liais voici qui est plus singulier encore. M. De Haerne n'a pas pris part au vole qui a terminé, le 17 Décembre, la discussion sur l'affaire de S' Génois! L'honorable chanoine, après avoir assisté sans mot dire aux cinq premières séances que la Chambre avait consacrées ces débats, a demandé et obtenu, il est vrai, le r5 Décembre, un congé pour motifs de santé mais le 18, c'est- à-dire le lendemain du vote sur l'affaire de S1 Génois, plusieurs députés catholiques, absents la veille, comme M. De Haerne, ont déclaré l'ou verture de cette séance que s'ils avaient pu être présenta la veille, ils auraient voté, avec leurs amis, contre l'ordre du jour, proposé par la com mission et pour la proposition de M. Nothomb. M. le chanoine n'a pas fait une semblable déclaration. Cependant, il était remis ce jour là de son indis position, car le 18 il a voté, avec ses amis de la droite, contre le budget du département de la jnstice. Ces faits sont constatés par les Annales parle mentaire». Cette abstention persistante est, nous le répé tons, tout au moins siogulière; le Journal d'Ypre* voudra biea sans doute nous en faire connaître les motifs. Si l'organe de l'évêché.en notre ville,s'abstenait de donner celte explication, le public pourrait •t devrait croire, ainii que le bruit en a couru, que loua les membres du clergé n'ont pas ap prouvé la conduite de l'évêque eD cette clccou- alauce et que plusieurs ont pensé, qu'en privant des fidèles défunts, des prières de l'église, pour des motiis non canoniques, le chef do diocèse a failli ses devoirs. La démission de ses fonctions, donnée par M. le curé de S1 Génois, confirme du reste cette opinion assez généralement accréditée. Un pamphlet de Bruxelles, pour qui tous les hon nêtes gens n'éprouvent qu'un profond dégoût, nous représente comme les apologistes des causes vé reuses et comme auxgages du pouvoir. Ce journal se trompe, nous ne tommes aux gages de personne et nous n'aveus jamais spéculé sur le scandale. Noua défendons une opinion, nous o'écrivous pas pour de l'argent. Nous laissons le chantage d'autres. Que Y Espiègle le sache une toia pour toutes. L'Étoile annonce que le bilan de VIndustriel solde par une perte de cinq millions 57,000 francs, toutes les valeurs du portefeuille étant portées au pair. Les actions de cette société se négocient, nou9 assure-t-on, Bruxelles, pour un cigare, mais pas de Havane Condamnation morale de l'évéqne de Bruges. Quoique la discussion de l'affaire de -S1 Génois ai' déjà occupé sept séances et qae les orateurs de la droite Aient parlé de beaucoup de choses, pas un seul ne s'est levé jusqu'ici pour tenter la justification de l'évêque de Bruges et de son mandement qui interdit la réception l'église, les prières et les cérémonies religieuses des chrétiens morts S* Génois, aussi longtemps que l'ad ministration communale n'aura pas fait droit ses exigences. Parmi les orateurs, ceux-là même qui ne reculent flèche. Maingou haletant remonte bord de son Aquilon démantelé. Son noble vaisseau ne lui inspire rien. Ce n'est plus l'officier de gaerre, c'est le savant qui est en détresse cette heure. Les couleurs britanniques flottent la place de son pavillon, Maingon ne les voit pas. Il marche dans le sang de ses braves et chers cama rades, il ne voit pas ce sang sacré. Mais il entre dans la dunette, et poussant un cri de joie J'ai tout retrouvé dit-il. Son coffre est là, intact, tel qu'il l'avait arrangé lui- même avant l'attaque des brûlots. Il saisit une corde, l'attache, Te traîne et ne veut point lâcher prise avant de l'avoir place dans le canot anglais. Alors seulement il respire et jette un regard douloureux sur le théâtre de ses actions héroïques. On ne peut dire que son cœur martial n'éprouve point de regrets, mais il n'a point subi la perte horrible de toutes ses œuvrescette pensée est pour lui la consolation suprême. Ses traits redeviennent sereins il va enfin rompre le silence. Six heures du soir sonnaient. Le vaisseiu Irançiis le Tonnerre venait alors d'être pas devant les besognes les plus désagréables et dont la conscience trouve des circonstances atténuantes au crime d'incendie, dans le fait que les propriétés étaient assurées, ont reculé cependant devant la tâche de justifier cet étrange mandement. Ce refus de prières et de cérémonies soulève en effet une question grave que le ministre de la justice a posée dès le commencement du débat, question tellement