9 Août 1874. 6 Fit iPiCS PAR AIN. N» 3,471-72. Dimanche, 34' ANNÉE. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQl'IRIT EDNKO A'IOiNNI'iMKN I l'Ait AN: Pour l'aiiotnl'adiniiiistriilir et jinliciaire «l'Ypres. fr. li-tlll Idem Pour le restant du pays. i> 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSF.lt FIONS Annonces la l>K>ie ordinaire fr. 0-1.1 Beclahes la ligna fr. 0-3" Les annonees de Bruxelles et de l'étranger sont reçues ciiei MM. I.boiikin et Pic a au, 1.7, Montagne des Aveugles, 4 Biiuxki.i.f.s. Nouvelle* de l'élraiigci*. Les rapports entre la Fiancect l'Allemagne, relative ment ii la question espagnole seraient-ils plus tendus Mu'on ne seinhlc le croire Paris Une dépêche de Madrid noas apporte l'analyse de la communication qui aurait étéfaile ce sujet par M. le princcdc llohcnlohe M. le duc Deeazes. Elle sciait très-nette cl tiès- calégoriquc. Ce n'est ici, il ne faut pas le perdre de vue qu'une information non officielle, mais dont nous sommes obligés de tenir compte cause do l'étal où se trouve la presse Madrid. On n'y peut publier absolument comme en France sous le régime de l'étal de siège, que ce que le gouvernement veut bien tolérer et*l'on est amené, dès lors, regarder comme exact, en matière si grave et si délicate, tout ce que le gouverne ment n'interdit point. Nous ajouterons qu'une dépêche de Berlin n'ayant pas plus d'authenticité, il est vrai, que celle de Madrid, dément formellement celle—ei. Toutefois, une chose reste certaine, c'est qu'il y a eu des observations faites par l'Allemagne la Fronce, verbales ou nou. D'après la Germania, l'éicque de Breslau, au nom île l'épiscopat prussien, aurait adressé au ministre des cultes, la déclaration formelle que jamais les évéques ne se soumettront aux lois ecclésiastiques. De son côté, lu gouvernement prouv,o elnquc jour, par ses actes, qu'il est bien résolu ne pas reculer ni transiger avec la hiérarchie catholique en révolte contre ces lois. l'êvêque de Paderborn, après avoir reçu la sommation oflicielle de se constituer prisonnier pour subir la peine de dix-huit semaines d'emprisonnement laquelle les tribunaux l'ont condamné a été arrête hier matin, il a été conduit la prison de Paderborn. La tranquillité n'a pas élé troublée. L eveqoe Conrad Martin est le quatrième prélat mis sou» les vet roux. Iiitôi'lciir* Yi-na», le g Août. Notre Belgique et le grand pays, d'où nous ve nait, jadis la lumière, sont engagés, l'heure qu'il est, dans le courant d'iine puissante réaction. ÏéP fanatisme ultramontain a relevé la tête il sa "déclaré Ta guerre la société moderne, ses lois libérales, ses institutions égalitaires il a osé rêver, au soleil du dix-neuvième siècle, la restauration du moyen-âge. Ses efforts constants et multipliés, que seconde Ignorance des peuples, tendent réhabiliter tout ce que nos ppres de quatre-vingt-neuf ont maudit, détruirè tout ce qu ils put édifié. Les droits de la libre conscience, l'indépendance de l'État, la souveraineté des nations, toutes ces conquêtes achetées au prix de tant de luttes et tant de - sang, l'-ultramonfanisme .espère les. reprendre et les confisquer jamais. Le voilà déjà qui organise ses armées, les armées qu'il lancera un jour l'assaut de là civilisation le voilà qui, par les mille voix de ses mille repré sentants, appelle sous ses drapeaux des meutes" d'abrutis. Ces paiivres paysans qu'il exhibe aujourd'hui dans sesgrofesqnes pèlerinages, ces ouvriers igno rants ^■fcnrégimente dans ses confréries et cor roie*! BtittHcs sortes de largesses, seront un es ayeugles mais invincibles in- tj-Iomphe, - Vi\. Le spectacle des manifestations et des menées ultramontaines doit inspirer, tous les amis du progrès, un sentiment d'amère tristesse. Quand on voit des populations entières se courber, doci les et obéissantes, sous le jo.ug de l'épiscopat, et céder, sans arrière-pensée aux coupables sugges tions de prêtres menteurs quand on entend des voix hautaines et audacieuses légitimer, au nom de la religion, l'oppression des consciences et l'uni verselle tyrannie de l'église, on se prend dé sespérer de l'avenir, et on se demande avec angoisse si l'humanité n'est pas condamnée rebrousser le chemin qu'elle a fait depuis trois siècles.. Mais il est une pensée fortifiante qui doit chas ser de nos cœurs le découragement c'est que le progrès est une loi de l'histoire, aussi certaine et aussi vérifiée que les lois de la physique ou de la géométrie. Depuis qu'il existe, le genre humain s'est sans cesse perfectionné il s'est développé travers les âgesaugmentant toujours son patrimoine de science, de bonheur et de liberté. Ce qui a été sera toujours. Lacivilisation sortira victorieuse des luttes de l'heure présente, comme elle a triomphé de tous les obstacles qu'on lui a