6 FRANCS PAR AN. LE BOULET DU TONNERRE 28' ANNÉE. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, M* 9,IIO. niiimiiche, Décembre 1169 PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. PROGRÈS VIBES àCQUIRlT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Amionces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,13 0,30 Les lenteurs, sans doute inévitables, apportées la réunion dea Cortès et par suite la solution de la grande question du gouvernement définitif de l'Espagne, n'ont jusqu'ici produit aucun ré sultat bien fâcheux. Toutefois, elles ont laissé au parti républicain,qui ne s'était révélé le lendemain delà révolution, que soua la forme d'un groupe d'hommes peu nombreux et peu puissants le temps de s'affermir de plus en plus hautement, de se recruter et d'élargir son iufluence. Aujourd'hui il en est arrivé ce point qu'on commence re douter sérieusement l'autorité qu'il prend sur les masses, et craindre qu'une lutte ouverte ne finisse par éclater entre lui et le parti monar- chico-démocratique. La circulaire qu'a publiée Lier M. Sagasta, et qui s'adresse aux gouverneurs de9 provinces ne laisse point de doute cet égard, par son langage, par les manœuvies-qu'elle signale mais qu'elle impute exclusivement aux partisans du gouvernement déchu, et par les mesures qu'elle prescrit pour le maintien de l'ordre, ce qui ne contribue pas peu augmenter les inquié tudes ou les espérances, ce sont les larmes qu'on -a mises aux mains des volontaires de la liberté. Les nouvelles d'Italie restent favorables au gou vernement. Son attitude l'égard de Rome l'a consolidé. La Chambre des Députés a adopté, par j6i voix contre 48, U" projet de loi accordant la naturalisation tous les Romains. C'est une autre façon de s'annexer Rome et de répondre l'exé cution des deux ouvriers coupables d'avoir voulu seconder, par une diversion l'intérieur de la ville, l'attaque dirigée contre elle, il y a on an, par tôaribaldi. La cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) a in firmé lejugemeot du tribunalde première instance de Clermont qui avait acquitté l'Indépendant du Centra dans l'affaire relative la souscription fiaudin. Devant cet te nouvelle juridiction, l'Indépendant malgré l'admission de circonstances atténu antes a été condamné 500 fr. d'amende. M. Oloxagaarrivé depuis quelques jours Paris, et qui s'est mis immédiatement en rapport ÉPISODE MARITIME PAR G. DE LA LANDELLE. III. (Suite.) La perte de notre escadre fut consommée, par cet unique motif qu'imprévoyant et mal habile avant l'action, l'amiral ue prit ensuite aucune des mesures qui eussent prévenu la catastrophe. Abdiquant en quelque sorte au moment du danger, il signala aux vaisseaux liberté de manœuvre. La confusion redoubla. L'escadre était désorganisée. Chaque capitainesi brave qu'il fut, ne se préoccupa plus que de son propre bâtiment. Un courage immense fut dépensé, mais sans ensemble. Et le crépuscule éclaira la plus lamentable situation. De nos onze vaisseaux deux seulement étaient encore au mouillage. L'un le Foudroyantde 80 canons, monté par le contre-amiral Gourdon et com mandé par le capitaine de vaisseau Henry, n'avait pas bougé de son poste l'autre, le Cassard, de 74, capi- avec les personnages principaux du gouvernement français, manifeste toujours l'espoir de voir triom pher finalement les idées monarchiques et même une combinaison qui rencontrerait aussi bien l'ap probation de la France que celle de tous les autres Etats de l'Europe. Yjprks, le t Décembre. Un mandement collectif de Nos Seigneurs les Evêques vient de paraître il prend pour prétexte un grand acte de réparation, parce que des outrages publics sont faits chez nous la Majesté divineJésus-Christ notre sauveur et l'église notre mère (sic). Et eu quoi consistent ces outrages il va de soi que c'est dans les faits et gestes de ces maudits libéraux qui sont cause de tous les maux qui affligent l'humanité et qu'il faut chercher écraser par tous les moyens, si l'on veut par venir un jour réaliser les principes du syl- labus aussi l'acte de réparation que l'on nous annonce ne coosiste pas seulement recom mander dea prièreson veut un houveau pouvoir occulte et encore une fois de l'argent, toujours de l'argent. Pour atteindre ce double but, on crée une société nouvelle appelée Congrégation de Saint François de Sales et on exhorte tous les fidèles en faire partie ils seront embrigadés par dizaines sous la surveillance d'un