nouvelles diverses.
J'ai publié, il y a quelques mois, dans la Gazette,
sous le pseudonyme de Tom, une série d'articles
sur le système prussien.
Cette campagne m'a valu naturellement les exé
crations des admirateurs quand même de la Prusse
victorieuse de la France de par le service person
nel et la discipline.
Je fus même assez malmené par plusieurs Alle
mands, qui contredirent les renseignements qui
m'avaient été fournis par des officiers de l'armée
prussienne.
A cette époque, comme aujourd'hui, je me per
mettais de croire que le parangon de la civilisation
et du progrès ne consistait pas précisément em
brigader une nation tout entière sous les ordres de
plusieurs généraux, colonels, majors, capitaines,
lieutenants, sergents et caporaux, dépendant d'un
général en chef placé sous les ordres d'un ministre
de la guerre.
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Par le temps de militarisme qui court, la ques
tion est toujours palpitante d'intérêt. Les partisans
du système prussien remuent ciel et terre, pour
convaincre nos populations de l'aveuglement dont
elles font preuve en repoussant les bienfaits du
caporalisme prussien. Je ne prétends pas résoudre
la question. Outre queles connaissances techniques
me font défaut, j'avoue que je suis assez partial
dans la question, estimant que la guerre est une
chose exécrable, iufàme et monstrueuse, contre
la quelle on pourrait se prémunir autrement qu'en
militarisant une nation tout entière, au risque de
développer en elle des instincts chauvins et batail
leurs.
Je laisse de coté la question de principe, sur
laquelle je reviendrai peut-être un jour. Pour le
moment je n'invoquerai que les faits, cette terrible
logique dont Charles Dickens a eu tort de calom
nier l'influence dans un de ses plus misanthropi-
ques romans. (Gazette.)
Vienne, 24 mai.
Le roi des Belges est arrivé hier soir, 4 9 heures,
par train spécial, la gare de l'Ouest.
La gare et le vestibule étaient brillamment décorés
de fleurs.
Le Roi a été reçu par l'Empereur, tous les archiducs,
les géoéraux, les ministres, le comte Andrassy, le prince
d'Auersperg, le baron Eybisfeld et la légation belge
conduite par M. le vicomte de Jonghe.
Une compagnie d'honneur, musique en tête, était
postée dans la gare l'arrivée de Sa Majesté. La musique
a entamé la Brabançonne. Les deux monarques se sont
salués de la façon la plus cordiale et se sont alors pré
senté leurs suites respectives.
Le roi des Belges portait l'uniforme de colonel du
régiment autrichien dont il est le chef. Le colonel et
plusieurs officiers de ce régiment étaient venus de
Gratz, leur ville de garnison, pour saluer Sa Majesté.
Les deux souverains se sont rendus ensuite en voiture
au palais du ministère des finances, où le roi des Belges
est descendu et où les archidues se sont rendus pour
faire une visite 4 S. M.
Le Roi visitera aujourd'hui l'exposition nuiverselle.
Demain, il est attendu un diner de famille chez
l'Empereur.
Le génie clérical, appliqué l'art de plumer les
imbéciles, a enfanté et enfante encore tous les
jours des merveilles.
Un de nos amis, qui revient des Flandres, a vu
chez une de ses parentes, une vieille douairière
tout» confite en dévotion une calotte de soie
noire, religieusement conservée sous un cylindre
de verre.
Cette calotte, qui vaut bien trente sous, a été
payée onze cents francs par la digne douairière.
Mais aussi cette calotte n' est pas une calotte
comme une autre elle a eu l'honneur de couvrir
pendant toute une nuit, le chef infaillible de Sa
Sainteté.
Il faut savoir que le Pape ne porte pas de bon-
nbt de nuit, mais une simple petite calotte de soie
{noire reliée sous le menton par deux cordons.
Chaque jour il change de calotte, et la calotte
\le la veille est vendue prix d'or par la domesti
que sacrée qui l'entoure.
\C'est une de ces calottes que notre ami a vue
Bruis res. En supposant qu'elles se vendent, l'une
parmfrl'autre mille francs pièce, cele fait un petit
revenu annuel de 365 mille francs, Item. (Gazette.)
«g-
Nous recevons la lettre suivante qui mérite
d'attirer l'attention
Le projet de loi sur la milice est tout simplement un
piège.
En effet, l'art. 1 met le pays 4 la discrétion du mi
nistre de la guerre. Celui-ci peut s'arranger de façon
avoir avant le tirage au sort au moins 3,000 volontai
res. Dès lors, le contingent serait porté 4 15.000 hom
mes et mieux encore, vu le nombre des volontaires qui
se seraient engagés avant le tirage, on ne trouverait
plus assez de remplaçants ou voloutaires prime après
le tirage.
Ce système est la plus odieuse machination qu'il spit
possible de tenter contre la volonté du pays. (Echo.)
