En sa qualité du journal tolérant et modéré, le
Bien jDKWte approuve fortM. Beernaert de n'avoir
pas donné sa démission.
Le raisonnement du Bien public mérite d'être
cité.
Quelle est la signification du scrutin de Soi-
gnies?...
En l'admettant comme l'expression exacte de la
pensée des électeurs, il en résulte tout simplement
qu'il y a Soignies 1,055 électeurs qui veulent M.
Beernaert pour représentanttandis que 1,089
électeurs préfèrent donner leur confiance M.
Houtart.
Il dépendrait donc de trente-quatre individus
qui, probablement n'ont jamais vu M. Beernaert et
qui ne le connaissent pas de l'obliger résigner
son portefeuille.
Nous reconnaissons aux électeurs de Soignies
toute la plénitude de leurs droits civiques mais
nous saurions leur attribuer le pouvoir de modifier
leur gré les conseils de la Couronne.
Soit Mais si l'argument est bon pour les élec
tions de Soignies, il ne doit pas être mauvais pour
les élections de Gand.
Le Bien public voudra bien reconnaître que si
les élections de Gand avaient été défavorables au
ministère Malou, celui-ci aurait dû se retirer.
Ceci admis, nous reprenons l'argument du Bien
public et nous disons
Quelle est la signification du scrutin de Gand
En l'admettant comme l'expression exacte de
la pensée des électeurs il en résulte tout sim-
plement qu'il y a Gand 3491 électeurs qui
veulent être gouvernés par M1. Malou tandis
que 3334 préfèrent donner leur confiance un
ministère libéral.
Il dépendrait donc de cent cinquante-sept
individus, qui, probablement ne connaissent les
libéraux que par ce que leur en ont dit leurs
curés d'obliger le pays entier subir le gou-
vernement de M. Malou.
Nous reconnaissons aux électeurs de Gand
toute la plénitude de leurs droits civiques, mais
nous ne saurions leur attribuer le pouvoir d'im-
poser au pays un gouvernement dont celui-ci ne
veut pas.
Que pense le Bien public de son argument ainsi
retourné
La Gazette publie, d'après M. Emile De Lave-
leye, la liste de tous les couvents de Belgique.
La population des couvents qui était en 1846, de
2051 hommes et 9917 femmes, s'était élevée en
1866 2991 hommes et 15,205 femmes. Le nom
bre des couvents d'hommes est actuellement de 188
et celui des couvents de femmes de 1138.
130 couvents possédaient en 1866 en valeur
immobilière et l'on sait que leur fortune est surtout
mobilière, pour une valeur de 23,277,964 fr.
Depuis lors il nous est venu beaucoup de moines
d'Allemagne de sorte que leurnombre n'a fait que
croître et se multiplier.
On lit dans le Journal de Liège
Quand on voit quel degré on fanatise actuelle
ment les jeunes filles dans les écoles du clergé
quand on voit dans quel réseau de congrégations
on les enlace, on comprend l'impérieuse nécessité
de créer des écoles laïques.
Leur importance peut se mesurer au degré de
fureur qu'elles excitent chez les meneurs ultra-
montains.
Aussi nous croyons devoir attirer l'attention
spéciale de nos lecteurs sur la lettre suivante de M.
J i Laveleye et les iuformer qu'une liste de sous-
crîp tion est déposée notre bureau
Liège, Il juin 1874,
Mon cher monsieur
(Tous le savez le parti libéralh Alosts'est int
ime noble tâche celle de maintenir l'école laïque
'les, d'abord formée par la commune, mais que le
paWf«x!éiïcal, arrivé au pouvoir, a tout fait pour dé
truire.
Les libéraux privés du local que la ville lrur
louait sont obligés aujourd'hui de s'en procurer un
autre, et cet effet ils font appel au concours du parti
ral dans tout le pays.
Je crois que notre devoir est de leur venir en
e. C'est le cas de dire Res nostra agitur.
L'éehcc de Gand est un grave avertissement. C'est
eignement que le clergé s'empare des généra-
es si les libéraux uc parviennent pas
entretenir aussi des écoles l'avenir leur échappera
inévitablement.
Nous sommes tous solidaires si on abandonne les
provinces flamandes leur destinée le pays wal
lon aura beau faire d'excellentes élections le pouvoir
restera nos adversaires.
