J'engage l'honorable ministre reprendre tous les chemins vicinaux conduisant aux stations de chemins de fer, ou se reliant de grandes routes de l'Etat puis, ceux se reliant des villes ou des communes qui ont une certaine importance. Telles sont, messieurs, les observations que j'ai l'honneur de soumettre au gouvernement; j'espère qu'il voudra bien écouter favorablement les doléances que j'ai exprimées au nom de la Flandre occidentale. Certes, on ne pouvait mieux exposer nosjustes griefs et nous espérons que M. le ministre y aura répondu autrement que par de vaines et de ba nales promesses. Le Moniteur de Vendredi ne contenait pas cette réponse. Le Journal cC Ypres trouve mauvais que nous ayons endossé l'administration du chemin de fer de l'État, la perte des graines et semences que l'Association agricole avait fait venir de la maison Vilmorin de Paris. La raison en est pourtant bien simple, c'est que d'après les renseignements recueillis par les expé diteurs, les graines et semences en question ont été remises en Belgique et que d'après les rensei gnements que nous avons obtenus du chemin de fer de la Flandre occidentale, celui-ci ne les a jamais reçues. Qui donc les a égarées Nous laissons la perspicacité du Journal A'Ypres de résoudre la question. Le Journal <T Ypres se livre un nouvel exer cice lorsqu'il se sent bien éreinté et applati, il fait le mort et s'amuse relever les fautes typo graphiques qui peuvent s'être glissées dans nos articles. Si ce genre de polémique lui plait, nous ne vou lons pas le troubler dans son bonheur, mais nous laissons notre prote le soin de lui répondre. Le Journal de Bruges nous apprend que MM. Van Caloen de Gourcy et Gilliodts viennent d'être assignés devant le tribunal de Bruges en paiement des cent francs appelés le 20 Janvier 1867, sur les actions de la Banque de Crédit foncier et industriel. Nous apprenons qu'une semblable action vient aussi d'être intentée devant le Tribunal d'Ypres contre M. le chanoine Morel et MM"" Morel, ses sœurs, en paiement des versements qu'ils sont en retard d'effectuer, sur les mêmes actions. On lira avec intérêt l'extrait suivant du compte- rendu officiel de la séance du Sénat, du 27 Mars dernier. M lb barox mazemas de Codthove. Je voudrais savoir de l'honorable ministre de l'intérieur où en est la question du monument élevé la mémoire de notre bien-aimé roi Léopold Ir. Je voudrais savoir où en est cette question, et quelles sont cet égard les inten tions du gouvernement. J'aurais encore d'autres ob servations présenter, mais j'attendrai que M. le mi nistre m'ait donné des explications sur ce point. M. Delcoor, ministre de l'intérieur. J'ai entre les mains un rapport très-eomplet sur le point qui vient d'être soulevé par l'honorable sénateur. Je vais, messieurs, vous en faire connaître le contenu: L'idée d'ériger un monument la mémoire de Sa Majesté le roi Léopold Ie est due une manifestation toute spontanée du sentiment national. Une souscription publique fut organisée dans toutes les provinces. Bien que, par un accord unanime, les cotisations individuelles eussent été fixées 10 centimes, la sous cription publique produisit 235,692 fr. Le produit de la souscription publique recueilli en 1867 a été, dans le courant de cette année, déposé la caisse d'épargne. Ce produit, augmenté des intérêts capitalisés, s'élève aujourd'hui 333,666 fr. Eu ajou tant a cette somme les 200 mille francs que le Roi donne pour contribuer l'érection da monument et les 50,000 fr. rfne donne le comte de Flandre, on obtient un total de ll58,666 fr. Les Chambres, voulant s'associer au sentiment de reconnaissance nationale dont la souscription avait été la libre manifestation, adoptèrent, par un vote unani me, une proposition due l'initiative parlementaire et tendant l'allocation d'un crédit d'un million de francs, pour être employé,avec le produit de la souscription, l'érection d'un monument, témoignage de la recon naissance de la nation belge envers Sa Majesté le Roi ^Léopold 1'. |L'ne loi du 29-^^ffl8f>G a pour objet l'allocation de Lcrédit au derf^anont de l'intérieur. )es délcKj^B^omités provinciaux institués^ Écriptio» publique furi voqués Bruxelles afin de délibérer, sous la présidence du ministre de l'intérieur, sur l'affectation donner aux sommes recueillies. L'assemblée se prononça, l'unanimité, en faveur de l'érection d'un