décu- rion, qui les espionnera de près et les con duira au besoin au scrutin électoral. El tout cela pour la modique somme de 5 centimes par mois ou 60 centimes par an c'est vrai-* ment pour rien. El savez-vous. amis, pourquoi la rétribution est aussi minime, c'est parce qu'il faut l'obole des petitsqui n'en feront pas moins une grande chose devant Dieu. Les familles les plus puissantes les plus généreuses ne peuvent pas tout faire. Ce sont les grains a de sable qui forment les montagnes. Cela taine Faure, après s'en être écarté un instant pour éviter les brûlots et les abordages, avait habilement repris le sien. De ça, de là, quelques vaisseaux ou frégates avaient eu le bonheur de pouvoir jeter l'ancre. Le Patriote, de 74, capitaine Mahé, se trouvait ainsi l'abri dans la Charente. Assez près de lui, échouèrent le Tourville, que commandait le capitaine de vaisseau Lacaille, les frégates l'Hortense, le Pallas et l'Elbe, tous bâtiments en position de se remettre flot. La frégate l'Indienne, moins heureuse, a naufragé sur les rochers de l'Aiguille. Le Jemmapes, capitaine Fauveau, est envasé dans la rivière non loin de l'Océan, qui, ayant coupé ses câbles l'un des premiers, fut cause que le Tonnerre, commandé par le capitaine de vaisseau Clément de la Roncière, dut en faire autant pour éviter le choc. Le Tonnerre fut ensuite drossé sur les rochers des Pâlies. La Ville de Farsotne, vaisseau magnifique, peine sorti des chantiers, le Calcutta, de 54, pris sur les Anglais en 1805, ont naufragé sur les mêmes écueils. Là aussi viol échouer l'Aquilon, et certes, le brav veut dire tout bonnement nous allons ex ploiter de nouveau les crédules et les mal heureux. Il est vrai que S1 Vincent de Paul languit tant soit peu, les petits Chinois passent de mode le denier de S* Pierre fatigue sur tout la campagne on a donc recours une nouvelle machine de gnerre au moyen de laquelle on lâchera d'enlacer, sous prétexte de charité, tous les catholiques Belges dan» une vaste congrégation, qui n'a d'autre but que d'enchaîner leur indépendance et de soutirer leur argent. S'il plait au Journal d'Ypres de reproduire ce qui précède, comme il l'a fait pour plu sieurs extraits de nos précédents articles nous lui en saurons gré seulement, comme nous nous prêtons de si bonne grâce rem plir ses colonnes, nous nous croyons en droit de lui réclamer la faveur de voir paraître cet article en tête des listes de souscription, qu'il publiera prochainement pour recueillir les adhésions la nouvelle Congrégation de S1 François de Sales. Notre correspondant nous avait écrit que levêque de Tournai, le moins intolérant des prélats Belges, avait fait une visite de condo léance M. Bara, l'occasion de la mort de sa mère, et nous avions demandé, celte occasion, ce qu'en pensait la presse cléricale des Flandres. Le Bien public nous répond La presse des Flandres pense que cet évêque est plein de condescendance et de charité pour un ennemi de l'église et qu'il laisse bon droit le monopole de l'incivilité aux autorités civiles. Cette réponse arrive mauvaise adresse Vpres, où tout le monde se rappelle la con duite tenue par notre clergé lorsque M. Vanden l'eereboom, nommé ministre de l'in térieur, fit sa visite officielle sa ville natale. Alors le clergé brilla par son absence, il ne commandant Maingon n'eut rien se reprocher. D'a bord, il avait fait de son mieux pour rester ferme son rang. Pendant la première heure, en virant sur ses cmbosstircs, il avait paré tous les dangers. Alors enfin, le capitaine Conseil agissait. On fil feu presque bout portant sur plusieurs brûlots. On manœuvrait aussi bien que peut manœuvrer un navire l'ancre. Par malheur, dix heures du soir, la Pallas, qui est en dérive, aborde l'Aquilon et le paralyse l'instant où un énorme brûlot vient en travers sous son beaupré. Ressource désespérée, il faut sur le champ couper les câbles Maingon en donne l'ordre regret. Conseil l'exécute avec fureur. Un foc a été hissé, le vaisseau présente ainsi le travers au brûlot fatal, le coule d'une bordée et passe toucher le Jemmapes, qui a trop faire pour lui jeter une amarre. L'Aquilon lente en vain de reprendre son rang le vent et la marée l'entraînent vers la Cha rente. On gouverne le moins mal possible. Durant deux heures entières, on lutte éoergiquement. Faute de toile, il faudra succomber. A minuit, le vaisseau touche 1 la pointe des Pâlies.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1