..v. LE REMPLACEMENT. On nous adresse, avec prière d'insertion, la lettre suivante Monsieur Véditeur, Le Journal d'Ypres insiste pour connaître en quoi consistent au juste les dépenses faites par l'administration des Hospices, en 1863. Si j'avais l'honneur de faire partie de cette administration, je voudrais déférer au désir du pieux journal, en l'invitant publier le compte de cet exercice, in extenso. Cette publication n'occuperait que 74 colonnes et procurerait une lecture récréative et tout fait la portée de toutes les ménagères qui représentent la plus grande partie des lecteurs habituels du Journal d'Ypres. Outre que cette insertion semble vivement dési rée par notre adversaire lui-même elle n'excède pas les droits des Hospices car elle n'atteint pas le double de l'espace occupé par les articles qui l'ont provoquée. Agréez etc. Y. S. Nous sommes tout fait de l'avis de notre cor respondant. Le décret du 20 Juillet 1831, est for mel quant aux droits des Hospices, et si l'adminis tration veut faire publier sa comptabilité de 1863, elle doit la faire publier toute entière pour échapper aux nouvelles suppositions, insinuations ou ru meurs que le Journal d'Ypres ne manquerait pas de faire surgir d'une publication partielle. Tout le monde aura remarqué que nos journaux cléricaux concentrent toutes leurs colères contre nos deux administrations charitables. Le but est évident ils espèrent intimider les uns, dégoûter les autres et empêcher que l'on ne trouve l'avenir des personnes honorables et capables qui consen tent encore faire partie de ces administrations. Force serait bien alors de les livrer des mains cléricales. Cette tactique ne date pas de hier et ce que nous regrettons surtout, c'est qu'elle ne semble pas assez bien comprise par beaucoup de nos amis, car dès présent nos administrations charitables rencontrent parfois de la peine se recruter con venablement ou on est trop indépendant ou trop philosophe ou troppour accepter ces fonctions là Sans doute, rien n'est plus commode que de ne rien s'attirer, maïS nous appelons cela, nous autres, qui dhtons d'une autre génération, manquer de dévouement. Quand on s'intéresse la chose publi que, et surtout quand on veut être homme politique et qu'on aime bien tout discuter, il faut avoir assez de dévouement pour accepter un mandat, quand son tour est venu et que l'intérêt de son parti l'exige. Parmi la génération qui tend dis paraître, jamais on ne fesait, en vain, appel aux services de nos amis ils n'étaient pas avancés, leur reprochait-on, c'est possible, mais ils étaient capables, énergiques, dévoués et toujours prêts au combat, ce qui vaut mieux. Nous espérons qu'en présence de la guerre outrance, que nos adversaires organisent contre nos administrations charitables, nous trouverons de nos jours le même dévoilement, et nous enga geons vivement l'autorité communale entourer ses choix de toutes les garanties désirables, pour que nos administrations charitables ne tombent pas un jour en des mains cléricales. La charité ne doit pas avoir de couleur politique, et c'est juste pourquoi nous voulons la maintenir laïque et l'abri des influences du clergé. La ville d'Ypres d'ailleurs conserve la d'avoir inauguré la charité laïque, elle doit avoi au moins le courage de la maintenir. Les Chambres s'ouvriront rons nn discours du Trône. Ce ne contiendra rien de politique. M. Malou "ormir l'opinion publiquéï, sousj Qj» y annoncerait la repri^ du Grand-Central tal^fcsuite et.dj |ns de ferj matièri On se demande aussi quels nouveaux expé dients il aura recours pour se procurer de nouv eau x millions. Son dernier emprunt 3 pour cent a été pris sous la contrainte qu'il a exercée sur toutes les banques mais il n'est classéémis 80, il est tombé 77, 50 c'est un fiasco complet; d'autre partla Banque nationale et celle de Bel gique ayant obtenu aujourd'hui la prolongation dont elles avaient besoin, ne subiront plus la même contrainte. M. Malou devra donc se créer des ressources d'une autre manière mais on sait que les questions d'argent n'embarrassent jamais l'ho norable ministre des finances. LES BILLETS DE CONFESSION jugés par M6' l'évêqne d'Orléans. Nous lisons dans une lettre de Mer l'évêque d'Orléans, en date du 28 Octobre dernier, repro duite par le Journal de Bruxelles, dans son numéro du 3 de ce mois, un passage qui intéresse spécia lement notre ville. Më' s'y défend vivement contre le reproche de mêler la religion la politique, et il s'indigne des calomnies l'aide desquelles dit- il, on cherche égarer les populations en leur parlant sans cesse de dîmes corvées droits féodaux, billets de confession et toutes ces sottises que certains journaux ne craignent pas de jeter, tous les matins, en aliment aux passions populaires. Voilà, ajoute-t-il, ce que j'appelle unj détestable mélange de politique et de religion. Ainsi donc lorsque les libéraux en France disent aux populations prenez garde l'avéne- ment de Henri V, c'est le retour du régime cléri cal avec les droits féodaux et les billets de confes sion ces libéraux sont des calomniateurs qui cherchent surexciter les