monument de l'art. Sans arrêter le plan de l'œuvre, les délégués émi rent le vœu de voir ériger le monument soit Bruxel les, soit Lseken. La décision, quant au caractère et l'emplacement du monument, fut abandonnée au gouvernement. Différents projets furent présentés.Le gouvernement donna la préférence au plan proposé par M. Van Schoubroeck, ingénieur des pont9 et chaussées, et M. Keilig, architecte paysagiste, et d'après lequel le mo nument serait élevé sur le territoire de la commune de Laeken, au centre d'un parc public créer. Sa position a été choisie de manière dominer les points les plus élevés de tout le plateau. Du sommet deJa plateforme la vue s'étendra non-seulement sur le parc et ses environs accidentés, mais sur Laeken et sur le magnifique panorama de Bruxelles se développant en amphithéâtre jusqu'aux hauteurs d'ixelles et de S' Gilles et dans le lointain les vertes prairies de la vallée de la Senne et les riantes collines d'Uccle et de Forest. Aucune situation ne pourrait mieux convenir. Le mo nument dominera la ville de Bruxelles il formera avec le parc, l'avenue et avec l'église de la Reine un ensemble historique et grandiose. Les habitants du bas de la ville et des populeuses communes de Laeken, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean et Schaerbeck trou veront, saus trop s'éloigner de leurs demeures, une promenade salubre et charmante. Ce projet a reçu l'approbation du Roi, conformé ment aux conclusions d'un rapport en date du 28 août 1867, adressé Sa Majesté par MM. Vandenpcercboom, ministre de l'intérieur,et Vanderstichelcn, ministre des travaux publics. Le plan, dont le rapport donne la description détail lée, comportait diverses modifications aux voies de communication existantes. Son exécution nécessitait, en outre,, l'expropriation de divers immeubles. Les modifications aux communications existantes furent approuvées, en ce qui concerne la voirie vici nale, par la députation permanente du Brabant, con formément la loi du 20 mai 1863 et, en ce qui cou-' cerne la grande voirie, par Un arrêté royal du 15 mars 1868 qui autorise, en outre, les expropriations néces saires et transfère au département des travaux publics, chargé des mesures d'exécutioo, le crédit d'un million de francs voté par la loi du 29 mai 1866. Aux termes de cet arrêté, le ministère de l'intérieur reste chargé uniquement de l'érection du monumeut i élever au centre du parc projeté.; Le produit de la souscription nationale reste affecté k cette destination. Quant au million voté par la loi du 29 mai 1866, il a été employé par le département des travaux publics l'acquisition d'une partie des propriétés comprises dans le périmètre du parc établir. Lorsque le monument sera placé, on pourra décider avec connaissance de cause la quantité de terrains aeheter encore. Des mesures ont été prises par l'admi nistration du domaine privé du Roi pour éviter que la spéculation ne puisse entraver l'exécution du projet et pour réserver l'État la faculté d'acquérir, au prix de 1866, les terrains dont on jugerait avoir besoin. Mais avant d'aborder les travaux du parc, il importe d'achever le boulevard conduisant de l'église la route de Tamise. La construction de ce boulevard, décrétée par arrêté royal du 14 septembre 1871, est commen cée la première section, comprise entre l'extrémité de l'avenue de la Reine et de la rue de l'Église, est sur le point d'être achevée. Les autres sections seront exé cutées nécessairement dans la mesure des ressources du budget. Ce ne sera qu'après l'achèvement de cette voie prin cipale destinée remplacer la montagne du Tonnerre que les travaux du parc pourront être définitivement arrêtés. Des dispositions seront prises pour l'emploi du pro duit de la souscription publique la destination qui lui est assignée un appel sera fait aux artistes pour la présentation d'un projet de monument l'exécution duquel sera consacré le demi million disponible. M. Mazeman de Couthovb. Malgré les explications qui viennent de nous être données, je ne parviens pas comprendre qu'il ait fallu sept années de recherches pour trouver un emplacement destiné ériger notre feu Roi le monument qui a fait l'objet d'une souscrip tion nationale. Maintenant que sera ce parc dont on a parlé? Sera-ce un Versailles ou un jardin public? Nous n'en savons rien. Quant moi, je suis d'avis que c'est sur une