des attaques aussi violentes qu'injustes con
tre la magistrature on eut dit qu'il ne
s'agissait dans toute l'affaire que d'un abus de
pouvoir, d'une arrestation arbitraire. M. Rey-
naerl a parlé de tout, excepté des quinze in
cendies qui ont dévasté les propriétés des
libéraux d'après lui les scélérats qui ont
commis ces méfaits sont victimes de l'arbi
traire. Si M. Reynaert en avait la libre dispo
sition, il leur décernerait le prix Monlhyon.
M. le ministre de la justice n'a pas eu de
peine faire ressortir la partialité et la violence
de ce langage. Après avoir justifié la conduite
de la magistrature qui n'a agi dans celte
circonstance que dans les strictes limites de
la loi. il a démontré que M. Reynaert a été
mystifié par les organes cléricaux et que
toutes ses allégations sont fausses. Huit incen
dies de bâtiments et sept destructions de
récoltes ont eu lieu en quinze jours de temps
et tous sont commis sur des propriétés de
libéraux. Voilà la vérité, et ces incendies
commencent après que le vicaire Van Eecke
a déclaré en chaire que la commune de
S* Génois serait dévorée par le feu comme
Sodome et Gomorrbe, et ils deviennent de
plus en plus nombreux fur et mesure que
le 't Jaer 30 publie des articles dans lesquels
il excite la population détruire le cimetière
et commettre des violences de toute nature.
Voilà les seuls faits de la cause et il n'y a que
de ceux-là que M. Reynaert n'a pas parlé. Il
y a eu quinze incendies et le représentant de
Courtrai va jusqu'à reprocher au gouverne
ment d'avoir envoyé de la gendarmerie S1
Génois. Il fallait sans doute laisser incendier
toute la commuoe pour laisser réaliser les
prédictions du vicaire Van Eecke et faire
croire un châtiment du ciel.
Correspondance particulière dn Progdés.
Bruielles, le n Décembre 1868.
Je ne vous ai pas écrit Mardi dr, pour la bonne
raison que je n'avais rien de biea intéressant
vous mander et aujourd'hui encore la disette de
nouvelles est grande.
Vous parlerai-je de la situation du Prince
Royal? Les bulletins publiés au Moniteur tien
nent le pays au courant des modifications qui se
produisentou plutôt qui ne se produisent pas,
dans cette situation. Je constate toutefois qu'une
réaction se fait dans l'opinion publique on sem
ble croire que les nouvelles plus rassuraotes
publiées il y a huit jours, ont fait naître des espé
rance* exagérées, c'est bien naturel, on espère ce
qu'on désire. Enfin, on ajoute que les fréquentes
ponctions que l'on est obligé d'ordonner ne dé
notent rien de bien rassnrant.
Vous parlerai-je de la ploie et du beau temps
De l'ouragan du 7 courant? Les journaux de la
capitale vous ont déjà fait connaître les désastres
autre fusilier, cédant un mouvement d'effroi, s'était
couché au ras de la cage poules.
Que faites-vous? lui dit Colin, on croirait que
vous avez peur
Pardon, monsieur l'aspirant, répondit le soldat
en rougissant, je ramassais ma baguette de fusil.
Un boulet l'atteint ces mots il tombe comme une
masse au pied de Jules, qui dit son frère
Tu aurais bien dû le laisser tranquille un moment
de plus
Pour coopérer la défense, les officiers des batteries
s'efforçaient d'exhausser, l'aide de plates-formes,
quelques pièces de gros calibre. Le capitaine Conseil
en installa de la sorte trois ou quatre qui furent char
gées jusqu'à la gueule. Mais chaque coup, les piates-
formes improvisées culbutaient les pièces en se
renversant, blessèrent leurs propres canonniers.
