m
N° 3,492. Dimanche,
34° AIMÉE.
18 Octobre 18tV
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Nouvelles de l'étranger.
Intérieur.
Comme quoi de Petit-Frère ou
deviendrait cuisinier.
'ai :r
LE PROGRES
PARAISSANT LE IEOPI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQDIRIT EONDO.
ABONNEMENT PAU AN Pour l'.inoml1 administratif et judiciaire d'Yprcs. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays. 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annomcrs la ligue ordinaire fr. 0-t5 Réclames la ligue fr. 0-30
Les annonces de Bruxelles et -de l'étranger sont reçues chez MM, Leciikin et
Picaii», 13, Montagne des Aveugles, A Iîiiuxri.i.ks.
Le Mémorandum que l'Espagne vient de faire remet
tre au cabinet de Versailles est un document fort
étendu courtois dans la forme mais très-précis au
fond. Il expose longuement tous les griefs de l'Espa
gne ainsi que l'avait demandé le ministre des ailaircs
étrangères de France dans sa première réponse. La
communication produit une sourde irritation, d'abord
pour ce qu'elle contient, puis parce qu'on y voit une
manœuvre politique dont le chancelier d'Allemagno
tient les Bis. Quoi qu'il en soit comme le Morning-
Posl le dit avec raison la France aura les sympathies
de l'Europe si elle donne satisfaction l'Espagne. Sa
dignité n'en souffrira pas, mais elle pourra se dire
qu'elle se fût épargné tous ces embarras et ne serait
pas dans le Cas de récriminer aujourd'hui contre les
habiletés de M. de Bismarck si elle n'avait pas établi
depuis le 24 mai une solidarité compromettante entre
ses intérêts et ceux du cléricalisme.
Ainsi qu'on nous l'annonçait hier l'avis des méde
cins que lu tribunal de Berlin a chargés de constater
l'état de sauté du comte d'Arniin a prévalu. Le comte
a été transféré dans une maison de santé près de Berlin.
Il pourra jouir d'air et de mouvement, tout en restant
soumis une étroite surveillance. Il reste en quelque
sorte gardé vue. L'instruction préparatoire de son
procès avance rapidement.
Le correspondant de Bayonne de la Kœlnisclte Zei-
tung dans une lettre que ce journal a publiée hier
soir reproduit le récit du débarquement Motrico
de toute une cargaison de canons et de munitions,
destinée aux carlistes. Ce récit, emprunté la Voix de
la Patriese termine ainsi
Ce débarquement prouve que ce n'est point par la
frontière française que les carlistes reçoivent les res
sources qui leur permettent de continuer la guerre.
El lu correspondant de la feuille allemande ajoute
Sous ce rapportla Voix de la Patrie n'a pas tout
fait tort. J'ai appris moi-même souventdans les pas
ses des Pyrénées, que de/tuis quelque temps les carlis
tes ne reçoivent plus aucune contrebande de guerre par
celle voie. Voilà assurément un témoignage qui n'est
pas suspect.
ÏPRRS, le 17 Octobre.
Nos lecteurs savent sans doute que la che
nille devient chrysalide et que la chrysalide se
transforme en papillon mais nous gageons
bien qu'ils ignorent comment de Petit-Frère
on deviendrait cuisinier. Eh bien nous
allops le leur apprendre.
Le Petit-Frère dont nous avons annoncé,
Jernier lieu, .l'arrestation a comparu
iIi notre tribunal correc-
M de cette affaire a été
rn incident, qui édifiera
îs notre,i^oorantin
)s uiui l borne,
v -ij'ix, une
appropriée
[e et du portier
lit eu-Jjeu
es&é* qui
ipable, mais
ivf'eur-
la communauté ne négligea plus aucun'moyen
pour le soustraire la vindicte publique.
Et d'abord, il refusa de porter plaiqtç, et
comme le délit avait été commis en France,
il était impossible «le le poursuivre, devant
la justice belge, la loi exigeant pour cela qu'jl
y ait plainte de la partie lésée ou avis officiel
des autorités françaises aussi notre Petit-Frère
allait être relâché, lorsque arriva enfin une
lettre du parquet de Lille, qui dénonçait le
vol et réclamait des poursuites.
N'étant pas parvenu donc enrayer l'ac
tion de la justice, le supérieur de Comines
eut recours un autre truc.d'iin nouveau
genre. Il écrivit M. le juge d'instruction
pour le supplier de supprimer, dans l inslrué-
tion, la qualité dé Pèlit-Fière, et de la rem
placer parcelle de cuisinier du couvent. Le
jugement aurait ainsi flétri uoit plus un Petit-
Frère, mais un disciple de Vatel et l'honneur
de l'établissement était sauf- Comme on le
voit, le supérieur des Ignoraulins de Comiues
pense arec Tartuffe
Que le mal n'est j imajs que dans l'éclat qu'on fait
Le scandale du monde est ce qui fait l'offense,
Et ce n'est pas pécher que pécher en silence.
