On sait que dans la Flandre occidentale tous
les principaux des collèges épiscop.iux ont été
nommés inspecteurs ecclésiastiques canto
naux cette mesure, dont il n'était pas diffi
cile de deviner le but, commence porter ses
fruits dans toutes nos meilleures écoles, la
classe supérieure se dépeuple rapidement
on y raccolle les élèves en faveur des établis
sements épiscopaux. C'est là un abus qui pré
sente des inconvénients sérieux pour l'ave
nir; d'une part, cela décourage les instituteurs
et aura pour effet d'abaisser encore le niveau
des études dans les écoles rurales d'autre
part, cela déclasse une foule de jeunes gens
de la campagne, et les plus intelligents, que
l'on détourne ainsi de leur vocation et que l'on
enlève l'agriculture, qui plus que jamais
exige des hommes ayant un certain degré de
connaissances, si on veut que nous restions
la hauteur de nos voisins.
Et puis on fait des tirades ef on écrit de
magnifiques articles contre le dépeuplement
des campagnes. C'est d'ordinaire comme cela.
Nos bra ves cléricaux font toujours l'opposé
de ce qu'ils prêchent; mais que voulez-vous?
la fin justifie les moyens et ils ne reculent
pas devant les plus mauvais, lorsque le but
l'exige. Ce sont du reste ces principes là qu'on
inculque au clergé actuel
Depuis hier on voit exposée, dans les ate
liers de M. Lapiere-Vandevyver rue des
Chieus, la reproduction d'une œuvre remar
quable de notre éminent compatriote M.
Edouard Fiers. Cette statue représentant
une jeune mère déposant des fleurs sur la
tombe de son enfant, est en marbre blanc,
grandeur naturelle. L'exécution en a été
confiée un jeune et intelligent travailleur
également enfant d'Ypres, M. Fidèle Ossieur;
cet habile ouvrier s'est si biéu inspiré des
perfections du modèle que, dès son premier
essai, il a conquis sa place parmi les meil
leurs praticiens.
Cette statue est destinée être placée au
cimetière d'Armeotières. Les amateurs qui
désireraient la voir, en auront le loisir pen
dant quelquesjours encore, M. Lapiere n'en
fesant l'expédition qu'à la fin de la semaine
prochaine.
Nous extrayons les détails qui suivent d'une
intéressante correspondance adressée de Gand au
Précurseur
Je finirai ma lettre en rapportant un bruit que l'on
se confie l'oreille et sur lequel je reviendrai quand je
saurai les détails et les noms propres.
Il est mort récemment dans un village du nord.de
notre arrondissement un riche propriétaire bien connu
comme étant l'un des courtiers électoraux les plus
ardents des cléricaux.
Des héritiers ayant réclamé la mise des scellés, on a
trouvé, lors de l'inventaire, des papiers et des lettres
fort compromettantes pour cinq ou six chefs du parti
catholique Gand. Ces écrits constituent ce qu'il
paraît dans leur ensemble un véritable cours de frau
des électorales. Ils enseignaient l'usage des billets
marqués, le moyen de parfaire le cens des bons élec
teurs qui frisaient les 42 fr. 52 c., bref tout le sac
malices du parti. Un détail, qu'on me garantit exact,
vous donnera une idée de la moralité politique de nos
adversaires. Vous vous souviendrez que lors d'une
élection dans laquelle nous l'emportâmes, c'était je
U crois en 1866, M. De Baets n'échoua qu'à une voix
près et encore cette voix était-elle douteuse. Il s'était
trouvé dans l'urne un bulletin portant M. De Bast, re
présentant sortant.
Le Bien publie et sa suite toute la meute, tonna,
cria, prétendant que ce suffrage devait être compté
M. De Baets, qui seul était représentant sortant. Au-
lurd'hni il parait qu'on a. trouvé dans cet inventaire,
.est en passe de devenir fameux, une lettre d'un
du même Bien public constatant que ce fameux
Un était une fraude électorale cléricale. Ce billet
fkpour être imposé un électeur libéral. La
qui devait s'élever sur la nullité ou la va-
illctio, était précisément ce que l'on pré-
contestation prouverait par elle-métnc
"tait sorti, et par conséquent déposé.
Vous conviendrez que c'est assez bien imaginé. Seu
lement ce bulletin trahit plus d'habileté que de dévoue
ment M. De Baets. Entre tous les candidats cléri
caux, c'était lui qu'on sacrifiait, et en outre la malice
déplaçait deux voix la Chambre.