Par tous les sabords, les gens armés de fusils tiraient
sur les Anglais des péniches. De la grand'bune, de la
hune d'artimon, de dessus les bastingages on lançait
des grenades et l'on faisait un feu tellement nourri,
que, loin d accoster, les légers bâtiments anglais recu
lèrent.
occasionnés par cette trombe. Lundi matin on eut
dit que des bûcherons avaient travaillé dans le
parc et eu allant au bureau, j'ai constaté que sur
tout dans les rues du Fossé aux loups et des
Sablons, ainsi que Moutagne aux Herbes potagères,
les débris qui couvraient la voie publique étaient
si nombreux qu'on se fut cru dans une ville
bombardée pendant la nuit. Malgré ces fâcheuses
réalités, on y ajoute eocore ainsi, on prétend
que vers trois heures du matin les statues de
d'Egmond et de Home de la Graud'Place ont
vacillé, sous l'impulsion du vent, sur leur massif
piédestal, ils avaient l'air, dit-on, de danser
une polka, Le factionnaire qui veille aux portes
de l'hôtel de ville aurait coostaté ce fait fan
tastique. Je crois inutile d'ajouter que je n'eu
garantis pas l'exactitude.
C'est le 18 que s'ouvriront, devant la Cour
d'appel de Bruxelles, les débats de l'affaire Doul-
lon. M, le Procureur général de Ëavay occupera
le fauteuil du ministère public. Les gens friands
de scandales et de médisances, atteudent l'ouver
ture des débats avec impatience, ils espèrent
que M. de Bavay qui d'habitude a peu de véoé-
raiiou pour le sacerdoce de lajpresse, malmènera
quelque peu les journaliste! qui le lui rendront
bien.
Toutefois pendant que Thémis instrumente,
les travaux de la Senne avancent, le grand collec
teur en aval de Bruxelles est construit en grande
partie, et le Vieux Marché, dit des Récollets, n'est
plus j sa place ou voit une large percée. Bref,
on ajoute que tout finira bien et au temps pres
crit par les conventions.
S il eu est ainsi, on élèvera peut-être un jour
uDe statue M. Aospach, si vivement attaqué
aujourd'hui; cela s'est encore vn, 00 menaçait
de jeter M. de Brouckereà l'eau,quand il s'occupait
d'en donner d'excellente la ville et plus tard on
éleva un monument aquatique eu son honneur.
Dans la capitale, comme ailleurs, les adminis
trateurs communaux en fonctions sont toujours
détestables et cependant on vote pour eux,
puis quand ces administrateurs ne sont plus, on
leur élève des monuments. Voyez la fontaine
Rouppe, la cité Fontaiuas, le monument de
Brouckere
M. Louis Crabbe, président honoraire vie de
la société royale de la grande harmonie est mort
subitement l'âge de 70 ans. Le grand drapeau
tricolore couvert d'un immense crêpe et arboré
la façade de la société, close comme une mortu
aire, a annoncé ce triste événement au public.
M. Crabbe, fondateur, je pense, de la Société
royale de la grande harmonie, en a été le prési
dent effectif pendant plus de trente ans. Puisse la
société qui est malade, ne pas périr en même temps
que son fondateur
M. Crabbe était un excellent homme, un vrai
type du bourgeois aisé de Bruxelles, il jouissait
d'une grande popularité; tout Bruxelles le
connaissait et l'aimait. Le feu Roi lui dounait des
témoignages fréquents d'affection et le nomma
chevalier de son ordre.
L'arrière du vaisseau naufragé vomissait le fer et le
plomb avec cette admirable énergie que de braves
officiers inspirent toujours nos braves marins.
Maingon donne ses ordres avec an calme superbe.
Conseil, dans la batterie basse, le seconde de son
mieux. Partout chacun fait son devoir.
Le feu des vaisseaux et frégates de lord Cohranc ne
se ralentissait point.
Pavillon haut, le ponton délabré tenait bon. Tandis
que le Calcutta évacué par son équipage était pris et
brûlé, tandis que la Ville de Varsovie amenait pavil
lon, l'Aquilon continuait opposer une résistance ma
gnifique.
A deux heures et demie, le commandant Maingon
demanda par signal l'amiral des chaloupes, des ancres
et des grelins, mais les autres vaisseaux avaient tous
les mêmes besoins, car les apparaux avaient été em
ployés la construction de l'cstacade. Quelques se
cours, il est vrai, venaient d'arrivr de Roohcfort
malheureusement ils ne pouvaient suffire. L'Aquilon
fut encore une fois abandonné ses propres ressources.
II était donc condamné périr sur son rocher.
Au bout de deux heures de combat, la position ces.
On cite un grand nombre de mots de M.
