CHRONIQUE RELIGIEUSE.
SCIENCES ET LETTRES.
A Liège, pour les provinces de Liège, do Limkourg
et du Luxembourg.
A Gand, pour les provinces de la Flandre occiden
tale et de la Flandre orientale.
Ces conseils sont nommés par le Roi pour chaque
levée ils sout composés de trois membres civils et do
trois membres militaires.
III. Le recours doit être formé par écrit dans les 30
jours partir de la décision de la députation perma
nente.
Les 1, 2, 3, 4 et 8 de l'art. 49 et l'art. 50 ainsi
que les quatre derniers paragraphes de l'art. 52 sont
applicables aux conseils de révision.
IV. Les décisions des conseils de révision sont défi
nitives.
Le recours n'est pas accueilli s'il ne réunit la majo
rité des voix.
5. Les articles 65 73 inclusivement ainsi que les
articles 75 et 77 sont abrogés et remplacés ainsi qu'il
suit
I. Le département de la guerre pourvoit au rempla
cement des miliciens au moyen de volontaires avec
prime.
II. Le prix du remplacement est fixé chaque année,
par un arrêté royal, trois mois avant le tirage.
III. Les parents on tuteurs de ceux qui veulent se
faire remplacer, doivent verser le prix fixé dans la
caisse du receveur de l'enregistrement du ressort dans
lequel ils ont leur domicile et envoyer la quittance de
ce versement au département de la guerre.
Cette quittance indique le jour et l'heure oû le dépôt
a été effectué.
IV. Ces versements sont recevables partir du 2
janvier de chaque année pour les miliciens de la nou
velle levée.
Après le 22 janvier ils ne peuvent plus être reçus.
V. Les remplacements ont lieu dans l'ordre de pri
orité des versements.
Les versements effectués par des jeunes gens qui ne
sont pas appelés servir ou que le département de la
guerre ne pourra pas faire remplacer, leur seront res
titués.
VI. Les miliciens pour qui ces versements ont été
effectués et que le département de la guerre ne pourra
pas faire remplacer avant le t* octobre, sont admis,
par dérogation l'art, 1', rechercher directement et
présenter, avant le tr janvier, une commission in
stituée au département de la guerre, des hommes qui
consentent marcher leur place.
Cette commission sera formée de trois membres ci
vils et de trois membres militaires nommés par le Roi
pour chaque levée et assistée, titre consultatif, d'un
médecin civil et d'un médecin militaire désigné par
elle la veille de chaque séance.
VII. Les remplaçants présentés directement devront
réunir toutes les conditions et qualités exigées des vo
lontaires avec prime. Ils seront tenus de verser dans
la caisse de leur régiment une somme de 250 fr. qui
leur sera remise lors de leur licenciement, déduction
faite de la dette la masse d'habillement et de répa
ration.
VIII. Le milicien ainsi remplacé, reste responsable
de son remplaçant.
Si celui-ci déserte, est renvoyé pour inconduite,
condamné la dégradation militaire ou réformé pour
des motifs existant avant son incorporation s'il pro
duit des pièces fausses ou attestant des faits matérielle
ment faux, le milicien doit fournir un nouveau rem
plaçant ou servir en personne.
Il lui est accordé, cet effet, un délai de deux mois
compter de la date de l'avis qu'il recevra ce sujet.
Dans ce cas, le versement de 250 fr. mentionné
l'art. 7 sera restitué au milicien, déduction faite de la
dette la masse d'habillement et de réparations.
IX- Celui qui est remplacé par le département de la
guerre reçoit un congé définitif.
Celui qui se fait remplacer directement reçoit un
certificat conforme au modèle n° 56 annexé l'arrêté
royal du 23 novembre 1871.
Les sommes acquises par la caisse de remplacement
sont affectées l'enrôlement des volontaires avec prime
et aux frais de recrutement et d'administration qui en
résultent.
XI. Un arrêté royal déterminera les conditions d'ad
mission des volontaires avec prime, ainsi que les avan
tages leur accorder.
La rémunération est fixée annuellement.
XII. Lorsque des volontaires avec prime déserteront
ou se trouveront dans un des cas mentionnés l'art.
1 VIII 2, ils perdront tous droits leur prime ainsi
L qu'aux autres avantages qui leur auront été accordés.
Ils seront suppléés par d'autres volontaires, qui
s'engageront pour le restant de leur terme de service.
- 6. Le 2 de l'art. 84 est modifié comme suit
4L est néanmoins dérogé cette règle lorsque des
décrions sur des questions d'état, d'âge ou de droits
civil» ou des décisions prises ensuite d'arrêts de la
cour de cassation ou des conseils supérieurs de révi
sion modifieront l'ordre primitif des appels.
7. Le 3 de l'art. 85 estt remplacé par le suivai
Trente mois s'ils appartiennent l'infanterie de
ligne, aux chasseurs pied et au train, Cette durée
pourra être interrompue par un ou plusieurs congés,
selon que les circonstances et les nécessités du service
le permettront.
