N° 3,446. Dimanche, 34* ANNÉE. 10 Mai 1874. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRÉS ET DE L'ARRONDISSEMENT. nouvelles de l'étranger. Intérieur. LES AUGMENTATIONS D'IMPOTS. LE PROGRÈS l'.U PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES AÇQRIRIT EDNDO. INSERTIONS Anno.ncks la'ligne ordinaire fr. 0-15 Reclamhs la liu>«« Ir. n-5(> Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Lkciimn et ABONNEMENT PAU AN Pour l'arrond1 administralil et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85. Picard, 15, Montagne des A veugles, IIuuxki.i.ks. Il y a un revirement complet dans les résolutions du gouvernement en France s'il faut en juger d'après une note de la Correspondance Havas. Hier, l'influence de M. de Broglie l'emportait et l'Univers triomphait avec lui aujourd'hui la gauche du aninistère a le dessus et la Presse bat l'Univers. Le gouvernement est très- décidé présenter l'Assemblée les lois constitution nelles dès le début de la session. Les légitimistes en penseront ce qu'ils voudront. Peut-être M. de Broglie lui-même estiine-t-il qu'ils ne soiit plus bien dange reux depuis que la partie est perdue pour leurs core ligionnaires en Espagne. Cependant ou attribue toujours au cnnite de Chambord l'intention de venir en France pour grouper tous ses pariisnns amour de son trône et excommunier ceux qui oseraient songer organiser définitivement tout autre gouvernement que le sien. Déjà, dans la presse de sou parti, les inlransi? géants ont vaincu les modérés et mis l'Assemblée nationale hors la loi pour avoir refusé d'arborer le drapean blane. Cela promcL entre la droite et l'extrême droite un joli gâcbis et ne contribuera pas la conso lidation des liens de la majorité du 24 mai. Les carlistes, mandc-t-oii au gouvernement (je Madrid sont très-découragés. On le serait moins. C'est plus qu'une défaite, e'est un écrasement. On télégraphie de Berlin que le Conseil fédéral a adopté hier la loi sur la presse, votée par le Parle ment. Il n'eu sera pas de même pour le projet de loi concernant le mariage civil la commission du Con seil fédéral a conclu, l'unanimité, au rejet de cette loi, cause de la résistance qu'elle rencontre chez plusieurs gouvernements. Par contre, la commission propose d'inviter le chancelier présenter un uotiveau projet de loi sur le mariage civil, qui soit applicable tous les pays confédérés et répondre leurs besoius spéciaux et leurs institutions particulières. La discussion sur le projet de loi concernant l'ad ministration des cv'êcliés vacants se poursuit depuis plusieurs jours, la Chambre des Députés de Prusse, avec une vivacité croissante. Les ultramontains défen dent le terrain avec une ténacité extraordinaire et n'épargnent ni les interpellations insidieuses, ni les insinuations perfides. Le minis're des cultes s'est vu amené, par suite, faire certaines déclarations qui ont valeur. Ainsi, il a constaté qu'il existe entre M. de Bismarck," chef de la politique allemande, et le ministre des cultes une parfaite homogénéité de vues et que lui, le ministre, assume toute la responsabilité des projets de lois qu'il défend, de concert avec pres que toute la nation allemande. M. Falk a fait enten dre ensuite que la curie romaine avait eu la v'elléiié de s'entendre avec la Suisse si celle-ci avait consenti laisser la Prusse engagée seule dans la lutte avec le Saint-Siège. Enfinle ministre a répondu un député ultramontain que l'Empereur n'est pas le seul souve rain qui ait reçu des lettres du Pape, mais que, con trairement ce qu'on prétendait, le Pape n'a pas ré pliqué la lettre de l'Empereur, jusqu'à présent tous les articles eu projet de loi ont été adoptés sans amen dements, une grande majorité. Triira, le 9 Mai. Le pouvoir civil cotoie, dans la société, l'aute- ritë religieuse. liront leur route tracée et on res terait d'accord,' si chacun suivait la sienne, sans s'inquiéter au voisin mais, par malheur, l'auto rité religieuse, jamais contente du rôle qui lui est dévolu ek voulant empiéter sur celui du voisin, pousseAson véhicule sur la voie civile et veut ac- ce que l'on appelait naguère le char de [jour le forcer s'arrêter, ou l'entraîner dans son ornière elle. Si l'autorité religieuse n'y parvient pas pa(r ces moyens violents, elle a recours un autre système. Comme les chemins sont pa rallèles, avec une patience de termite, elle empiète chaque jour sur la voie du voisin, élargissant la Sienne de toqt ce qu'elle lui enlève si bien qu'à Iq fin elle se fait route royale, où passent l'or, l'ar gent, la puissance, les jeunes générations, les fa veurs, les honneurs, tandis que l'Étatn'a plusqu'un sentier dans lequel il se traîne pauvre et dépouillé de. toutes ses prérogatives. Réclame-t-il, le mal heureux laïque, on lui répond lechemin esta moi, c'est vous d'en sortir il était" en de méchantes mains vous vous en serviez pour conduire les populations leur perte, tandis que nous les re morquons vers le ciel, gardantpour nous les biens terrestres, dont ils n'auraient qne faire et dont ils abuseraient. C'est ainsi qu'un beau, c'est dire un mauvais jour une