opposés dans le passé. Le développement progressif de l'humanité est d'ordre provindentiel les efforts de la réaction peuvent le ralentir l'arrêter même pour quelques instants; ils ne sauraient en intervertir la marche. De même que le soleil brille d'un éclat plus pur après l'orage de même la liberté rayonnera, plus sereine et plus féconde, quand les jours d'épreuves seront passés Ces jours d'épreuves ne seront pas longs. Les agitations dans lesquelles se démène aujour d'hui l'ultramontanisma ne sont peut-être que le suprême effort d'un parti qui se sent mourir. Les événements européens des cinq dernières années ont dû apprendre la théocratie, qu'en dépit de ses doctrines et de ses prétentions, les peuples marchent et progressent: ils n'ont été pour elle qu'une longue série d'humiliations et de dé faites. Ici c'est l'Italie qui, secouant des chaînes sécu laires, renverse cette domination papale qu'on disait marquée du sceau de l'éternité Là-bas c'est l'Autriche qui, rompant avec un passé d'pppression et de misère, proclame dans ses lois régénératrices les principes de la souveraineté de l'État et de l'égalité des citoyens. Plus loin c'est la Suisse qui, dans un élan gran diose, proteste avec l'énergie d'un peuple libre eontre les conséquences politiques du dogme de l'infaillibilité Aujourd'hui c'est l'Allemagnejqui, forte et rec'on- stituée, réagit, avec trop de violence peutrêtre, contre les manœuvres et les attentats dès émissaires de Rome. Repoussé et banni par les trois quarts de l'Europe civilisée, l'ultramontanisme a cherché un refuge en France et en Belgique. Il y essaie, pat- tous moyens de resaisir son influence d'autrefois et d'organiser une crojsadeen règle contre nos lois et nos libertés Mais, quelles que puissent être sa force et son ardeur, il ne réussira pas dans l'œuvre de Ièsé- humanité qu'il poursuit. Les peuples finiront j>ar s'éclairer sur leurs véritables intérêts ils finiront par comprendre combien la victoire de la théocratie serait, fatale leur indépendance et leur prospé rité Il est impossible que le souffle de libéralisme qui a passé sur l'Italie, la Suisse et l'Allemagne ne pénètre pas chez nous. Car les idées ne se localisent pas dans un cercle de frontières déterminé il est .de leur'nature de se propager travers le monde. Favorisons, autant qu'il est en nous, cette diffu sion de l'idée libérale préparons les esprits la recevoir et la comprendre. Répandons flot l'in struction faisons descendre au cœur des masses les rayons vivifiants de Ta science. Nous hâterons ainsi l'heure de notre victoire. L'ignorancedu peuple est l'indispensable aHiée de nos adversaires quand nous l'aurons fait disparaître ils seront réduits l'impuissance. CONCERT de H Société royale de S1 Sébastien. La Société de S' Sébastien, instituée en 1303, l'occasion de la victoire mémorable de Groeningue lez-Courtray, est sans contredit l'une des plus anciennes de la Belgique. Si cette célèbre confrérie d'archers jadis si redoutable, n'a conservé que le souvenir de ses vicissitudes et de sa puissance d'autrefois, elle n'a cependant pas perdu de son lustre. Les fêtes qu'elle organise chaque année sont toujours splendides, très-animées et extrême ment recherchées. Nous en avons une preuve nouvelle dans le magnifique concert qu'elle a donné Dimanche, avec le concours de la Société des Chœurs. Cette solennité musicale a été des plus intéressantes, et a réussi de manière combler les vœux de ses intelligents organisateurs; et spéciale ment de M. E. Bouckenaere. Le programme d'ailleurs était très-attrayant et un vif sentiment de curiosité avait attiré une foule considérable. Elle a dû se retirer enchantée. Grâce au talent et l'habileté de MM. De Vos et Beyer, la Société des Chœurs a acquis un degré de perfec tion remarquable. La section chorale de cette excellente société a chanté le chœur Sur Veau, de Gevaert, avec une précision, une pureté et une vigueur qui ont soulevé de chaleureux applaudissements. La section symphonique, son tour, a enlevé avec une ma'éstra réelle, l'Ouverture du Domi, noir, d'Auber. Elle s'est encore surpassée dans l'exécution de le Danube bleu, 'valse admirablement arrangée par notre excellent pianiste, M. Baratf" Observation des nuances attaques jusR ensemble, rien n'a laissé désirer. Aussi, la entière, par d'énergiques acclamations, a- témoigné nos artistes amateurs, sa satistac et son enthousiasme." Le Septxtor des Huguenots a été une nouvi occasion de succès pour plusieurs de noschantei favoris.-L'exécution de'ce morceau capital nou confirmés dans l'appréciation que nous avons c donnée de leurs connaissances musicales. La Mélodie de Mignonrèndue avgc. exquis t et une voix dej p *Ém, Vergracht, et It

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1