Ajouter au 4 les mots Au bataillon d'adminis
tration.
Supprimer au 5 Et du train.
8. Le §2 de l'art. 92 est remplacé par le suivant
Les hommes de l'^art qui, sans motif admis par le
conseil de milice, par la députation, par la commis
sion instituée au département de la guerre en vertu
de l'art. 6 (chap. VIII nouveau),ou parle conseil supé
rieur de révision, ont manqué une ou plusieurs
séances de ces collèges, s'y sont rendus tardivement
ou ont refusé de visiter domicile les individus qui
leur auraient été désignés.
9. Article 95 bis nouveau. Sont punis d'une
amende de cinquante francs cinq cents francs les si
gnataires de certificats attestants des faits matérielle
ment faux.
10. Art. 97 bis nouveau. Les gouverneurs pu
blient tous les six mois, le 1r janvier et le 1' juillet,
une liste générale des retardataires afficher dans
toutes les communes et ordonnent les mesures néces-,
saires pour leur arrestation*.
Voici une petite histoire récente et très-véridique,
qui achèvera, espérons-nous, de dégoûter tout fait,
ceux qui sont encore partisans de la loi de 1842.
Une école communale de filles, Schaerbeek, a
reçu, ces derniers jours, la visite d'un jeune vicaire
de la commune, chargé de l'inspecter au nom de Mgr
de Matines.
Or, il nous revient que toute l'inspection de M. le
vicaire s'est bornée déblatérer devant ces petites
filles contre les libéraux et les libres-penseurs, asso
ciant ses invectives les noms de plusieurs membres
du conseil communal de Schaerbeek, notammeut celui
de M. Bergé.
M. le vicaire n'a pas dédaigné non plus d'entretenir
ces petites filles des affaires de la commune. C'est ainsi
qu'elles ont appris de sa bouche ouverte par Mon
seigneur que M. Laude ne serait certainement pas
nommé bourgmestre de Schaerbeek, le gouvernement
ne voulant, aucun prix, d'un pareil libéral pour
administrer la commune.
Une enquête a été aussitôt ouverte sur ces faits par
l'administration communale de Schaerbeek, qui se pro
pose, nous assure-t-on, de les déférer M. le ministre
de l'intérieur.
Nous tiendrons nos lecteurs au couraut de cette édi
fiante histoire. (Chronique, j
- -,
On a arrêté, il y a quelques jours, Bruxelles, en
vertu d'une demande d'extradition, faite par le gou
vernement français, M. F..., ancien officier supérieur
de l'armée française, où il avait joui d'une très-grande
considération que lui avaient valu sa bravoure et sa
conduite exemplaire. Entraîné par des revers de for
tune, il commit, parait-il, des actes indélicats qui lui
valurent, devant les tribunaux de son pays, une con
damnation que le gouvernement invoque actuellement
pour réclamer l'extradition. M. F... soutient que les
faits qu'on lui reproche ne sont pas compris dans le
traité d'extradition conclu entre les gouvernements
français et belge. La chambre du conseil sera prochai
nement appelée se prononcer sur ce point, qui sou
lève une question de droit intéressante.
Voici une petite histoire gantoise qui ne manque
pas de gaité.
Un mari séparé de sa femme voulait se rendre inté
ressant. Quoi faire, quand on a ce désir Eh. bon Dieu,
simuler un suicide, c'est lâ l'idée qui se présente la
première aux cerveaux imbéciles.
Notre brave bomme, bon nageur, décide qu'il se jet
tera l'eau. Mais l'eau est froide pendant notre joli
mois de mai et puis, qui sait 7 le froid peut saisir le
meilleur nageur et faire d'un suicide pour de rire un
suicide pour de vrai.
Notre bou mari, que nous pourrions nommer mais
qui nous voulons épargner les honneurs du martyre,
se rend chez un baas d'estaminet et lui demande s'il
sauverait quelqu'un qui se noie.
Le baas, excellent homme, bon flamand et con
nu par ses nombreux actes de dévouement, répond
oui sans hésiter. Le mari rassuré ne fait ni une ni deux
et se flanque l'eau.
Il en est bientôt repêché.
Par qui? par le baas
Pas du tout. Par la police, qui le punira pour avoir
pris un bain... défendu par les règlements sur la na
vigation en lieu interdit.
£s dé'rniers temps, les journaux ont.fait un
te des publications historiques de M. Van-
den Bussche (1) l'infatigable archiviste de noire pro
vince. Après avoir coopéré la fondation de la sociét
archéologique de Bruges la quelle notre ville ser
peut-être redevable d'avoir un des plus beaux musée
de l'Europe M. Vanden Bussche a fondé, et dirige
actuellement seul, une revue historique intitulée LA
FLANDRE, qui depuis cinq ans parait régulièrement
tous les mois et est justement appréciée par les hom
mes compétents.
