N° 3,324. Dimanche,
32e AU NÉE.
0 Mars 1873.
0 FRANCS PAU AIN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
nouvelles de l'étranger.
Intérieur.
LE PROGRÈS
VIRES 4CQ0IRIT EONDO
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arroad1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays. 7-00
Tout ce t|tii concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces la ligue ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligue fr. 0-30
Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues eliez MM. Lechein et
Picahd, 15, Montagne des Aveugles, Bhoxki.lks.
Nous recevons de fâcheuses nouvelles de Madrid.
Les radicaux de l'Assemblée seraient décidés k faire
échec au gouvernement sur le projet relatif la con
vocation des Cortès constituantes, et, par suite, ou
craindrait des troubles que provoqueraient les répu
blicains intransiyentes
La séance d'hier de l'Assemblée de Versailles a été
une séance de vote plutôt que de discussion.
Deux amendements avaient été présentés sur l'art.
1L'un tendait s'en tenir simplement la Constitu
tion Rivet. Retiré par son auteur, il a été repris par
un membre de l'extrême droite, M. Fresneau, mais la
Chambre ne l'a pas pris au sérieux et l'a repoussé par
435 voix contre 39. L'autre, ayant pour auteurs MM.
Raoul Duval, Jobnsten et de Chaudordy, avait pour
but d'exclure complètement M. Thiers de la tribune.
Il a été rejeté sans scrutin.
Les deux premiers paragraphes de l'art. 2 ont été
adoptés sans scrutin.
Nous possédons aujourd'hui le discours complet de
M. Tbiers.
Quant l'apprécier, même après l'avoir lu et relu,
nous ne sommes pas sans éprouver un très-vif embar
ras. Il y a, dans les explications du président de la
république, tant de choses dont la droite a sujet de
s'applaudir et tant d'autres que la gauche peut juste
ment regarder comme satisfaisantes, qu'on ne peut
guère dire qu'elles fassent meilleure mesure l'un ou
l'autre des deux partis. Au fond, elles ne diffèrent
point de celles que M. Duf.ure avait portées k la tri
bune samedi. Elles s'en distinguent uniquement par
des détails de forme, le chef de l'État s'étant préoccupé
visiblement, tout en se gardant de heurter, eu quoique
ce soit, les opinions monarchiques, de rassurer et de
raillicr le gros de l'opinion républicaine.
Comme le dit fort exactement un journal républi
cain, le XIX' Siècleil n'y a réclletticnt rien de changé,
il n'y n qu'un beau discours de plus.
i
v phrs, le 8 Mars.
Nos lecteurs n'ont sans doute pas oublié la
longue polémique que nous avons soutenue avec
le Journal d'Ypres au sujet des radiations de
plusieurs électeurs, prononcées tout récemment
par notre savante et impartiale Députation per
manente.
Nous nous sommes permis de qualifier ces déci
sions d'âneries, qui ne souffraient pas le moindre
examen et le Journal d'Ypres s'est mis fort
Tai§e en,affirmant que les intéressés eux-mêmes
n'avaient point interjeté appel. Pastous! Il estvrai, et
nous le regrettons; mais précisément ceux, pro
pos desquels- le Journal JYpres s'acharnait le
plus, M. le général Mfesotten et M. Eugène Van-
daele, agent de la Banque Roulers, se sontpourvus
en appel, et la Cour de Gand vient de mettre les
décisions de la Députation néant et de déclarer
MM. Missotten et Vandaele maintenus sur les
jstes électorales de la ville d'Ypres.
Cour eu outre ordonne que ces arrêts seront
crits en marge des décisions de la Députation
aoehte. v
us n'espérons pas que cette leçon lui profi-
il y a des gens que rien ne saurait éclairer
f rriger. On dirait vraiment que nos permanents
dopté comme règle passez-nloi là ru-
jvous passerai le séné, et que toutes"'
ions sont prises Selon le caprice et le
u membre, auquel elles ressortent.
que cette même Députation qui, au
mois de Décembre 1872, a rayé MM. Vandaele
et Missotten, avait maintenu l'un et l'autre au
mois de janvier de la même année, et depuis lors,
il n'y a eu de changement que dans la composition
de la Députation permanente,qui a le bonheur de
comprendre aujourd'hui parmi ses membres le se
crétaire de notre Association cléricale, laquelle
n'a cessé, depuis six ans, de réclamer, par per
sonnes interposées, toutes ces radiations.
Nous espérons que ces décisions de la Cour
d'appel de Gand serviront un peu de leçon tout
le monde et surtout nos amis, et que ceux dont
notre très-dévote et très-impartiale Députation
prononcera la radiation l'avenir, n'hésiteront
plus aller en appel.
Us peuvent toujours s'adresser au Comité de
l'Association libérale, qui se chargera de sou
tenir leur réclamation, sans frais.
Chambre de Commerce. Sont nommés
membres de la chambre de commerce d'Ypres
MM. Regerem, négociant en dentelles, Ypres
Meerssemai], marchand de fer, idem
Durraut, négociant en dentelles, idem.
LE MINISTÈRE.
