JOURNAL D'Y PUES ET DE L'AKKONDISSEMENT, N° 3.474. Dimanche, 16 Août 1874. 6 FRANCS PAU AN. nouvelles «le l'cl ranger. Intérieur. 34" ANNÉE. LE PROGRÈS 1 t./ i ;'l i') 0£yj "■''J {j' F) T ri. T "1 r" r- f PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRBS ACOtlIRIT RONDO ABONNEMENT PAU AN Pour l'aiToii'l" administratif et Idmu Pour lo restant du pays. Tout ce <|ii< concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83 judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 7-00 INSERTIONS Annoncks la ligne ordinaire fr. 0-15 Kbci.amks la ligue fr. tt-30 Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez Mil. Lkciikin et Picard, 15, Montagne desAveugles, Biiuxki.i.ks. Le maréchal Bazainc s'est échappé de sa prison- villégiature de S" Marguérite Telle est la nouvelle [a plus inattendue, sinon la plus étonnante que nous ap porte avec une rare modeslie Iajournai officiel du gouvernement français. Et la feuille officielle «joute avec un grand sérieux qu'une enquête va être ouverte et que les coupables seront sévèrement punis mais elle ne dit pas qu'on a cherché rattraper le fugitif. Du reste, c'est dans l'ordre. On a procuré au con damné de Metz un lieu de détention très-propice aux méditations évasionnaires et, une fois l'essai tenté et réussi, ou va frapper tort et travers sur les infor tunés témoins de l'aventure. Déjà, le colonel Vilelte, ancien aide de camp de Tcx-maréchal, qui partageait volontairement sa capti vité a été arrêté lundi Marseille et le commandant du forl S" Marguérite a été également arrêté. Les malins diront que l'évasion de Uazaine est un débarras pour M. Mac-Mahon et partiront de là pour se livrer des suppositions auxquelles nous ne voulons pas prêter l'oreille. Attendons les détails de cette cu rieuse affaire. Bientôt peut-être apprendrons-nous que le maréchal Bazainc est nommé précepteur du prince impérial. Qui sait Avec l'avenir incertain que la France réserve ses chefs, les leçons de l'évadé de S'° Marguerite pourront un jour être utiles l'élève de Chislcliurst La nouvelle que nous avons donnée hier d'une dé marche du cabinet de Berlin en faveur de la reconnais sance du gouvernement espagnol est confirmée au jourd'hui de différents côtés. Les perquisitions et les arrestations que les autorités italiennes opèrent eu ce moment Rome, Florence et dans la Romagne ont accrédité l'étranger les ru meurs les plus sinistres sur la situation iméricure du royaume. C'est surtout le monde clérical qui se fait le propagateur de ces assertions. A l'entendre, un autre 93 va éclater dans la Péninsule la spoliation de l'Eglise succédera la spoliation des particuliers et les persécutions de toute nature s'étendront du clergé quiconque possède des biens au soleil un vrai cata clysme social. Les choses, heureusement, De sont pas aussi graves. Si un complot mazzinien ou socialiste a été découvert, car jusqu'à présent nous ne sommes pas bien édifiés sur la nature des projets poursuivis par les conspirateurs, malgré le zèle de la police les traquer jusque dans les rangs des plus modestes sociétés de se cours mutuels, le gouvernement italien est parfaite ment en mesure d'en triompher, qu'elle qu'en puisse "être la gravité. »NE», le u Août. La Pairie de mercredi, publie les statuts d'une nouvelle association c pour la sanctification du dimanche. Nous sommes loin de blâmer ceux qui croient devoir s'abstenir de tout travail le diman che le repos dominical peut même se justifier par des considérations autres que religieuses mais ce qui nous frappe dans les statuts de la nouvelle asso ciation et ce que nous tenons relever, c'est la coercition violente et odieuse qu'ils ordonnent d'exercer sur la conscience d'autrui. Ainsi, ils ne prescrivent pas seulement aux membres de s'abstenir de travailler le dimanche, mais ils or donnent de sévir contre ceux qui ne se confor ment pas cette,prescription, en cessant de leur faire des achaitj ou de les employer comme ou vriers. CroiAGjT, par hasard, .que le pauvre ouvrier qui -^^■l^manche* pour donner du. pain sa ■amiHè, le fasse de gaîté de cœur Eh L bien lui retirer d'autre part ses moyens d'exis tence, est un acte de basse vengeance et d'odieuse tyrannie. Comme on le voit, ces statuts sont empreints de cet esprit d'intolérance, qui, de nos jours, préside toutes les œuvres cléricales. e Encore si le clergé prêchait d'exemple, nous comprendrions sa sévérité mais ce jour là il est payé comme les autres il ne dit la messe, ne prêche et he chante que pour de l'argent et il défend' même aux nécessiteux d'en gagner c'est commode vraiment, mais c'est toujours l'histoire de fais ce que je dis et non ce que je fais s Un autre point qui n'échappera personne, c'est que les statuts prescrivent de percevoir une cotisation fixée 10 centimes ait moins. C'est là le dernier mot de toutes les œuvres cléricales, car toutes aboutissent remplir l'escarcelle épiscopale et forgér des armes pour combattre le progrès et la civilisation moderne. Depuis six semaines le Journal JYpres ne nous régale plus que des discours de M. Surmont, revus, corrigés et considérablement modifiés. M. Surmont s'est rendu la tâche facile, en s'arrogean t la direction du service sténographique aussi il en use-Targement pour atténuer et