VILLE D'VPRES. conseil communal.
Séance publique Samedi, 31 Mai 1873, quatre
heures de relevée.
ORDRE DO JOUR
1» Communication de pièces. 2° Émettre un avis
A. Sur le projet de vendre au sieur Gillebert, une
parcelle de terrain de 2 ares 22 centiares, propriété
des Hospices située 4 S1 Jean B. Sur le procès-verbal
d'une location publique de propriétés rurales appar
tenant aux dits Hospices C. Sur le procès-verbal de
la vente de sapins sur les propriétés des dits Hospices.
3* Comptes 1872 des quatre fabriques d'église.
4° Compte 1872 du Collège communal. 5° Compte
1872 et Budget 1874 de l'École moyenne. 6° Compte
1872 du Mont de piété. 7° Délibérer au sujet de la
demande de subside l'autorité provinciale pour la
construction de la route dans le prolongement de la
rue d'Elverdinghe.
La Gazette de Cologne nous apprend qu'un terrible
accideut de chemin de fer a eu lieu dimanche matin 4
5 heures 30 près de Bingen, sur la ligne de Mayence
4 Cologne. Une collision a eu lieu entre un train de
voyageurs et un train de marchandises. Deux waggons
de voyageurs ont été littéralement broyés. On cite
jusqu'à présent trois morts, dont deux employés et
un voyageur. Huit personnes grièvement blessées ont
été transportées 4 l'hôpital de Bingen. On ne connaît
pas le nombre des contusionnés.
On dit que M. Simonis, représentant de Verviers,
se trouvait sur le train il a eu la jambe cassée.
Dimanche, après-midi, un déraillement a eu lien
sur la ligne belge, près de Dolhain. On n'a que des dé
gâts matériels 4 déplorer.
Un grave accident est arrivé près du passage 4 ni
veau de Saint-Maurice. Louis Schneider, ouvrier de
22 ans demeurant 4 Wazemmes, près de Lille, a été
renversé par une machine et jeté sur la voie si malheu
reusement, que les roues lui coupèrent net les deux
jambes et le bras droit. On le mit sur une civière pour
le transporter 4 l'hôpital un homme le suivait en por
tant dans un sac les membres détachés du tronc le
malheureux est mort pendant le trajet.
TOUJOURS LES FRAUDEURS. La lutte continue
sur notre frontière entre douaniers et fraudeurs.
Dans la nuit de lundi 4 mardi dernier, deux douaniers
de la brigade de Saint-André-lez-Lille les nommés
Léonard Tasselt et LauiTan Burger, étaient en embus
cade sur le territoire de Lomme. Ils ne tardèrent pas 4
voir venir vers eux quatre fraudeurs chargés de tabac.
Ceux-ci, dès qu'ils aperçurent les agents, déposèrent
leur charge et se ruèrent sur les douaniers. Une lutte
terrible s'engagea. Roués de coups de bâton et suc
combant sous le nombre les douaniers durent faire
usage de leurs pistolets. L'un des fraudeurs fut grave
ment atteint. Les autres ne prirent la fuite qu'4 la vue
d'un brigadier accourant au secours de ses camarades.
Les deux douaniers sont dans un assez triste état
mais leurs jours ne sont pas en danger. Quant au frau
deur blessé pendant la lutte, il a été retrouvé le
lendemain matin presque mourant dans un ebamp de
colza, non loin du lieu de combat la balle du pistolet
l'a atteint eu pleine poitrine. Il a été transporté dans
une ferme voisine où il est soigné sous la surveillanee
de la gendarmerie. Sa blessure est très-grave. 11 se
nommé Emile Vanlerberg.
Les douaniers qui ont si bravement tenu tête 4
leurs agresseurs ont saisi les quatre charges de tabac
pesant 121 kilogrammes-
On a lieu de croire que les fraudeurs font partie de
la bande qui a maltraité l'hiver dernier le douanier
Pollet dont le nez a été emporté par un coup de
couteau.
Dimanche soir, vers 8 heures, 4 Pérenchies, avait
|ieu une autre scène qui prouve combien l'audace des
contrebandiers devient redoutable.
D'après ce qu'on rapporte, on douanier aurait été
presque assommé par trois hommes montés sur une
voiture qu'il.affcit tout lieu de croire chargée de tabec
et qujjitftfl&it visiter.
léme que le .douanier serait mort.
L
i
On rapporte qu'un crime atroce a été eommis hier
Hérinnes, par un ouvrier tailleur de passage. Ce mi
sérable aurait violé et assassiné ensuite la jeune fille
du patron qui lui avait donné de l'ouvrage par com
misération.
On dit qne la gendarmerie a eu toutes les'peines
possibles, pour soustraire le coupable la vengeance
de la foule indignée.
