affaires du pays, qui sont dignesdeles administrer. Faire gouverner l'Etat par l'Eglise, ce n'est pas une bonne situation ni pour l'Etat ni pour l'Eglise. (Applaudissements). Je vous demande de réaliser cette séparation de l'Eglise et de l'Etat, de consacrer l'indépendance du pouvoir civil. C'est avec cette volonté que vous marcherez au scrutin pour remporter une victoire comme vous en avez remporté si souvent autrefois. (Applaudissements unanimes et prolongés.) Dans le discours qu'il a prononcé au meeting de Cliarleroi, M. Pirmez a fait, avec l'esprit et l'hu mour qu'on lui connaît, le procès de l'administra tion cléricale protêt vaudrait mieux, car aucune des promesses qu'elle a faites n'a été soldée par elle. Le représentant de Charleroi a signalé entre autres la péréquation cadastrale, cette arme deux tranchants, dont l'opposition s'est servie pour com battre les libéraux dans les provinces wallonnes et flamandes. On sait que cette mesure ne devait pas avoir pour effet d'augmenter l'impôt foncier, mais de le répartir d'une manière plus équitable. Ainsi, les contrées wallonnes devaient être aug mentées de ce que les Flandres payaient de trop. Eh bien, c'est surtout sur ce grief qu'on fit les élections. On mentit aux paysans des Flandres, en leur persuadant qu'on allait augmenter l'impôt foncier qui diminuait au contraire pour euxet on trompa les fermiers wallons en leur promet tant de revenir sur une mesure juste et équitable. Mensonge et duplicité des deux côtés car la péréquation sortit ses effets mais les cléricaux firent mieux cet impôt foncier qu'ils trouvaient trop élevé, ils l'ont majoré de 6 p. 0/o additionnels. C'est ce qui s'appelle traiter les contribuables la manière homéopathique. Nous croyons qu'il serait difficile de se moquer plus agréablement du public. Cependant on a beau posséder une majorité ser- vile qui bêle tous les votes qu'on lui dicte on a beau avoir dans le clergé de chaque commune, des agents actifs entreprenants chargés d'égarer l'opinion publique de pousser au fanatisme reli gieux et politique et de pétrir la pâte électorale un tel système ne peut durer, dans un pays de bon sens comme le nôtre, que le temps qu'il faut un ressort trop tendu pour se briserla corruption •■pour se dissoudre. Il ne restera de tout cela, après le 9 juin, que ce qui reste aujourd'hui de la lune rousse. de Bruges.) Une nouvelle preuve de la modération des cléri caux. On a vu que M. Cornesse s'est permis d'intro duire le mot aboyer dans le langage parlemen taire et de comparer ainsi ses adversaires politiques des bouledogues et des caniches. Le glorieux vainqueur de Balthasar a retiré le mot, il le fallait bien, mais la presse du parti de la modération le reprend pour son compte. Le Bien public trouve que l'orateur a dû être trompé par la similitude du bruit, et il s'écrie Le mot, nous en convenons, était un peu vif aussi l'orateur l'a—t-il immédiatement retiré. Mais, somme toute, ç'a été le mot de la fin et nous le te nons pour vrai. Nous engageons, dit VEconomie, les autres jour naux cléricaux adresser pour cette jolie phrase un aboiement de félicitations au confrère.de Gand. Une réunion des organes de l'opinion progres siste a eu lieu jeudi dernier Bruxelles. Il y a été décidé, d'un commun accord, que la presse progressiste s'appliquerait faire aboutir la réforme fondamentale l'ordre du jour L'instruc tion laïque, gratuite et obligatoire, et que, dans ce but, elle réclamerait des libéraux-doctrinaires, titre de garantie nécessaire, la pratique du mandat spécial et formel sur cette question bien déter minée. On écrit de Bruxelles au Journal de Bruges: L'élection de Namur, qui assure la majorité 'opinion libérale au Conseil communal et dans ^Jminislration des Hospices, qu'on voulait aussi caliser la réconciliation franche et sincère de Frère et*Guillery, servant de préface celle Vieux fractions du libéralisme et amenant un