JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, flî° 3,340. Dimanche, 33« année. 4 Mai 1873. 0 FBANCS PAIS AN. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCiRIT EUNDO ABONNEMENT PAR AN Pour l*«rronil* administratif et judiciaire d'Ypres. l'r. 6.00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ec iii concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne fr. 0-30 Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Leciieinî Picard, 15, Montagne des Aveugles^ Bruxelles. Nouvelles de l'étranger. L'émotion produite en France par les dernières élec tions est toujours très-vive, mais la situation se trouve plutét éclaircie que troublée. Elle se caractérise par des alarmes feintes, des attaques contre le suffrage uni versel et des incitations le modiGer, chez les organes monarchistes; par beaucoup de modération, chez les feuilles radicales par des tendances vers la réconci liation entre les deux nuances du parti républicain, dans les journaux qui ont soutenu M. de Rémusat enfinpar la résolution bien arrêtée chez M. Thicrs et ouvertement manifestée par lui de tenir compte des volontés du pays si clairement exprimées par les der niers scrutins. Un manifeste de M. Barodet, qui a pa ru hier et qui achève d'enlever l'élection de Paris tout caractère hostile au gouvernement, ne pourra que contribuer resserrer davantage les liens qui ten- dent se renoupr entre M. Thiers et la gauche répu blicaine d'une ^Sfrt, et la gauche radicale d'autre part, pour la constitution définitive de la république. La discussion engagée au sein de la Chambre des Pays-Bas, au sujet de l'expédition contre Atchin, a été close hier, sans aipener aucun résultat. Les ministres du gouvernement qui oiit pris la parole, après avoir justifié la déclaration de guerre, ont demandé l'As semblée de ne |>as précipiter son jugement et recom mandé la prudence aux orateurs. Ces conseils ont été écoutés, et les auteurs de l'iotclpcllatiou eux-mêmes «ni déclaré ïie pas proposer d'ordre du jour, l'affaire étant cnqprc en suspens. Le ministre des colonies a, d'ailleurs, donné la Chambre des explications sur les mesures prises pour réparer le premier échec subi par les armes néerlandaises. Les évêques d'Allemagne ont senti le besoin de don ner un nouvel aliment l'agitation cléricale qui a en vahi leur pays depuis 19 proclamation du dogme de l'infaillibilité. lisse sontréunis,comme précédemment, Fulda, au nombre"fatidique de 13, parmi lesquels se trouvent M.Lrdochowski cl l'inévitable évêquede May enne, M. Keltelcr. La conférence est présidée par l'ar chevêque de Cologne. Un manifeste apprendra sans doute bientôt aux Gdèles les inspirations que le Ciel et Rome auront envoyées A ces prélats- Des troubles semblables ceux qui ont eu lieu ré- cemment Mannheim et Francfort- ont éclaté aussi Wiesbadcn. Ici c'était aux boulangers que les éincu- tiers en voulaient. La gendarmerie a dispersé les at troupements et arrêté une trentaine de porturbatcôrs plusieurs d'entre eux ont grièvement blessés. L'Espagne est bien malade. A Madrid, il est vrai, la tranquillité la plus absolue lègue depuis que le parti radical, appuyé sur les débris de l'ancienne Union libé rale, a échoué dans sa dernière tentative de renverser le gouvernement lépublicain actuellement au pouvoir, mais dans les .provinces du Nord, les carlistes conti nuent leurs brigandages. Il y a quelques jours, les té légrammes de Madrid les disaient eu pleine déroute aujourd'hui, au contraire, des télégrammes de Perpi gnan et de Rayonne leur attribuent d'éclatantes vic toires tant dans la Navarre qti'en .Catalogne. Il y a évidemment beaucoup d'exagération dans ces nouvel les et, elles ont surtout pour but de raviver le zèle des partisans de la légitiipité A ('.étranger, mais toujours ^est-il qu'il n'y a pas, jusqu'à présent, de nouvelles ""wrt-aiixs, qui pcrmteitent d'espérer.un prompt apai- rdres qui régnent encore tout le long iitériënr. Vriiem, le 3 Illai. d'Ypres cherche nous mel- adiclion avec nous-même. parce jtons pris fa liberté grande d'é- pjinion sur le jugement que le a rendu dans le procès lui a intenté la Commission de9 Hospices, et il qualifie nos appréciations d'impertinen ces. 11 nous permettra de lui dire qu'il se met fort l'aise. Nous avons bien dit, il est vrai, que nous avons pris pour règle de ne jamais engager des discussions sur les af- faires soumises une instruction judiciaire et nous nous sommes conformés cette règle, puisque jusqu'à ce jour nous n'avions pas discuté cette affaire mais aujourd'hui qu'il y a un jugement, l'affaire n'est plus sou mise une instruction judiciaire et jamais nous ne nous sommes interdits apprécier les