Nous aurons donc un ministre de la guerre, dit
le correspondant bruxellois de la Meuse, et ce mi
nistre sera le général Thiebauld, le premier de nos
généraux qui fut désigné pour la succession du
général Guillaume. On m'assure que ce dernier
s'est personnellement donné beaucoup de mal pour
amener cet arrangement et tirer le ministèrç du
mauvais pas où il s'était engagé. Le programme
de M. Thiebauld sera peu près celui de son pré
décesseur. La thèse, le service personnel l'hypo
thèse, le remplacement administratif une légère
augmentation du budget, et pour le reste, attendre
et espérer.
Selon toutes les probabilités et bien qu'il ait été
question d'abord d'ajourner l'entrée du nouveau
titulaire jusqu'après la discussion du budget, la
nomination paraîtra dans peu de jours au Moni
teur, dans tous les cas avant la fin de la semaine.
Telles sont du moins les nouvelles qù'à l'heure
présente j'ai lieu de considérer comme exactes
et bien que tout soit possiblè, je 'doute qu'elles
soient démenties par les faits..
Les autres modifications qui pourraient se pro
duire au sein du cabinet, et dont on parle depuis
quelques jours, ne peuvent concerner que le dépar
tement des affaires étrangères. M. d'Aspremont-
Lyndentest toujours sopffrant, et la discussion de
plusieurs objets importants, entre autres le traité
dé commerce avec la France, exigent la présence
au Banc ministériel d'un orateur mieux préparé
la lutte. M. Malou est surchargé d'affaires. Tout
se traite dans son cabinet. Mais il est impossible
qu'un seul ministre se chargé de traiter toutes les
questions la Chambre. Il 'faut donc absolument
au ministère du sang nouveau. Le tout est de le
trouver, avant de procéder l'infusion.
au
- n
Je ne crois pas qu'il faille prendre au sérieux le
bruit qui court au sujet de la rentrée de M. De-
champs aux affaires. Que ^ancien député
'eroi ait un vif désir de reprenjl--.
es de la Législature, persfimtf reHgfc,ilfj
hts d'essai l'i
m i. "i I
presse cléricale le prouventàFévidence, mais on ne
peut songer faire rentrer M. Dechamps d'emblée
par des fonctions ministérielles et sans mandat
parlementaire. Il court, il est vrai, des rumeurs
étranges propos du moyen de lui ménager une
place sur les bancs de la législature. Un sénateur
de Charleroi se retirerait et serait remplacé par
un député du même arrondissement, dont la suc
cession vacante serait briguée par M. Dechamps.
Mais il est douteux qu'une combinaison de ce genre
puisse réussir dans un arrondissement d'une telle
importance. Les catholiques n'y sont rien moins
que sûrs de leur terrain, et l'adhésion solennelle
qui vient d'y être faite l'infaillibilité pontificale,
ne me paraît pas -de nature augmenter leurs
chances. La Vérité est que M. Dechamps tâte le ter
rain pour plus tard. Il a beaucoup fait parler de lui
depuis quelque temps il a fait rentrer son nom
dans la polémique. Ses brochures, ses articles, ses
voyages ont ramené sur lui l'attention du public,
qui l'avait quelque peu oublié. Il sê peut qu'il ait
des projets pour l'avenir, pour l'heure où les partis
sé livreront une bataille rangée mais en ce mo
ment il commettrait une imprudence en provoquant
le combat. Gageons donc qu'en dépit des difficultés
qui l'assiègent, M. d'Aspremonl restera ministre,
et qu'au besoin l'on fera défendre le traité franco-
belge par un commissaire royal.
Il est vaguement question, dit l'Indépendance,
de la retraite de M. Moncheur, ministre des tra
vaux publics.
On assure que M. Moncheur, qui déjà ne porte
pas très-gaillardement le fardeau de l'administra
tion des chemins de fer, ne voit pas venir sans
inquiétude les accroissements dont le rachat du che
min de fer du Luxembourg menace le raihvay de
l'État.
L'honorablê ministre se rend justice. Il veut s'en
aller.
On ajoute que M. Wasseige, moins modeste, ou
plus brave, s'offre remplacer son collègue de Na-
mur. C'est du moins ce que nous lisons dans la
correspondance bruxelloise de l'Économie de Tour
nai.
Il est peu probable que MM. de Theux et Malou
songent s'associer un ancien membre du cabinet
clérical dont ^ls ont recueilli l'héritage, on sait
dans quelles circonstances.
M. Adolphe Dechamps, ancien ministre clérical,
a prononcé dernièrement Charleroi, dans une
réunion privée, un discours qui fait quelque bruit
dans la presse.
Frère de l'archevêque de Malines, M. A. De-
champs a fait acte d'adhésion l'Encyclique, au
Syllabus et au dogme de l'infaillibilité papale. Il
s'est vanté d'avoir obtenu du P. GratSy"son adhé
sion in extremis ce dogme, si-vigoureusement
combattu avant le concile par lç^çéîèbre oratorien.
Les journaux cléricaux, enchantés de cette hu
milité d'un homme politiquejfôui se posait autrefois
comme l'un des chefs du ciwholicisme libéral, le
pressent de reprendre h carrière politique qu'il a
quittée depuis tanïdt neuf ans. Mais nous doutons
fort que M. Dechamps y songe et surtout que les
électeurs, de Charleroi ou d'ailleurs, soient dispoj
assif^chsés l'y aider, s'il lui en prend fantaisie,
nion En 1864, le pouvoir a été offert MDe'
desùi l'a refusé, on se rappelle pourquoi
iKooiie
Doo-