supprimer au besoin les sottes fanfaronades qu'il débite avec un incroyable aplomb, au sein du Conseil provincial: Ainsi, lors de la fameuse équipée, la suite de laquelle il dqnna sa démission pour rire, M. Sur mont déclara (voir la Patrie du 26 Juillet, nous copions textuellement) que sa dignité ne lui per mettait plus de siéger avec un homme comme M. Vrambout. Or, rien de tout cela n'a été maintenu au compte-rendu sténographié, et il paraît que M. Surmont n'a pas même eu besoin que la nuit lui portât 'conseil, car, dans le compte-rendu provi soire, qui paraît le soir même, il avait déjà fait litière de sa dignité il regrettait, sans doute déjà ses quatre mille francs et lui qui ne pouvait plus siéger avec un homme comme M. Vrambout .fut bien heureux d'aller le lendemain très-humblement !»rêter serment entre ses mains, sans s'apercevoir e moins du monde que sa dignité en fut froissée. Voilà ce que v^ut la dignité de M. Surmont Quelle mystification. On lit dans l'Opinion d'Anvers M. le ministre de l'intérieur vient de refuser d'agréer les premiers candidats désignés par la ville pour remplir les fonctions de commissaire de police Anvers. On voit que la sollicitude du gou vernement s'étend toutes les branches de notre administration. Il est singulier que ce soit uniquement la ville d'Anvers qui ait ainsi l'honneur d'être soumise la surveillance spéciale du pouvoir central. Reste examiner si ce refus est légal Nous en doutons. La loi a voulu partager le droit de nomi nation des commissaires de police entre l'autorité communale et l'autorité centrale. Le Conseil com munal présente deux candidats, le bourgmestre peut en ajouter un troisième et le gouvernement ne peut pas refuser de nommer parmi ces trois candidats, hormis le seul cas que la loi déter mine, celui où parmi les candidatsil s'en trouve rait un ou plusieurs qui aient été révoqués de leurs fonctions de commissaire. On peut appliquer r'" ici la loi qui dicit de uno negat de altero il était inutile d'inscrire dans la loi.que le gouverne ment peut se refuser dans un seul cas choisir parmi les candidats présentés, s'il le peut dans tous les autres cas, et sans autre motif, si ce n'est que les candidats appartiennent l'opinion libérale. Nous espérons que l'administration communale d'Anvers saura défendre ses attributions et ses prérogatives et qu'elle saura tenir haut et ferme le drapeau de nos franchises communales. Un jeune artiste-sculpteur d'Ypres M. P. Comein, expose dans l'une des salles de l'Hôtel de ville une petite œuvre originale qui a pour titre Pourquoi m'éveille-t-on sitôt M. Comein n'aurait pas taillé dans le socle de sa statue le sujetqu'il n'eût pas été difficile de voir ce qu'il a voulu représenter. C'est assez dire que le ciseau du jeune sculpteur a fidèlement rendu la pensée de l'auteur. En fait d'arts, ce n'est pas un mince mérite que de parler une langue connue. En sculpture comme en peinture, comme en poé sie, ceux qui savent se faire comprendre, ne cou rent pas les rues. Pour cela il faut avoir la note juste et M. Comein l'a. De quoi s'agit-il Un petit gavroche que sa mère semble, sans beaucoup de compliments, avoir arraché sa couchette et qui, pliant encore sous le poids de ses pavots, bâille, bâille, mais bâille jusque dans les orteils. Que ce petit malheureux ait dormi tout son soûl, rien n'est moins exact cela se voit et il serait difficile, croyons-nous, d'écarter plus largement les mâchoires, sans s'en luxer au moins une. Aussi, ne comprend-on pas que dans un mouvement de contraction aussi profonde, presque spasmodique, la langue puisse se désintéresser aussi complètement et se reposer mollement sur le plancher de la bouche. Il y a là quelque chose qui choque. Étant donnée une situa tion, il faut que toutes les parties qui s'y ratta chent entrent simultanément en action par un concours harmonique, sans cela l'expression est fausse et boiteuse. C'était bien le moins que pût faire cette langue de se réveiller un peu, quand le spasme se prolonge jusque dans les doigts de pied qui se lèvent et s'écartent tétaniquement. Ce der nier mouvement est très-heureux. Nous ne pouvons autant admirer le menton qui nous parait un peu vieux, surtout vu de dessous et de coté. Il est vrai que certains traits devancent parfois l'âge et que Cupidon ne se reflète pas uni formément dans toute la nature, mais il y a des écarts qu'on n'enfreint pas impunément et qu que soit la bonne volonté qu'on y mette, il fau convenir qu'on est ici bien plus devant la manij" bule d'une vieille édentée que devant le me plus ou moins délicat d'un jeune écolier. ParJ tre, l'attitude générale du gamin est très-1 Si le petit gars est debout, il n'est pas encore 1 à-fait dégourdi et le corps comme l'esprit n'est encore entièrement réveillé on voit clairemeu qu'il souffre de la violence qu'on lui a faite et que* Morphée le tient encore de trop près. C'est ce qui_ explique pourquor il a un mal de diable faire entrer dans ses culottes mal relevées le pa,n de sa chemise. Le mouvement de la main droite qui y procède ce commencement de toilette,'est on ne peut mieux réussi la main pousse pousse et fait dix fois plus d'efforts qu'il n'en faut pour une pe-

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1