3,325. Jeudi, 13 illars 1873. 6 FRANCS PAIt AN. JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, nouvelles de l'étranger. Intérieur. F I U 32' ASSÉE. LE PROC&ES liiri ih>î» lie ub JitHt- il-I J" vv 1 çuofr r il? i M PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRES ACQP1R1T BCNDO ABONNEMENT BAH AN: Pour l'arrond1 administratif cl jintieiaire d'Ypres. fr. ti-00 Idem Pour le restant du pays. s7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé i l'éditeur, rue au Beurre, 85. INSEIITIONS An\o\cks la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclamks la ligue fr. 0-30 Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Lechein et Picard, 15, Montagne des Aveugles, Biiuxkllrs. Au moment de mettre sous presse nous recevons une importante nouvelle. Dans les cercles officiels de Berlin on croit une entente prochaine entre l'Allema gne et la Fi ance sur les bases des négociations ouvrir pour hâter l'évacuation dti territoire français. Avant-hier, l'Assemblée de Versailles avait accordé au président de la république le droit de veto l'égard des lois votées par le pouvoir législatif. Hier, elle le lui a retiré, ou peu s'en faut Elle a voté, en effet, par 410 voix contre 255, l'amendement présenté par M. de Relcastel, avec un changement de rédaction proposé par la commission des Trente. En vérin de cet amendement, le droit du Président devient caduc, dès qu'il s'agit d'une loi constitution nelle et d'après les explications fournies par M. de Bro- glie, rapporteur, la Chambre seule a qualité pour dé cider si une loi est ou n'est pas constitutionnelle. Après ce vote, qui réduit peu près rien la prin cipale concession obtenue de la Commission par M. Tliiers, la discussion a été repriae sur l'article 5 relatif l'intervention du président de la république dans les débats sur des interpellations ou des pétitions touchant des questions de politique intérieure. La droite a reproduit, par l'organe de M. Lucien Brun, un amen dement rejeté par la commission et tendant laisser l'Assemblée seHle juge de la question de savoir si le chef du pouvoir exécutif serait entendu. Les nouvelles d'Espagne sont plus favorables. En présence des graves dangers qui menacent le pays, les diverses fractions libérales ont compris la nécessité de s'entendre et de s'unir dans un effort commun. Les Cnrtès, qui s'étaient montrées ces jours-ci hostiles la pensée de leur dissolution, ont pris en considération la nouvelle proposition fixant le jour des élections et celui de la réunion de la Constituante. A la suite de ce vole, le président de la Chambre et le président du conseil drs ministres ont successivement pris la parole, et ont prononcé des discours empreints de conciliation, en engageant tous les libéraux, conservateurs ou avan cés, avoir confiance dans la république et s'unir pour la sauver. Vpkrs, le 12 IKara. Nos lecteurs auront suivi, dans les grands jour naux, l'ajïaire de la reprise du chemin de fer du Grand-Luxembourg;ils auront été frappés, comme tout le monde, de tous les avantages directs et indirects que l'on ratachait ce rachat pour en doterM. Philippart, ledirecteur des Bassins houil- lers, qui s'estinterposé comme négociateur de cette opération. Cette affaire vient d'entrer dans une phase nouvelle et inattendue. M. Philippart vient, en effet, d'adresser M. le ministre des finances, une lett"8 par laquelle il le dégage'de sa signature et le libère de toutes -les obligations qu'il avait contractées. On se demande tout d'abord quel est ce mystère? Cette renonciation nous fait l'effet d'un truc M. Philippart nous semble vouloir forcer la main du puvernement et de la Chambre, en les menaçant \ne plus consentir la cession du Luxembourg, jraii 'est là, d'après nous, qu'tme fanfaronade le p.t de ce chemin de fer est nécessité par des t^' ns d'état, mais ce n'est pas un motif pour le r-r au double de sa valeur, ni pour consentir, en eur de M. Philippart, des avantages, qu'on éva- p près de dix-huit millions si l'État rencontre M iVîiiStance déraisonnable, il n'a qu'à agir, ..vl ^uloit le fait chaque fois qu'il rencontre un .mou récalcitrant et exproprier eette ligne 1 e!cause d'utilité publique. C'est là la so lution toute simple et toute naturelle, qu'à nbire avis, cette affaire devrait recevoir. Les destins du portefeuille de la guerre sont aussi changeants que les flots de la mer. Il passe tour tour de M. d'Aspremont-Lynden M. Ma- lou, qui cherche un ministre de la guerre selon son cœur, avec autant de soin que Jérdtne Paturot en mettait rencontrer la meilleure des républiques. Ce ministre introuvable devrait être comme un ilo te dans le cabinet: c'est-à-dire que celui-ci, qui tient avant tout vivre, ne veut être solidaire, enauoune manière, des grandes ou petites fantaisies militai res, qu'il plairait au chef du département de la guerre d'exécuter devant la Chamhre. On com prendra sans peine, que chaque général qui oh tient ce langage Voulez-vous vous embarquer avec nous sur le vaisseau de l'État, nous vous acceptons comme passager mais il est bien con venu que vous n'aurez aucun droit notre assis tance, nos secours.Si vous déplaisez i l'équipage, que vous ayez tort ou raison, il. pourra vous jeter pardessus bord. Nous ne vous défendrons pas. Ce langage doit refroidir le zèle ambitieux des postulants, d'autant plus que