N» 3,347. Jeudi, 33- assée. 29 Mai 1873. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, Nouvelles île l'étranger. Intérieur. TV BB BBC m JE*JT civil H S PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. A W* VIRES ACQCIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'a r rond» administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85. INSERTIONS A.NNqvjCRs la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne fr. 0-30* m Les annonces de Kroxcllcs et de l'étranger sont reçues chez MM. Leciis lit e .Picard, 15, Montagne des Aveugles, A Riioxku.es. La séance de samedi matin de l'Assemblée de Ver sailles a été pleine d'émotion. M. Thicrs y a parlé le langage le plus convaincu, le plus énergique, le plus élevé, qu'nu honnête homme, porté au pouvoir par la voix de toute une nation et s'inspirant des devoirs d'une situation si haute, puisse tenir une majorité parle mentaire que le hasard d'un scrutin, ciuquaute fois désavoué depuis, a rendue la maîtresse des destinées d'un pays- M. Tjiiers a été admirable de décision il n'a ménagé rien et dit tout. Il a été très-npplaudi gauche. La fin du discours de M. Thicrs a été magnifique. Le président de la république, s'adressaut A M. de Broglic, s'est écrié Vous n'avez pas plus de majorité que moi, M. de liroglie vous serez aussi un protégé, et je vais vous dire de qui. L'ancien duc de Broglie aurait repoussé avec horreur d'être le protégé de l'empire Il serait impossible de caractériser la situation avec plus de netteté et de force que ne l'a fait M. Thiers dans cette courte et saisissante apostrophe. Non, per sonne droite ne peut se flatter d'avoir une majorité, en dehors de certaines combinaisons de partis et si un gouvernement de centre gauche, un gouvernement républicain conservateur ne peut subsister que par le concours des radicaux, il n'est point de gouvernement de droite qui puisse vivre une heure sans être soutenu par les bonapartistes, c'est-à-dire sans se déshonorer lui-même et sans trahir ouvertemènt le pays. Il Isut toute la passion, tout l'acharnement des lé gitimistes et des orléanistes contre la république qui les affole et les aveugle, pour les empêcher d'avoir horreur d'eux-mêmes la seule pensée de l'alliance ignominieuse laquelle leur fierté s'est pliée. Dans le fait, la raison n'a plus sur eux aucun empire et l'on en trouve une preuve bien manifeste dans l'in cident qu'ils ont soulevé propos de M. Calmon. Vou loir expulser des tribunes non-seulement le préfet de la Seine, sous prétexte qu'il n'avait pas pu contenir suffisamment l'admiration que toute la salle ressentait pour l'éloquence du chef de l'État, mais M™* Thiers elle-même, c'cstvà-dire faire l'illustre homme d'État la blessure la plus sensible assurément ^u'on put son ger lui porter. En se conduisant de la sorte, les éiiergumènes de' la droite se sont montrés ce qu'ils sont en réalité; non pas une coalition de partis, mais une baudq de parti sans. Mais la ligue des royalistes et des bonapartistes l'a emporté. L'ordre du jour pur et simple dont le gouvernement appuyé par toutes les fractions républicaines, deman- - (lait l'adoption, a été rejeté par 362 voix contre 348. En présence de ce vote désastreux, plus désastreux peut-être, l'avenir le dira, que tous les revers de la campagne' de 1870-71 et que la funeste et cou pable révolte du 18 mars, nous n'avons pas le courage, en ce moment, de nous arrêter aux détails de la séance où il s'est produit. Nous tenons répéter seulement. et ce sera le cri des neuf dixièmes dé la France, ce sera le témoi- ^ijage unanime de l'Europe impartiale, c'est que piliers a rempli dignement, dans celte lutte suprême le'jirs de ciloyen et de chef du gouvernement ^utre, que les républicains de la dernière 'lui oiifc donné leurs concours pour réaliser gifèsle et pressant de la nation, oot, comme -vf- 'e la France. ee enversé. Il ne manquait sa gloire j-gj Sfcfatjoo de toutes les grandes carrières Is factions qui lui doivent non-seulement ont elles abusent, mais le souffle même vivre. isième séance, l'Assemblée de Versailles lication des démissions de M. Thiers et es. M. Changarnier, flanqué de M. de Broglie et de quelques autres impéralislcs du présent et de Tavénlr, s'est empressé de demander que l'on procédât sur l'heure au choix du successeur de M. Thiers Le vol tigeur de Metz serait-il l'homme que les Écritures ont promis la droite? Sou zèle, dans tous les cas, a dû se plier aux exigences du règlement, rappelées par les. députés de la gauche. Il y avait une formalité rem plir, avant de donner leur assouvissement aux ambi tions des meneors de la coalition il y avait voter sur l'acccptatiou de la démission du président de la répu blique. Cette démission a été acceptée par 368 voix contre 339. La droite avait fait, dans l'intervalle des deux séances, six recrues. Le soleil levant ne dessera jamais d'exercer son influence sur tes âmes sincèrement con servatrices. Un incident s'est produit la suite de la proclamation de ce scrutin. M. Buffet, président de l'assemblée et l'un des fauteurs les plus actifs de la coalition, ayant voulu prononcer une sorte d'éloge de M. Thicrs, la gauche Ta rappelé la pudeur et Ta empêché, par ses cris d'indignation, de consommer cet acte de souve raine hypocrisie. La démission de M. Thiers acceptée-, l'Assemblée, après une courte suspension, a appelé M. le maréehal de Mac-Mahon, par 390 voix, prendre la succession de l'illustre homme d'Etat. Le