprenons que le domestique de Dierick
celui-là même qui prétendait avoir été gra
vement maltraité par l'incendiaire et se trou»
vait depuis lors l'hôpital d'Ypres, vient
aus pour le moins trônait le bonhomme Espoir.
Baslien n'avait pas osé se servir de la vieille futaille
du défunt il avait fait apporter là son propre tonneau.
Tout coup Nicole apparaît.
Il était pâle, chancelant pauvre petit, il était facile
de voir qu'il avait bien pleuré.
Tout d'abord, il y eut un unanime murmure en sa
faveur.
Mais quand on eut remarqué qu'il avait sous son
bras la longue boite noire mais quand on le vit s'a
vancer comme l'ordinaire, prendre son violou, le
mettre d'accord, et finalement monter sur la futaille,
il y eut un éclat d'indignation chez les uns, d'étonne-
ment tout au moiDS chez les autres.
Hélas personne de noua ne se doutait que, ai Ni
cole agissait ainsi, c'était précisément pour accomplir
la dernière volonté du bonhomme Espoir.
Tout le monde se tut cependant aux premiers sons
qui s'échappèrent du violon. Ce qu'on venait d'en
tendre, c'était un cri de douleur, c'était un sanglot.
Le petit violoneux continua.
Ah mes enfants, jamais les orgues de Rayeux
chantant le Miserere ne vous ont attendri comme 1
et c'était un air de danse qu'il jouait néanmoins, c'était
la ronde favorite du bonhomme Espoir. Mais au lieu de
d'être arrêté et transféré la maison d'arrêt.
Nous ne croyons, pour le momentpou
voir en dire davantage de celte mystérieuse
affaire.
Des ordres viennent d'être donnés par M. le
Ministre de la guerre, pour que trois officiers
subalternes par régimeot monté soient déta
chés l'École de cavalerie d'Ypres.
Il paraît que nos Sapeurs-Pompiers se disposent
la joie. La journée de Dimanche prochain promet
d'être pour eux un beau jour de fête. Vers midi,
une inspection aura lieu sur la Grand'Place, pen
dant laquelle nous aurons la bonne fortune d'en
tendre leur excellente musique si habilement
dirigée par M. Otto. A cette inspection figurera
pour la première fois une nouvelle pompe in
cendie, (rainée par un cheval de cette façon nos
Pompiers pourront l'avenir voler plus rapide
ment au secours de nos voisins de la banlieue.
Cette pompe, qui sort dea ateliers de M. Valcke-
Hage, a, paraît-il, déjà fait ses preuves lors de
l'incendie qui a eu lieu l'an dernier Langhe-
marck.
Vers trois heures après-midi, un brillant tir
la cible réunira de nouveau nos braves Pompiers;
de magnifiques prix seront la récompenae des
vainqueurs. Le mêmesoir aura lieu l'inauguration
du nouveau local destiné leurs réunions, et que
l'administration communale, dans sa paternelle
sollicitude, a bien voulu faire approprier cet
effet. L'inauguration sera suivie d'un bal, etc.....
Je souhaite beaucoup de plaisir nos galants Pom
piers et leurs aimables compagnes et je forme
des vœux pour que le tocsin pe vienne pas trou
bler leus joyeux ébats. Je suis persuadé que toutes
ces dames, dans leur ardeur, voudraient suivre
leurs maris au feu et qu'en adviendrait il, mon
Dieu!!!... Mais ne plaisantons pas de choses aussi
sérieuses.
Eo finissant, je me permets d'être indiscret
je vous dirai que pour perpétuer le sonvenir de
cette belle journée, nos braves Pompier» depuis
le véléraD jusqu'au tambour, se sont associés de
tout cœu« pour offrir leur digne commandant,
qui depnis près de cinquante ans est pour eux
plutôt un bon Père qu'un chef, un témoignage
de leur reconnaissance et de leur sincère atta
chement.
ATN©M
DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
Ypres, le 18 Octobre 1868.
Nous avons l'honneur de vous convoquer l'assem
blée générale qui aura lieu l'hôtel-dc-ville d'Ypres,
le Samedi, 34 Octobre 1868, omu heures pré
cises du matin.
En même temps nous vous informons que les per
sonnes qui désirent se procurer du blé de Noé, au prix
de 46 fraDcs l'hectolitre, peuvent s'adresser endéans
les huit jours M. le Président de l'Association.
rire comme l'ordinaire, chacune des notes semblait
pleorer.
