6 FRANCS PAR AN. N° 3,462. Dimanche, 34e A.NUÉE. 5 Juillet 1874 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Nouvelles de l'étranger. Intérieur. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arroinl' administratif et judiciaire «l'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour 1c restant du paysa 7-00 'l'ont ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligue ordinaire fr. 0-13 Rgci.amks la ligue fr. 0-30 Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Lscmin et Picaiii), 15, Montagne des Aveugles, IIhuxhllks. La seconde partie de la séance de l'Assemblée nationale, a été marquée par un incident inattendu. Un membre de l'extrême droite, motivant sa propo sition par un article publié hier dans le Fiqaroa déposé un projet de loi tendant la répression des délits de presse, et il a réclamé l'urgence. La commission d'initiative a décidé d'entendre, ven dredi prochain, les auteurs de la proposition tendante restaurer la monarchie légitime. Elle a décidé égale ment d'appeler dans sou sein M. de Fourlou pour avoir son opinion sur 1rs propositions qui lui ont été ren voyées relativement la levée de l'état de siège dans divers départements. L'empereur Guillaume est parti hier pour la résidenee de Jugcuhcim où la famille impériale de Russie se trouve réunie en ce moment. Le due et la duchesse d'Edimbourg y sont arrivés depuis plusieurs jours. Le prince de Bismark n'est pas encore arrivé Ber lin il y est attendu demain "et partira trois jouas après <pour les eaux de Kisstngen, où il sera, on io sait, l'hôte du roi Louis de Bavière. La défaite de l'armée républicaine devant Estcila, la mort du maréchal Coucha au moment où il croyait toucher au but et avoir fait faire un pas décisif la pacification delà péninsule ibérique, on> eu un reten tissement douloureux dans toute l'Europe. Il ue pouvait guère en être autrement. Personne ne s'y méprend. La lutte que la réaction •européenne a engagée sur le théâtre habilement choisi •des provinces basques a des visées plus étendues et plus générales que la restauration de don Carlos. Ou se bat rau-dessus de lui, non pour lui. •Cependant, l'impression générale est que la mort du •maréchal Coucha pourra retarder la défaite du carlis- me mais que cette défaite vu les ressources crois santes dont dispose l'Espagne depuis qu'elle est -débarrassée du cantonalisme et des républicains intran sigeants n'en reste pas moins certaine dans un avenir plus ou moins prochain. VrnKi, le 4 Juillet. Le parti clérical est sorti amoindri, meurtri, déconsidéré Je la lutle du 9 juin. D'où vient donc qu'au lieu de se montrer humble et petitde se contenter du sursis qui lui est accordé il prend de» allt»re»>arrogarites et signifie,dans sa presse, l'intention de se mon trer agressif et intolérant, tel' jpoint que le Journal de Bruxelles doit faire son mea culpa de ses velléités d indépendance que le Cour rier de Bruxelles paraît fade aux esprits blasés par ses épithètes épiciées, et que le Bien ■public si fort eu gueule cependant serait déclaré atteint d'anémie et ne vivrait qu'à la condition d'ajouter encore du vitriol et du pétrole a son encre. C'est que lorsqu'on sait que ses jours sont comptés, il faut bien employer Ceux qui vous restent et faire beaucoup de besogne en peu de temps. Ainsi on peut s'attendre une lutte incessante et acharnée, aux mesures les plus réactionnaires une politique tous crins.Nous ne demandons pas mieux, ma foi, nous avons vu le masque, nous aurons main tenant la figure du parti clérical, l'une est aussi vilalue que l'autre. Cette opinion.que le ministère va changer d'allures est aussi celle de la Presse Be!gey Voici ce qu'elle dit ce sujet La plupart de nos confrères libéraux constatant l'impuissance laquelle les dernières élections ont condamné le gouvernement, croient pouvoir affir mer que la politique ministérielle sera désormais plus incolore que jamais. Toutes réflexions faites, nous sommes d'avis qu'il pourrait bien en être autrement. Les membres du cabinet actuel, sans être des hommes de génie, sont assez intelligents pour s'apercevoir que leur étoile pâlit chaque jour et que leur dernière heure ne peut tarder sonner. C'est en vain qu'ils ont essayé de la politique d'affaires .pour endormir l'opinion publique. Tout ce qu'il y a d'intelligent dans le pays les condamne sans rémission. Il en résulte que le ministère se trouve en ce moment acculé dans l'alternative que voici con tinuer ne rien faire et malgré cela perdre du terrain chaque jour; ou bien jouer son va-tout, brû ler ses vaisseaux et succomber les armes la main. Il ne nous paraît pas du tout impossible que le ministère s'arrête ce dernier parti. La politique d'aflairas ne lui a pas porté bonheur- Reste la poli tique de combat qui lui vaudra les honneurs de la guerre. Nous ne serions donc nullement surpris si nous voyions l'un de ces matins, notre bon ministère clérical emboîter le pas la suite