Encore «le la comédie TOUJOURS DE LA COMÉDIE DE MONSIEUR PIERRE BOEDT. pendue pour dix minutes, et qu'après cet intervalle 011 ferait une séance pour le second vote du budget A l'heure fixée le Conseil ne s'est pas trouvé en nombre et M. le président a dit qu'il le convoque rait pour lundi. On se demande comment, après la réponse que M. l'ingénieur en chef a faite l'inter pellation de M. Demeester, M. Surraonl a osé demander encore quel point se trouvent les travaux de dévasement du bief supé- rirnr du canal d Ypres l'Yser. M. Crepin, en effet, avaitrépondu l'avance n cette demande, il avait dit, en effet, en réponse M. Demeester, que le bief supé- rieur du canal d Ypres l'Yser sera, non- seulement dévasemais approfondi de manière donner au plafond une largeur de dix mètres et un tirant d'eau de deux mètres. Quant aux pièces nécessaires pour la mise en adjudication, a dit M. Crepin, elles seront fournies dans le courant de la semaine prochaine. M. Surmont connaissait donc parfaitement les renseignements qu'il réclamait et son inter pellation n'a été qu'une pure comédie. Mais voici où la comédie dégénère en mau vaise farce. Le bief supérieur du canal d'Y- pres l'Yser appartient la province les travaux y exécuter sont donc provinciaux et dès lors c'est la dépulalion en faire la parinslruclion, en approuver les plans et devis et en autoriser la mise en adjudica tion. Or, comprend-on qu'un membre de cette dépulatiou vienne en plein conseil pro vincial demander quel point se trouvent ces travaux qui sont encore en parinslruclion. M. Surmontdevait savoir mieux que personne que ces travaux loin d'être en cours d'exécu tion, n'étaient pas encore adjugés et lui, mem bre de la dépulalion, au lieu de faire une pareille interpellation, aurait dû être prêt y répondre, si de simples conseillers la lui avaient adressée et, en ePFet, lorsqu'il s'agit de travaux provinciaux, n'est-ce pas aux membres de la députalion renseigner les conseillers provinciaux sur le degré de parin slruclion où les affaires sont arrivées. M Sur- mont intervertit les rôles et joue la comédie, pour avoir l'air de faire du zèle aux yeux de ses électeurs. Ce qui frappe encore dans l'interpellation de M. Surmont, c'est qu'il semble ne pas con- naîlre le premier mol de la question, il désire savoir, en effet, où se trouvent les travaux de dévasement Or, c'est précisé ment parce que la députalion n'annonçait dans le rapport de la province que des travaux de dévasement, que M. Demeester a fait son interpellation, car de simples travaux de déva sement seraient insuffisants et le conseil pro vincial, d'ailleurs, dans sa session de 1870, a décidé comme le demandait l'Association agri cole, que le bief supérieur du canal fut approfondic'est-à-dire recreusé vif, ce qui est tout autre chose. Qu'il ne soit donc plus question de dévaser, mais bien d'approfondir ce bief de notre canal. Ce sera beaucoup fait, mais ce ne sera pas encoreassez, comme l'a dit MDemeester, aussi 'onglems que Ton n'aura pas remédié aux Hltrations qui se font, d'une manière conti- vie, par les portes desécluses de Boesioghe. On sait que les membres de notre dépula lion permanente ont donné leur démission err masse, abnégation sublime! acte héroïque que la postérité la plus reculée célébrera en prose et en ver». Les Romains et les Grecs n'ont rien fait de pareil qu'on élève un mo nument celle collection de grands citoyens et qu'on place sur une colonne l'image en bronze du courtois et chevaleresque Surmont- de Glieus, dans le simple et esthétique costume donné l'Apollon de Belvédère, et par les dames de Londres la statue du vainqueur de Waterloo Ainsi parlait lundi S* Laurent, un clérical émerveillé et de la plus belle eau, Oh bon homme, lui dit un voisin, moins naïf, mettez un frein votre enthousiasme et le voisin avait raison. Comédie comédie disons-nous, qui donc pourrait croire que nos provinciaux renonce ront leurs quatre ou cinq mille francs de traitement, et surtout au bonheur qu'ils éprouvent de pouvoir molester tous ceux qui ne sont pas leurs plats valets. Des gens de celle espèce ont la rage du pouvoir, pour en être délivré, on doit les casser aux gages et les chasster. La comédie aura son dénouement comi que on se fera prier un peu, comme une étoile de demi-vertu au besom, Monseigneur dira ici, couche là on restera et le tour sera fait. Petits conseillers provinciaux, con fits de vanité, calmez-vous, qui flairant le cadavre, espériez hériter de l'habit or et ar gent, dissipez vos illusions il faut attendre votre tour viendra, si vous êtes sages. Comédie, rien que comédie, mais en la jouant, nos acteurs n'on-t-ils pas eu la pensée d'atteindre un but sérieux N'ont-ils pas posé cet acte énergique mais ridicule dans l'espoir de forcer la main ce bon M. Delcour et de l'obliger autoriser M Vram- boul faire valoir ses droits la retraite ou pension laquelle il n'a pas encore droit tout est possible, des cléricaux sont capables de tout, ils ont fait plus d'un tour de cette espèceMais l'opinion publique est là, qui veille Ce qui a servi de prétexte l'incident qui a eu lieu samedi, c'est que M. le Gouverneur a osé se plaindre des dénonciations plus ou moins calom nieuses dont