6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, LE BOULET DU TONNERRE Dimanche, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. AVIS. Ijes personnes qui s'abonneront pour l'année 1869 au JProgrè recevront dès aujourd'hui le jour nal gratis. Lorsqu'il s'agit de vilipender l'autorité com munale, les journaux de l'opposition s'enten dent comme larrons en foire c'est qu'ils ont un but commun, qui est d'abattre par tous les moyenshonnêtes et autres, les bommes qui depuis vingtcinq ans portent haut et ferme le drapeau libéral, dans notre ville. A en croire en effet certains esprits maussades et grognons, les intérêts de notre cité seraieut confiés des mains inhabiles et se trouveraient gravement compromis ét il va de soi que l'échevin chargé des travaux publics entre Aous, est le bouc d'Israël. Il est surtout cou pable d'appartenir une famille qui u'a jamais demandé ni obtenu grâce devant les optuions extrêmes et, chose remarquable, c'est que lorsqu'on analyse ces attaques froi dement et en dehors de tout esprit de parti, on voit que nos adversaires critiquent avec le plus d'acrimonie précisément ce qui mérite le plus l'approbation de tous les hommes im partiaux. Ainsi nos trottoirs ne sont-ils pas l'abri des critiques tant sous le rapport des maté riaux que de la manière dont ils sont con struits que l'on nous cite une seule ville de l'importance d'Ypres, où ces travaux sont mieux exécutés mais il suffit qu'ici ou là une pierre se déchausse pour que l'on crie la négligence, comme si un travail de pavage quelconque pouvait tenir sans être retouché et sans exiger de temps en temps des répa rations. Mais l'esprit de parti ne raisonne pas, il accuse tort et travers sans s'in quiéter sur qui ni sur quoi il frappe ainsi il nous souvient d'uae série d'articles, dans les quels on imputait, l'échevin chargé des travaux publics, le mauvais état des abords de la station et des trottoirs qui longent le batardeau qui y conduit or, aucun de ces travaux ne concerne seulement la ville qui n'a dès lors rien y voir et n'a pas même le droit de s'en mêler. Ce n'est pas que nous en tendions nous associer ces critiques, mais elles prouvent combien toutes les attaques que l'on dirige journellement contre nos amis, sont hasardées, injustes et passionnées. Et il en est de mém,e en tout ainsi les travaux exécutés au local des Pompiers sont l'objet des plus vives critiques, et fes change ments opérés l'entrée de l'hôtel de ville sont qualifiés de grotesques or, il n'y a pas un mois que tous ces travaux ont été visités par là Commission royale des monuments, qui s'y connaît peut-être aussi bien que les rédacteurs de la feuille radicale, et celte commission a approuvé hautement la manière intelligente dont ces travaux ont été dirigés. Et que dirons-nous de l'Académie des beaux-arts et de l'école industrielle A lire les appréciations des feuilles de l'opposition, on dirait vraiment que ces institutions sont tombées en décadence, tandis que récemment encore M. le mioistre de l'intérieur et M. le gouverneur de la province exprimaient la commission et M. le directeur leur vive satisfactionde la bonne organisation de ees deux institutions, qui peuvent être données comme types suivre aux villes d'égale importance. Et ces éloges sont mérités l'académie des beaux-arts, en effet, vient d'être réorganisée et une École industrielle y a été adjointe et ni la commission ni le directeur n'ont rien né gligé pour donner ces institutions tout le développement et y introduire toutes les améliorations qui devaient les placer au pre mier rang aussi nous n'avons quant nous qu'un reproche leur faire c'est de n'avoir pas assez fait apprécier leur œuvre nous voudrions, ne fut-ce que pendant deux ou trois jours, voir toute notre population ad mise visiter ces établissements, alors toutes ces récriminations tomberaient dans le vide et l'opinion publique qui pourrait juger avec connaissance de cause, ratifierait, nous n'en doutons pas, l'appréciation de l'autorité su périeure. Du reste, en présence d'une opposition har gneuse et systématique comme celle laquelle nos amis sont en butte, il est impossible de bien faire et la preuve c'est que si nous devions nous attendre un reproche de la part de la feuille radicale, ce n'était certes pas de ne pas avoir conservé M. Yinck comme architecte et comme professeur Ypres. Et en effet, si notre mémoire est fidèle, quelque temps après qu'un incendie eut éclaté chez le principal rédacteur de cette feuille, celui-ci soutint un procès contre M. Yinck, 28* ANNÉE. 