N° 3,363. - Jeudi, <7 Y 34 Juillet 1873. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, nouvelles de l'étranger. Intérieur. 33* uiiii. LE PHOGBÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arroinP administratif el judiciaire d'Yprcs. fr. 6-0(1 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne fr. 0-30 Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Leciiein et PiCAiii), lS, Montagne des Aveugles, Bruxelles. Nous avons rapporté les péripéties que la loi sur l'unité monétaire a eu i parcourir dans la dernière session du Parlement allemand. On sait que cette assemblée avait introduit dans le projet du gouverne ment des modifications importantes auxquelles ce der nier hésitait se rallier. Toutefois la loi votée le ministre d'État M. Delbruck avait donné au Parle ment l'assurance que le Conseil fédéral selon toutes les prévisions, finirait par y adhérer. On journal officieux de l'Afrique méridionale le Diamond news Gazette avait insinué que la Prusse .avait l'intention d'acquérir le territoire de la baie de Delagoa pour y établir une colonie. La Norddeutsche Zeitung dément formellement les intentions qu'on prête au gouvernement allemand. La Gazette de Cologne ajoute qu'il n'est pas de l'intérêt de l'empire allemand d'acquérir des colonies transatlanti ques et qu'il n'est pas question Berlin do projets de ce genre. Avant-hier a eu lieu dans l'antique et modeste ca thédrale de Drontheim, le couronnement du roi Oscar Il et de la reine de Norwège. Selon la tradition c'est l'évêque de Oïontheiin qui a placé la couronne royale sur la tète du successeur des anciens rois norwégicns. Les nouvelles d'Espagne sont toujours bien mauvai ses. Le pays est cii pleine anarchie. Les provinces, sans même attendre le vote de la nouvelle Constitution se déclarent autonomes et refusent de reconnaître l'auto rité centrale. Les Cortès ont si peu d'autorité que déjà il est question de leur proposer de se dissoudre au len demain du vote précipité de l'œuvre pour laquelle elles ont été élues. Les carlistes comptent sur un grand mouvement dans le Midi qui doit leur ouvrir les portes de Madrid et rétablir don Carlos sur le. trône de ses pères. En at tendant,ce prétendant marche surBilbao.à la tête d'une armée de dix mille hommes. Puyecrda cii Catalogne n'est pas encore tombé en sou pouvoir,comme l'annon çait,il y a quelques jours, un télégramme de Perpignan. près, le 33 Jnillet. Le Journal d'Ypres doit bien convenir enfin que le S1 Père n'est ni captif, ni chargé de chaines Un roi, dit-il, un pontife, un père, s'il n'est pas chargé de chaines, mou- ranl de faim et de voif au fond d'un cachot sur la paille humide, n'est pas plaindre, n'est pas secourir, pas recommander Dieu, par ses enfants. Il a beau être la merci de ses ennemisla victime de leurs noires entreprises; il a beau être tineuhé dans l'exercice de ses droits et dans I'ac- complissement de ses devoirs de roi,de pon- tife et de père, il ne doit pas être délivré, d il ne mérite pas; le moindre intérêt de là part de ses enfants, *'en déplaise au Journal d'Ypresnous p .''ptis jque c'étaient nous, ses humbles en- avions besoin d'être recommandés rar le père commun des fidèles, et comprenons vraiment, pas en quoi es jt 'étrfe utiles Sa Sainteté '■reje représentant infail- i^ii vinquj »ile| L" jft v le plus vaste et le plus somptueux palais du monde il est entouré de ses camétiers, de ses chambellans, deses monseigneurs, enfin de toute sa cour il y a sa garde militaire el y reçoit journellement de nombreux étrangers. L'Italie lui a offert une liste civile de TUOIS MILLIONS 600,000 fr. qu'il n'a pas touchée jusqu'ici, mais qui reste sa disposition enfin, il conserve la faculté de correspondre librement avec toute la chrétien (jeté, ce dont il use assez largement, nous semble-t-il, pour lancer des bulles, encycliques et excommuni cations contre toutes lês institutions moder nes.Nous ne voyons donc pas que Sa Sainteté soit la merci de qui que ce soit, ni victime de quoi que ce soit. Pie IX a cessé, il est vrai, d'être roi des Romains mais ceux-ci n'avaient-ils donc pas, aussi bien que les Belges en 1830, le droit de se donner un gouverne ment et des institutions de leur choix. Que dirions-nous, si en Italie on organisait des ma nifestations publiques, en faveur de