Crabbe, d'une naïveté charmante et parfois spiri
tuelle. Le président faisait ces mots, comme M.
Soudain faisait de la proseJ'en pourrais citer
plusieurs, mais ce n'est pas le moment. Paix aux
morts?
M. le curé de S' Génois vieot de donner sa dé
mission et est remplacé par M. Deaeure, curé
Reuinghelst. Nous doutons que celte nomination
soit de nature appaiser les passions si vivement
surexcitées dans celte commune.
Nous avons rendu compte, dans notre dernier
numéro, des funérailles de M. Malou, décédé le 2
Décembre[d', sa maison de campagne Vlamer-
tinglie. M. Malou était un de ces hommes rares
qui jouissaient de l'estimeel de l'affection de toutes
les classes de la société aussi sa mort est vivement
ressentie dans nos contrées et cela n'a rien d'éton
nant affahle et bienveillant vis-à-vis de tout le
monde, il était toujours heureux de rendre service,
d'un caractère généreux et faisant le plus noble
usage de sa fortune charitable et dévoué, il était
la providence des pauvres de sa localité. Sa probité
dans les affaires était proverbiale et les immenses
relations qu'il avait dans le pays et avec l'étranger
contribuaient puissamment donner de l'impul
sion la culture et au commerce du houblon.
Mais un des plus grands services qu'il a rendus
la ville d'Ypres et l'arrondissement entier,
c'est de prêter son concours et d'aider de ses
conseils pour établir Ypres, ie plomb et la presse
quiy sont institués depuis quelques jours peine.
M. Malou était échevin de la commune de
Vlamerlinghe et un des membres les plus utiles
du comité de notre Association agricole. Il fesait
également partie de la direction du Comptoir
d'escompte.
Il était né Ypres, le 25 Février 1812, et nous
sommes certains d'être l'organe de l'opinion pu
blique en disant qu'il a été trop tôt enlevé sa
famille et ses oombreux amis.
Mardi a eu l'cu l'église de S' Martin Finslallation
de la nouvelle congrégation de S* François de Sales, en
présence d'un assez nombreux public, presqu'cxclusi-
vement composé de personnes appartenant la plus
belle moitié du genre humain. M. le doyen a prononcé,
nous dit-on, cette occasion, une allocution, qui re
flétait singulièrement le dernier article du Journal
d'Ypres, dans lequel on croyait tout particulièrement
charitable et utile de nous faire la chasse l'occasion
du renouvellement des abonnements. Que M. le
doyen se rassure il ne nous manquera ni lecteurs,
ni argent et cet argent ne sera pas arraché des mal
heureux par l'intimidation et la menace^ 0Up;
- -d 00- r e,
Ypres n'a pas été ménagé par l'ouragan qui a sévi
dans la nuit de Dimanche Lundi. Nous ne parlerons
pas des toitures endommagées ni des cheminées abat
tues le lendemain toutes les rues étaient jonchées de
tuiles, pannes, ardoises, briques et autres débris. Un
grand bâtiment destiné une école gardienne a été
entièrement détruit et dans sa chute il a renversé une
élable, oû se trouvaient un âne et une vache qui ont
été tués.
sant d'être tcnable, Maingon, certain de ne laisser aux
Anglais qu'une carcasse hors de service, résolut de
sauver au moins la majeure partie de ses jgens. Mais
toujours calme et méthodique, il n'a garde de manquer
aux règles de la discipline navale. Alors que trop de
gens appliquaient le fameux sauve qui peut
Maingondonnant l'exemple de la subordination
demande l'amiral la permission de faire évacuer son
vaisseau, et, en même temps, des chaloupes pour
transporter son monde terre.
L'amiral répond affirmativement.
Mais il faut qu'aucune péniche anglaise ne contrarie
la difficile opération de sauvetage.
u Messieurs, dit le commandant aux officiers qui
l'entourent, retenons jusqu'au dernier moment leurs
postes tous les grenadiers, fusiliers et combattants de
la dunette. Poiut de préc:pitation, point de désordre
Protégeons la délivrance de nos camarades, sachons
nous sacrifier leur salut
Vive le commandant crie Colin.
Les officiers stimulent les tirailleurs, le feu redouble,
aucune barque anglaise dc peut approcher.
(La suite au prochain n*). G. Di La Landelle.
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