passions religieuses et auti-religieuses. Et cependant, ce que le fongueux évêque appelle des inventions pour effrayer les populations, se pratique non-seulement dans nos campagnes, mais aussi dans notre ville sous le régime d'une consti tution qui proclame la liberté de conscience et la liberté des cultes, les billets de confession sont encore maintenus l'inquisition se renouvelle tous les ans, et chacun sait quelles persécutions est exposé celui tjui n'a pas de certificat pascal produire. Cette fois, nous sommes d'accord avec le mili tant prélat les billets de confession sont une sottise. Mais nous ne sommes plus d'accord avec lui, et il se rétracterait bien vite s'il connaissait nos Flandres, lorsqu'il traite de calomniateurs ceux qui prédisent aux populations que le pouvoir entre les mains des cléricaux les expose toutes les vexations du moyen-âge. Ils osent tout pour le conquérir que n'oseraient-ils pas pour le garder. La France l'a échappé belle et elle peut bien brûler un cierge la liberté qui est intervenue au moment où l'on allait égorger la république pour donner son héritage au droit divin. .C'est vraiment étonnant combien les nations ont peu de mémoire. Il est vrai que les prétendants paraissenten certaines circonstances en avoir peu. Chambord a bien oublié les gracieusetés des d'Orléans envers la branche ainée. Il ne se souvient glus que Louis-Philippe lui souffla sa couronne, que Charles^X lui avait donnée garder et qu'il léral pour garde-couche la duchesse nièce et la mère du prétendant, ic étopnant que certains français ou- 8 de la première restauration is ordonnances interdisaient es, toute espèce de travailles rs de fête et défendaient es voitures. abitants de Paris de La charte proclamait l'égalité et l'admissibilité des français aux emplois civils et militaires et bientôt les fonctions publiques élevées ne furent plus que l'apanage de la noblesse. En 1828 sur 27 présidents de cour, il y avait 24 nobles; sur 86 préfets, 78 nobles, et les bourses dans les écoles militaires furent exclusivement at tribués des membres de la noblesse mis ainsi même de parvenir seule au grade d'officiers. Puis on livrait l'éducation de la jeunesse aux congrégations, on multipliait les couvents, on éta blissait la main morte. Après quinze ans de ce régime le trône des Bourbons était-il plus assuré Non il tombait sous les coups de la révolution de juillet. Un nouvel essai aurait eu le même résultat. La France, heureusement, ne le subit pas, et la colère qu'éprouvent nos bons cléricaux belges de l'échec du droit divin, prouve assez tout ce qu'ils espéraient en faveur de leur domination de ce voisinage. 11 y a donc quelque chose d'intéressé dans la joie que nous fait pprouver la délivrance de nos voisins car il s'y mêle la satisfaction d'échapper une menace. Il est vrai que nous sommes sous le coup d'une nouvelle invasion de Jésuites et même de voir s'établir chez nous entouré de son état-major le général en chef de cette turbulente Compagnie. C'est égalil vaut mieux un malheur que deux et nous nous tenons pour satisfaits de voir la scène politique de l'Europe débarrassée, pour le moment, de cette phalange de prétendants qui l'agite et menace la tranquillité publique Les d'Orléans ont abdiqué, ils ont renié leur père et les couleurs de la France. Chambord après les avoir rendus impossibles, s'est fait un linceuil du drapeau blanc. Don Carlos n'aura plus bientôt rien piller et brûler. Il ne restera plus en fait de prétendants que Tichborne. (J. de Bruges.) Le département de la guerre après avoir con servé pendant neuf mois dans la caisse de l'État le versement de 800 fr. opéré par les miliciens de la levée de 1873, dans le but d'obtenir un remplaçant par l'entremise de ce départementvient de don ner avis, sous la date du 27 octobre dernier, ces déshérités qu'ils pouvaient se présenter la Banque nationaleafin de retirer le versement qu'ils avaient effectué. Presque tous ces miliciens se sont hâtés de profiter de l'avis. Us faisaient généralement piteuse mine, jurant, mais un peu tard comme le renard de la fable qu'on ne les y prendrait plus. Beaucoup de pères de famille étaient parvenus par leur travail et leurs économiesramasser le deuxième versement, et ils s'attendaient dès long temps recevoir avis que leurs fils, seraient remplacés. Aujourd'huiils se voient déçus dans leurs espérances et, de plus, dans l'impossibilité de procurer un remplaçant leurs fils par suite des prétentions élevées des agents de remplace ment, ils sont, pour la plupartobligés de laisser partir leurs fils. Le congé accordé par le départe ment de la guerre aux miliciens qui avaient reçu avis qu'ils ne pourraient être remplacés expirant le lr novembreceux non encore remplacés directement ou ceux qui n'auraient pas obtenu un nouveau délai seront tenus de se rendre au dépôt de leurs corps respectifs, sous peine d'être arrêtés comme déserteurs. En 1870l'époque où le ministère libéral quitta le pouvoir quelques jours avant la guerre franco-allemande le prix du remplacement était

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 2