il était l'objet. Comme la vérité blesse d'ordinaire ces paroles ont, paraît-il, froissé la susceptibilité de MM. Surmont et consorts qui dans un élan d'indignation mûrement préméditée, ont donné leur démission. Pour tout homme sensé, les bedauds de votre députation étaient depuis long- tems la recherche d'un esclandre, qui ferait sauter M. Vrambout (c'est leur expression.) Dans chaque séance, en effet, ils le turlupinaient et l'aga çaient en dirigeant contre lui les insinuations les plus calomnieuses. Comme l'a dit M. Janssens d'Ostende, depuis trois ans on a brodé sur l'affaire des glaces, de manière laisser entendre et même faire supposer que M. le'Gouverneur en avait empoché le prix. Et cet honorable fonctionnaire n'aurait pas pu protester et donner un libre essor son indignation, qualifiant les insinuations et les dénonciations dont il était l'objet, de calomnieuses. Si l'expression a blessé les coupables, tant pis mais nous trouvonsnous et tous ceux qui liront le compte-rendu autographié trouveront comme nous, que M. Vrambout a fait preuve d'une modé ration extrême et d'une patience évqngélique, car ses détracteurs méritaient des qualificatifs moins flatteurs et beaucoup plus sévères que ceux qu'a employés l'honorable Gouverneur. Et ce qui nous autorise dire que tout cela est de la mise en scène et> de la comédie préparée de longue main, c'est qu'il y a plus de deux mois, nous avons.entendu dire, par un de nos" matadors, il faut que cette fois-ci il saute, nous ne siége- rons plus avec lui. C'était donc un parti pris, et en suscitant toute espèce de tracasseries l'ho norable Gouverneur, on avu provoquer quelque prétexte pour faire.cette sortie théâtrale qui a fait un fiasco complet et couvre de ridicule ceux qui l'ont faite. - - Ou lit dans le Moniteur Belge du 26 Juillet Par arrêté royal du 23 Juillet 1874, sont nom més, dans le bataillon de la garde civique non ac tive de Langemàrck (arrondissement d'Ypres) Lieutenant adjudant-major le sieur De Landts- heere lieutenant quartier-maître le sieur Beer- naert. Serait-ce ses collègues de la justice et des travaux publics que M. le ministre de l'intérieur vient de décerner le panache En ce cas, quel honneur pour la milice citoyenne de notre arrondissement et si M. l'adjudant- major De Landtskeere (retour de Dixmude), et M. le lieutenant quartier-maître Beernaert (retour de Thielt) daignaient se montrer la semaine prochaine en grande tenue Ypres, pendant notre kermesse leur présence relèverait singulièrement le pitto resque tableau de notre champ de foire. irg> FUNÉRAILLES Le Samedi 25 Juillet, tout ce que la ville d'Ypres contenait de bons citoyens se pressait dans la rue de l'Etoile pour rendre leur compatriote, Monsieur Pierre-Léopold-Fran- çois Boedt, un dernier adieu, juste tribut d'hommages, reuduàune vie exemplaire et une carrière bien remplie. La grande affiluence d'amis, appartenant toutes les classes de la société, qui assistait cette cérémonie funè bre, témoignait du deuil profond, que celle perte laissait après elle c'est que Monsieur Boedt appartenait cette catégorie d'hom mes, qui doivent être pour les survivants un sujet de vénération et de regrets. D'une honnêteté proverbiale et d'un désin téressement toute épreuve, instruit, capa ble, aimant l'élude, il consacra utilement les principaux moments de sa vie des fonctions dans les quelles la rétribution des services rendus consiste uniquement dans la cons cience du devoir accompli et dans la satisfac tion du bien, qu'on peut avoir fait. Inébran lable jusqu'au dernier jour dans des convic tions mûries par de longues éludes, l'ami que nous regrettons, appartenait franchement l'opinion libérale et en fut un des soulieiir les plus fermes et les plus dévoués jamais,* dans aucun acte de sa vie, on ne peut trouver une défaillance, et il comptait parmi ces âmes fortement trempées, qu'une presse malsaine qui n'a de respect ni devant un tombeau ni devant la douleur d'une famille, ne pourrait jamais amoindrir quelle que soit la violence de ses attaques. Monsieur Boedt avait aussi le don de se Faire aimer de tous ceux qui l'approchaient c'est qu'il avait un caractère affable çl un cœur d'or. Le pauvre le pleurera, car il était charitable et se plaisait venir en aide aux déshérités de la fortune. Aussi s'esl-on souvenu de l'administrateur intelligent et désintéressé, car les différents corps, dont le regretté défunt avait fait par tie, ont eu cœur de se faire représenter ses funérailles. Les honneurs militaires ont été rendus celui que le Roi décora de son ordre, en 1869 l'administration communale dont, il y a peu de temps, il était encore le doyen, y assistait en corps, et la musique des Pompiers a fait eutendre,- pendant la cérémonie, des mor ceaux de circonstance. Les coins du poêle étaient tenus par MM. le Bourgmestre au nom de la ville d'Ypres, de Beaucourl au nom du Conseil communal, Désiré Vandermeersch au nom de la com mission du Musée Jules Iweins au nom des Hospices civils, Vandevyver au nom de l'académie des beaux-arts, et Diegeùck au nom de la société archéologique-de ImWest- Flandfe, dont le défunt élai^^H^ice- présideul. v

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2