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?i0 3,334. Dimanche,
13 Avril 1873.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
ARO'nNKMEN I' PAR AN Pour l'arrouiP ailiiiniisU'alil cl judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Nouvelle* <lc l'étranger.
Intérieur.
32* AU NÉE.
LE PROGRÈS
TIRES ACQUIKIT KUNIlO
Idem Pour le resinut du pays7-00
Tout ce <|iii concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Ahno.nces la ligue ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligue fr. o-3'i
Les annonces de Rruxrifës et de l'étranger sont reçues cliei MM. Lkciikin et
Picaho, 15, Montagne des Aveugles, Hhuxkli.ks
A la veille de prendre ses vacances de Pâques, l'As
semblée nationale française, ou du moins ce qu'on y
appelle la majorité, a fait montre encore de sou esprit
d'intolérance. Elle a fait voter une loi restrictive des
libertés municipales de Lyon, craignant les agitations
de la graode ville républicaine et ne voyant pas, au
contraire, qu'en la privant de sou maire élu pour lui
donner un préfet vehant de Versailles, en voulant ré
primer par la force 9e prétendu désordre moral, elle
allait fomenter, au lieu de les calmer,les passions po
pulaires de la seconde ville de France.
M. Bcrenger a présenté une proposition tendante
ce que 1» Chambre actuelle décide de la forme défini
tive du gonvernemeut, avant de charger une commis
sion de l'examen des projets constitutionnels dont
l'élaboration a été confiée M. Thiers et ses miuis-
tres
A peine lue, cette motion a été retirée par son au
teur mais elle n'a pas dit son dernier mot M.
Bérenger la reproduira la rentrée des vacances.
Reste voir ce qui se passera dans l'intervalle.
A ta fin de la séance de vendredi, M. Marcel Bartbe
a déposé sur le bureau de l'Assemblée une proposition
ayant pour objet, dit le Journal officiel, la dissolu
tion de l'Assemblée, et des élections, pour une nou
velle représentation nationale, dans les deux mois qui
suivront l'évacuation du territoire.
Les prochaines élections Paris commencent pré
occuper l'oiiioioii publique.
Les élections républicaines qui ont eu lieu Paris,
Nantes, Marseille et Lyon, au moment même de la
séparation de l'Assemblée, doivent donner réfléchir
M. Thiers. Ses amis assurent qu'à la reprise do la
session, il déposera immédiatement les projets de lois
qu'il a été-chargé de présenter avant la dissolution de
la représentation et que, dans le message dont il ac
compagnera ce dépôt, on trouvera toute la netteté
de sa politique du mois de «ovembre dernier. En at
tendant, il songerait brider un peu les passions ré
actionnaires et suppléer a l'inexpérience administra
tive Raison ministog. de l'intérieur par la nomination
d'(in*s'q'nA-secrétaiie. d'État, Ce serait uue satisfaction
donnée toutes les nuances de la gauche, .si son choix
tombait sur un liomtne dont les opinions républicaines
ne fussent point sujettes caution.
D'après untéj^gramme de Rome, adressé la Ga
zette de Spener, l'indisposition dont souffrait le Pape
paraît s'être a^ravée .d'ugemanière inattendue. Une
réception qui levait avoir heu Je 7 pu Vatican a dû
être décommandée, et jusqu'à nouvel ordre Sa Sain
teté ne donnera, plus d'audiences. Elle garde la chambre
et n'assistera pas aux fêtes de Pâques dans U chapelle
du palais pontifical. Les symptômes sont un gonflement
des extrémités inférieures et une fièvre peu intense,
mais permanente.
Vrnia. le 19 Avril.
Plusieurs journaux accueillent le bruit de la
•haine nomination de M.'le colonel d'état-major
fnont comme général-major pour aller pren-
jommandement militaire de la province de
et sont disposés considérer cette
bmme une disgrâce, pour la part si
vivant offjcier a prise la défense de
ce obligatoire dans la presse et dans
d'organisation militaire dont il a été
|^us l'administration du général Guil-
les catliojiques qui ont fait triom-
quo eu-.matière d'organisation
îrnière assemblée générale de la
dations conservatrices, deman-
~i. .vV~.;i "Ml? \-
:'v r
dent ouvertement l'éloignement de M. Le colonel
Brialmont, directeur de la première division au
ministère de la guerre. Cet éloignement serait tout
un programme.
Nous lisons dans une correspondance bruxelloise
de la Meuse
On m'Affirme aujourd'hui que toute la presse a
été induite en erreur au sujet des conditions posées
par M. le général Thiebauld son acceptation du
portefeuille de la guerre. Ces conditions étaient
formulées en quatre articles que vous avez publiés,
et formaient un programme complet, abôutissant
la révision de la loi de milice, de la loi d'organi
sation du budget d'une somme de 3 millions. Or,
je tiens de la meilleure source qu'il n'y a rien d'ar
rêté, qu'il n'y aura de décision prise qu'après les
vacances de Pâques. On s'occuperait d'ici là de
tàter le terrain, de rallier le plus de membres
possibles de la Législature une transaction qui
pourrait obtenir l'appui d'une majorité. La Belgi
que militaire publiera sans doute des éclaircisse
ments sur ces divers points.
