N° 3,413. Jeudi, 33" ANNÉE. 15 Janvier 1874. 6 FIUNCS PAIS AN. JOUIVJSAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EONOO. ABONNEMENT PAR AN Pour I'hi-i-oihI' administratif et judiciaire d'Yprcs. fr. 6-00 IdeiH Pour le restant du pays7-00 Tout ce ni concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligue ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne Ir. 0-3n Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Leciisin et Picahd, 15, Montagne des Aveugles, A Biiuxki.les. nouvplloA île l'clranger. Décidément le caliinet de Broglie a bien de la peine A quitter le pouvoir. Il maintient, il est vrai, sa démis sion mais le président de la république maintien drait de son eétésa résolution de ne pas l'accepter. 11 aurait négativement déclaré que le nombre des \otai)ts dans le scrutin de jeudi ne lui paraît pas suffi-' saut pour motiver la retraite de sou cabinetet il exigerait que ce dernier fit un nouvel appel A l'Assem blée. Il est malheureux qu'on n'indique pas par avance le nombre de députés qui devraient y prendre part pour que le vote, s'il était encore hostile au ministère, eût une valeur suffisante. Les ultrameulains suisses si rudement menés par le pouvoir civil ne renoncent pas la lutte. A l'abri de la frontière française Tex-évêque de Genève M. Mermillod, continue.exercer ses fonctions épiscopalcs. Il vient <lo frapper d'interdit trois ecclésiastiques qqi vaientosé se.présenter comme candidats aux élections le trois, paroisses Carougc Chêne et Laucy et du prêter le serment illicite pt sacrilège. Dans le Jura bernois, la fermentation, fomentée par les prédications nltraniorflainés', parait avoir pris un caractère mena çant pilnr l'ordre publie le gouvernement cantonal K du faire occuper le bourg de Bonfol près de Poren- truy, lieu de pèlerinage, par une compagnie de milice. La Gazette de Cologne a eu la bonne fortune de publier le texte de la bulle papale dite Aposlolicae sedis munus. eu date du 28 niai 1873, par laquelle Pie IX, nidifiant la constitution de l'Église a réglé le mode 'élection de ses successeurs jusqu'à ce qu'un autre nota, pro/irioémané d'une autre infaillibilité pontifi cale, en décide autrement. La constitution nouvelle supprime la claustration des membres du conclave. Elle change les conditions de temps de l'élection, près- prit de ne pas faire celle-ci A Rome où elle pourrait n'être pas libre, mais A Malte, Monaco ou dans quel que ville française enfin elle permet aux cardinaux de se concerter du vivant du Pape et son insu sur l'élection de sou successeur. Jusqu'à présent cet important documentadressé' seulement aux cardinaux et contesté A' Rome, était resté f sret. La Gazette de Cologne l'a publié la veille même des élections pour le Rcichstag allemand grâce A une de ces révélations dont le cabinet de Berlin sait user l'occasion pour abattre ses adversaires. On sait que les cours de Berlin et de Vienne aux premières rumeurs de l'existence de cette bulle ont fait leurs réserves néant A la reconnaissance éventuelle du successeur de iNs IX élu dans des conditions nou velles et contrairement aux conventions qui existent Outre le Vatican et les divers gouvernements de l'Eu rope. Sous ce rapport encore la bulle Sedis munus mérite tome l'attention de nos lecteurs. Intérieur. IniKs, le 14 Janvier. POUDRE AUX YEUX. Voici un impudent articulet du Courrier de Bruxelles, qui fait le tour de la presse cléricale Quand le doctrinarisme était au pouvoir, il laissait les petits employés mourir de ifaim. Aujourd'hui que l'opinion conservatrice est chargée du ménage gouver nemental, toute la presse doctrinaire plaide, avec des lartncs dans la voix, la causeries ilotes et des parias de la bureaucratie. Pr s'en faut que M. Maloti ne soit taxé de ernautéj v.«i\é d« négrier, pour n'avilir p. encore mis 5 j deîÇËtal'A sec en doublai^ loi les traiteme A tartain chiffre. v* hle, qu'avant d'augmenter les petits traitements, on commencera par supprimer les gros, ceux des gouver neurs et des commissaires d'amiudissementpar exemple. C'est pour le coup qu'il y aurait une avalanche de réclamations dans les rangs du libéralisme budgélivore! Un parti qui, même dans l'opposition, émarge pour la part du lion A tous les budgets, un parti qui a créé 1rs neuf dixièmes des emplois administratifs pour y caser ses amis et récompenser des services électoraux, uii tel parti devrait avoir la pudeur dti silence devant les mi sères dont il est le premier auteur. Nous n'avions pas cru nécessaire, dit Y Echo du Parlement, de relever ces allégations ineptes quand elles ont iparu dans le Courrier mais, nous le répétons,"«lies font le tour de la presse cléricale, et il se pourrait que certaines gens eussent la mémoire assez courte pour les prendre au sérieux. Il faut donc nous résoudre rappeler que'des crédits considérables oiit été successivement votés autrefois pour améliorer le sort des petits employés, et qu'en dernier lieu, ces affreux