jugements et arrêts rendus par nos corps judiciaires c'est là un droit commun dont nous entendons user en loute circonstance, et avec une pleine liberté, n'en déplaise au Moniteur du clergé. Nous avions donc le droit de critiquer le jugement rendu.par notre tribunal, en ce qu'il déverse un blâme sur une administration qui n'était pas en cause, sans que notre cri tique puisse être qualifiée d'impertinence.» Npus comprenons que le Journal d'Ypres soit mal l'aise et peu rassuré sur l'issue de son procès mais est-ce notre faute, si sa cause est .mauvaise et si le Tribunal, en l'ag gravant encore, a rendu l'appel inévitable. Quant nous, nous sommes convaincus que l'issue de celle affaire ne saurait être dé favorable aux membres des Hospices, car pour tout hommoimpartial, il nous semble impossible de ne pas trouver, dans les articles incriminés, un délit ou tout au moins un quasi-délit devant entraîner la responsabilité de leur auteur.Voila la raison qui dicte notre conviction eLnon pas, comme l'insinue mé chamment noire conlradicteur propos de rt, I assurance de l'impunité stice.» Si nous avons écrit dans le os de .celle dernière affaire, que très-iassurés sur l'issue de ce procès, ce'itaetail pas que nous attendions de la Cour d'appel de Gand autre chose que rigoureuse justice, mais bien par ce qu'il nous semblait que la lettre incriminée ne contenait point une menace dans le sens de la loi, et la Cour d'appel de Gand a partagé notre conviction Le Journal d'Ypres d'ailleurs a d'autant plus mauvaise grâce de critiquer celte déci sion qu'à la même époque un vicaire, celui de Licbtervelde, croyons-nous, se trouvait poursuivi pour des faits de même nature et que la Cour d'appel de Gand a rendu une décision identique. Les insinuations de notre Moniteur clérical sont donc on ne peut plus imméritées et on ne peut plus injurieuses l'égard d'une magis trature qui, en toutes circonstance des preuves d'impartialité, d'intj|l et de sa voir.En mettant ces qualité -.'Journal d'Ypres nous fait l'ef l'affaire devant I temps nous éli rer dès présent les moyens d'expliquer et de couvrir sa défaite. Comme nous l'avons dit, les réformes pro jetées par le département de la guerre, néces siteront une augmentation annuelle de dé pense de cinq millions au moins d'autre part, l'emprunt de 250 millions exigera au moins une rente de dix millions par an pour le service des intérêts non compris l'amor tissement il y aura donc une augmentation de charges annuelles de quinze millions. Nous serions curieux de savoir comment le gouvernement cou.vrira cette dépense il touchera, il est vrai, le revenu du Grand- Luxembourg, mais ce revenu ne dépasse pas, croyons-nous, les cinq millions de francs il restera donc pourvoir dix millions par an, et nous ne voyons d'autres moyens de faire face ces charges, que par la création de nouveaux impôts. Nous pouvons donc nous attendre voir augmenter les contributions existantes et en Toir établir de nouvelles dans un avenir peu éloigné. Ce sera encore un des bienfaits du régime actuel. Il circule de singulières rumeurs au sujet du nouveau secrétaire-trésorier de l'Institut royal de Messines Le sieur Godseels est, pa raît-il, un ancien recruteur des zouaves du Pape» Jusque* là il n'y a pas de mal, mais raison de ses antécédents, il jouit d'une pro tection occulte qui, paraît-il, défie l'autorité de ses supérieurs. Ainsi, l'on prétend que l'on n'est pas parvenu jusqu'ici lui faire donner son cautionnement, nonobstant les prescriptions formelles du règlement orga nique.. D'autre part le sieur Godseels, après avoir habité Messines et Warnêton, est venu demeurer Ypres, Or, nous voudrions bien savoir si la commission administrative et sur tout si le département de la justice ont auto risé son séjour Ypres. Jadis le secrétaire- trésorier, habitait Messiues même, il était toujours portée de l'institut sur lequel il pouvait ainsi exercer une certaine surveil lance, et un certain contrôle. Veut-on, par hasard, désorganiser cette institution, qui, sous tous les rapports, peut être citée comme un modèle et excitp l'admiration de toutes les personnes qui la visitent. Nous verrons bien. Les journaux catholiques, et le Journal d'Ypres est du nombre, s'étonnent des plai santeries que les organes de la tabagie libé- râtre se permettent l'endroit des pèlerif nages qu'on organise de nouveau en favei du rétablissement du pouvoir temporet du Pape et de la délivrance de ce martyr qui nourrit dans son noir cachot, sur la pail' humide et auprès de qui, S1 Etienne, le pr-*"T mier martyr de la catholicité, n'est - iui qu'un enfant gâté.

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 1