et une persistance sans exemple. L'une d'elles a poussé la haine de parti jusqu'à des allusions indi gnes et odieuses, mais elle a eu la prudence d'user d'un langage couvert, comme tous ces gens de sacristie. Nous savions bien que l'honneur d'un homme que tous estiment et respectent, sortirait triom phant de cette épreuve. Aujourd'hui nous pouvons annoncer nos lecteurs que le tribunal de Bruges, dans un jugement fortement motivé constate et déclare que le notaire De Busschere a toujours agi de la manière la plus honorable, avec la plus en tière bonne foi qu'il a géré avec dévouement et désintéressement les biens et les affaires qui lui étaient confiés, qu'il n'a eu d'autre mobile que l'in térêt et le plus grand avantage de ses clients. Nous voudrions pouvoir reproduire en entier cette œu vre de justice et de réparation. Qu'il nous suffise pour le moment d'en citer le considérant final Attendu enfin que dans aucun des actes et agis- sements relevés dans l'exploit d'assignation, le cité n'a en rien et de quelque manière que ce soit, enfreint ou tenté d'enfreindre les lois de l'hon- neur et de la justice. Il est vrai qu'en même temps le jugement con state que M. De Busschere, comme tous les notai res du pays, a suivi une certaine pratique contraire l'interprétation que le tribunal donne la loi, que des témoins connaissant peu le français, ont assisté deux ou trois actes reçus par lui en cette langue, qu'il a passé un acte dans l'intérêt d'une personne dont la capacité est disputée mais le tri bunal s'empresse d'ajouter l'énoncé de ces faits les nombreuses circonstances qui disculpent, le notaire. Enfin le jugement décide qu'il n'y a lieu d'appliquer aucune des peines comminées par la loi du 25 ventôse an XI sur le notariat, qu'il reste place tout au plus l'une des mesures qu'une autre loi attribue la compétence des Chambres de dis cipline. En conséquence le juge appliquant la plus légère de ces mesures prononce la censure, c'est-à- dire, le conseil d'être plus circonspect l'avenir. Il paraît qu'en ce cas et quoique les poursuites n'eussent du être déférées qu'à la Chambre des no taires, le Tribunal se substituant celle-ci doit con damner aux frais et c'est ce qu'il a fait. Toute la ville applaudit cette décision qui venge dignement l'honneur d'un de nos concitoyens les plus fortement considérés. de Bruges.) L'administration cléricale ruine le pays. Ce fait est incontestable car depuis 1840 toutes les gestions d'affaires publiques se sont terminées par un excédant de dépenses. Depuis 1870 jusqu'à la fin de 1873, on constate déjà un déficit de 17 millions et l'ajoutant aux déficits répétés de 36 millions de 1847 et de 3 mil lions de 1857, on arrive au total de 56 millions de déficitque les ministères cléricaux ont donné au pays pour ses Etrennes du Nouvel An au lr janvier 1874. La Gazette de Cologne commente la déclaration faite dans la Chambre des lords par lord Derby relativement la neutralité de la Belgique. La déclaration du ministre des affaires étrangères, dit ce journalparait être en contradiction avec les garanties offertes la Belgique lors de la dernière guerre il faut remarquer cependant que la neu tralité est fixée par le traité de 1839 les autres concessions étaient déterminées par l'état de la guerre. Le traité supplémentaire du 9 août 1870 n'a pas cessé de sortir ses effets le 10 mai 1871, ainsi 'on le croit généralement d'après l'article 3, il les gouvernements contractants jusqu'au 20 'e. .l',872 premier anniversaire de la conclusion nc,paix. art. 3 dit formellement qu'un an après la con- on de la paix l'indépendance et la neutralité Belgique seront garanties conformément lr du traité du 19 avril 1839. Cette stipula- st très-importante dans un siècle où la foi des Js est,souvent méconnue, contrat de 1839 avait garanti la neutralité t eEteéservant les moyens d'exécution. Ces dis— t n'ont été réglées qu'en 1870. Si par suite iauvelle guerre