LES ÉLECTIONS DE JUIN.
De 1848-1854 administration libérale excé
dant des recettes trente-huit millions cinq cent
quatrevingt-quatrr mille francs.
De 1855-1857, administration cléricale excé
dant des dépenses trois millions cinquante-neuf
mille francs.
De 1858-1869 administration libérale excé
dant des recettes trente-quatre millions huit
cent trente-quatre mille francs.
En 1870dans l'espace de six mois sous une
administration cléricale l'excédant des dépenses
s'élève onze millions quatre cent soixante-
cinq mille francs.
Enfin de 1871-1873 l'excédant des dépenses
s'est élevé approximativement dix-huit millions
de francs.
M. Malou est réputé partout pour un habile
financier.
Que serait-ce, mon Dien, s'il était malhabile
L'attitude du ministère dans le débat politique
ouvert la Chambre, est caractéristique. Ce n'est
pas un cabinet sérieux, représentant une opinion
et des principes dignes de considération, c'est une
société pour l'exploitation de la Belgique sous
l'enseigne d'un parti, et les hommes qui composent
ce cabinetplacés des degrés de responsabilité
bien différents sont beaucoup moins des hommes
d'État que des agents d'affaires mêlant de façon
inégale et bizarre toutes sortes d'intérêts contradic
toires. On voit un président très-actif, très-retors,
entouré non d'égaux, mais de subalternes. Lui seul
est quelque chose dans son conseil les autres se
taisent ou ne parlent que pour approuver tout ce
qu'il dit.
Lui-même, M. Malou, n'estplus un chef de parti.
Peut-être ne l'a-t-il jamais étéce rôle appar
tiendrait plutôt M. de Theux, il en a le caractère
et la tenue. Dans la discussion en cours M. Malou
a parlé, non en ministre-président, mais en léader
d'opposition. Il semblait que le parti libéral fût au
pouvoir et que M. Malou, chef des opposants, lui
demandât compte de la politique du gouvernement.
Les rôles étaient absolument interverti?.
On nous a dit que c'était un effet de l'habileté de
M. Malou, qui, vieux tacticien, avait trouvé adroit-
d'opérer cette interversion et de déplacer le terrain
de la lutte en portant la guerre sur le territoire
ennemi, mais, tout en laissant ouverte de ce côté le
champ des suppositions nous ne faisons pas, pour
notre parttant d'honneur une habileté qui
force d'avoir été démentie se tourne comme une
ironie contre l'homme politique qu'on en avait in
vesti. Son habileté, si tant est qu'il soit réellement
habile, n'estqu'une Habileté de financier ou de pro
cureur.
ILapu se féliciter plus d'une fois in petto de
ce qu'il avait fait, mais les raisons de, sa satisfac
tion ont toujours dû être fort étrangères l'intérêt
politique proprement dit. Celui-ci, au soin duquel
un grand fond de scepticisme le rend d'ailleurs peu
propre, se trouve toujours assez mal de son ha
bileté.» Il est, il est vrai, le père de la loi des
couvents, mais c'est lepàter quem nuptice demon-
strant.
Nons croyons qu'il eût tout autan' aimé ne pas
la produire. Il trouve moins scabreux de faire des
affaires et de servir dans l'entre-temps son parti
d'une manière mtins compromettante, par ces af
faires mêmes, en se donnant des créatures et des
intéressés nombreux. Il ne lui déplait pas, pour le
ême motifd'employer les voies administratives
glus tortueuses. Cela est dans ses goûts dans
empéramentet ce qui y est surtoutc'est le
l'orateur d'opposition.
!^st ce qu'il a été dans tout ce débat. Et en
effetil ne semble pas que le parti catholique soit
en possession du pouvoir. Il ne représente rien de
gouvernemental.
Il est ultramontain donc, anti-constitutionnel.
3a présence au pouvoir est par conséquent une ano
malie puisque ses principes sont diamétralement
Vposés ceux qui sont l'âme du régime sous lequel
|t placée la Belgique. Aussi, lorsqu'une majorité
3e hasard les a portés au ministère, tout leur est
embarras. Ils sont forcés encore de s'y contraindre
bien plus, de s'y combattre eux-mêmes. Ils s'y font
de l'opposition. Est-ce vrai Ne voit-on pas les
^journaux qui devraient être les soutiens
^e pouvoir gourmander quelquefois les Jhinistres
îr reprocher, quoi tfSt^n'avoir été Assez
f hitutionnejs.