embarrassante que jusque maintenant elle est restée sans réponse. Reproduisons la question dans la presse. Peut-être les journaux catholiques nous donneront-ils enfin la répousc évitée par les orateurs de la droite. Le dispositif du mandement du 12 Juin 1868, porte ce qui suit Aussi longtemps et chaque fois que l'arrêté (communal) susdit de faire enterrer les chrétiens défunts dans le soi-disant nouveau cimetière sera appliqué, awsst longtemps et chaque fois aussi les corps ne seront point reçus d l'église et il n'y aura ni prières ni cérémonies religieuses. Quelle théorie s'est écrié le ministre de la justice, quoi parce que l'autorité civile est en lutte avec l'au torité ecclésiastique, l'évêque refusera des prières des catholiques Quel était le crime de ces catholiques défunts? élaient-ce eux qui avaient établi ce cimetière? n'élaient-ils pas morts dans le sein de la religion Nous répétons la question et nous la reproduisons jusqu'à ce qu'on nous réponde quel est le crime de ces catholiques défunts Pour justifier le mandement de M«r Faict, il faudrait nécessairement admettre qu'il y aurait eu un péché énorme de la part de ces chrétiens. Car le refus du corps dans l'église est une peine le refus de prières et de cérémonies en est une autre. En effet, le refus du corps était jadis une peiuc canonique infligée au suicidé elle correspondait l'ignominie du cadavre édictée par la loi athénienne pour punir le même fait c'est une note d'infàmie infligée au défuot et qui retombe sur sa famille. Le refus de prières et de cérémonies est encore plus grave. D'après l'enseignement de l'église, les prières rachètent des flammes du purgatoire et valent l'âme du défunt des années d'indulgence. Elles ont une influence puissante et bienfaisante sur la condition du chrétien dans la \ie future. Elles le délivrent de ces souffrances horribles, qu'on voit dépeintes dans ces tableaux qui dans toutes les églises des Flandres, surmontent certain tronc et où l'on voit représenter des pêcheurs se tordant au milieu des flammes du purgatoire. Un mécréant pont no pas eroiro ces flammes et l'efficacité des prières pour en racheter. Mais ce serait outrager un évêque que de lui attribuer une telle pensée. M8' Faict doit être persuadé qu'en refusant les prières et les cérémonies de l'église des chrétiens, il prolongeait les souffrances qu'ils devaient subir et qui sont si affreuses d'après ces tableaux qui ne sont pas le plus bel ornement de ses églises. Il devait croire qu'il retardait par là le moment où ils seraient reçus dans lè séjour des justes. Or, tout au contraire, ces chrétiens dont les restes mortels n'étaient pas reçus dans l'église, qui, de par le mandement, on refusait les prières et les cérémo nies, étaient morts dans le sein de l'cglise. Dans le nombre, il pouvait y en avoir qui étaient du parti de l'évêque contre l'autorité communale de S1 Génois et cependant l'évêque ne distingue pas, tous il refuse les dernières prières. Nous comprenons que les plus téméraires de la droite n'aient pas trouvé un mot pour justifier la con duite de l'évêque de Bruges. Quel châtiment que ce silence Journal de Gand.) Le fanatique Journal d'Ypres Irouvera-l-il un moyen de justification Oh non il gar- MM———— évacué le commandant Clément de La Roncière y avait fait mettre le feu. Les canons charges partaient allumés par l'incendie. Fatalité sans égale, fait incroyable et malheureuse ment trop vrai, un boulet du Tonnerre frappe le canot et atteint mortellement le commandant Maingon, assis la place d'honneur. Note histoeique. Sir Harry Neal Bart, qni, d'après Colin Conseil, rendit au commandant Maiugon son épée, était capitaine de pavillon de lord Gambier, bord du Caledonia, de 120 canons. Il ne sommandait donc pas le Césarde 80, monté par le contre- amiral Robert Stopfort, et ne pouvait s'y trouver qu'en mission. D'après le rapport du capitaine de frégate Reybaud, le com mandant Maiugon fut conduit bord d'une des frégates anglaises. L'biatorieD James dit 1 tlparait que le capitaine de iAquilon fut tué, étant assis côté de lord Coobrane, dans le oanot de rImpérieuse, par un boulet parti accidentellement du Tonnerre ■1 qui brûlait- Enfin, le 24 Avril, le capitaine de vaisseau Quértngal, chef militaire de Rochefort, éorivait sou collègue de Brest Lt^d Cochrane, voyant le capitaine Maingon affecté de se >1 voir prisonnier sans avoir sauvé aucun de tes effets, lui proposa dera le