On écrit de Marseille, la République du Midi:
La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a
jugé deux affaires dont la presse cléricale s'est fort
peu occupée et pour cause.
Vous vous souvenez de cette jeune congré-
ganiste des Filles de Sainte-Marie qui avait été
incarcérée sous l'accusation d'infanticide. La tête
de son enfant fut trouvée par hasard dans un
champ. Grâce un co-locataire qui s'était aperçu
que la planche supérieure du lieu d'aisances avait
été remuée le corps fut trouvé dans les latrines
de la maison habitée par la jeune innocente.
Devant la cour, la tenue de Clotilde Guillardy
est des plus ingénues. L'accusée dit qu'elle a eu un
enfantmais qu'elle n'a pas eu de complice pour
le faire périr attendu qu'il est mort en naissant.
Si elle lui a coupé le cou avec ses ciseaux, c'a été
seulement parce que l'enfant était déjà mort et
qu'elle voulait avoir plus de facilité pour se débar
rasser de la preuve matérielle de sa faute.
Le médecin expert déclare que l'enfant de
Clotilde est né viable.
En présence de cette affirmation le jury
n'acquitte pas complètementmais il admet les
circonstances atténuantes. La cour condamne
deux ans de prison la jeune congréganiste Clotilde
Guillardy.
Le lendemain exhibition du sieur Malacria,
frère des écoles chrétiennes Marseille, poursuivi
pour attentat aux mœurs sur la personne d'un
jeune élève. Affaire jugée huis-clos. Le cher
frère est déclaré coupable mais avec admission
de circonstances atténuantes. La cour applique
quatre ans de prison.
A Termonde, le parti libéral songe organiser,
ses frais une école laïque en remplacement
de celle que l'administration communale vient de
supprimer.
La Patrie applaudit la résolution de nos amis
Assez longtemps dit-elleles libéraux ont ex-
ploité le budjet pour un enseignement répudié
par la majorité des contribuables et il est plus
que temps qu'ils le paient de leurs propos de-
niers.
D'accord moyennant une toute petite condi
tion cependant, C'est que, de leur côté, les
catholiques feront,'de leurs deniers, les frais de leur
culte et que le budget ne sera plus chargé d'entre
tenir MM. les évêques, doyens, curés, coadjuteurs
et vicaires du culte catholique.
Qui veut l'enseignement laïque le paiera, et qui
veut la messe la paiera aussi.
Est-ce ainsi que la Patrie entend les choses
n ii—ii
Le Moniteur d'hier fait un appel aux candidats-
instituteurs.
Il y a des places d'instituteurs vacantes Chy-
may, Juppille, Villers, Andenne, etc.
A Chimay, on offre 900 francs èt le logement.
A. Jupille, 900 francs et le logement.
A Villers, 1,000 francs sans le logement.
A Andenne, 1,000 francs sans lé logement.
Étonnez-vous après cela si notre enseigne
ment paimaire donne de si brillants résultats.
On offre aux instituteurs fr. 2-50 par jour.
Je vous défie de trouver ce prix un aide-
maçon.
Nous avons traité dernièrement la question du
demi-temps dans les écoles publiques. Une école
communale de ce genre existe Bruxelles pour les
garçons rue Rollebeek. Les classes en sont fré
quentées par les enfants qui n'ont que la matinée
ou l'après-midi consacrer leur instruction et
qui peuvent ainsi occuper la première ou la seconde
partie de la journée l'apprentissage d'un métipr.
Il parait que cette institution prospère et que
l'instruction des enfants, sous l'influence salutaire
de la diversité du travailmarche aussi bien
beaucoup mieux même que si les élèves fréquen
taient la classe toute la journée, parçe que
travail matériel les délasse du travail inj
comme le travail d'esprit les repose
pations manuelles.
rçjBNons espérons que l'exemple doj
^de Bruxelles, sera suivi ailleurs.
[.Cour ri
ues sa
Le parti de l'étranger est battu plate cou-
ture<, Anvers en a fait aujourd'hui bonne jus-
tice.
Le parti de l'étranger
Dans les* colonnes du journal romain ces paroles
son tout bonnement adorables.
Le catholicisme est une école de respecta dit
Montalembert.
Un exemple entre mille du respect de la
presse cléricale pour la magistrature.
La cour de cassation vient de réformer trois
arrêts de la cour d'assises de Gand rendus dans
des affaires entièrement étrangères la politique.
La Patrie annonce ses lecteurs que la cour de
cassation a administré un triple souffiet M.
Coevoet, président de la cour d'assises de Gand.
Ainsi, voilà qui est entendu. Chaque fois que la
cour suprême réforme un jugement, elle administre
un soufflet au juge qui l'a rendu et toute notre
organisation judiciaire n'est plus qu'une vaste ma
chine soufflets où les magistrats n'ont d'autre
occupation que de se flanquer des calottes les uns
aux autres.
Il y a, l'université de Louvain, un professeur
chargé d'enseigner la procédure civile. Il serait
assez intéressant de connaître son opinion sur la
théorie exposée par la Patrie. (Gazette.)