Il faut donc venir en aide aux localités des Flan
dres qui luttent encore. Il n'est point d'ailleurs
d'oeuvre plus utile, plus digue d'être encouragée que
celle tentée Alost.
Si vous voulez bien ouvrir une souscription dans
vos colonnes pour l'école de jeunes filles d'Alost ju
vous prie de m'y inscrire pour cent francs.
Agréez, etc.
Émile de Laveleye.
n i i iw
Un avenir, rapproché peut-être, nous dira si le
libéralisme doit regretter beaucoup de ne pas avoir
été complètement vainqueur dans la lutte du 9
juin. Nous entendons d'ici les feuilles cléricales
nous crier Vous trouvez les raisins trop verts.
Eh bien, c'est vrai quand nous songeons la
situation qu'on doit liquider, aux questions de mi
lice et de finances dont il faut trouver la solution
et aux mesures qu'il sera nécessaire de prendre
pour y parvenir, oui, nous trouvons les raisins ef
froyablement verts.
Et puisqu'en définitive il faut que ces raisins
soient cueillis et mangés, nous aimons tout autant
que ce soit par les cléricaux.
LE CLERGÉ DANS LES ÉLECTIONS.
L'élection du 9 juin a été marquée par l'inter
vention directe^pour ainsi dire officielle du clergé.
Dans certains arrondissements et notamment
dans celui de Verviers, c'estparaît-ilavec un
acharnement' sans pareil que les curés et vicaires
sont descendus dans l'arène électorale.
Il n'y a guère que depuis 1837 que le clergé tient
semblable conduite.
En prescrivant cette époque au clergé de s'oc
cuper de politique, l'archevêque de Malines entre
voyait déjà pourtant les dangers de la lutte dans
laquelle il lançait ses subalternes qui pouvaient
outrepasser sa volonté, soit par un zèle, soit par un
désir de parvenir. Aussi disait-il Nous vous
avertissons de procéder avec beaucoup de sagesse
et de circonspection... Vous ne vous occuperez
donc pas, en chaireaffaires politiques vous
vous abstiendrez de tout ce qui peut rendre qui
que ce soit odieux ou Voffenser en aucune ma-
nière.
L'avis du prélat de Malines fut inutile. Bien des
prêtres virent bientôt dans la politique un moyen
commode et facile de racheter les vertus et la
science qu'ils ne pouvaient ipvoquer pour leur
avancement.
Aussi de la chaire tombèrent depuis des paroles
offensantes des calomnies mêmes quelquefois
poursuivies devant les tribunaux par eux le plus
souvent dévorées en silence.
La religion a-t-elle profité de cet excès de zèle
Aucunemen-t le prêtre qu'on respectait jadis n'est
plus aujourd'hui dans la plupart des communes
qu'un agent électoral, le plus intolérant et le plus
fanatique. Combien n'a-t-il pas écarté de l'Église
d'hommes dont il attaquait l'honorabilité et déna
turait les idées uniquement par esprit de parti
L'archevêque de Malines engageait les prêtres
s'abstenir de tout ce qui peut rendre qui que ce soit
odieux ou l'offenser en aucune manière.
Or, cette année Verviers, le grand moyen em
ployé par le clergé pour faire échouer la liste libé
rale, a été de faire appel au fanatisme religieux en
représentant M. Peltzer comme protestant.
Une seule voix dans le haut clergé a-t-elle pro
testé contre cette conduite
On peut juger par là des progrès que la réaction
a faits depuis une trentaine d'années dans le camp
de nos adversaires. (Vérité.)
Nous avons, d'après le Précurseurannoncé la
retraite éventuelle de M. le vicomte Ch. Vilain
XIIII. Or, rien n'est moins exact, et c'est par les
paroles mêmes de l'honorable député de Maeséyck
.que le bruit est contredit. En effet, voici ce qu'il
disait ses électeurs, après avoir reçu d'eux un
nouveau mandat
Puisque vous avez bien voulu m'honorer encore
une fois de vos suffrages, je déclare que je resterai
la Chambré jusqu'à ce que vous me mettiez de
hors; je suis vieux, et quand on est vieux on devien^
casanier; je désire devenir le doyen de la Chambre.