notre réunion la Fiance, la Hollande ou la Prusse Nous serions saisis d'une légitime indigna tion et avec raison, lit pourtant notre parti clérical fait tous les jours de pareilles mani festations contre le gouvernement, que les Romains se sont librement donné. Ettandis que vous savez, en âme et conscience, que le Pape habite un somptueux palais, où il jouit d'une liberté complète et n'a qu ramasser les trois millions et demi que l ltalie lui octroie, vous le représentez, aux yeux de nos ignorantes populations, comme captif, comme mourant de faim el de soif, comme pauvre, et vous arrachez une foule de malheureux, l'obole qui leur vieudrail fort propos polir leur entretien et celui de leur famille. Et nous n'aurions pas le droit de dire que vous exploitez la cré dulité et la bêtise humaine Mais que nous répond le Journal d Y près: Triste Progrèsmais triste pleurer O stupidité libérale voilà de les coups Progrès,veuillez le croire, ce n'est pas pour ce que vous valez que nous nous occupons de vous. Nous serions bien fâchés de valoir grand' chose aux yeux du Journal d'Ypres nous ne sommes pas de ceux qui soot en admira tion devant S1 Labre,ni devant le bienheureux Berchmans, et le courroux de notre adver saire ne nous affecte guères mais s'il veut soutenir la polémique, il devrait savoir que des injures ne sont pas des raisons,ainsi quand il nous aura encore lancé deux pages d'iuvec- tives, il n'aura pas prouvé pour cela que le Pape soit pauvre et ca|>lif il n'aura pas prouvé que Sa Sainteté ail besoin de nos prière|LeJ,4^è notre argent. 1 ?t Pie IX refuse les troistmillions et H ^ui sont généreusement acWd.é* par JL.OUS voulez faireaccroirequilesldans la misère. Allons donc mais ce denier de S1 Pierre, pour jequel vous imposez des priva tions tant de pauvres familles, va-t-il seu lement jusqu'à Rome Toujours est-il que celui de l'année dernière s'est trouvéenglouti pour un moment dans le désastre de la banque Jacobs. Les mauvaises langues prétendent que cet argent était placé là la disposition de nos faiseurs cléricaux. Toujours est-il que toutes vos manifestations qui devraient avoir en vue de répandre la foi et le respect de la re ligion. n'aboutissent, en définitive, qu'à faire affluer de l'argent dans votre escarcelle. Oui, vous faites de tout métier et mar chandise, et lorsqu'on met nu vos intrigues et votre cupidité vous échappez par la tan- geante et ne donnez pour toute réponse que des injures et des grossièretés. Chaque jour nous révèle des prétentions de plus en plus exorbitantes de la part du parti clérical. Ainsi, M. le ministre des travaux publics vient de nommer dans l'administration des mines, desélè'ves sortis de l'écoje des mines, annexée l'Université de Louvain et la dis cussion qui vient d'avoir lieu ce sujet la Chambre a même établi qu'à l'avenir, ces élèves obtiendront la préférence. Nous comprendrions qu'ils fussent traités sur un pied d'égalité, lorsqu'ils sont réguliè rement munis d'un diplôme décerné sous le' contrôle de l'autorité publique mais qu'on le remarque bien il s'agit ici d'élèves qui n'ont reçu qu'un de ces diplômes que les universités libres décernent elles-mêmes en dehors de l'appréciation du jury d'examen et du contrôle de l'État, C'est là un fait d'une haute gravité car si cela est légal nous ne voyons pas pourquoi on ne pourrait l'appliquer aux autres carriè res, pour lesquelles des diplômes sont requis ainsi, comme l'a très-bien dit M. Vandeopee- reboom Admettra-t-on,comme officiers, des jeunes gens porteurs d'un diplôme décerné par une école militaire particulière Permettra-t-on aux jeunes gens munis d'un pareil diplôme, d'exercer les professions d'avocat ou de médecin De tous temps les universités libres ont dé cerné, de leur propre autorité, des diplômes; mais ces diplômes n'ont jamais eu qu'upeiva-' leur honorifique el n'ont jamais pu suppléer aux diplômes décernés par les jurys d'examen, nommés cet effet par le gouvernement. L'innovation introduite par M. MoncheUr n'est pas seulement un empiétement de l'Aima mater sur les droits de l'autorité civile mais si elle était admise, elle ne tarderait pas d'abaiss encore le niveau intellectuel des études qf grâce Dieu, est déjà tombé assez bas dans cl derniers temps.

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 1