tout opposé celui qu'en attendaient ceu qui avaient provoqué l'incident l'union des libé raux de Charleroi et la rentrée de M. Balisaux dans leurs rangs la certitude de voir la porte élec torale se fermer sur le nez de M. Beernaert, qui avait choisi Soignies pour y construire son siège parlementaire, comme si les wallons se laissaient imposer des étrangers, des inconnus comme les acceptent Thielt et Roulers, qui ont l'honneur de servir d'hôtel des invalides aux blessés des com bats électoraux. Les électeurs de Soignies se refu seront jouer ce rôle de Frères de la miséricorde, des Pères de la merci, d'emmaillotteurs de vani tés blessées. Voilà les événements favorables qui se sont pro duits depuis ma dernière lettre. Ce bilan de la semaine passéen'est pas de nature relever le moral très-attaqué déjà de la droite. La semaine qui s'ouvre ne lui sera pas plus favo rable. Elle verra le banquet de la gauche rappro cher encore davantage ceux que l'on avait espéré diviser et qui désormais, pratiqueront la devise nationale, afin d'être forts. N'ayant pu empêcher l'union on se venge contre ceux qui y président L'injure est toujours l'arme favorite dont on fait usage. On attaque M. Rogier ce propos et l'on fait intervenir dans le débat le père Hyacinthe, cette lumière de l'église qui n'est plus qu'un tison d'enfer. Il paraît même qu'on boude M. Wasseige, dont la sotte équipée a produit ce résultat funeste, et qui ,se trouve aujourd'hui placé entre la droite qui lui en veut et le public qui, poussé par le désir de lui témoigner sa reconnaissance, l'attend la sortie du Palais de la nation, pour lui faire une de ces ovations dont les ministres Langrandistes ont gar dé le souvenir, mais le nasipède leur brûle la poli tesse, en se sauvant par la porte de derrière. Si les catholiques voient le pouvoir leur échap per, M. Malou abandonnera encore autre chose dans le prochain naufrage il y perdra sa réputa tion de bon financier, car il laissera le trésor en déficit, alors qu'il y avait trouvé un excédant énor me, qui lui a permis de faire face toutes les dé penses nécessitées par les éventualités de la guerre austro-française. Qu'un événement de ce genre se produise en ce moment, On se demande qu'elle se rait la position du pays, en l'absence de toute réserve financière?Que dis-jed'un déficit constaté. Si encore ce qui manque au trésor était passé dans la poche des petits employés, des instituteurs; mais non, ces malheureux, en les fouillant, on n'y trouve que des promesses protestées. C'était bien la peine de s'appeler soi-même un cabinet d'affaires, pour en arriver ne plus être que le ministère de la banqueroute. La discussion du budget des travaux publics, la vraie a enfin commencé etavec elle la procession annuelle des représentants quéman deurs. Cette procession qui dure ordinairement de quinze jours trois semaines, n'ira pas cette année, cause des élections au-delà de la huitaine. De commun accord, on laissera la parole aux députés soumis réélection les autres ceux qui ne doivent être réélus qu'en 1876 ayant devant eux tout le temps nécessaire pour se rattraper. La situation offre ceci de particuliercette année que le ministre des travaux publics qui l'on va demander des chemins de fer, des canaux, des routes et des stations pour deux trois, cent millions de francs au minimum, n'a pas un traître sou sa disposition. M. Malou a dû le reconnaître lui-même tout dernièrement le disponible n'est pas brillant trois ou quatre millions peine et encore sont-ils engagés pour des dépenses de toute première nécessité. Dans cette situation pathétique M. Beernaert aura besoin de toute l'habileté qu'il a pu acquérir au bureau pour se tirer honorablement d'affaire. M. Beernaert ne sera point embarrassé avec les députés de l'opposition. Moins il accordera ceux- ci plus il accroîtra les chances de ceux qui les combattent. D'ailleurs quoi bon se gêner avec des adversaires Mais ila aussi les amis qu'il s'agit de con tenter ceu.