doctrinaires ont obtenq des Chambres^qne augmentation générale de tous lés traitements,'ce-qui a exigé une dépense annuelle de six millions de franc^. On 'attendra -longtemps* avant qâe ha ministère Malou ait l'audace d'imiter cet égard'ses prédé cesseurs libéraux. M. Malou a promis des réductions d'impeus. >11 est vrabqujil n'a pas tenu parole, mais les fonc tionnaires de l'État n'ont rien gagné ses augmen tations de dépenses. En revanche, avec ses belles théories et ses préjugés 3'un autre âge propos de la monnaie, leminent orateur de S1 Nicolas a favorisé la dépré ciation monétaire, qui a pour corrélaiif le renché rissement-de toutes les choses indispensables la vie. ,W Pour peu qu'il continue prodiguer de semblables bienfaits, l'élu de S' Nicolas acquerrai bientôt des droits une statue de la part des employés recon naissants. v. En attendant, nous serions curieAx de savoir sur quels fonds régulièrement votés* le départe- mont de la guerre vient de prerever l'augmentation qu'il accorde pour un an aux lieutenants et sous- lieutenants d'infanterie. On fait grand bruit de cette augmentation, mais elle est pour commencer absolument illégale. Elle ne peut être faite sur le budget qu'à la condi tion d'opérer un. de ces fameux virements de cré dits que l'Empire a rendu célèbres. En second lieu, décrétée pour 1874, elle constitua une aumône prélevée sur les frais de la nouvelle organisation, qui sera retardée d'autant. Yoilà comment on jette la poudre aux yeux, sous un ministère clérical. Une discussion s'engagera très-probablement la Chambre, dit l'Echo du Parlement, au sujet de la question des cimetières. Les feuilles cléricales ont repris leur vieux thème de la violation des tère, aux prises avec sa majorité qui lui reproche de ne pas tenir assez haut l'étendard de la loi. Quand les cléricaux dénonçaient a la promis cuité des cimetières sous un ministère libéral, ils pouvaient se poser en victimes et attendrir les bonnes âmes.Sous le gouvernement de leurs amis, ces lamentations ne sont plus que ridicules. Ils se plaignent de la loi, mais personne ne les écoute plus, depuis qu'ils ont le pouvoir de la défaire. S'ils n'en usent pas, c'est qu'ils ne l'osent pas, et leurs doléances ne nous regardent plus. La lutte entre Mgr. l'évêque d'Orléans et M. Veuillot est bien faite pour édifier les fidèles. Ce n'est pas la première fois qu'ils en ont le spectacle. Les articles de M. Yeuillot ont toujours eu de l'in fluence sur les nerfs irritables du fougueux évêque d'Orléans, et, bien que M. Veuillot semble faire effort pour se contenir, on voit bien qu'il est de nature tout aussi nerveux que son bouillant adver saire. Quant la charité chrétienne, elle n'a abso lument rien voir dans l'affaire. C'est une vertu qui a toujours été fort inconnue dans le monde ultramontain et il n'y a pas fiel plus intense ni plus amer que celui que distillent les dévots en lutte. Ici, M. Dupanloup frappe tour~de bras, c'est son tempérament, M. Veuillot porte des bottes l'italienne perfides et dangereuses les bottes ^secrètes. Ce n'est pas pour lui que sont les sym pathies, s'il est possible qu'il y en ait dans l'affaire. 1 M. Dupanloup peut chercher s'en défendre, mais au fond il'est gallican de naissance. Il s'en est peine fallu de l'épaisseur d'un cheveu qu'il fût le premier des vieux catholiques, mais, si le gallicanisme doit périr, il est certain qu'il sera le dernier des gallicans Et s'il n'en reste qu'un, ce ser» ceiui-lA. M. Dupanloup porte donc, parfois sans regar der, des coups terribles, mais M. Veuillot choisit la place où il veut porter les siens, et ils sont plus profonds et plus sensibles. Tout l'ultramontanisme est derrière lui, et au travers, de respects qu'on sent ironiques et insul tants, il" fait, bien voir M. Dupanloup le peu qulesbuu évêque devant la puissance des jésuites. On l'avait fait voir aussi l'évêque de Sura et tous £ei*t: qui avaient la naïveté de croire que la devant le Concile pût être une vérité. Dans liberté les luttes de M, ce temps-là, M. Dupanloup et Maret ont été très-petits garçons. Ils avaie> montré nn certain courage et n'en ont été cm« plus compromis, car on peut toujours se dis) d'écrire,cela épargne des rétractations hum. Ou bien, il faut savoir ce que l'on es g naître et ne pas prétendre cumuler les pot de terre et du pot de fer, et, quand terre que l'on est, quahd on ne peij, d'une résolution ferme être déci. chose, on ne doit pas sq heurter. au"î\c-ui côtes de fer. Parmi les opposants d'A a y en a eu qui ont su ce qu'ils faisaiew étaient les inévitables conséquence clarations. Us y sont demeurés fidî^'g c loup au contraire après avoir H opposants et avote\ prouvé pajJlil s toutes les raisons dii moSjieâwe n Thiï' dejjgquvre du Conêile «t dè b onspirat? w suites, est humblement rentré dans les Cela donne M. Veuillot barres su tte actuelle, et celui-ci lui fait com c- M 3

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1