N° 3,437. - Jeudi,
33" annéf.
9 AtimI 1874.
6 FRANCS PAR AN,
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Hoiivellpt; de l'étranger.
Intérieur.
LE CORPS ÉLECTORAL.
LA POPULARITÉ DÉ LA CONSCIENCE.
Je n'aspire qu'à une seule popularité, celle de
la conscience c'est aussi la seule vraie.
PROGRÈS
.111 il'
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
TIRES ACQDIRIT EONDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arioinP administratif cl judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
IiIriii Poiii* le restant du pays7-00
l'ont ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces la ligue ordinaire fr. 0-15 Réci.xmks la ligue fr. o-3u
Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues cliez MM- Leciiein et
Picabp, 15, Montagne des Aveugles, Biiuxkli.es.
ti
Le ministère de M. de Broglie,cn France, est de bien
mcckantc humeur. Après les persécutions contre la
presse, les révocations des maires, les révocations tics
conseils généraux voici qu'on a recours l'extension
do l'état de siège. Près du tiers de la France est déjà
placé sous ce régime exceptionnel. Voici que la com
mune d'Alger y passe son tour. Or) ne sait pas trop
encore pour quel motif. Le décret rendu par le gou
verneur-général vise les polémiques trop ardentes de
la presse mais outre l'existence de lois et de lois
très-sévères coolrc les excès qu'elle peut commettre
on comprend diilicilement comment la presse peut
créer des périls graves et imminents pour la sécurité
intérieure ou extérieure qui seuls d'après la loi
peuvent justifier l'étal de siège.
La question est très-grave, cl fera très-probablement
l'objet d'une interpellation la prochaine séauce de la
commission permanente.
On mande de Vienne que les rapports du comte
Paar, ambassadeur d'Autriche, avec le Vatican s'aigris
sent visiblement. Il se confirme que le diplomate
autrichien n'a pas encore remis au Pape In réponse
impatiemment attendue de l'empereur François-
Joseph d'après une correspondance de la Gazette de
Cologne il aurait seulement été chargé d'annoncer au
cardinal Antonelli l'arrivée prochaine de cette réponse.
Par contre s'il faut en croire le Morning Post le
comte Andrassy s'est chargé de répondre par une verte
protestation la récente encyclique envoyée par le
Pape aux évêques autrichiens pour les exhorter
résister aux lois confessionnelles. Celte note serait
la veille d'être expédiée, avec de nouvelles instructions
que le comte serait chargé de communiquer au cardi
nal Antonelli.
Vi'RKt, le 8 Avril.
Au moment où le corps électoral va, bientôt en
core, être appelé choisir ses mandataires dans la
moitié du pays, il ne sera peut-être pas sans inté
rêt, dit la Presse belge, pour un grand nombre de
nos lecteurs, desavoir comment se décompose chez
nous, par profession, le corps électoral pour les
Chambres législatives nous allons chercher
satisfaire ce légitime mouvement de curiosité
L'agriculture y est représentée par 24,829 délé-'
gués la grande industrie n'en énumère que 3,,421
Les bouchers, boulangers, brassqurs et meuniers
sont sur les listes au nombre global de 11,469
le bâtiment, c'est-à-dire les entrepreneurs, maçons,
peintres, menuisieijs, 3,066 électeurs. Lès mar
chands et fabricants d'objets d'or et d'urgent en
comptent 571 les imprimeurs et libraires 474, et
enfin, les autres industriels de diverses catégories
sont sur les listes au nombre de 4,810 électeurs,
les boutiquiers de 8,511. D'autres professions
diverses réunissent 10,403 électeurs, et les ren
tiers, propriétaires et pensionnés, 12,839.
Le nombre total des électeurs aux Chambres
s'élève 106,928 pour uue population globale de
5,113,680 habitats c'est environ un électeur
par 50 habitanbC
Disons maintenant comment sont partagées sur
les listes électorales les personnes que leur instruc
tion supéri«,-e, les fonctions dont elles sont re
mues plaç/rt dans des conditions d'aptitude toute.
ÉLECTEURS.
La magistrature tous les degrés compte 415
Les avocats et avoués1,062
L'enseignement public et privé tous les degrés 966
Les hommes de lettres121
Les artistes peintres, statuaires, architectes 598
Le corps d'officiers581
Ces six catégories de citoyens d'élite figurent sur
les listes pour3,743
C'est-à-dire environ la moitié du nombre restant
encore inscrit, soit 6,920, dçs débitants de boisson.
A coup sûr, nous ne critiquons pas la présence
de ces derniers sur les listes électorales, mais en
conscience, nous pensons qu'un magistrat, un
docteur en droit, en science, en philosophie, qu'un,
membre du corps enseignant, un littérateur, un
officier, ont bieh aussi quelque droit être élec
teurs dans leur pays, même quand ijs ne paient pas
au trésor en impots directs 42 fr. 32 cent, chaque
année. mmù-tl
Selon nous, la question électorale.doit, avec,
celle de l'enseignement obligatoire, être en juin
prochain, l'objet de la plus vive préoccupation du
corps électoral.
