28» année. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, LE PETIT VIOLONEUX 1 - paraissant le jeudi et le dikaivche. Chronique politique. M' 9,$90. Dimanche. 1' Novembre ISM. S VIRES ACQCIRIT EDNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Jdcm Pour le restant du pays 7-00 Tout cc qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonças la ligne ordinaire Idem RêcLaHps idem. Les lettres et paquèts doivent être affranchis. fr. 0,13 0,30 Le Progrède l'Oite assure que tout donne penser que la cour impériale arrivera Com- piègne Dimanche ou Lundi prochain. Les prépa ratifs, dit-il, sont faits en vue de cette prochaine arrivée. Nous lisons dans une lettre adressée de Vieane au Monde' Est-il vrai comme on le dit depuis quelques jours Vienne, en des régions bien in formées que le prince Napoléon soit allé proposer au roi Victor,Emmanuel un pacte d'alliance franco-italienne, aux deux conditions suivantes: Les troupes françaises se retireraient définitive ment de Rome et de Civita-Vecchia qui seraient déclarées villes neutres ou libres, et les armées de l'Italie occuperaient tout le reste du territoire pontifical La Gazette officielle de Madrid publie le texte de la dernière circulaire ministérielle. Le ministre des colonies vient d'adresser aux gouverneurs civils des îles une circulaire que la solution des questions qui les intéressent notam ment celle de l'esclavage, est réservée la repré sentation nationale éclairée par le Concours des députés d'oju(re-mer. VÉpoque annonce que la reine Isabelle arrivera aujourd'hui Paris, pour s'y fixer définitivement avec sa famille et «a suite, dans deux hôtels cop- «igua, avenue des Champs Ëlysées. D'après une autre version, l'ex-Majesté Espa gnole s'installerait dans la villa Ueauregard, près de Porche-Fontaine ancienne résidence de feu tniss Howard. Le ministère italien a trouvé l'occasion d'exposer de nouveau la situation financière de l'Italie et les moyens qu'il a adoptés'pour améliorer cette si tuation. A un banquet donné en l'honneur du député Corsini, le ministre des finances a affirmé PAR CH. KESLïS. III. [Suite.) Pendant ec temps-là, Nicole avait enveloppé dans un double papier gris les fragments du violon brisé, et, posant cc second paquet sur les bardes, il noua solidement les quatre coins du mouchoir. Tout coup, la vieille retrouva 1a parole. Et moi, quo vais-je devenir?... s'écria-t-elle... seule ici, dans la misère Mère, dit Nicole, vous me brises l'âme Mais laissez-moi faire mon gré j'ai le pressentiment qu'au bout de mon voyage il y a surtout vptre bon heur. Ici, que ferai-je pour vous?... Je suis incapable de travailler, vous le savez bien je vous suis une charge, pas autre chose. Avec mon violon, passe en core... j'aurais eu quelques petits bénéfices qui auraient été pour vous... Mais maintenant ce n'est plus pos sible ils me l'ont détruit, mon pauvre violon!... Oh ma mère, laissez-moi partir Ici tout est pour moi tristesse et empêchement. L'avenfr m'attend Paris ne me retenez pas Le premier argent que je gagnerai, ce sera potir vous, ma mère, et je l'enverrai religieusement M. le curé, qui vous le remettra de ma part. Mil l|l qu'à la suite dea mesures qu'il a prises et des res sources nouvelles que révèlent les finances ita liennes, le déficit se trouve dès présent réduit ruoins d'un tiers de ce qu'il était jadis, et dès l'année i86g il sera complètement éteint. I'pres, le 31 Octobre. Croire U possibilité du relour des cléri caux au pouvoir, est un rêve insensé; nous l'avous démontré dans un de nos derniers n0>, etla situation des esprits dans l'Europe entière, comme les faits qui s'y passent, ne laissent aucun doute cet égard. Nous demanderous aujourd'hui nos ad versaires politiques sien présence de la situation qui leur est faite, il n'y aurait pas sagesse de leur part, divorcer avec un passé dont le retour est impossible, pour se recon cilier franchement avec le principe delà sépa ration de l'église et de l'état La religion était-elle donc si prospère sous l'aocien régime Ses ministres étaient-ils donc si heureux quand ils formaient un ordre dans l'état Trouvent-ils. tant de bonheur et d'avantages prendre part la direction des affaires politiques La religion catholique est-elle si mal menée aujourd'hui dans les gouvernements