6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, LE PETIT VIOLOAELX 8,669. - Jeudi, 39 Octobre 1666. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE, Chronique politique. 28* ANNÉE. LE PROGRÉS VIRES ACQC1RIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond' administratif et judiciaire d'Yprès. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85. la INSERTIONS Annonces Idem Réclames Les lettres et paquets doivent être affranchis. ligne ordinairefr. 0,15 idem. 0,50 Le Hérald et le Pott confiraient la nouvelle de la prochaine arrivée de la reine d'Espague Brighton. Un décretdu ministre de l'intérieur en Espagoe, proclame la liberté de la presse, et supprime la censure même pour les œuvres dramatiques. La Corretpondencia de Madrid annonce la pro chaine publication par le gouvernement provisoire d'Espagne d'un manifeste la nation. Dans une de ses dernières séances, le conseil des ministres en aurait entendu la lecture. Vendredi s'est tenu Londres, dans la Cité, le meeting le plus important qui se soit encore réuni au sujet'des élections. Le but du mouvement li béral est de réélire les quatre représentants de la Cité, en dépit de la mesure du reforme bill qui semble laisser la quatrième place un conservateur sous le prétexte de représentation de la minorité. Le meeting était présidé par i'alderman sir Ben jamin Phillips et outre les quatre membres libé raux, MM. Lawrence, Rothschild, Goschen et Grawford, on comptait parmi les assistants MM. Locke, Ayrton, Denman, Tucker Smith et Lefevre, membres du Parlement, et un grand nombre de membres influents de la Cité. Les représentants, leur entrée, ont été accueillis par une triple salve d'applaudissements. Tous ont pris la parole et M. Goschen a montré avec un race benheur les erreurs financières de l'administration torie.qui forment contre celie-ci l'un des puissants griefs de la Cité. La motion adoptée a été celle-ci Les services passés des membres de la Cité de Londres dans le Parlement leur donnent droit la conflanceeotière de leurs constituants,et les électeurs présents s'en gagent les renvoyer au Parlement aux prochaines élections. Les nouvelles d'Autriche sont bonnes. La situa- lion paraît s'améliorer en Bohême. L'oa ne parle plus ni de meetings en plein air, ni de scènes tumultueuses dans les rues de la capitale. Le Reichsrath autrichien fait préparer par ses com missions l'examen des projets de loi l'ordre du PAR CH. DESLYS. II. (Suite.) De toutes parts les yeux flamboyaient de colère les ennemis de Nicole le menaçaient hautementses quelques amis ne songeaient plus le défendre. La tempête enfin éclata. Les plus furieux s'élancèrent en avant et vinrent tout coup soulever la futaille, qui fut rejetee violemment au loin. Le petit violoneux tomba d'un côté d'un autre côté le violon... A nous cria toute la bande furieuse, nous l'instrument maudit 1 nous le violon du diable Et tout le monde de se baisser en même temps pour le saisir. Un bras s'cleva tenant le pauvre violon vingt autres mains cherchèrent l'atteindre. Et c'était tout alentour des cris, des malédictions et des éclats de rire. Nicole, cependant, s'était relevé. Pauvre garçon, quel réveil Il y voyait clair maintenant il avait compris. Auss(, tout meurtri qu'il fût de sa chute, il se pré jour, et jusqu'à présent le gouveroemeot n'a pas trop se plaindre des délibérations qui ont lieu dans les divers comités. La Chambre des Députés est pressée, d'ailleurs, d'arriver la discussiont générale, car s'il faut, en croire les journaux de Vienne, le Reichsrath suspendra ses séances du 8 Novembre au i5 Décembre. Les délégations se réuniront dans l'intervalle. Yprès, le 2S Octobre. Ils ont peur La presse cléricale fait grand bruit des mesures auxquelles la justice croit devoir recourir pour l'instruction des incendies de Sainl-Genois. On est allé jusqu'à tenir un concile Bruxelles, composé de journalistes de la presse bien-pensante. Il y a quelque chose d'immoral, noussemble-t-il, dans les efforts de tout un parti pour entraver l'ac tion de la magistrature. Des méfaits épouvantables ont été commis la justice fait les investigations les plus mioutieuses afin qu'aucun coupable n'échappe, et les journaux orthodoxes jettent feu et flamme contre les ma gistrats qui remplissent le plus sacré des devoirs. Si les cléricaux ne se sentaient pas coupables, ils devraient aller au-devant de la justice afin de faciliter sa missiou s'ils se sentent coupables, au contraire, leurs clameurs s'expliquent de ia façon la plus naturelle. Quoique disent les journaux de l'épiscopat, il n'y a pas sortir de cette alternative. Or, les