Nous avons le droit et le devoir d'eilger l'ins
cription sur les listes électorales de tous les
citoyens dignes et capables de participer la vie
politique, tels sont tous les membres du corps
enseignant, les diplômés, les fonctionnaires, tous
ceux, en un mot, dont les fonctions exigent un
certain degré d'instruction qui les rend aptes
être électeurs.
On écrit de Bruxelles
L'école Langrand-Dumouceau survit son fon
dateur. En quittant le sol .belge où il n'était plus
en sûrete, il a pu dire Allez, je vous laisse mon
esprit Non pas l'esprit de justice, mais l'esprit
de lucre, la soif de l'or.
C'est en vain que le pays a voulu jeter les mar
chands hors du temple des lois, ils y sont rentrés
avec la mission de continuer la christianisation
des écus et d'y faire de l'industrie gouvermentale,
au moyen d'une majorité moutonnière qui bêle
tous les votes qu'on lui impose, et saute le fossé de
Panurge la suite des chefs du mercantilisme par
lementaire.
Malheureusement ce système est fort dange
reux. La discussion qui vient d'avoir lieu là
Chambre n'a que trop prouvé l'impérieuse néces
sité de séparer les affaires de l'Etat des entreprises
industrielles ce qui sera impossible, tant que M.
Malou servira de trait d'union entre la politique
et la finance. Or, comme sa vie entière a été con
sacrée cette dernière, il est croire qu'il tombera
du côté où il penche surtout si les électeurs com
prennent enfin qu'il ne faut pas, un financier pour
ministre des finances.
A la rentrée des Chambres la lutte recommen
cera sur le terrain des travaux puhlics. C'est
dit-on, sur ce budget qu'on se battra. On parle d'un
acte d'accusation dressé par M. Frère} Le minis
tère aura bien du mal se disculper, d autant pli.
que dans sa majoritéil n'a pas un défens/
officiel, ni officieux, capable de tenir têïe au tribui
liégeois dont le talent ne s'est jamais révélé si*
fort, si puissentqu'aujourd'hui. Les accusés au
ront beau crier la rage du pouvoir. On/err^ qu
l'oppositionn'esteiv"4tecirconstance.
de l'opinion publique indignée qui répète cette
parole de M. Rogier On a l'air d'avoir un mi
nistère qui fait ses affaires mais qui ne fait pas
les affaires du pays.
Il paraît que la grande lutte s'ouvrira sur cette
question Pourquoi avez-vous remplacé M. Mon-
cheur par M. Beernaert? M. Malou trouvera qu'on
ne doit pas être si curieux mais on a bien le droit
de savoir pourquoi les ministres de ce département
s'usent aussi vite que le matériel des chemins de
fer et finissent comme lui par sauter. D'ailleurs
qu'on fasse le compte des ministres usés et cassés
depuis quatre ans et l'on se dira que là machine
gouvernementale doit être bien détraquée, le che
min où elle est engagée bien mauvais pour qu'il
faille si souvent la rafistoler.
Enfin, elle n'ira plus loin, car elle avance cahin-
caha vers le bourbier où elle doit verser.
On remarque avec satisfactiou une tendance
marquée de réconciliation entre les nuances du
libéralisme le rapprochement s'opère lentement
il est vrai mais il n'en sera que plus durable. On
commence comprendre qu'il n'est pas difficile de
s'entendre .sur les détails, quand la foi politique
est la même, et que l'intérêt du pays-l'exige.
Les douces effluves du printemps portent la
fraternité et le soleil radieux du mois de juin
achevant l'œuvre fera fpndre la glace. Tous les
amis des.lumières doivent aimer l'astre du jour et
s'entendre pour combattrql'obscurité envahissante.
Ainsi s'est exprimé M. le ministre des finances
dans une des dernières séances de la Chambre des
Représentants.
On ne sait trop ce que M. Malou entend par la
popularité de la conscience il a voulu sans doute
dire que du moment où il était en paix avec lui-
même, il s'inquiétait peu du jugement des autres.
Mais alors pourquoi faire tant d'efforts pour
établir que tout est clair et limpide dans l'affaire
d'Anvers S'il a la popularité de la conscience
M. Malou doit se soucier fort peu de ce que les
autres pensent de lui.
C'est du reste une trouvaille que la popularité
de la conscience. Elle peut être très-utile en main
tes circonstances. Lorsqu'un ministre se trouvera
dans l'embarras, il se réfugiera derrière la popu
larité de sa conscience. Cette popularité là, la f"
seule vraie', le dispensera de .toute explication. A'
quoi bon répondreaux questions gênantes lorsqu'or
a la consience tranquille? y ^,3^
En tous cas le public ne peut qu'être heureux-
des déclarations de M. le ministre des finances et
il doit être enchanté d'apprendre que le chef dut
cabinet est sans peur et sans reproche. -yunzi
La Belgique a donc elle aussi son Bayard Nous
nous permettrons néanmoins de penser! que li,
public eût été plus enchanté encore de connaître
de la bouche même de M. Malou s'il y a, comme
on l'assure, des rapports intimes entre la S'A été
oGénérale et l'Immobilière. On assure que j
Générale possède tout le capital de c,
suffit de connaître le bilan de
vérifier ce point des j
ndent que les 25,000
liguait a l'actif de la