97 Décembre I8Q8, LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EONDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,15 0,30 i i i ïpbes, le 26 Décembre. Tk EPISODE MARITIME PAR G. DE LA LANDELLE. (Suite.) VI. LE RETOUR. A Rochefort, la consternation régnait dans la popu lation qui recevait chaque instant les plus lamen tables nouvelles. La famille Hurcaux, intimement liée avec la famille Conseil, était très-inquiète. Ce fut chez clic que le lieutenant de vaisseau et soa fils Jules trou vèrent l'hospitalité. L'absence de Colin mit les larmes aux yeux noirs de Marguerite. Son père et sa mère prenaient, comme clic, une vive part aux soucis patcrnçls de leur hôte. Le combat s'était sensiblement prolongé après l'é vacuation du vaisseau qui, de ses derniers défenseurs, avait succombé ou survécu Colin vivait-il encore i)'était-il pas grièvement blessé En présence de Jules cl son père, on osait peine parler de l'aspirant on ne pensait qu'à lui. Un soir, nuit tombante, au moment de se mettre table, un violent coup de sonnctfc retentit. Margue rite va ouvrir, pousse un cri de joie, et celte fois se jatte la première au cou de son ami Colin *Y* Vivant sauvé de retour C'est lui, mon père dit Jules. Quel bonheur Guillaume Conseil serre avec transport dans ses bras son fils, qu'il n'espérait plus revoir. Il y eut là une inexprimable scène de joie. Jules, M°" Bureaux, son mari le commis de marine embrassant tour tour le loyal garçon rendu leurs vœux. Dans tous les yeux roulent des larmes. Mais par quel iniraele est-il de retour Avec une pieuse émotion, l'aspirant raconte la mort de son commandant. Quel malheur murmure le capitaine Conseil. Colin poursuit d'un ton calme et digne Le commandant Neal, après avoir pris les ordres de l'amiral Gambier, nous fit annoncer que les restes mortels de notre commandant seraient renvoyés en France pour y recevoir les honneurs funèbres. Tous les prisonniers de l'Aquilon âgés de plus de cinquante ans et de moins de seize devaient les accompagner. J'ai été choisi pour commander ce détachement. Un canot parlementaire portant le cercueil est parti du César. Un salut de neuf coups de canon a été tiré quand nous avons poussé du bord. Sur tous les vais seaux anglais que nous longions, la garde était sous les armes, les tambours battaient aux champs. Très-bien dit Guillaume Conseil. Ce matin de bonne heure nous sommes arrivés la Rochelle. Là, de concert avec le commissaire de ma rine, j'ai organisé le convoi. Nous venons d'arriver. Le corps du commandant est l'hôpital de la marine. J'ai rendu compte de ma mission l'amiral Martin, et demain, midi, aura lieu l'enterrement. Une généreuse tristesse s'était peinte sur les traits du capitaine Conseil. Cet énergique et loyal serviteur ne se permettait plus de se réjouir de la délivrance de son fils. Mais Jules, avec le privilège de son âge, questionnait étourdiinent. Colin, as-tu sauvé ton bazar Le mien et le vôtre. Les Anglais nous ayant permis d'emporter nos effets personnels, j'ai joint aux miens ton sac et la malle de notre père. A la bonne heure, tu n'as pas perdu la carte Notre fortune maintenant vaut plus de six liards Pourquoi six liards demanda Marguerite. Chut fit Jules en rougissant. Il fallait bien pourtant se mettre table. Le dîner fit diversion. M. Bureaux s'informa de ce qu'était devenu le coffre aux manuscrits du comman dant. J'en ai été chargé, répondit Colin, ainsi que de tout ce qui lui appartenait sa famille, je suppose, léguera tous ces précieux travaux au Bureau des

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1