le naufragé ne trou vera pas toujours une académie militaire comme planche de salut pour aller s'y sécher. Donc, il paraît qu'à l'heure qu'il est, il n'y a plus le moindre ministre de la guerre l'horizon. M. le général Thiebauld, après beaucoup de tergiver sations. reculerait devaht une situation aussi mau vaise et un isolement aussi complet. Voici une péripétie inattendue dans la discussion relative au rachat du Grand-Luxembourg. On nous communique la lettre suivante qui a été adressée M. Malou par M. Phillippart et dont M. le ministre des finances donnera sans doute lecture la Chambre des Représentants Bruxelles, le 10 mars 1873. Monsieur le ministre, Il y a trois mois, j'eus l'honneur de vous soumettre une proposition pour la constitution d'une société des tinée reprendre et compléter l'exploitation des lignes du Grand-Liixemhoupg et construire le réseau Forcade 'et celui de Gembloox la Meuse. Je prenais l'engagement de ré luire le prix des transports des minerais, cokes, chaulions et pierres au niveau des plus bas tarifs actuels de l'État. J'ai été accusé de forfaiture et de trahison. Aujourd'hui, j'ai procuré au gouvçrnement le ra chat du réseau du Grand-Luxembourg qui paraissait être dans les vœux du pays, un prix que lout homme loyal est obligé de reconnaître comme absolument inespéré; de plus, j'ai consenti céder l'Êlat, non pas la construction qui fa'appartenait, mais l'exploita tion des lignes du réseau Fortadc et de Tamines la Meuse, pour une rente dh h'dit'mille francs par kilo mètre, alors que je n'étais forcé de les lui abandonner •que pour une< rente initiale de 7,500 fr. par an avec augmentation de 500 fr. par an et par kilomètre jus-- qu'à un maximum de quinze mille francs. Et ce sont ceux-là môme, qui m'ont dpnné ces concessions A- de telles conditions qui criefl^ au scandale et la dilapi dation des deniors publics Je ne veux pas plus paraître me gorger de la for tune.de mon |Uys que je n'ai voulu être, accusé de lo trahir. Je vieDS donc, M. le ministre, dégager votre signature. Le Luxembourg continuera s'exploiter lu i-mêmev et je -vous promets, en son nom, qu'il mfettra j^l'elligence et l'activité nécessaire pour coA^14" a voies, ses instillations et sonmaid qu'il puisse au plus tôt satisfaire au développement de son trafic. On vous a mis en demeure de scinder le projet de loi, de racheter seulement In Grand-Luxembourg et de me faiçe exécuter mes risques et périls le réseau For cade et celui de Tamines a la Meuse vous ne pouviez le faire sand mon consentement ce consentement, je vous le donne, et j'insiste de plus, monsieur le minis- "tre, pour que vous acceptiez cette solution; dans ce cas, je prends l'engagement de transporter les-minerais de puis l'origine des minières dans le grand-ducbé jus qu'à Charleroi, le ceutre et le couchant de Mons, non pas 2 Ij2 centimes mais 2 centimes par tonne, ainsi que les cokes, charbons et pierres. Dans les deux cas, la vente l'État des 1,700 wagons prévue dans la convention du 31 janvier se trouvera annulée et ainsi tombera encore une accusa tion aussi imméritée que toutes les autres. Veuillez agréer, monsieur le ministre, l'assurance de ma haute considération. L'administrateur délégué, (Signé S. Philippart. Un arrêté royal du 6 mars 1873 autorise, sous "certaines réserves et conditions, le conseil com munal de Gheluwe, augmenter le maximum de la cotisation personnelle permanente jusqu'à con currence de la somme de 10,500 francs. Le bénéfice d'an gonvernement clérical. L'étude de faits qui ne sont pas éloignés de nous, est toujours un bon enseignement pour l'avenir. L'opinion libérale qui s'est maintenue au pou voir pendantprès de vingt-cinq ans, (1847 1870), qui a introduitdans nos lois, dans nos finances, dans toutes les branches de l'administration les améliorations les plus utiles qui a su faire res pecter la Belgique l'étranger, en se mettant en quelque sorte la tête des nations constitutionnel les par ses réformes toujours progressives qui, en toutes circonstances, a maintenu l'équilibre de nos finances et porté la prospérité de la nation au plus haut degré de splendeur, cette même opi nion libérale s'est effondrée pour faire place une majorité cléricale. Depuis 1870, ce sont les élus du clergé, c'est la crosse épiscopale, qui gouvernent le pays Comment sont-ils arrivés Qu'ont-ils fait depuis lors Leur retour était annoncé comme la venue du Messie tout allait être réformé Les contributions diminuées. L'armée.réduite. La dette du pays soldée. Les lois prétendument spoliatrices, changées. Les plus grandes améliorations introduites Et cependant qu'arrive-t-il Les contributions sont augmentées. Les cadres de l'armée sont loin d'être réduits en dix-huit mois le gouvernement fait voter 30 millions extraordinaires, outre les 40 millions ordinaires du budget militaire. La dette de l'Etat est augmentée par un emprunt de 50 millionsalors que les libéraux avaient laissé dans le trésor de l'Etat un encaisse de 80 millions, qui a été gaspillé, après quelques mois d'administration cléricale Aucune des lois, contre.lesquelles ils avaienj, i crié la spoliation et au vol ne disparaît. 1 Et en fait d'améliorationspeuveht-il lement en montrer les traces Jfflqn; Oseront-ils dire qu'ils ont améli£|^jju'' t>ofû> vL.

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 1