Ce sont les libéraux qui, debout ou renversés,
continuent représenter chez nous l'opinion gou
vernementale et conservatrice, c'est-à-dire l'opinion
constitutionnelle comme les catholiques quelle
que soit leur position, ne peuvent au fond représen
ter toujours que le Syllabus et l'Encyclique. Quand
ils sont opposants cela n'est pas difficile mais
quand ils sont au pouvoir combien leur position
n'y est-elle pas fausse et absurde, n'y pouvant rien
faire qui ne soit une trahison ou de leurs principes
ou du pays
Voilà pourquoi M. Malou, dans le débat, est resté
le procureur de l'opposition pendant que M. Frère-
Orban qui défendait les intérêts du trésor, les
principes conservateurs etlaConstitution, paraissait
être un chef de cabinet soutenant la politique du
gouvernement. Si les circonstances avaient été
moins graves, on aurait sans doute trouvé quelque
chose d'extrêmement plaisant dans cette interver
sion des rôles dans cette bizarrerie de M. Malou
interrogeant M. Frère et le libéralisme sur leur pro
gramme et discutant comme un orateur d'opposi
tion tandis qu'en réalité c'était lui qui était sur la
sellette et qui avait donner toutes les explications
qu'il demandait son adversaire. Mais il né faisait
pas cela par habileté et par tactique il le faisait
contraint et forcé et c'était l'effet de sa position
fausse et absurde.
De plus fort en plus fort, M. Frère a baptisé le
cabinet du nom de ministère de la banqueroute
frauduleuse voici venir M. Jacobs, qui le qualifie
de cabinet de la résignation.
Pourquoi ce nom
Mais parce qu'il n'a pas voulu osé vaudrait,
mieux toucher aux lois politiques, votées par'
les libéraux ses prédécesseurs qu'il a déclarées
mauvaises et dont il avait promis l'abrogation. Il
les subira, avec résignation jusqu'à oe que le cléri
calisme aura acquis une durée perpétuelle mais
alors la razzia sera complète, et le moyen-âge et la
théocratie régneront dans toute leur splendeur.
Un ministère clérical perpétueltel est donc
l'idéal rêvé par nos adversaires.
Il est croire que dans l'idéal comme en poli
tique et en finances et ainsi que pour ses promes
ses le cabinet fera banqueroute et qui plus est
banqueroute frauduleuse.
On écrit de Bruxelles la Meuse
Les nouvelles électorales présentent la situation
sous un jour très-favorable aux libéraux. L'accord
est fait Charleroi. M. Balisaux sera porté au
Sénat par toutes les fractions de l'opinion libérale.
Les libéraux auront.fine liste complète pour le
Sénat. Le parti libéral est très-fort dans l'arron
dissement de Charleroi quand il n'y a pas de ques
tions personnelles qui viennent le diviser. Or
l'écueil contre lequel les libéraux se sont brisés en
1870sera évité très-soigneusement en 1874.
L'expérience de 1870 sera mise profit. L'entente
est sur le point de se faire également Soignies.
Sans vouloir préjuger la décision de l'association
libérale, tout porte croire que M. Boucquéau
sera choisi comme candidat de l'opinion libérale
dans cet arrondissement avec M. Houtart et un
autre libéral. Les déclarations de principes qu'a
loyalement faites M Boucquéau permettent de
croire que sa candidature sera acceptée par tous
les libéraux de l'arrondissement. M. Boucquéau
par son influence personnelle /apporte l'opinion
libérale un contingent de forces qui assurera le
triomphe de la liste de l'association.
La liste cléricale pour la Chambre est faite elle
se compose d'un professeur de l'université de
Louvain, M. Mabille, d'un industriel de Lessines,
M. Demeyst et de M. Beernaert, ministre des tra
vaux publics. Les cléricaux cherchent une victime
pour le Sénat. Avis aux amateurs. Un autre profes
seur de Louvain M. Descamps, se met sur les rangs
Ath. Détail curieux ce candidat se met sur les
rangs contraint et forcé par l'épiscopat, et, détail
plus curieux encore, c'est par l'intermédiaire d'une
de ses parentes supérieure d'un couvent de reli
gieuses, qu'il a reçu l'ordre de poser sa candidature.
