6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
M* g,§8-1. Dimanche^
20 Décembre 1161.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
AVIS.
IiC» personnes qui s'abonneront
pour l'année 1869 au Progrès
recevront dès aujourd'hui le jour
nal gratis.
Chronique politique.
28e ANNÉE*
LE PftOGRËS
VIRES ACQC1RIT ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond» administratif et judiciaire d'Ypfes. fr. 6-00~
Idem Pour le restant du pays
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
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Idem Réclames
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
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idem.
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On affirme qu'il n'y aura plus de nouveau conseil
des ministres Compiègne, d'où tous les invités de la
dernière série sont revenus et que la cour va quitter
très-prochainement. Seulement d'ici là, les ministres,
selon les besoins du service, pourront être appelés iso
lément auprès de l'empereur.
Une correspondauce adressée de Madrid, sous la date
du 13 au Constitutionnel, lui apprend que l'Espagne
vient d'échapper presque par miracle au plus grand
danger qu'elle ait couru depuis la révolution. Le 13,
3 heures, devait éelaler dans toute l'Espagne un
mouvement républicain, auquel devaient prendre part
Madrid 12 15,000 ouvriers des ateliers nationaux,
environ 10,000 volontaires de ia liberté ou sept batail
lons de l'armce. Grâce au xèle et l'activité de M.
Riverola conspiration a clé découverte quelques
heures avant le moment où elle devait éclater, beau
coup d'arrestations ont été faites, et de grands mal
heurs, une grande effusion de sang ont été évités. Mais
le correspondant du Constitutionnel pense que La ba
taille n'est qu'ajournée et que dans l'état actuel des
esprits, il faut que la partie se joue un jour ou l'autre.
La seule nouvelle relative au différend turco-grec
que nous ayons jusqu'à celle heure, est une dépêche
datée de Vienne le 14, que publie la Correspondance
du Nord-Est. Celte dépêche confirme le fait déjà an
noncé de la promesse du gouvernement hellénique de
dissoudre les bandes de volontaires et d'interdire aux
employés du gouvernement de participer l'insurrec
tion crétoise, mais elle ajoute Les autres demandes
ont été refusées. La déclaration est conçue en termes
tellement blessants pour la Porte que Photiades-Bey
(représentant de la Porte Athènes) est obligé de
partir.
Ce départ serait un commencement de rupture des
relations diplomatiques des deux pays.
La chambre des communes anglaises s'est ajournée
hier au 29 Décembre, et la chambre des lords au 11
Février.
Yphcs, le 19 Décembre.
La Chambre a enfin terminé la discussion
sur I affaire de S1 Génois et, disons-le, jamais
le parti clérical n'a élé plus amoindri et plus
aplati. MM. Jacobs et Dumortier ont eu beau
atténuer, pour ne pas dire excuser les faits
ils ont eu beau chercher innocenter les
incendies par ce que quelques-unes des pro
priétés étaient assurées, toute cette discussion
n'a servi qu'à prouver une fois de plus que
pour nos adversaires tous les moyens sont
bons et qu ils accordent rémission de tous
les peches, du moment où ils peuvent tourner
au profit de la domination du clergé aussi
M. le Ministre de la justice n'a pas eu de peine
rétablir les faits sous leur véritable jour et,
quoiqu'en dise le Journal cTYpresil a dé
montré et victorieusement encore, qu'il y a eu
S1 Génois quinze incendies ou dévastations
de propriétés et que ces crimes étaient le
résultat des excitations contenues dans les
sermons du vicaire Van Eecke et dans les
articles du t Jaer 30. Mais ce qui a complè
tement démonté la droite, c'est le discours
de M. Thonissen, professeur de droit criminel
l'Université de Louvain, qui est venu dire
MM. Reynaerl et Jacobs, deux de ses an
ciens élèves que contrairement leurs affir-
mations, la conduite du parquet de Courlrai,
dans l'afFaire de S1 Génois, a élé conforme
la pratique constante de tous les parquets
du royaume et la jurisprudence de tous
les tribunaux.
Et bien, nos amis n'ont jamais soutenu autre
chose, et que pouvait-on exiger de plus des
magistrats de Courlrai ce qu'ils ont fait est
conforme la pratique et la jurisprudence.
Une pareille déclaration émanée d'un homme
qui a de l'autorité en cette matière devait
nécessairement abréger la discussion après
un discours de M. Dumortier, qui sentait
pour ta millième fois le besoin de proclamer
que la Constitution était violée la Chambre
a voté l'ordre du jour pur et simple par 58
voix contre 39. Et la morale de tout ceci
est que la droite a fait perdre la Chambre
quinze jours en discussions oiseuses, qui
n'ont servi qu'à mettre nu sa faiblesse et sa
mauvaise foi.