Cela n'annonce pas l'idée de se sacrifier pour
ouvrir la voie l'honorable ministre des travaux
publics.
Est-il vrai, comme on nous l'annonce, que l'ad
ministration du Grand-Central a décidé qu'à partir
du lr juillet prochain le tarif des marchandises sur
les lignes de ce réseau sera modifié dans le sens
d'une augmentation considérable sur toutes les
classes de marchandises que notamment les
grains pommes de terre ,-paille foin classés
aujourd'hui la 3* classe remonteraient la 2*
classe et subiraient une augmentation de 30 p. c.
C'est un négociant qui nous donne cette nouvelle,
et il n'est pas éloigné de croire qu'il y a là une
manœuvre pour forcer le gouvernement racheter
la ligne tout prix dans l'intérêt public, ce que
nous nous refusons croire. M. Malou ayant con
servé assez d'influence sur l'administration du
GrandrCentral pour l'engager ne point recourir
de pareils moyens.
Notre correspondant ajoute que les nouveaux
tarifs sont imprimés depuis la fin d'avril et qu'il lui
a été impossible de s'en procurer un exemplaire, il
s'est adressé plusieurs bureaux de stations et il
n'a rien pu obtenir, chacun de ces bureaux n'ayant
reçu lui-même qu'un seul exemplaire.
C'est une grave mesure que celle dont il s'agit
car elle intéresse très-vivement un grand nombre
de négociants et tous les consommateurs en géné
ral. Elle soulèverait certainement de vives criti
ques surtout au point de vue où se place notre
correspondant. Nous attendrons la confirmation de
la nouvelle pour en dire davantage.
A ce sujet il est intéressant de se rappeler que
M. le.ministre des finances a déclaré la Chambre
qu'il ferait un voyage l'étranger si des négo
ciations devaient s'engager pour la reprise par
l'État des lignes du Grand-Central. (Etoile.)
i mmmjjm iimiii
Le Journal de Bruxelles bout d'arguments
pour justifier le maintien de M. Beernaert, raconte
qu'en 1845, M. Van de Weyer, ministre de l'inté
rieur, échoua Bruxelles dans une élection où il
avait pour concurrent M. Léon Cans et resta
néanmoins ministre.
L'organe de M. Malou se trompe, M. Van de
Weyer no fut jamais candidat Bruxelles. Nous
lisons en effet dans sa biographie, publiée par M.
Juste, que M. Van de Weyer, malgré de pressan
tes sollicitations, refusa de poser sa candidature,
voulant d'abord, selon ses propres expressions,
avoir reçu le baptême parlementaire.
Malgré cette abstention, 500 suffrages lui fu
rent donnés spontanément. Ce témoignage de
sympathie est représenté par le Journal de Bru
xelles comme un échec.
Que M. Beernaert reste ministre ou cesse de
l'être, cela nous est fort indifférent, mais il est au
moins inutile pour consolider un si grand homme,
de travestir l'histoire la façon du P. Loriquet.
On lit dans la Meuse
«M. le gouverneur de laprovince de Liège, dans
sa circulaire en date du 28 mai dernier, l'adresse
des administrations communales, insérée au n° 53
Mémorial administratifinforme que la députa-
tion permanente se propose de fixer partir de
1875, un franc, par élève et par mois, le taux de
l'indemnité payer aux membres du personnel
enseignant pour l'instruction des enfants pauvres,
dans toutes les écoles primaires où ce minimum
n'est pas atteint.
Cette résolution honore notre députation per-
manente elle n'hésite pas se servir des moyens
que la loi accorde pour majorer l'infime traitement
dont jouissent les instituteurs dans certaines petites
communes rurales. Dans quelques unes en effet
les membres du personnel enseignant reçoivent
encore en ce moment 60 ou même 50 centimes
par élève et par mois de présence.
Le numéro du 28 mai .1874 de la Belgique judi
ciaire contient un arrêt de la cour de cassation
qui nous démontre quel point la loi sur la milice
eneourage.les bonnes mœurs.
Un milicien de la prqvince^du Hainaut, nommé
Riche, ayait été éxçmptécomm£ unique descendant
légitime de sa mère.
Il avait un enfant naturel, qu'il légNflfc en con
tractant mariage le 30 avril 1872^Vsecon