du Courrier de Bruxelles et du Bien public. Les ultramontains sont plus exigeants et plus arrogants que jamais. Sachant que leurs moments sont comptés, ils prétendent mettre le temps profit pour réaliser quelque réformepour présen ter, par exemple, un projet de loi sur les cime tières. Le ministère les suivra-t-il, ou préférera- t-il continuer végéter Nous ne tarderons pas le savoir. i ii n i 11— - Pendant bien longtempschaque fois qu'on réclamait l'enseignement obligatoire, auquel le gouvernement préfère le service militaire obliga toire par cette raison que s'il faut respecter la liberté du père de famille en ce qui concerne l'école, on peut la violer quand il s'agit de la caser ne, car la caserne, voyez-vous, c'est l'arche sainte, tandis que l'école laïque est un lieu de perdition. Nous n'avons pas assez d'écoles pour abriter toute la nouvelle génération disait-on. Donc, chaque réclamation en faveur d'une distribution plus géné reuse du pain de l'intelligence faisait four. C'est en vain que quelques hardis novateurs di saient Vous pouvez doubler le nombre de vos écoles au moyen d'aussi peu de mots, que Dieu en employa pour faire la lumière. Le créateur dit Fiat lux. Il vous suffira de dire Demi temps pour mettre deux.cents enfants dans une classe qui ne peut en contenir que cent. Le procédé est des plus simples Vous en instruisez cent le matin et cent autres l'après-midi. Ce n'est pas plus difficile que cela. Pendant l'autre moitié du jour celle qui ne sera pas l'école apprendra un métier et les deux enseignements marchant ainsi de pair, 14 ans un enfant sera un ouvrier instruit. Car, il est reconnu maintenant que plus l'élève passe de "temps en classe, moins il apprend. Le procédé était trop facile, oh.n'en usa pas, et le ministère -demanda aux Chambres un immense crédit pour la construction d'écoles. Voyez, dit-on ce propos, combien le cabinet clérical est favo rable l'instruction. Malheureusement on devait bien s'y attendre ce crédit était un leurre, un trompe-l'œuil, une malourie car si on le vota en masse, on ne le dépense qu'en détail une petite portjon chaque année et il faudra un temps énorme pqur l'épuiser. Mais ce n'est pas tout que d'avoir fies écoles de garçons et de filles -, il faut des instituteurs des institutrices faisons donc des écoles normales. On en décrète quatre en 1866, dont'uneà Bruges, Il y a donc l'heure qu'il estabondance de maîtres d'école Que vous êtes naïfs Ces écoles ne sont pas encore construites et Bruges on n'en voit pas plus de traces que sur la main. Ainsi, pas d'écoles normales, pas d'instituteurs, si ce ne sont les anciens. Mais, en voilà bien une autre Ces anciens sont dégoûtés du métier de maître d'école les démis sions tombent aussi dru que celles des officiers au ministère de la guerre. Les pionniers de la civi lisation ne veulent plus se payer de louange^. Ils répètent ce mot connu on vit de bonne soupe et pas de beau langage. Or, ils trouvent que depuis assez longtemps leurs épinards sont privés de beurre, et que sans être un sybarite, on peut désirer un autre régime que celui du pain sec et des pom mes de terre non frites. Ces aspirations vers un meilleur régimealimentaire, se traduisent non-seulement par la désertion mais aussi par le défaut de recrutement. La science abdique elle se réfugié dans l'industrie, ne voulant pas comme l'enseignement congréganiste, vivre d'aumônes. Quelles seront les conséquences de cette grève Elles doivent conduire l'ignorance obligatoire, en ce qu'elles livreront l'enseignement aux maîn's du clergé. Cest une nouvelle vie pour laloi de 1842. Afin d'éviter cet écueil sur leqiiël la société laïque ferait naufrage il faut organiser une croisade éb faveur de la majoration des émoluments du corps enseignantvoué jusqu'à prient de mauvais traitements. ff. de Bruges.) i ,:ic N "it. Le nombre ne fait pas le In justice, ni la vérité. Personne ne conteste la majorité le droit de gouverner ou clq; légiférer, mais ce qu'il faut absolument lui contestçfj.1Jq'gst,je pouvoir de légiférer et de gouverner seloh son Don plaisir. Voilà où en est arrivée nq^e presse ultramon- taineens'appuyant surlespropositionsduSyllabus la majorité ne fait pas le droit moins qu'elle légifère et gouverne dans le sens des enseignemen. de l'Eglise. L'on définit ainsi le champ dans lequel le légis lateur,.roi ou assemblée,peut légitimement se mou voir; on lui conteste le droit de dépasser les 1" de ce champ. Le législateur doit avoir c 'ment sous les yeux le Syllabus et y confon ses actes, parce que si les lois de l'Eglise, q celle de Dieu, ne sont pas la base des soci rien ne demeure ferme, immuable. Cet article là a paru dans le numéro de dimar che du Bien public. Avant de le signaler, noy% avons attendu quelques jours, afin do voir l'accueil qui lui serait fait par les autres organes de la presse catholique 11 n'est pas malheur

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1