des places publiques de la capitale que ce mo nument devrait être érigé. Il y a Bruxelles une place }qi semblait tout naturellement désignée cçt effet. e veux parler de la place du Trône. >nument digne du feu Roi, placé en cet en tait évidemment beaucoup plus d'effet que il|eurs. Je dé faire an jardin pubtj&dâQS la commjj de Laeken. Cette idée me parait de nature i rencon trer bien des difficultés. Ainsi, comment franchira-t-on le canal de Wille- hroeck Aujourd'hui le pout qui le traverse est con stamment encombré. La station du chemin de fer de l'Altée-Verte Ajoute encore aux obstacles que la circulation rencontre dans ce quartier. Il faudra donc dépenser des sommes énormes pour vaincre-ces difficultés et parvenir établir une circu lation commode entre le boulevard d'Anvers actuel et son prolongement. En présence de ces considérations, je ne pense pas que l'emplacement dont il s'agit soit bien favorable, et j'insiste vivement pour que le gouvernement y réflé chisse encore avant de commencer les travaux d'un monument qui sera un haut témoignage de la gratitude publique. L'affaire Pycke. On connaît le résultat de l'interpellation adres sée par M. Frère-Orban M. le ministre de la justice au sujet d'un propos extra-diplomatique attribué M. Pycke, notre représentant auprès du S'Siège, 'par le Bien public. On sait que M. Malou a donné l'organe de l'é- vêché de Gand un démenti catégorique, déclarant que M. Pycke n'avait jamais tenu le langage qui lui avait été prêté. Il est donc résulté de ce débat 1° Que le Bien public a prêté M. le baron Pycke, des paroles que notre ministre au Vatican nie avoir prononcées 2° Que les rapports de la Belgique avec l'Italie sont excellents et empreints de la plus parfaite cordialité 3° Que le ministère clérical, plutôt que de brouil ler la Belgique avec l'Italie, préfère se brouiller avec le Bien public et avec je Pape. En quoi il a parfaitement raison. Les convenances diplomatiques sont ainsi sau vegardées, mais comme l'a fort bien dit M. Frère- Orban, il ressort de cet incident un enseignement dont il serait bon que la Belgique tint compte, c'est que la présence Rome d'un ministre belge accrédité auprès du Vatican, ne peut être pour notre pays qu'une source d'embarras et d'ennuis. En vertu de la Constitution, nous ne pouvons pas avoir de rapports officiels avec le cbef d'une Eglise quelconque par conséquent, si nous avons un ministre accrédité auprès du Pape, ce ne peut être que parce, que le gouvernement belge consi dère encore celui-ci comme souverain, comme chef d'Etat, malgré la revolutiop pacifique et légiti me qui a donné l'Italie son unité politique. Cette attitude du gouvernement belge est déplorable et n'est certes p^s conforme la" stricte neutralité que les traités' nous imposent. Si nous ne tenons pas compte du fait' accompli pour Pie IX, il n'y a pas de motif pour que nous en tenions compte l'égard des autres souverains dépossédés et pour que nous ne fassions pas représenter officiellement la Belgique auprès de M™9 Isabelle de Bourbon, du comte de Chambord ou du prince Napoléon-Bona parte. Nous devrions avoir, en pareille matière, uu principe fixe et certain, applicable*dans tous les cas du même genre. Aussi est-il désirer .qu'à défaut du gouvernement qui n'ose pas rentrer dans la légalité de peur d'encourir la disgrâce de' toute la puissante Compagnie de Jésus'et des' évê- ques, il se trouve la Chambre un représentant, qui fasse du rappel définitif, de M. Pycke, l'objet" d'une proposition formelle. {Avenir des Flandres Bien qu'elle fasse tous ses efforts pour cacher son ressentiment, la presse ultramontaine ne peut dissimuler tout fait la colère que lui inspire la conduite du gouvernement dans l'incident Pycke. Le fait est que, pour être juste, nous devons avouer sa mauvaise humeur légitime. Il est dur de toujours devoir applaudir les faits et gestes du vernement qu'on s'est_ donné, $rsqu nement ne vous procure et2ie*peutJf la plus petite satisfaction. Dans l'impossibilité absolue de se toutes les mésaventures qui lui arrivent," tête du vénérable M. Malou, le parti clérical^ bras raccourcis sur ces iqfames libéraux qujj la cause de tout le mal. j A vrai dire, la presse ultramontaine n'anr tout-à-fait tort si elle entendait par la coterie lij le sentiment général du pays. Certes

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 2