nation se réveille garottée. Toutes ses libertés sont confisquées. Elle avait fait des pro diges pôur conquérir son indépendance, son auto nomie, et la voilà vassale de Rome. Que faire pour reconquérir, en yle fois tout le terrain qu'elle a perdu Car pendant que la théo cratie secouait sur elle ses pavots, on s'est emparé de toutes les positions; elles sont maintenant occu pées par l'ennemi et le terrain est miné par des bandes noires de rongeurs. Que faire? Rien de plus simple que cela une plume, de l'encre et du papier, et la nation est sauvée, et chacun reprend sa place. Les deux routes, au lieu de se croiser dans les lignes tortueuses, d'un inex tricable labyrinthe, s'en vont l'une droite, l'autre gauche, sans plus jamais se mêler, la première ayant pour objectif le clocher de l'église, la seconde le beffroi communal; l'une traversant la vigne du Seigneur, l'autre le domaine civil. Que les cléri caux fassent produire cette Yigne tous les fruits religieux qu'ils désirent, qu'ils s'y enivrent même comme le patriarche biblique, soit mais qu'ils nous laissent ensemencer notre manière le pa trimoine civil. M. Frère, dans son discours, a prononcé une courte mais bonne parole, un mot qui, tombé de sa bouche, peut remettre bien des choses leur place, s'il passe de la théorie dans la pratique. Il adit «Laréformedela loi de 1842 s'accomplira. En avant donc la plume, l'encre et le papier, dont nous parlions tout l'heure avec ce petit arsenal de guerre, l'armée électorale fera rentrer, coups de bulletins, l'autorité religieuse dans sa route et la forcera respecter la nôtre. Le projet de budget des voies et moyens pour 1875 vient de paraître. On connaît le fameux programme développé par M. Malou S' Nicolas. Aujourd'hui, s'ecriait-il, le budget des voies et moyens atteint i80 millions Ce chiffre n'in- dique-t-il pas une réforme accomplir N'y a-t-il rien faire Faut-il laisser la proportion s'élever jusqu'à 190 et 200 millions Je crois, pour ma part, que le moment est venu dq Aire aux con tribuables la part plus large s la prospérité publique. Plus de substitutioi d'impôt tin autre impôt, m$Kun dégrèveijNdÉÉfcJLliN. Ainsi le dernier budget des voies et moyens porté par M. Frère-Orban 180 millions était trop élevé, il fallait changer cela. Or, le projet de budget dp 1875 présenté par M. Malou s'élève non pas 190 jii a 200 millions, mais 240 millions 640 mille 100 francs, soit en chiffres' ronds une augmentation de 60 millions en 5 ans. La contribution foncière, qui en 1870 se cal culait sur un revenu imposable de 286,209,1,06 fr. aux taux de 6. 70 p. c., se calcule pour 1875 sur un revenu imposable de fit 297,500,000 7 p.-c. La contribution personnelle, qui était en 1870 de fr. 12,174,694, est fixée pour 1875 14,150, 000 fr. Le droit de patente est porté âe fr. 4,374,797 fr. 6,500,000. Les redevances sur les mines -de fr. 440,020 fr. 800,000, Le produit des douanesqui ëtart en 1869 de fr. 19,288,590 descend fr. 17,700,000. Voilà ce que constate le budget des voies et moyens! La.mystification est-elle assez.complète Les électeurs sont-ils assezpunisde leur simplicité, dirons-nous mieux, car, en vérité, il faut être naïf pour ajouter encore la moindre importance aux bruyantes réclames dont les candidats cléricaux font précéder leur élection et dont ils sont les pre miers rire dès qu'ils arrivent au pouvoir. Que ceux qui ont conservé la velléité de donner leur voix M. Malou et ses amis lisent le budget des voies et moyens. On n'écrira rièn de plus éloquent d'ici au mois de juin. Après le manque de foi politique, le parti qqi soutient le.ministère de la banqueroute frauduleuse, a recours la calomnie. C'est ainsi que M. Jacobs a dit de M. Frère qu'il était le lieutenant délégué de M. de Bismarck en Belgique. Mais l'honorable député de Liège a pu lui répondre, avec plus de vérité Vous faites, en ce moment, œuvre catho lique, mais œuvre peu patriotique. Comme cette accusation des amis dû cabinet était bien placée propos de la discussion du bud get des travaux publics Le parti clérical, dont le chef est Rome on ne le niera pas, puisque la dernière réunion des cercles catholiques, quarante-quatre sénateurs représentants de cette couleur, ont déclaré toujours dans la vie privée comme dans la rie qn blique ils conformeraient leur conduite aux structions romaines donc, la droite ayant chef reconnu au-delà des monts, ne s'imagine p que l'on puisse se dévouer sa patrie et ne qu'elle. C'est d'ailleurs une habitude chez ce pc" exotique d'en appeler toujours l'étranger tout aux époques électorales. Ne Ta-t-on pas vu jour emprunter la plume de guerre d'un Granieia°* I Cassagnac pour menacer la Belgique d'une guèi^ de tarifs avec la France si les libéraux l'en taient. N'est-ce pas lui encore qui qualifiait le ce d'État du 2 décembre d'heureuse faute et ma tenant encore tous ses vœux ne sont-ils pas pour prétendant qui inonde l'Espagne de sang ma dontheureusementDieu n'a pas béni les i fratricides. Si un parti faitAv Belgique les affaires ger, o'es>, en ljBw clérical.1

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1