Et le Bien public, au moment même où il fulminait
contre les libéraux au sujet de ce billet, qui ne conte
nait qu'une simple erreur, l'en croire, le Bien public
connaissait le dessous des cartes
Voici le texte du projet de loi d'emprunt, que la
Chambre a résolu de disjoindre du projet de tra
vaux publics
Art. P. Le gouvernement est autorisé contrac
ter,aux conditions qu'il déterminera, un emprunt d'un
capital effectif de deux cent quarante millions de 1rs.
L'émission immédiate'ne pourra dépasser cent
quatre-vingt-quatre millions de francs, capital effectif.
Le produit en est affecté jusqu'à due concurrence
aux dépenses décrétées par la loi du 15 mars 1873.
L'emploi du surplus sera réglé par la législature.
Art. 2.Un crédit spécial de trois cent mdle francs,
qui sera couvert par les ressources ordinaires, est al
loué au département des finances (dette publique) pour
subvenir aux frais de confection et d'émission des
titres de cet emprunt.
Art. 5. La présente loi sera obligatoire le jour
même de sa publication.
Le nouveau ministre de la guerre et son futur pro
gramme eontinuent occuper l'attention par-dessus
tout en ce moment, et cela s'explique par cette consi
dération que c'est le budget de la guerre qui figure en
téle de l'ordre du jour pour la rentrée des vacances.
Le général TInebauld sera-t-il la hauteur de la
lourde tâche qu'il a assumée On ne le croirait guère,
dit le Jeudi, a en juger par la courte apparition qu'il a
faite récemment la tribune pour y'déposer le projet
de loi relatif au logement des troupes en marche. C'est
peine s'il a pu dire convenablement qu'il était chargé
par le Roi de présenter ce projet. Que sera-ce, quand
il aura expliquer et défendre devant la Chambre
son programme, qui comporte une notable augmenta
tion des dépenses du budget de la guerre et consacre
le maintien du remplacement et le subordonnant des
condition* telles qu'il ne sera plus accessible que pour
les classes privilégiées de la société
11 aura sans douto recours au truc bien connu des
ministres militaires peu habités dans l'art oratoire
il répondra le lendemain, sur les notes de son état-
major, laissant le jour même la parole un ami com
plaisant et loquace pour terminer la séance en parlant
pour ne rien dire sur la question.
Et les notes de l'élat-major lues en réponse aux
discours embarrassants, M. Maloù entrera en scène
pour attirer la question spéciale sur le terrain politique
et la traiter lui-même ce point de vue. C'est sur
quoi, du reste, le publie sera bientôt fixé.
Chemins de fer de l'Ëlat.
On lit dans le Moniteur
A partir du lr mai prochain, le service des trains
de voyageurs subira des modifications très-importan
tes, mais trop nombreuses pour que le détail puisse en
être donné,commed'liabitudc,par la voie des journaux.
Le public devra dohe recourir aux livrets et affiches
qui seront très-incessamment publiés.
Les questions suivantes sont adressées, par lettre
l'Écho du Parlement
u Puisqu'on va s'occuper la Chambre dés nouvelles
fonctious créées pour H. le lieutenant-général baron
Guillaume, je me permettrai d'appeler votre attention
sur un point Intéressant qui se rapporté ce sujet.
M. Guillaume est nommé inspecteur dss écoles
régiraentaires de l'infanterie.
Quest-ce que c'est que ces éeoles J'ai toujours
pensé que c'étaient des écoles primaires dans lesquel
les on donne l'instruction élémentaire aux soldats il
lettrés.
Esl-il besoin d'un lieutenant-général pour inspecter
des écoles primaires
Et en quoi les écoles regimentaires de l'infanterie
diffèrent-elles des écoles régimeutaires de la cavaletic
ou de l'artillerie
S'il n'y a pas de différence, pourquoi n'inspccte-
ra-t-on que les écoles régiraentaires de l'infanterie
S'il y a une différence, pourquoi ne nomrae-t-on pas
deux autres lieutenants-généraux pour inspecter les
écoles régimentaires de la cavalerie et.de l'artillerie
Cette question me parait mériter une réponse.
M. le procureur-général près la "fcour d'appel de
Bruxelles vient dé requérir des poursuites disciplinaires
re àUtkf De Pootcr et Delaet, avocats du barreau
cause de leur participation aux manifes-
It eu lieu lors de la sortie de prison de
couseil jlc disclplitté sera immd^jate^
ment convoqué pour délibérer sur cette affaire qui
intéresse au plus haut point la dignité de l'Ordre.