Le Journal JYpres sentira probablement
encore le besoin de réfuter nos appréciations
sur les débats de la Chambre. Soit nous ai
mons la contradiction et nous ne craignons
guère la discussion avec le rédacteur de la
chronique locale du Journal d'Ypresmais
nous l'engageons ne pas y mêler des choses
qui n'ont qu'y voir.
Ainsi veut-il nous expliquer ce que le libé
ralisme honnête et modéré de la famille C, a
voir dans l'affaire de S4 Génois.
Nous dirons même Mr E. S. que ce mot
honnête est malsonnant dans certaines bouches
et que moins que tout autre il a le droit de
l'appliquer dans un sens ironique la famille
C, connue pour avoir toujours liquidé loyale
ment tous ses comptes et n'avoir jamais acca
paré de succession audépens de ses cohéritiers.
Mr E. S.,rédacteur de la Chronique locale,
nous comprend-il
Le gouverneur vient de déposer la Chambre
un projet de loi 9ur la formation des listes élec
torales ce projet n'apporte aucune modification
au cens électoral il se borne allonger le délai
qui s'écoule entre la révision des listes et l'époque
où doit avoir lieu le renouvellement des coaseil*
provinciaux et des chambres législatives, et en
second lieu il défère les décisions des députations
permanentes eu dégré d'appel aux décisions des
Cours d'appel ces deux modifications sont jus
tifiées par l'expérience de cette manière il
pourra toujours êlre statué sur toutes ces récla
mations avant les éleçtious et l'on De pourra plus
inscrire ou rayer un électeur, selon ses opinions,
en se basant sur un attendu qu'il est suffisamment
établi, alors que rien ou même le contraire est
établi par le dossier.
Nous reviendrons sur ce projet qui, nous le
répétons, e9t rendu nécessaire par les nombreux
abus qui ont eu lieu dans ces~derniers tems.
ti n ri n iît ii
Le Journal Je Bruxelles publie les numéros des
actions du Crédit foncier et industriel sur lesquels
n'ont pas été opérés les versements réclamés par
M. Lsngrand-Dumonceao cette liate comprend
5,782 numéros et cette publication est fait en vertu
de l'art. i5 des statuts qui déclare déchua ceux
qui n'opèrent pas les versements réclamés dans uu
délai donné. 5,782 actions déchues il faut
avouer que si ces actions ont encore quelques
valeurs, c'est un moyen facile de faire fortune.
Parmi les griefs que I e Journal d Y près
articulait en dernier lieu contre nos amis, il
citait que l'administration de la ville d'Ypres
propage parmi le peuple les livres immoraux
et impies d'Eugène Sue, traduits en flamand.
Tout en fesanl nos réserves quaDt la ma
nière dont le Journal d'Ypres apprécie les
œuvres du grand écrivain, nous donnons un
démenti formel l'allégation de l'organe du
clergé il n'y a dans la bibliothèque popu
laire de la ville aucun ouvrage d'Eugène
Sue.
Et c'est ainsi que nos adversaires écrivent
continuellement l'histoire. Ils inventent des
faits complètement fauxpour avoir des
griefs charge de nos amis.
C'est vraiment commode.
Le Sénat a abordé hier la discussion du budget
des voies et moyens, dans laquelle nous noterons
un échange d'observations entre divers orateura et
le ministre des finances au sujet de la démonéti
sation de l'argent, et de la nécessité qu'il y a, aux
yeux de l'honorable ministre, de restreindre autant
que possible, lacirculation du bronze français dans
notre pays.
Il résulte surtout de cette discussion que le
public fera bien de se débarrasser avant le ir Jan
vier des pièces démonétisées, car il n'est pas du
tout certain qu'on pourra obtenir un délai.
- w 8 c n
Correspondance particulière du Progrès.
Bruxelles, le 18 Décembre 1868.
.Aucune nouvelle de la santé du Prince Royal, autre
que celles données par les bulletins quotidiens, n'est
parvenu ma connaissance ces bulletins disent peu
près tous les jours la même chose, en d'autres mots, et
l'on admire MM. les docteurs Wimmcr et Henriette
qui trouvent presque chaque jour une formule nouvelle
pour répéter ce qu'ils ont dit la veille.
Les résultats probables de statu quo quotidiennement
constaté, sont entrevus d'une manière toute différente
par le public si le prince peut se maintenir jusqu'au
printemps, d'après les uns, la boDoe saison le remettra
complètement. D'après les autres, une aussi longue
maladie dénote des désordres intérieurs qui sont incu
rables.
La discussion sur l'affaire de S1 Génois se termine
probablement au moment où j'écris ces lignes. Elle
t