Une des publications les plus autorisées de France,
la Revue des questions historiquesa donné récemment
un article fort élogieux au sujet de ces travaux et, il
y a quelques jours peine, Echo du Parlement et le
Journal de Gand consacraient une colonne entière
J'analyse d'un des derniers ouvrages de M. Vanden
Bussche, tiré part de cette Revue, et intitulé un
Procès de sorcier Bailleulen 1659.
Qu'on n'aille pas croire qu'il s'agit ici d'une histoire
faite plaisir la façon de certains recueils de Causes
célèbres'ou des contes de la Mère l'Oie, où l'invention
prend le pas sur la réalité; c'est la publication d'un
dossier Completel authentique, avec aussi peu de com
mentaires que possible, d'une de ces dramatiques
affaires de justice telles qu'on u'en trouve d'ordinaire
qu'au moyen-âge.
L'épigraphe choisie par l'auteur est d'une brutale
éloquence A la honte de ces siècles d'ignorance, de
superstition et de barbariele bourreau de Dunkerque
fit dans cette cause la déclaration, sous serment, qu'il
avait visité et exécuté près de cinq six cents sorciers
et sorcières II!»
C'est peine croyable, mais c'est ainsi, les preuves
en sont là un homme fut un jour appréhendé au
corps et incarcéré comme ayant eu commerce avec le
démon il fut interrogé, tortnré et, finalement, con
damné être brûlé, sur le témoignage d'une quinzaine
de témoins, dont treize au moins n'avaient reçu aucune
instruction. Nous disons brûlé, mais ce n'est pas
brûlé vif qu'il faut lire Lootcn, c'est ainsi que
s'appelait le malheureux, expira avant sa condamna
tion et c'est son cadavre qui fut condamné au feu.
M. Vanden Bussche suit ce dossier.pas pas, sans
omettre aucun détail essentiel tout'y est et on ne
peut reprocher l'auteur qu'une sobriété excessive de
commentaires. Après tout, les faits parlent assez haut
et, tel qu'il est, c'est-à-dire fort modéré dans la forme,
cet opuscule est un terrible réquisitoire contre l'igno
rance et le fanatisme.
Il faut lire les quelques pages d'introduction et vous
serez édifiés sur'ce bon vieux temps avec tout son cor
tège d'abus, de cruautés et d'infamies. Ecoutez
Un des premiers soins des archiducs Albert et
Isabelle, après la mort de Philippe, fut de régler la
procédure pour les cas de sorcellerie et de lui donner,
une force nouvelle. Par décret du 10 avril 1606, un
plus grand zèle fut recommandé aux magistrats et des
récompenses furent promises aux dénonciateurs.
Bientôt, les procès suivis d'exécutions pour cause
de sorcellerie, devinrent extrêmement nombreux et,
chose noter, nulle part les sorciers n'étaient aussi
répandus que là où il y avait eu le plus de supplices.
Tout le monde connaissait les éléments qui entraient
dans une accusation de ce genre et les bambins, sur
les bancs de l'école, devisaient qui mieux mieux sur
les diverses pratiques qui constituaient les sortilèges.
Aussi, plus d'une fois, l'officier criminel fut requis
pour torturer un innocent dont le seul crime était
d'avoir rêvé tout haut qu'il assistait au sabbat, en
compagnie de drôlesses quelconques.
«D'autres, malades au lit avec le délire, divaguaient-
ils, parlant tort et travers de Belzébuth, de man
ches balaj, d'onguent ou de poudre grise, c'en était
assez pour éveiller les soupçons du bailli et des aides.
Et puis donc, ces pauvres diables qui, au plus fort de
leur supplice, avouaient des choses impossibles, -afin
d'être délivrés par une mort trop lente venir; comme
c'est le cas dans le procès qui va nous occuper. Plus
les tribunaux condamnaient, plus il se reproduisait des
sorciers.
Les esprits étaient tellement surexcités par ces
étranges procédures et ces terribles exécutions, qu'on
voyait des sorciers partout.
Tout événement quelque peu étrange ou inatten
du, était attribué la magie.
La nature vous avait-elle donné quelque chose de
ce physique particulier que depuis la plus haute anti-
j quité l'on prête l'esprit du mal, sorcier.
Eticz-vous plus instruit ou plus malin que votre
état ne l'exigeait, sorcier.
Aviez-vous, sans en avoir besojjt potjflMKl
une légère teinte des arts, sciences ou io»ô
triez-vous souvent tard la nuit, sorcient^
Aviez-vous par trop au jeu ce qu'on
jourd'hui une chance de pendu danj
commerce un bonheur insolent, -4' sorcil
Un beau matin, grâce aux coiqmértvl
on vous envoyait le bourreau de la ville
lequel bourreau vous déshabitlait, chej
(1) L'on sait que M, Vanden Bussche esL
ce titre ses succès nous intéressen t tout parti!