clé ricaux emploient tous les moyens, depuis la fuite des prévenus jusqu'à l'injure contre les magistrats, pour paraliser l'action de la justice, d'où nou9 sommes en droit de conclure qu'ils ont peur. Ils ont peur que la vérité soit connue tout entière sur les provocations directes et indirectes, orales et écrites, qui ont mis la torche incendiaire dans les mairts de quelques fanatiques ils ont peur qu'on ne découvre des complices qui, aujourd'hui en core, ont réussi échapper la vindicte publique; ils ont peur du scandale qui va sortir de cette af- cipita bravement vers le groupe de forcenés qui se disputaient son violon. Mais, hélas .il était trop petit, il était trop faible il ne parvint même pas pénétrer dans cette masse compacte et tournoyante il fut repoussé avec force horions. Messieurs, cria-t-il alors avec un accent qui eût attendri des tigres mes bons messieurs, rendcz-pioi mon violon C'est le seul souvenir qui me reste d« vieil ami que j'ai perdu... C'est l'unique gagnopain qui me permettra de nourrir ma vieille mère Bast peine l'entendait-on au milieu de cet af freux tintamarre où tout le monde chantait, ricanait et vociférait la fois. Nicole n'en continuait pas moins supplier, et sa voix était d'un doux, d'un triste, d'un désespéré... Avcz-vous jamais senti le cerf bramant l'agonie, mes enfants Eli bien, c'était ça Grâce pitié disait-il en sanglotant. C'est ma richesse, ma joie... c'est ma vie Battez-moi si vous voulezj'aime mieux ça... mais reudez-moi mon violon Bien loin de s'apaiser, le tumulte redoublait. Déjà deux ou (rois bâtons s'élevaient au-dessus des têtes et battaient l'air avec une sorte de rage frénétique. faire, et ils essaient de se poser en victimes avant que la sentence ne soit rendue. Ces mêmes journaux qui prenaieut la défense des découpeur9 de femmes, de9 spoliations jésui tiques, des violations de la loi commises par le clergé, sont ceux qui aujourd'hui déversent l'ou trage sur les magistrats qui instruisent l'affaire des chouans de Saiut-Genois. Que l'on poursuive la répression des crimes les plus odieux, cela devient aux yeux de la presse cléricale, quand le ministre de la justice est libéral et s'appelle Bara, une manœuvre scandaleuse. 11 faut ces messieurs l'impunité des bûchers, comme l'impunité du voletdela captation,comme l'impunité des boucheries humaines, il leur faut en un mot l'impuuilé de tous les anachronismes et de tous les défis. Journal de Brugee.) On lit dans la Véritéde Tournay: On ne saurait trop mettre en lumière la manière dout le parti catholique entend la collation des emplois, même sous un ministère libéral. Le département de la justice fait dernièrement des nominations d'avoués pour notre ville. Six avocats catholiques sont nommés et deux libéraux seulement. Vous allez croire que le parti clérical, qui a la part du lion, va être satisfait Pas du tout. Un des élus, rédacteur du Courrier de VEtcaut, témoigne sa reconnaissance M. Bara en se déchaînant contre lui avec une nouvelle fureur. Le parti catholique, qui compte six élus sur huit, est le parti des ilotes, des parias et des vic times. Le parti libéral est le parti de l'accaparement. M. Bara, qui a contresigné la nomination de M. Wacquez, manque, aux yeux de M. Wacquez, d'honnêteté, de générosité et de grandenr d'âme. On écrit de Bruxelles la Meute: La plainte charge de M. Langrand-Dumon- ceau s'instruit décidément et l'on s'en entretient beaucoup au Palàis. On raconte que le magistrat Grâce cria pour la troisième fois l'enfant, qui venait de tomber genoux avec épouvante. Au se cours l'aide au se... Il n'acheva pas. L'un des bâtous, rencontrant enfin le violon, venait de le faire voler en éclats. III Toute cette bagarre, reprit le père Mathurin, n'avait pas duré le temps que j'ai mis vous la conter. A peine le violon eut-il disparu que tout ce tapage cessa. Le gros Bastien, d'ailleurs, venait de remonter sur son tonneau, la danse recommençait l'autre extré mité de la pelouse, et tout le monde incontinent s'y porta. A cette place, tout l'heure si tumultueuse et si bruyante, il ne resta donc plus que les débris du violon brisé, le pauvre petit Nicold moitié évanoui, et moi, mes enfants, qui, par attendrissement plus encore peut-être que par curiosité, continuais regarder. Au bout de quelques secondes, l'enfant releva péni blement la tête, et, comme au sortir d'un réve dou loureux, promena tout alentour un regard incertain. Hélas ses yeux ne tardèrent pas tomber sur les débris du violon. Alors un cri poignants'écbappa de sa poitrine; sur ses M I

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1