silence afin que ses lecteurs n'aient pas même connaissance d'un pareil scandale. M. le ministre de l'intérieur vient d'envoyer au Couseil de Prud'hommes de notre ville, le premier volume des documents et rapports publiés par le jury Belge, de l'exposition uni verselle de Paris. Cet ouvrage est tenu, comme tous les livres qui composent la bibliothèque de ce collège, la disposition des chefs d'industrie, contre maîtres et ouvriers qui voudront le consulter. La nouvelle ligne de Courtrai Denderleeuw vient d'être livrée la circulation et nous avouons qu'elle ne réalise pas les espérances qu'elle nous avait fait concevoir. Notre bon sens nous disait que la distance de Courtrai Bruxelles par cette ligne étant plus courte de 18 19 kilomètres que par Gand et Alost, nous gagnerions an moins une heure sur la durée du trajet; or, il paraît qu'il n'en est pas'ainsi 011 conduit les voyageurs Den derleeuw et là ils doivent attendre patiemment l'arrivée du convoi qui fait le détour par Gand et Alost. A qui la faute faut-il l'imputer au gouverne ment ou la compagnie d'exploitation, qui semble trop souvent mettre les intérêts de ses action naires au-dessus de ceux des voyageurs. Toujours est-il que cet état de choses ne peut durer et oous sommes convaincus que nos repré sentants n'hésiteront pas intervenir, s'ils ne l'ont déjà fait, pour faire mettre un terme cet abus. Une discussion s'est engagée daDS le Landman entre des cultivateurs des environs de Dixmude et la société De vrye vereeniging van landbouioers van G/listel, au sujet du résultat qu'out donné les pommes de terre de Norwège distribuées parles soins de cette association comme quelques échan tillons de ces tubercules ont été distribuées dans nos cont rées, nous croyons devoir faire connaître que les résultats ont été ici très-négatifs. Les pommes de terre étaient de très-petite dimension, d'une nature aqueuse et elles ont été des premières atteintes de la maladie. Bi ef, l'essai n'a pas réussi; reste voir si des pommes de terre venant direc tement de Norwège ne donneraient pas un meil leur résultat. S>S»»^Ji Jamais, pensons-nous, M. Auguste Bôhm, n'a été plus poétique et plus robnste la fois que dans le tableau qu'il vient d'exposer au Cercle artis tique et littéraire de notre ville. C'est un tout petit paysage, qui a pour titre Avant la pluie, fait d'après nature dans les envi rons d'Ypres. Ce petit cadre enferme une plaine immense oû serpente un petit sentier, quelques vaches quasi imperceptibles et deux enfants près d'uo bouquet de saules. Bien que l'horizon com mence se rembrunir, il y a encore entre les nuées quelques échappées de lumière; l'ombre gagne elle confond le ciel et la terre l'horizon et se répand dans la plaine insensiblement, comme une fumée. Rien de plus fin, de plus juste et de plus discret que cet effet de clair obscur. Ce qui nous plaît le plus, c'est le mystère, cette qualité nécessaire la poésie du paysage, qui doit laisser quelque chose deviner au spectateur. 11 de le conduire lui-même avec son propre oanot bord de 11 l'Aquilon, qui n'était pas encore assez en feu pour qu'un ne parvint retrouver ses malles. Ils y allèrent effectivement a tous deux, mais en revenant, un boulet parti d'un des vais- seaux enflammés frappa le canot de lord Cochrane et le? éclats 11 pénétrèrent dans le ventre du capitaine Maingon, qui ne sur- 11 vécut que peu d'heures ce funeste événement. En présence de documents contradictoires, nous avons opté pour la vraisemblance on nous appuyant sur la tradition de la famille Conseil. Il nous a semblé difficile d'admettre que lord Cochrane, chef de l'expédition, se fût, en un pareil moment, préoccupé des regrets du commandant Maingon au point de l'accompagner lui-même. Du reste, c'est dans la relation inédite de Jules Conseil que se trouve consigné le fait s aillant, caracté ristique et, par cela même, seul vrai, de la recherche des manus crits scientifiques. Notre récit, rigoureusement historique, jusques et y compris la figure du timounier scalpé Nordest, est donc, sous cc point intéressant, plus exact que tous les récits précédemment publiés. Eufin, tous les effets des prisonniers français furent sauvés ainsi, lorsque le commandant Quérangal écrivait qu'aucun de ceux de Maingon ne l'avait été, il était évidemment reuseigué d'une manière font inexacte. (La suite au prochain n°G. Di La Lamdelae»

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2