Tantôt, c'était doux comme la plainte d'une mère
veillant son enfant mort; tantôt, c'était âpre et dé
chirant comme le cri désespéré de la louve qui on
ravit ses petits. Parfois ça ne s'entendait pas plus que
le bruit du ruisseau parfois, ça mugissait comme la
marée qui monte. Ça vous faisait froid dans le dos,
quoi ça vous serrait la gorge, ça vous tordait le
cœur. Ah mes enfants... mes enfants... jamais vous
n'entendrez rien de pareil. Était-ce le diable ou bien
le bon Dieu qui s'était niebé dans ce violon-là je ne
sais pas, mais bien sûr, il y avait dedans quelque
chose qui n'était pas naturel
Aussi, nous étions restés là immobiles, la bouche
ouverte et la larme l'œil... les danseurs tenant.en
core la main de leurs danseuses, mais ne songeant
plus danser... les vieux autour des tables, le verre
encore la main, mais ne songeant plus boire. Il n'y
avait pas jusqu'aux enfants qui n'eussent été gagnés
par l'attendrissement général, et qui ne se fussent ar
rêtés tout coup, les bras en avant, la jambe en l'air,
dans les postures de la cligne-musette. Vrai, là, c'était
un ensorcellement général.
Nicole, lui, oc semblait s'apercevoir de rien son
Nous saisissons aussi cette occasion pour vous rap
peler que l'Association possède une bibliothèque com
posée do plus de quinze cents volumes traitant exclu
sivement des sciences agricoles et que tous les membres
de l'Association peuvent obtenir en lecture domicile.
La plupart de ces ouvrages sont la fois instructifs et
attrayants Messieurs les membres qui désirent d'ail
leurs recevoir un nouvel exemplaire des catalogues qui
ont été adressés dans le temps tous les sociétaires,
peuvent en faire la demande M. le Président.
LE PRÉSIDENT,
LE SECRÉTAIRE, DeVBI CARTON.
ed. van biesbrodck:
ORDRE DU JOUR
1*.Réception de nouveaux membres.
2° Communications diverses.
5° De l'épautre. Du blé de Noé. Des échan
tillons seront soumis l'assemblée.
4° Arrêter les dispositions réglementaires pour
les différents concours qui auront lieu en 1869.
S" Règlement de la caisse des ouvriers décorés et
médaillés.
On lit dans le bulletin financier de VÉcho du
Parlement:
Les actions Langrand ont donné lieu une
reprise de 354 jusqu'à 375 pour l'Indusiriel et 377
pour l'International la faveur d'une dépêche
télégraphique de Vienne annonçant que les actions
de l'Industriel seraient remboursées au pair. C'est
sur de tels bruits en l'air que des gens crédules se
sont prêtés cette hausse fantaisiste. De qui vient
la dépêche, qui est-elle adressée, qui garantit le
remboursement au pair des actions de l'Indus
triel Personne ne le sait et la dépêche ne l'ap
prend pas. Qui donc a lancé cette nouvelle machine,
qui en a béuéficié? C'est toujours le même sys
tème, et il est inouï qu'il y ait encore des naïfs
pour s'y laisser prendre. 0
Le correspondant du Journal de Liège annonce
que les électeurs de l'arrondissement de Tongres
vont avoir procéder une double élection. Leur
sénateur, M. le comte d'Aerschot, et l'un de leurs
deux représentants, M. le baron de Woelmont,
ont donné leur démission Le premier parce qu'il
a mobilisé une partie de son patrimoine et ne paie
plus le cens, le second dans l'espoir d'obtenir le
fauteuil de l'autre. Le1 candidat catholique pour
le siège laissé vacant la Chambre serait M. d'Aer
schot, fils du sénateur démissionnaire et ex-com-
mandaut des chasseurs belges.
n
Uo arrêté royal du iS Octobre porte
Art. i*. Lorsqu'il y a lieu de craindre l'invasion
du typhus contagieux par suite de l'existence de
l'épizootie dans un pays voisin, les bêtes bovines
et ovines, ainsi que la viande, les peaux et les
autres débris qui proviennent de ces animaux
peuvent, selon les cas, être soumis une visite
préalable ou interdits l'entrée et au transit.
Art. 2. Les mesures qu'il y aura lieu de prendre
en exécution de la dispositiou précédente, sont
prescrites par le ministre de l'intérieur, de con
cert avec le ministre des finances.
archet continuait gémir.
A bas le violoneux cria tout coup une. voix
nous sommes ici pour rire, palsanguiennc, et non pas
pour pleurer A bas
A celte brusque interruption, le charme aussitôt
sembla brisé. Tout le monde fit un mouvement, toutes
les lèvres curent un premier murmure, qui signifiait
bien clairement
Au fait, il a raison
Nicole seul n'avait rien entendu.
Silence, donc cria la même voix silence au
violon damné
Vingt autres voix avaient répété le premier mot.
Les létes commençaient se monter on en voulait
presque au petit violoneux des larmes qu'il avait
tirées chacun, de la tristesse qu'il avait répandue sur
ce jour de fête.
Malheureux enfant Et il jouait encore, il jouait
toujôurs. Pourquoi se fùt-il arrêté N'ctœit-ce pas une
ronde qu'il jouait, la ronde favorite du bonhomme
Espoir?.. Était-ce sa faute lui si elle transformait
ce jour-là en une lamentation de désespoir il ne
voyait plus, il n'entendait plus.
(La suite au prochain n*). Ch. Deslys.