L'institut des beaux-arts de Malines organise, pour
le 3t août prochain, un concours de bois sculpté, di-
nanderiedentelles et dessins pour dentelles de Mali-
ues. Des prix de 50 4 300 francs, ensemble pour 1,600
francs, sont attribués aux diverses catégories. Des
exemplaires du programme que les intéressés pourront
consulter sont déposés au bureau du bourgmestre de
cette ville.
Un jeune Gavroche est ramassé comme vagabond et
passe en police correctionnelle.
Pourquoi, accusé, avez-vous quitté la maison
paternelle
J'vas vous dire, mon président, j'ai appris que
ma mère n'était que ma cousine, mon père ayant
épousé sa nièce.
Qu'on dise encore qu'il n'y a pas de veuve inconso
lable.
M"" R..., demeurant rue du Tertre, Paris, mAriéc,
âgée de 48 ans, a perdu son mari il y a six mois cuvi-
ron.
Depuis ce moment cette pauvre femme ne vil plus,
et les larmes ne cessent de rougir ses yeux malgré
tous les soins dont sa famille l'entoure et par lesquels
on cherche lui faire oublier cette immense douleur,
elle ne fait que parler constamment du défuntavivant
ainsi son chagrin par le souvenir des années de bon-
heur qu'elles a passées avec lui.
Enfin, avant-hier, après une nuit de larmes et de
souffrances, n'y tenant plus, elle résolut de se suicider
4 l'aide du gaz carbonique.
Après avoir fait tous les préparait/s nécessaires
l'exécution de son projet, elle s'enveloppa d'un voile
noir, plaça le portrait de son mari sur sa poitrine et
attendit que la mort vint la délivrer des maux de ce
monde.
Mais heureusement pour elle qu'une de ses parentes,
arrivant sur ces entrefaites, appela aussitôt du secours
et lui sauva ainsi la vie.
On eut toutes les peines du monde 4 obtenir de M***
R... qu'elle ne recommençât pas sa tentative de suici
de elle promit enfin, mais 4 condition que dorénavant
ou ne cherchât plus 4 la consoler par d'inutiles parole».
L'excès en tout est un défaut. M. Paul R..., âgé de 18 ans, a
failli hier en faire la triste expérience.
Ce jeune homme accablé par des chagrins domestiques dont
il s'exagérait l'importance avait résolu de se jeter l'eau.
Il s'était donc rendu hier, vers dix heures du matin, sur la
berge du quai Napoléon, et choisissant un' moment où personne
ne l'apercevait, il se précipita dans la Seine la tête la première.
Mais peine revenu la surface, comprenant sans doute que la
mort était une vilaine ehose et qu'il valait encore mieux vivre,
il se mit se débattre en appelaut au secours de toute la force
de ses poumons et autant que le lui permettaient les nombreuses
gorgées d'eau qu'il avalait tout instant.
Ce malheureux allait sans doute périr, lorsque le hasard vint,
en la personne de M. C.
Ce dernier, qui tenait en laissa. de*x magnifiques terre-
neuve, voyant R. sur le point de disparaître, lança immédiate
ment ses deux molosses son secours.
Au premier signe, ceux-ci sautèrent l'eau et nageant avec
vigueur vers lui, ne tardèrent pas l'atteindre.
Mais alors, en ce moment, se passa une scène ou le grotesque
était joint l'horrible.
Les deux chiens s'étaient saisis d'un des pans du paletot de
C-.., et tiraient chacun en sens opposé, l'un voulant gagner
droite, l'autre, gauche.
Les deux terre-neuve tenaient bon, malgré les injonotioni de
leur maître.
R..., presque évanoui, ne se débattait déjà plus que faible
ment et allait infailliblement périr, lorsque M. C... eut la pré-
senoe d'esprit d'attaoher un morceau de bois l'extrémité d'u
ne corde et de le jeter ses chiens quelques brasses devant eux.
Ceux-ci, apercevant ce nouvel objet et oubliant chacun l'idée
qui les divisait, se dirigèrent aussitôt de ce eôté, mais sans lâ
cher le paletôt du malheureux R...
M. C... tirant alors lui le morceau de bois mesure qu'ils
s'en approchaient les fit ainsi aborder, avec R... complètement
évanoui.
La cour de cassation de France vient R établir la jurisprude
relative au droit des femmes qui .voyageut en chemins dej
dans le compartiment des dames seules. 11 fautadme-.
venir qu'une fois montées dans le compartiment qu-^
réservé, les dames sont absolument chez elles. Peu
droit de pénétrer dans leur wagon. Personne, pas
employés de la Compagnie, oo peut y faire entrer un
ni même enlever la plaque indicatrice qui a été ap
part du train.
Celte déoision a été rendue le 2 mai contre M
ohef de gare de Chantilly, sur la plainte da M. F311**
me Bardoux, revenant d'Amiens A Paris, un diu^^
compartiment des dames seules des premières, au
de subir Chantilly l'invasion de six individus
billets de troisièmes.