la Belgique demandait le llement du dernier traité il est certain 'obtiendrait la déclaration de lord Derby l'Angleterre ne la lui refusera pas. La discussion politique un moment interrom pue a recommencé hier par un discours de M. Jottrand, qui M. Orts a cédé son tour de parole. Après avoir expliqué le sens des paroles qu'il avait prononcées dans une discussion précédente sur l'immixtion de plus en plus absorbante des intérêts privés dans les affaires publiques, l'ora teur s'est principalement attaché M. Beernaert. M. Beernaert prétend avoir grand'peur des libé raux avancés. M. Jottrand lui a montré, l'histoire la main qu'il aurait bien plus de raisons de s'effrayer du cléricalisme, auquel il vient de tendre si inopinément la main. Il fallait un intermède au discours de M. Jot trand. M. Wasseige s'est charge de le fournir avec ses tarifs démocratiques. M. Wasseige démocrate C'est vous dégoûter tout jamais de la démocratie. A M. Wasseige a succédé M. Berge, qui a eu le rare bonheur de ne pas retomber dans les redites usées en parlant du Syllabus et des destinées vers lesquelles le cléricalisme voudrait nous conduire. La discussion continuera vendredi, la Chambre ne siégeant pas aujourd'hui. On suppose qu'elle sera terminée samedi et que la Chambre pourra commencer mardi l'examen du budget. Le banquet de la gauche dont j'ai parlé hier aura lieu mardi prochain. Il n'est pas, comme je l'ai dit par erreur, offert M. Rogier. C'est l'hono rable représentant de Tournai au contraire qui en a pris l'initiative. [Gazette.) Comment se fait-il que M. le ministre des finan ces n'ait pas encore publié au Moniteur l'état comparatif du produit des impôts directs et indi rects pendant le premier trimestre des années 1873 et 1874, état qui est publié d'habitude au mois d'avril C'est ce que M. Demeur a demandé la fin de la séance de la Chambre de mardi, et en l'absenceP de M. le ministre des finances, son collègue des travaux publics s'est chargé de lui communiquer cette réclamation. On écrit de Bruxelles, 13 Mai La séance de la Chambre des Représentants s'est ouverte hier au milieu d'une grande animation, mais autant les physionomies étaient sombres et fiévreuses vendredi dernier, autant elles étaient aujourd'hui sereines et souriantes. Il y avait foule dans toutes les tribunes sans en excepter la tribune diplomatique où le personnel des légations étrangères était peu près au grand complet. L'entrée de MM. Guillery et Frère a fait une sorte de sensation. Les deux honorables membres, peine installés leur place, sont entourés d'un grand nombre de leurs amis qui leur serrent la main. Le Journal de Gand publie un travail où il éta blit que la fortune possédée par les couvents en Bel gique n'est pas moins de deux milliards. Le nom bre des couvents, existant dans notre pays, n'était en 1846 que de 777 il s'élevait en 1866 1322. On l'évalue, aujourd'hui, plus de 1700. D'après un article de la Pall-Mall Gazette, M. de Bismark aurait déclaré dans une conversation particulière qu'il avai{; commis pendant la der nière guerre deux grandes erreurs. La première en ayant une beaucoup trop haute opinion des forces militaires de la France la seconde en ayant une opinion beaucoup au-dessous de la valeur des finances du même pays. Sidit-ilnous avions parcouru en vainqueurs toute la France jusqu'à Toulon, nous aurions laissé une beaucoup plus forte impression de notre puis sance et. peut-être en demandant 10 milliards au lieu de 5 milliards nous n'aurions pas été obligés de prendre en garantie l'Alsace et la Lorraine. La France aurait eu longtemps réfléchir avant de se remettre songer la revanche. Tandis que maintenant le Midi qui n'a pas vu de près la guerre poussera le Nord qui se trouve beaucoup moins disposé courir de nouvelles aventures. S'il faut en croire les journaux catholiques il existe en France, dans les environs du Mans, une bande noire t dont le but est de dévaster les