En attendant que la situation se dessine et sorte
du brouillard dans lequel on l'enveloppe, les ul
tramilitaristes de l'armée se montrent fort scepti
ques au sujet de la réussite des plans attribués
M. Thiebauld, et lui prédisent d'amères déceptions.
Séduit par M. Malou, ce général a consenti cou
rir les chances d'une campagne dans laquelle son
prédécesseur a échoué, et il compte sur l'habilité
du chef du cabinet pour traverser les difficultés
qui ont c^usé ses longues hésitations. Mais il ne
peut se dissimuler que telle de ses propositions sera
combattue droite comme àgauche, et qu'il arrive,
au pouvoir dans un moment où les préoccupations
électorales de la droite lui donneront une rude be
sogne. Je ne puis vous garantir aujourd'hui qu'une
chose, c'est qu'en dépit des 'félicitations de la
Revue générale et de la publication d'une sorte de
compromis qui n'a rien d'officiel, le problème de
notre organisation militaire est loin d'être résolu.
Nous lisons dans XEtoile belge les lignes sui
vantes qui sont de nature provoquer du gouver
nement l'attention la plus urgente, parcequ'elles
peuvent ouvrir le champ des commentaires
inquiétants:
A l'approche de la discussion du budget de la
guerre, nous nous faisons un devoir d'appeler de
nouveau l'attention des Chambres et dn gouver
nement sur certains vices de l'organisation du
corps pharmaceutique de l'armée.
Un intérêt plus sérieux que l'avenir des officiers
de ce corps domine toute la question, c'est celui
de la sécurité de l'armée et des familles qui peuvent
avoir leurs enfants malades dans les hôpitaux mi
litaires.
Que résulte-t-il, en effet, du rapport de M.
l'inspecteur-général du service de santé la com
mission militaire Les dangers d'un cadre trop
restreint, aggravés en outre par l'impossibilité du
recrutement, n'y sont-ils paS clairement démon
trés, lorsque ce haut fonctionnaire dit que depuis
longtemps déjà, il se trouve dans l'obligation de
charger des fonctions de pharmaciens de 3 classe
des élèves non encore diplômés et n'offrant consé-
quemmeut pas des garanties suffisantes
Ge n'est donc pas sans motifs que les parce
dèf mjliciens doivent craindre de voir leui
traitement dans les hôpitaux. Il y a là en effet un
véritable danger, qu'il importe de faire disparaître
au plus tôt.
Il est évident qu'en signalant un pareil état
de chose, le chef du service de santé a compris
qu'il y allait de sa responsabilité. Le gouvernement
et les Chambres ont aussi leur part de respon
sabilité. Il est désirer qu'il soit apporté l'orga
nisation du service pharmaceutique de l'armée des
modifications propres rassurer les familles.
Nous avons énuméré les projets militaristes at
tribués au général Thiebauld, et admis, dit-on,
par le gouvernement et sa docile majorité.
Si les anciens organes de l'anti-militarisme
avaient été sincères, ce serait là une nouvelle oc
casion de faire montre de zèle.
Il leur faudrait combattre le ministère Malou
avec beaucoup plus d'ardeur, que le ministère
Frère, puisque le premier ne s'est pas contenté
de maintenir l'œuvre de son prédécesseur, mais
qu'il se met en passe de lui donner de déraisonna
bles extensions, suivant les traditions du cabinet
Cornesse-Guillaume. 4
Mais les organes de la triple sincérité cléricale
n'en ont rien fait et n'en feront rien.
Ils ont laissé le cabinet Cornesse déchirer son
programme anti-militariste, décréter de nouvelles
fortifications Anvers et Termonde, et épuiser
en armements les ressources du trésor public.
Les hommes qui en juin trouvaient exorbitant
et intolérable un budget de la guerre de 36 mil
lions, doublaient quelques mois plus tard les dé
penses militaires.
Non-seulement les journaux cléricaux n'ont
rien critiqué mais ils ont applaudi.
Aujourd'hui de nouveaux projets militaristes
sont l'horizon ils ont, dit-on, l'appui du gou
vernement.
Ce serait encore le moment de se rappeler ses
convictions d'autrefois, et d'attaquer avec plus de
fureur M. Malou, qu'on n'a attaqué M. Frère.
Nenni.
Les bons journaux font mieux.
C'est aux libéraux qu'ils s'en prennent, comme
si les libéraux occupaient encore le pouvoir et
qu'ils en eussent la responsabilité.
Si M. Malou s'apprête augmenter le contin
gent et le budget de la guerre, et introduire,
d'une manière déguisée, le service personnel obli
gatoire," la faute en est aux... doctrinaires.
La preuve, une feuille cléricale vous la donnera
En 1840, M. Devaux, le patriarçhe de la
doctrine, disait déjà que les libéraux étaient en
majorité dans l'armée.
Cela n'a pas changé, au contraire, l'exclusi
visme doctrinaire a complété et perfectionné son
système et les états-majors sont composés en ma
jeure partie d'éléments hostiles notre opinion.
Tous les chefs de l'armée, peu d'exceptions
près, ont des exigences contraires aux vœux de
la population civile.
(Test au parti doctrinaire et non au nôtres
qu'il faudrait faire remonter la responsabilité
ces conspirations decolonels et de généraux
notre bourse et notre liberté, mais faite pouj
bièn, disent-ils, et croient-ils.
Vous le voyez, le raisonnement es^t
très-raisonûable. -