maréchal, après quelque résistance, a accepté et l'Assemblée en a élé avisée onze heures et demie par son président, après quoi seulement elle s'est séparée. Jusqu'à quel point conseutira-t-îl suivre le mandat impératif des prétendants monarchistes et de leur co horte bigarrée Dans quelle mesure leur prêtera-t-il les mains pool- faire violence la volonté de la nation et détruire la république? Nous ne saurions le pres sentir, mais on peut espérer au moins de ce soldat loyal qu'il reculera, 9vant d'être allé Irop loin, devant là complicité qu'on vent lui imposer. Quant ceux qui comptent faire de lui l'exécuteur des attentats qu'ils méditent, leur chemin est désormais bien nettement marqué. Ils marcheront fatalement l'empire, tra vers la guerre civile, et s'ils avaient le dessus, M. le duc de Broglie, après avoir été le protégé du bonapar tisme, en serait bientôt la victime, moins qu'il n'ai mât mieux en devenir le très-humble serviteur, ce qui n'est [dus, aujourd'hui, sans vraisemblance. L'extrême gauche a fait paraître un appel au peuple signé par 51 de Ses membres, et recommandant, au nom du salut de la France et de la république, le maintien de Tordre et de la plus stricte légalité. Constatons, avec une bien vive satisfaction, que Tordre n'a, jusqu'ici, été troublé mille part, et espé rons que, suivant les conseils que lui donnent unanime ment toutes les feuilles radicales après les membres de l'Assemblée appartenant ce parti, la population persévérera dans ces sages dispositions. Ypixk», le 28 Mal. On écTit de Bruxelles Les affaires de France absorbent tel point l'attention publique, que tout ce que je puis vous dire sur les nôtres ne peut que paraître, incolore.- Les bouleversements que la chute de M. Thiers pourrait amener en livrant nos voisins aux ambi tions effrenées de prétendants affamés de pouvoir, ivres de domination, ont pourtant une certaine corrélation avec notre éternelle question militaire. Il n'est donc pas oiseux de s'en occuper. D'abord, le projet Thiebauld est un trompe l'œil très-habilement fabriqué M. Malcdi (Toj^j^être l'auteur. On feinte nq^as vouloir J tation du contingent ihais en mesure inscrite dans la loi de 1870, faire compter les volontaires d'une commune dans la fixation du contingent; donc, on l'augmente de fait. L'Etat se chargera du remplacement, -tt bonne chose au point de vue de la suppression des agen ces privées mais c'est dans le but de le suppri mer en le rendant inabordable aux petites fortu nes. Les riches seuls pourront en profiter. L'égalité des citoyens est aussi respectée que ja vérité par la ministère, qui feint de ne pas vouloir du service obligatoire et le fait entrer dans l'ar mée par une porte dérobée. Supprimer le remplace ment pour les fils de bourgeois, pour l'ouvrier, qui pouvait économiser quelques centaines de francs sur son salaire pour libérer son enfant, mais qui n'atteindra jamais au chiffre de milliers de francs, et exonérer, prix d'or, le fils du millionnaire, cela n'est pas dans nos mœurs et ne le sera jamais. Il n'est pas juste que l'un paie de son sang sa dette son pays, qt l'autre seulement par de l'or qu'il n'a encore pu gagner, mais que ses parents ont le bonheur de. posséder. En définitive, tous les projets du ministère tendent augmenter l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie, le génie, le temps de service, de contin gent, le prix du remplacement et le budget de la guerre. Et dire qu'il est arrivé au pouvoir en promettant la réduction, si pas la suppression de tout cela Quels comédiens que les anti-militaristes Abrogation de la Convention d'Anvers. Dons sa séance de vendredi dernier, le conseil ad ministratif de l'athénée et de l'école moyenne, a voté l'abrogation de la Convention d'Anvers, abrogation dont la proposition lui était faite par M. Louis De Wintcr, conseiller communal. La discussion a élé très-vive. Les voii se sont réparties comme suit 6 pour l'abolition MM. L. De Wael, bourgmestre Cuylits, Allewaert,Van der Taelen, Lefebvre,cchevios, et De Wintcr, conseiller communal. 3 contre: MM. Sacré, doyen de la cathédrale et Blondel, président du conseil provincial. M. K.ramp-Van Eupen, empêché de venir la séance, avait écrit une lettre pour protester contre la proposi tion de M. De Wiuter. Le parti libéral applaudira énergiquement ce vote qui met fia une convention illégale et contraire l'esprit de nos institutions. On a lieu d'être surpris du peu d'empressement que met le gouvernement publier la nouvelle loi sur les Sociétés. Toutes les Sociétés auxquelles M. Malou s'in téresse ont pourtant pris leurs mesures elles ont fait approuver des modifications statutaires qui leur per mettent d'échapper pour longtemps encore au régime de la nouvelle loi. Y aurait-il des retardataires et le gouvernement voudrait-il leur laisser le temps de se mettre en règle avant de promulguer le litre des So ciétés f journal de Liège Le plus grand nombre de pétitions arrivées la. Chambre en faveur de l'emploi dé jà langue flamande dauslcs tribunanx, l'administration et Tétat-civilvien nent des arrondissements flamands auxquels le clergé a exposé des représentants wallons. 11 en est ainsi de celui de Roulers, représenté par M. Dumortier, qui ne parle pas un traite» mol de flamand. Mais la question flamande est une grosse caisse avec laquelle on fait beaucoup de bruit. 11 ne faut pas cm hailro la musique pour en jouer,

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 1