églises et de profaner les saintes espèces. La Belgique, heureusementpour faire contre poids possède une autre bande noire dont le but est de faire pousser les églises comme des cham pignons et d'adorer les saintes espèces... jusque dans les poches des fidèles. On lit dans XOpinion d'Anvers Nous apprenons avec plaisir que le Denier des Écoles est assez riche pour fonder une seconde école professionnelle. L'expérience a malheureuse ment démontré que les élèves venant des écoles communales de filles, n'ont pas le degré d'instruc tion que l'on serait en droit d'exiger d'elles. Le per- sonnel enseignant recruté par l'ancienne adminis tration est évidemment, quelques rares excep tions près, au-dessous de sa tâche aussi le Denier des Écoles a-t-il pris la résolution de faire de son établissement actuel de la rue S1 André une école professionnelle primaire. La nouvelle école sera d'un degré supérieur, une sorte d'école de perfec tionnement. C'est une excellente idée dont nous félicitons bien sincèrement la commission du De nier. La Gazette rapporte un fait qui pour paraître invraisemblable n'en est pas moins de la plus exacte vérité. M. Berden, administrateur de la sûreté pu blique a fait surveiller JuTes Ijavre par la police lors de la visite que nous a faite le négociateur de Ferrière M. le bourgmestre De Wael ayant refusé de donner des ordres cet égard, des instructions sont venues directement de Bruxelles la police d'Anvers. La Gazette ajoute Il a parfaitement bien fait et ce n'était du reste pas la première fois qu'il tenait tête aux pré tentions de la sûreté publiqhë. L'été dernier déjà, il avait dû opposer un refus énergique aux prétentions de M. Berden qui voulait, lors du séjour du Roi Anvers, remplir la ville de gendarmes comme si la famille royale n'eût pas été en sûreté au milieu de la population anversoise. Trop de zèle, M. Berden 'Ti> L'opinion publique en Autriche accueille avec une vive satisfaction les explications que le comte Andrassy vient de donner, au sein de la délégation cisléithane, sur les rapports du gouvernement avec le S' Siège et sur son attitude Fégaqgile l'ency clique pontificale concernant les lois couQ ssionnel- les. Le comte Andrassy a donné enterai re que dans sa lettre au Pape, l'Empereur s'esAjaint, en Dans la salle des Pas-Perdus de la Chambre des représentants, M. Beernaert, le néo-catholique, s'entretenait avec quelques amis de l'incident qui a fait tant d'émoi la semaine dernière. Je ne voudrais pas que pareille chose m'ar- rivât, disait l'ancien avocat libéral, je ne me fais pas du tout l'idée de me battre en duel. Soyez tranquille, dit un membre de la gau che qui passait, on ne vous provoquera jamais, vous. Et pourquoi pas Dame, depuis deux siècles on rit de don Quichotte parce qu'il s'est battu contre un moulin vent juge^ (Je ce qu'on dirait de quelqu'un qui s'aviserait de se contre une girouette. Le Cercle progressiste de Verviers vient de déci der, une majorité imposante, que, ne voulant pas être dans les circonstances actuelles, un élément d'insuccès pour une liste composée dé libéraux fus sent-ils même en-deça des aspirations du Cercle il ne produira pas de liste de candidats pour les pro chaines élections provinciales. Nous en félicitons le Cercle progressiste et nous souhaitons vivement qu'il en agisse de même l'occasion des élections législatives. L'union des libéraux, comme on le voit, fai$ son chemin, et si elle se réalise ainsi partout comme il y a lieu de l'espérer le ministère peut compter les jours qui lui restent passer au pouvoir. Le Courrier de Bruxelles se plaint que la Cham bre des représentants manque de prestige. M. Bara, dit la pieuse feuille, y a introduit le langage des halles M. Frère introduira le bâton... Le Courrier a perdu de vue en écrivant ces lignes, que la droite a depuis longtemps introduit dans la politique les tours de bâton.

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2