libéraux Les prêtres y- sont- ils tant plaindre L'ancien régime procurait sans doute cer tains avantages personnels aux hauts digni taires de l'église et quelqu'agrémenl aux petits abbés. Les dîmes, les béoéfices, un tabouret la Cour, un siège aux étals, des diguités, etc., etc., n'étaient peut-être pas chosesde mince importance pour les premiers, Ce n'est pas l'argent qui me tient au cœur, ré pondit la mère Jeanne, mais toi, mon petit quand te reverrai-je Ayez espçir, comme disait notre vieil ami, ayez confiiaqce, ma mère. Si je réussis, si j'arrive, oh vous aurez promptement de mes nouvelles. Et si jamais, par un soir comme cciui-ci, vous entendez un violon chantant sous votre fenêtre la ronde favorite du bonhomme Espoir, ouvrez bien vite la porte, ma mère, ce sera votre fils qui reviendra vous apporter 1* for tune et le bonheur, car c'est pour vous surtout qu'il a de l'ambition. Oh oui, je vous aime bien, mère El je n'ent"ndis plus rien qu'un long embrassement. Pour cc qui est de voir, mes enfants, ça m'était complètement impossible attendu que je pleurais comme une bête, Au bout de quelques minutes, cependant, la voix de la mère Jeanne s'éleva de nouveau, mais calme cette fois, lente et solennelle. Nicole, mon Nicole, mon petit, prions, puis dor mons. La nuit porte conseil- Je ,n'ai pas le courage de te dire Suis ton instinct Si tu pars, pars sans me revoir Mais là-bas, Paris, répète-toi chaque jour Ma mère m'a béni... ma pauvre mère m'at tend Après cela, il n'y eut plus, dans la masure, qu'un bourdonnement confus puis la lampe s'étaot éteinte, je redescendis vers la fête. cl les ruelles des marquises, les petits levers des duchesses ne devaient pas être sans char mes pour les seconds, mais ces privilèges et privautés ne taurqaient certes pas l'avantage do la religion. L'histoire nous apprend en effet qu'à l'épo que où l'église exerçait une influence prédo- minente dans l'état, le soin des âmes et l'administration des établissements religieux n'était pas toujours le principal objet des préoccupations des prélats. Souvent des évê- ques préféraient le séjour de la Cour celui de leur évêché, et le culté de la politique celui de la religion chez le peuple hlors, on trouvait plus de crédulité que de foi et l'on pratiquait régulièrement, plus par crainte du braa séculier que par amour de Dieu. A l'époque de la domination dp clergé, les guerres de religion, les hérésies et les schis mes étaient fréquents, et c'est aux plus beaux jours de celte domination qu'éclata la grande révolution religieuse du XVIe siècle qui, sous le nom de réforme sépàra de l'église romaine une grande partie des chrétiens de l'Europe. Malgré sa soumission apparente l'église, l'état ne sqppprtait pas volontiers son joug de là d'interminables conflits que les excom munications ne parvenaient pas faire cesser .toujours dç là encore l'instrusion de l'auto rité laïque dans le domaine religieux, les con cordats, la réglementation, les appels comme d'abus et toutes les règles de l'église gallicane qui restreignent la liberté religieuse. Tout cela certes n'était profitable ni pour l'église ni pour la religion. Durant toute la journée du lendemain, ce fut Vai nement que je rôdai autour de la Hutte au Diable... Personne Le soir seulement, la porte s'étant ouverte, j'aperçus la panvre mère Jeanne. Pauvre bonne vieille femme elle était seule, elle avait les yeux rouges. Je n'eus pas même besoin de l'interroger j'avais compris. Nicole était en route vers Paris. IV En cet endroit de son récit, le bonhomme Matburin s'arrêta one seconde fois pour avoir recours au pichet de cidre, et Catherine la Rousse s'empressa de lui dire; Voici le maître qui rôde antour de nous en regar dant sa montre... Dépêche-toi, bonhomme Mathurin, si tu veux finir. M'est avis qu'il est bientôt l'heure de retourner aux javelles. Rouvrez donc vivement les oreilles, dit le vieux conteur. Et tout aussitôt il reprit Plusieurs années s'éconlèrent sans que personne entendît parler du petit violoneux. La mère Jeanne continuait habiter la Hutte au Diable. Mais la décrépitude arrivait tout la fois, et pour la vieillie femme et pour la vieille masure celle- ci se lézardait de toutes parts chaque orage enlevait

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1