On lit dans l'Organe de Mons
Nous recevons de Thuin une lettre particu
lière qui nous assure que M. Eugène de Caraman,
plus conniir aujourd'hui sous le nom de Prince
Chocolat, sera battu plate couture le 9 juin en
dépit des efforts des congréganistes et de son grand
frère le gouverneur du Hainaut II y a grand
entrain chez les libéraux, qui espèrent bien ren
voyer également ses choux M. le comte de
Robiano.
Le Journal de Bruxelles prétend que la position
de M. David est très-menacée et qu'il ne serait
nullement impossible qu'il n'aille rejoindre M.
Bouvier dans les douceurs de la vie privée.
Eh bien le Journal de Bruxelles peut se
vanter d'être joliment bien renseigné, si tant est
qu'il se trouve dans tout l'arrondissement une seule
personne pour douter de la réélection de M. David
une immense majorité.
Nous conseillons la feuille bruxelloise de
prendre les devants auprès du candidat-martyr
que tes cléricaux vont opposer au député libéral, et
de lui prodiguer les consolations anticipées les
mieux senties. Organe de Verriers.)
L'assemblée générale de l'association libérale de
l'arrondissement de Soignies, pour le choix d éfinitif
des candidats aux Chambres législatives, est fixée
au 10 mai prochain.
C'est M. Van Overloop qui fera place M.
Malou la Chambre des représentants et sollicitera
la succession de M. le ministre des finances au
Sénat.
Voici sur quels candidats pour la Chambre.
l'Association libérale de Gand aurait actuellement
arrêté son choix MM. de Kerchove de Denter-
ghem Aug. DelcourtDelhougne Ad. Dubois
Dedeyn, J. Vanderstichelen, Lippens, de Kerchove
et Wiliequet. Il s'agira de savoir qui triomphera
au poil de M. Dedeyn ou de M. Wiliequet selon
toute apparence, ce sera ce dernier.
Pour le Sénat le comte de Kerchove de Den-
terghem résignant le mandat de sénateur dont il
vient d'être investi les candidats de l'Association
libérale seraient MM. Ad. NeytDe Gellinck
Dewaele; Jacquemyns et Aug. Dury.
La lutte, au poil, sera entre MM. Neyt et Dury.
Les libéraux sont décidés lutter Audenarde.
Le choix des candidats n'est pas encore arrêté.
Le comité central de l'Association libérale de
Parrondi&semeut de Huy s'est réuni samedi pour
arrêter la liste provisoire des candidats présenter
pour l'élection du 11 juin.
Cette liste porte M. de Tornaco, pour le Sénat
et MM. F. de Macar et G. de L'honeux, pour la
Chambre des représentants.
L'assemblée générale de l'Association aura lieu
le dimanche 10 Mai, 11 heures.
Les cléricaux sont parvenus dit-on, trouver
un candidat pour le Sénat Soignies d'après le
Hainaut, le bruit court que M. ,Simon Sottard pos-
sa candidature en opposition celle de M. Wincqz,
sénateur libéral.
Le Cercle progressiste de Verviers adresse
Y Association libérale une lettre dans laquelle il
maintient la clause repoussée par le comité de
l'Association.
i
La Gazette a annoncé, la première dans la presse,
qu'une entente était probable Huy, entre les
libéraux et M. de L'honeux, élu comme indépen
dant.
Nous apprenons aujourd'hui, de source certaine,
que cette entente est un fait accompli et que M. de
L'honeux a accepté le patronage de Y Association
libérale.
Disons pour être juste qùe depuis son entrée
la Chambre M. de Lhoneux a toujours voté avec
la gauche dans toutes les discussions politiques.
Mais,c'est M. de Liedekerke de Pailhe qui ne
sera pas content
On écrit de Sainf-Trond au Journal de Liège
que M. de Thenx aurait l'intention de quitter la
Chambre pour entrer au Sénat, où il prendrait la
place de M. de Pitteurs qui renonce son mandat
pour des motifs de santé. i
M. de Theux serait remplacé la Chambre par
M. Henri de Pitteurs, fils du sénateur.
Quant nous nous ne croyons 'teas plus la
retraite de M. de Theux qu'à celle de Thonissen.
Le ministère compte déjà dans s^sein deux
sénateurs. Trois, ce n'est pas possible.