^là, et d'autant plus difficiles satis- 4*- faire que l'heure des élections qui approche les rend plus exigents. Comment M. Beernaert, qui n'a pas le sou, va- t-il s'y prendre pour apaiser ses amis Ce sera, je le répète, le côté intéressant de la discussion. Le premier orateur entendu hier a été M. De- baets, qui a pris pour texte de son boniment élec toral les travaux exécuter pour arracher les polders aux fièvres paludéennes et élever la ville de Gand au rang d'un port de mer de premier ordre. M. Debaets visiblement indisposé a eu quel que peine afferminer son discours. Après M. Debaets est venu M. Boucquéau le représentant de Soignies couché en joue par M. Beernaertqui a terminé son discours en prenant vigoureusement partieson compétiteur tolérant et modéré. Tolérant et modéré, a dit M. Boucquéau, je l'ai été autant plus que personne. Mes votes sont là pour le prouver. Et cependantM. Beernaert n'a pas hésité se porter contre moi au nom de la tolérance et de la modération. Comment M. le ministre expliquera-t-il une pareille conduite [Gazette.) CHRONIQUE ÉLECTORALE. M. Émile Visart vient de donner sa démission - de conseiller provincial. Le canton de Rousbrug- ghe-Haringhe, où il était élu, est convoqué extra- ordinairement pour le 25 mai courant, 9 heures du matin, l'effet de procéder son remplacement. La réunion de l'Association libérale de Verviers pour le choix des candidats aux élections législa tives était très-nombreuse. Candidatures proposées Pour la Chambre,MM. David, représentant sor tant Ortmans, bourgmestre Aug Peltzer. Ces candidatures ont été accueillies avec un vif enthousiasme, que des discours chaleureux ont en core augmenté. La profession de foi de MM. Ortmans et Peltzer, consiste dans la séparation de l'Eglise et de l'Etat et dans l'instruction obligatoire. M. David, qui n'était pas présent, a fait con naître son programme par écrit. Des négociations ont lieu en ce moment Bru xelles entre les délégués allemands et belges char gés de négocier un traité d'extradition. Le gouvernement belge ayant proposé des modi fications au projet présenté par le comité judiciaire du Conseil fédéral allemand, une nouvelle réunion a été jugée nécessaire. Les négociations continue ront Bruxelles. On nous signale de Hollande, dit le Précurseur d'Anvers, le triste effet produit par l'absence de la garde civique belge, qui avait été.l'objet d'une in vitation spéciale officielle transmise au gouverne ment belge par l'intermédiaire du ministère des affaires étrangères. Une poignée insignifiante de gardes civiques belges s'est rendue l'appel de nos sympàtiques voisins. Un seul Anversois y figurait. Renseignements pris, nous avons lieu de croire que notre ministre de l'intérieur M. Delcour a tenu autant que possible sous le boisseau l'invita- tiôn du gouvernement néerlandais et qu'il a mis les chefs de la garde civique dans l'impossibilité de s'occuper eux-mêmes de l'expédition. Nous reviendrons sur ce grave incident qui re met une fois de plus en lumière les mauvaises dis positions du cabinet clérical l'égard de la garde civique et qui est de nature faire douter nos voisins des sympathies qu'excite en Belgique la fête qu'ils célèbrent en ce moment. Voici comment s'exprimait dimanche dernier en parlant des libéraux XImpartial de Soignies le digne organe de l'Église militante Qui voudrait encore donner la main ces hommes de boue et de sang pour qui tous les: moyens sont bons la violence et la ruse le fer et le feu le poison et le poignard Une seule fois ils àat paruà la lumière du soleil Une seule fois ils sS^sonfr montrés C'est sous la Commune parisienne. UsAoyaient courir la curée et on les a vus coiffés aq bonnet phry gien marchant bras dessus bras dessous avec la révolution en guenilles, brûlant, détruisant, tuant, j

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2