6 FRANCS PAR AN.
N° 3,477. - Jeudi,
34# ANNÉE.
27 Août 1H74.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
\onipli«'.s de réliaaiig<;r.
Intérieur.
COMICE AGRICOLE DE DIXMUDE.
i
LE PHOGHÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACOlURIT RPNItO
ABONNEMENT l'Ail AN Pour Purroiul' administratif cl judiciaire d'Yprcs. fr. 8-00
Idem Pour le restant du pays7-00
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Picaoi), iS, Montagne dcsAvcugles, à.lîliijxii.i.rs
Nous n'avons que fort peu de nouvelles de France -
aujourd'hui, cl tout ce que nous en avons se rattache k
peu piès exclusivement au voyage du maréchal de Mac
Mahon dans les départements de l'Ouest.
Le Journal officiel continue publier la relation
quotidienne de ce voyage, mais cela varie peu d'un
jour l'autre, et les incidents dignes d'être signalés
spécialement sont rares.
D'après un bruit fort accrédité Paris, le résultat de
ce voyage ne répondrait pas toul-i-fait l'attente de
ceux qui l'ont conseillé ni celle du maréchal lui-niéine.
Il est tout naturel que M. de Broglie et ses amis soient
médiocrement satisfaits de voir éclater sue le par-cours
du président de la république ries sentiments que tout
l'effort administratif a tendu comprimer et semblait
avoir rendus impossibles.
Dans un grand nombre de localités allemandes on
célèbre comme fêle nationale l'anniversaire delà capi
tulation de Sedan. Le gouvernement prussien n'a
jaomis encouragé ces manifestations, il n'y prend au
cune part officielle mais en revanche, dans l'Allema
gne extra-prussienne, on y attache une grande valeur.
Le parti ultramontain vient, r son tour, de condamner
cette tête par l'organe de l'évêquc de Maycuce, le chef
de I Église militante en Germanie, Mgr Ketieler. Dans
une lettre pastorale que publie Ie Journal de Mayence,
ce prélat déclare que l'Eglise doit rester étrangère
mie féte qui ne sort pas de l'initiative de tout le peuple
allemand, mais d'un parti qui prétend tort repré-
senter l'idée nationale, et qui a provoqué la lutte con
tre le christianisme et la religion catholique. L'évéque
ajoute encore que l'abstention des catholiques cette
fête est une protestation contre les imputations offi
cieuses qui prétendaient rendre l'Allemagne catholi
que responsable de l'acte insensé d'un homme perdu.
Toutefois, comme il est avec le ciel et ses représen
tants sur la terre, les éièqucs, des ncroniodcmcnts,
Mgr Ketieler. veut bien permettre, attendu que tout
bon catholique doit prier pour sa patrie, d'ajouter aux
offices de ce jour ou du dimanche suivant une prière
potir demander Dieu de rendre l'Allemagne l'unité
intérieure sans laquelle l'unité politique n'est qu'une
vaine hallucination. Cette recommandation double
sens ne restera probablement pas sans réponse de la
part delà presse gouvernementale.
Vi'iiki», le 96 Août.
Le Moniteur de Vendredi contient un arrêté
royal, qui approuve le budget de notre province,
sous la 'réserve que la solution des questions
soulevées par les créances qui font l'objet de
l'article 35 des-recettes, n'est pas préjugée.
Or, cet article 35 est libellé comme suit
Créances recouvrer, et il a pour objet les sommes
dont MM. Surmont et C° voulaient déclarer M.
Vrambout redevable la caisse des fonds iocahx.
M-. le Ministre n'entend pas préjuger les.ques
tions soulevées propos de ces créances, et comme
il l'a déclaré d'ailleurs dans une précédente lettre,
il se réserve d'examiner cette question.
Nos faiseurs ne pouvaient recevoir un plus beau-
pied de nez, car qu'on le remarque "bien, M. Vram
bout n'a jamais demandé autre chose jamais, en
effet, il n'a voulu se soustraire tout contrôle. Il
disait noé faismirs du Conseil vous êtes incom
pétents et je ne pus tolérer que vous sortiez de vos
attributions liais j'ai moi-même soumis toutes les
itmptabilité que vous iucriminez,
le M. le Ministre de l'intérieur et
-'ne en*:xM confiance sa décision.
L'arrêté royal que nous visons, donne donc
complètement raison l'honorable chef de notée
province.
Mais, dira-t-on, qu'est ce qui péotive qn'àprès
vérification, les sommes ne seront pas maintenues
au budget cette questionnos yeux, n'a aucune
importance du moment où M. Vraffibout n'en est
pas personnellement débiteur, et ses ennemis ont
dû rendre un hommage public sa probité et sa
moralité, il importe peu que le prix des glaces et
les autres dépenses litigieuses soient" prélevées sur
la caisse de la province ou sur celle des fonds
locaux ces deux caisses appartiennent aux mêmes
contribuables, et la question de savoir sur laquelle
des deux doit être imputée telle ou telle dépense,
est une affaire d'appréciation, sur laquelle on peut
varier sans pouvoir encourir pour cela des impu
tations qui incriminent l'honneur et la délicatesse.
Nous le disons encore, MM. Surmont etC" voient
la paille dans l'œil d'autéui et n'apperçoivent pas la
poutre qu'ils portent dans leurs propres yeux.