Les meelinguistes anversois ont inventé une nou
velle façon de faire la guerre aux libéraux;ils s'en pren
nent la garde civique, c'est-à-dire la bourgeoisie
libérale, et cherchent la désorganiser en préchant le
mépris des lois. Des affiches flamandes placardées sur
les murs de la ville ont annoncé pour aujourd'hui une
manifestation solennelle en l'honneur de l'avocat de
Pootcr, qui s'est fait.incarcérer pour ne point payer
une amende de cinq Irancs laquelle l'avait coodainué
le conseil de discipline de la garde civique.
La presse cléricale encourage ces manifestations et
les exalte comme des actes de civisme. Elle applaudit
la destruction du principe d'autorité et se réjouit
l'idée qu'elle va déconsidérer quelque peu uue grande
institution constitutionnelle.
Le but immédiat de cette campagne, nos confrères
anversois nous l'ont fait connaître. Il s'agit de prépa
rer le terrain pour les prochaines élections de la garde
civique et tâcher de renverser le colonel David, qui
l'on ne pardonne point la large part qu'il a prise la
guerre contre l'administration roeetinguiste. Nous
doutons fort qu'on y parvienne, et les moyens déloy*
aux qu'on employé contribueraient plutôt consolider
la popularité de cet honorable citoyen. Mais on vise
en même temps plus haut. On cherche créer un
nouvean grief, un nouveau mot d'ordre pour une op
position aux abois. La ville d'Anvers a secoué le joug
du meeting. On n'a pas abdiqué l'espoir de le lui im
poser de rechef. Mais il faut un prétexte tapage. La
question flamande ne fait pas ses frais. L'adininistra-
tiou communale ne fournit point matière récrimina
tion. On s'en prend donc la garde civique. On re
porte sur elle les attaques dont autrefois, sous l'ad
ministration libérale, on accablait l'armée, et comme
on sait que la milice citoyenne n'est pas précisément
en odeur de sainteté dans les sphères gouvernemen
tales on compte bien aboutir quelque résultat, dont
on se prévaudra plus lard comme d'une grande vic
toire auprès des électeurs.
Il est bon de mettre en lumière la tendance de ce
mouvement anarcliiquu qui, malheureusement, re
monte des publications regrettables, accueillies avec
enthousiasme par toute la presse ministérielle. Aussi
faut-il souhaiter que le*hon sens de la population an-
versoise réagisse avec énergie contre le mouvement
que l'on organise au milieu d'elle et contre elle, et que
l'on ne traite pas avec indifférence des tentatives qui
peuvent, dans les circonstances actuelles, aboutir de
déplorables résultats. (Eclio du Parlement.)*
On écrit d'Anvers
Voulant prévenir, pqur des raisons de famille, une
manifestation que ses aiirls ou instigateurs ne manque
raient pas do lui imposer, M. Pittoors contre lequel un
mandat d'amener a été ^mcé, s'est constitué ce midi
prisonnier l'effet de purger une condamnation de 5
jours de prison qui lui a clé infligée par le conseil de
discipline de.lp garde civique.
On nous donne quelques détails sur la manifeslalion
que préparent les Jésuites l'occasion de la sortie de
prison de M. l'avocat De Pooter. Deux corps dp musi
que rurale, de Berchem, nous assure-t-on, doivent
faire partie du cortège. Celui-ci se composera de la
bande des stokslagers et des congréganisles, auxquels
s'adjqindrout des recrues mandées tout exprès des
centres cléricaux et notamment de Matines et de
Louvain.
On expérimente en ce moment un nouveau systèm®
de wagons qu'on se propose de mettre d'ici peu en
circulation, màis pour'les trains express seulement.
Ce système, qui pourra également s'adopter aux wa
gons actuellement en service, consiste en une rampe et
un marchepied mobiles, «'adaptant extérieurement et
placés du côté opposé la. descente, conduisant une
petite annexe construite l'arrière du wagon et dans
laquelle se trouverait installé un u buen retiro pour
hommes et pour dames.
Cette amélioration, réclamée par la presque totalté
des voyageurs, sera, nous n'en doutons pas, sérieuse
ment appréciée.
Sommaire du 0 du 26 Avrils
LUSTRATION EUROPEENNE, 3°^
Gravures: Le général, comte
La délivrance de S' Pierre, d'après vaj
Dans le bois. Un établissement
Texte Nos gravures. -► La prime
pondancc d'Espagne. (Barcelone). —1
gue. Traduit du flamand d'Aug.
Byron en Belgique. Littérature étrij
poétiques d'Alfred Tennyson.
pi£s du châtiment. (Roman.)
h