On lit dans le rapport de la Chambre de com
merce de Verviers
Examinant nouveau le système de l'impôt
du timbre, une nouvelle idée nous a frappés c'est
celle de l'unification du timbre. Nous voyons cet
impôt prélevé sous diverses formes nous avons
des timbres pour la poste, pour les effets de com
merce le timbre d'affiches etc. Nous ne voyons
pas la raison qui empêcherait un timbre unique
subdivisé en nombreuses coupures de différente,
valeurs, de subvenir tous les besoins. Pourquoi,
en effet, cette réforme ne serait-elle pas praticable?
c'est la question que nous avons posée au gouver
nement, et nous attendons impatiemment sa répon
se. Cette réforme simplifierait dans bien des cas les
affaires en ce sens que le négociant n'aurait be
soin que d'une seule catégorie de timbres tandis
qu'il doit toujours avoir aujourd'hui
Une grande collection deformules timbrées
suivant toutes, les valeurs qu'il peut créer dans
ses affaires habituelles
Une collection aussi grande de timbres adhé
sifs pour effets créés l'étranger payables en
Belgique
d Une troisième collection de timbres spéciau
pour effets créés l'étranger payables l'étranger
Une quantité de timbres-postes.
Une quantité de timbres et de formules télé
graphiques.
Indépendamment de la complication qui en
résulte la nécessité d'avoir tout cet assortiment
cause au commerce un préjudice réelcar elle
constitue l'immobilisation d'une somme qui peut
être parfois très-considérable tandis qu'avec un
système uniforme, une petite quantité de timbres,
souvent renouvelée parerait tous les besoins.
Une fois le timbre uniforme admis rien n'empê
cherait plus d'en étendre encore l'usage bien
d'autres emplois comme par exemple l'affran
chissement des petits paquets.
ENCORE UN ACCIDENT DE CHEMIN DE
FER. On écrit de la station de Courtrai
Parti 5 h. 45 du matin de Tournai, le train
entrait en gare Mouscron, lorsqu'il heurta con
tre un train de marchandises en repos. L'aiguil
leur, paraît-il, avait négligé les manœuvres.
Le machiniste du train de marchandises a la
jambe cassée tibia et péroné la hauteur du
mollet, avec plaie saignante. Une dame porte une
plaie au-dessusde l'œil droit; un jeune homme,
ri^me blesa
On sait présent pourquoi M. le docteur Delvaux
(de Rochefort) a été décoré dans les huit jours
pour avoir fait son devoir lors de la catastrophe
de Grupont...
Outre qu'il a fait son devoir ce quipar
le temps d'ordre moral qui courtest déjà très-
héroïque ce qu'il parait M. le docteur Del
vaux est
1. Bourgmestre de Rochefortla dévotion du
gouvernement clérical
2/L'un des chefs du parti clérical de l'arron
dissement de Dinant
3. Neveu du R. P. Delvaux supérieur du cou
vent des jésuites de Brugelette
4. (Au dernier les bons) neveu de M. Moncheur.
On voitdit la Chronique que les raisons
les bonnes ou les mauvaises comme on voudra
ne manquaient pas pour inciter l'oncle Moncheur
décerner la croix bon petit neveu lui.
Quant au docteur Collignon (de Rochefort)qui
a fait son devoir tout aussi bien que son con
frère Delvaux et même davantage car il a
soixante et dix ans, tandis que M. Delvaux n'en a
que trente on ne le décorera pas.
Pourquoi
Pourquoi Mais parce que M. Collignon est
libéral et qu'il n'a ni de près ni de loin aucnn
lien de parenté avec l'excellent M. Moncheur.
Et voilà pourquoi le Moniteur est muet...
l'égard de M. Collignon.
Moralité. La vertu trouve toujours sa ré
compense surtout quand on est le neveu d'un
ministre.
~UItalie annonce que le père Ceresa a été con
damné par la cour d'assises de Milan dix ans
de réclusion et aux frais du procès, commecoupable
de vingt-cinq délits d'excitation la corruption.
Une loi du 14 août 1873 publiée au Moniteur
du 16-17 du même mois n° 228-229 ,*a exempté
du droit et de la formalité du timbre
1° Les mémoires factures et quittances ayant
pour objet des sommes dues par l'État, les provin
ces les communes et les établissements publics
etc.
Malgré la publicité qui a été donnée cette dis
position, plusieurs créanciers de l'État continuent
employer du papier timbré aux mémoires et fac
tures dont il s'agit.
Cependant, le texte de la loi ne peut laisser au
cun doute sérieux il exclut toute distinction qui
se rattacherait notamment aux causes d'exigibilité
et au montant des sommes dont les créanciers
demandent le paiement ou donnent quittance.
N (Moniteur.)
Des expériences d'artillerie vont être faites
Ostende. Il vient d'arriver en cette vilie entre'au-
tres un canon-monstre de 80 qui se trouvait
Anvers et dont la portée est, paraît-il, extraordi-
naire.
Cet instrumentplacé sur un ponton traîné
par un bateau vapeur est passé par les eaux de
Bruges se dirigeant vers Ostende. Un détache
ment de la compagnie des pontonniers sous les
ordres d'un sous-officier, conduisait le transport.
A l'effet de permette les expériences nécessai
res un transport de douze fourgons chargés de
8700 kilos de poudre a été dirigé d'Anvers sur
Ostende.
Le conseil supérieur des fortifications s'est pro
noncé définitivement sur le maintien ou l'agran
dissement d.'un certain nombre de nos placesfortes.
D'après XAvenir national, les forteresses de Lille,
Saint-0 mer, Belfort, Besançon, Béthune, Sedan
Cambrai et Aire sont maintenues et seront pourvue
de camps retranchés. Amiens chef-lieu de l'i
des dix-huit divisions militaires deviendra,
forte de premier ordre. (Éc
lire de /'Illustration
1ubt