Comment ils souscrivent un ouvrage publié
par M. Monthayé et prélèvent le montant de la
souscription soit environ 1,500 francs sur lés
fonds locaux. Mais s'il y a jamais*eu une impu
tation erronée et illégale, c'est bien celle-là. Eh
bien que diraient nos matadors si un jour leurs
successeurs incriminaientde ce chef leur délicatesse
et leur moralité, c'est pourtant ce qu'ils ont fait eux,
en pratiquant largement leur maxime favorite
d'après laquelle le choix des moyens légaux et
honnêtes, est une affaire tout fait accessoire, qui
jamais ne doit, ni ne peut tourner au détriment du
but principal. Et dire que c'est là de la
morale épiscopale
Oft» m
L'Association agricole de l'arrondissement
d'Ypres tiendra samedi une séance qui promet d'être
des plus intéressantes un grand nombre de récom
penses y seront distribuées d'abord cinq
instituteurs MM. Deleu de Messines Vanden
Bulcke de Beeeïaere, Verhille de Neuve-Église,
Lobbedey de Brielen et Toortelboom de Noord-
schote pour leurs compositions destinées
répandre l'enseignement agricole dans les
écoles primaires, puis au sieur Vandormarliere, de
cette ville, qui après avoir fréquenté le cours de
maréchalerie l'école de Cureghem, a passé sou
examen et obtenu le diplôme de capacité.
Des médailles avec prime seront remises aussi
six qnciens serviteurs qui sont attachés depuis
quarante et cinquante années la même exploita
tion.
Enfin et ceci ne sera pas la partie la moins inté
ressante de cette solennité cinq dotations an
nuelles de 80 francs seront allouées cinq ouvriers
qui ont obtenu précédem ment la médaille pondeurs
anciens et loyaux services. L'un d'eux, le nommé
Casier de Kemmel, a été médaillé en 1849, il avait
alors trente huit ans de services, et est âgé aujour,-
d'hui de 82 ans il touche pareille dotation depuis
1868. -
Il est a espérer qu'un grand nombre de membres
voudront relever cette solennité par leur présence.
Nous nous demandons aussi si' on ne pourrait "pas
augmenter les ressources de cette caisse de dota
tion, par exemple au moyen d'une souscription
populaire dans les limites de 10 centimes 2 ou 5
francs par an. Certes, tout le monde applaudira
l'idée de récompenser les serviteurs qui, bien-
exceptionnellement de nos jours, restent encore
des trente et quarante années au service du même
maître, et. ce serait Singulièrement relever Téclat
et la valeur des récompenses qu'on leur décerne,
que d'y attacher les droits éventuels une certaine
dotation. Nous semons cette idée, en formant des
vœux pour qu'élis germe et porte ses fruits.
M. Arthur Ligy, de cette ville, qui s'est si
remarquablement distingué, il y a quelques jours,
aux concours du Conservatoire royal de Gand-* vient
de passer le second examen de docteur en droit,
devant le jury Combiné de Gand-Louvain.
Coiiconrs dn 99 Août.
Dixmude n'est généralement connu que par deux
de ses produits, l'un artistique, l'autre alimentaire
son jubé et son beurre. Quel que beau que soit
le premier si bon que soit le second, DiXmude a
d'autres mérites encore. C'est la plus coquette pe
tite ville que l'on puisse rêver. Nous doutons fort
que le?préhistoriques la choi sissent jamais pour y
tenir une de leurs assises car ils n'y rencohtre-
raient ni grottes, ni cavernes, ni dolmens, ni tu-
mulus. Dixmude est couché nonchalamment sur un
lit de verdure, au milieu de prés émaillés de fleurs
et de pâturages où paissent les grands bœufs mé
lancoliques etles belles vaches laitières qui donnent
l'excellent beurre en question.
Le concours agricole a lieu sur la Grand'Place,
qui est une des plus spacieuses de la Belgique.
C'est vraiment beau voir, cette multitude de
bestiaux, gros, gras, plantureux, forts, et dont les
formes, perfectionnées par le croisement, font l'ad
miration de tout le monde. C'est qu'il y a foule, et
foule ne pas pouvoir circuler son aise. Tout
cela est parqué et arrangé de la meilleure façon
du monde. Le carillon joue, les cloches sonnent
toute volée, les vaches beuglent, la foule circule
et tous ces sons discordants forment un en
semble musical étrange bizarre, mais saisissant.
Pour les chevaux on a surtout remarqué les ju
ments de moins de 4 ans, puis celles de deux ans,
les chevaux entiers de 18 mois venaient ensuite,
enfin les produits de race croisée.
Pour les bêtes cornes, les magnifiques vaches
laitières exposées par M. Jules Matthieu, de Wy-
nêndaele, et par M. Vande Woude, de Caeskerke.
Les taureaux de deux ans appartenant M. Aer-
noudt,L.,de Gouckelaere, et ceux élevés l'école
de Ruyssetede.
Les taureaux d-'un an deMM. Yan den Berghe,
Ëessen, Van Sielôghem, Slype, Defever Eessen.
Pour les lots de vaches, ceux exposés par MM.
Vandenbroele de Boesinghe, Mysselin de Nieu-
cappellé. Aernoudt d.e Couckelaere, Vandewou le
de Caéskerke,'Portier^e S* Jooris.'
Après que le jury eut'discufé sur le mérite
produits exposés, les membres, du Comice et les*1
invités se réunirent un banquet de 180 couverts,^
La table était mise dans l'ancienne église des Ré
collets, donnée par M. Bortier. la ville de Dix-
.mude, la condition qu'on n'y .dise, plus la messe.
Cette salle est charmante, peinte en blanc et ornée
d'innombrables drapeaux tricolores.
Le buste du Roi est placé au haut de la salle.
La table d'honneur est présidée par M. Woets,
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