Mais le ministère public ne fut pas de cet
avis et, après avoir énergiquemenl flétri et
stigmatisé la conduite du prévenu et celle du
supérieur, il demanda au premier s'il avait
doue oublié ses dix commandements. Non,
répondit le prévenu, du ton le plus caflFurd, et
si j'ai volé, c'est que je voulais m amuser une
fois et puis je comptais aller faire pénitence.
Le Tribunal s'est chargé de la lui infliger
et a condamné le saint homme trois mois
d'emprisonnement, 26 francs d'amende et
aux frais.
L'Allemagne, parait-il, ne se croit pas encore
assez forte pour parer toutes les éventualités
de l'avenir. Voilà en effet, qu'elle se dispose
donner sa landsturm une organisation
permanente qui lui procurera une nouvelle
force que l'on peut évaluer huit cents mille
hommes environ. Que nous sommes loin du
rêve de Bernardin de S' Pierre, et comme les
membres du Congrès de la paix doivent être
convaincus de la stérilité de leur œuvre du
moins dans le passé.
Nous avons annoncé il y a quelques jours dit
\'Eçho du Parlementque le conseil fédéral ger
manique venait d'être saisi d'un projet de loi
tendant organiser la landsturm sur tout le terri
toire de l'Empire. Aux termes de ce projet de loi
dont nous avons publié \e texte, \a. landsturm,
c'est-à-dire toute la partie, valide de la population
mâle, âgée de 45 60 ans, va être organisée mili
tairement, d'une façon permanente' en temps de
l paix. Cette-dernière réserve des foi-ces nationales,
sf-qui jusqu'à ce jour n'entrait en scène que dans les
moments suprêmes va devenir eh quelque sorte
«partie intégranfe"*de l'armée. En cortiéquénàe la
t'ndsturm JÉtfft»*-'©! de - pcôtection di'
des gens et jamais en temps de guerre, on ne
"pourra traiter ses membres comme on traitait les
francs-tireurs français pendant la terrible campagne
de 1870-1871.
On ne saurait trop insister sur la gravité de
cette mesure. Le Times va jusqu'à dire que son
importance reléguera dans l'ombre les controverses
Ultramontaines et les scandales diplomatiques.
L'Allemagne possède dès aujourd'hui la plus
puissante organisation militaire de l'Europe. Il y a
quatre ans elle a pu lancer sur le territoire fran
çais des masses énormes de soldats. Et cependant
cette abondance ne lui parait pas suffisante et voici
qu'elle augmente d'une façon notable ses forces
offensives, en édictant une loi qui permet d'appeler
au service actiftoute heure ce qui ne consti
tuait naguères que la dernière réserve dans les
moments dé crise.
Le Times attribue la mesure que nous signalons
aux incontestables progrès de la réorganisation
militaire en France. Il estime que la France serait
en mesure aujourd'hui de mettre en campagne un
nombre de soldats équivalent au chiffre des forces
allemandes pendant la guerre de 1870. Or, l'Alle
magne Tondrait maintenir tout prix sa supréma
tie, et c'est pour cela qu'elle s'organiserait de
façon pouvoir confier la landsturm tout le ser
vice intérieur et la défense des places fortes.
Le projet soumis au conseil fédéral allemand
trahit des préoccupations sérieuses et dont il y a
lieu de tenir compte.
On reproche, et ce n'est pas sans raison au
libéralisme de n'avoir pas fait assez pour l'enseigne
ment, quand il occupait le pouvoir. S'il ne pouvait
réformer la loi de 1842, dit-on, il pouvait au moins
la rendre moins mauvaise, en ne confiant son exé
cution qu'à un personnel indépendant, et pouvant
résister aux exigences de l'inspection ecclésiastique.
Il ne l'a pas fait, comme il n'a pas mis exécution
la loi de 1866 décrétant la création de quatre
écoles normales.
Ce n'est pas nous qui innocenterons ce propos
l'administration libéralecar la faute qu'on lui
reproche est d'autant plus regrettable qu'elle a
compromis l'avenir. Le temps perdu en fait d'in
struction ne se rattrape pas. Huit années d'attente
c'est une génération scolaire enlevée au progrès.
Il faut être juste cependantet avouer que les
cléricaux en suscitant sans cesse de longues et
oiseuses discussions politiques, ont stérilisé,et pour
cause, les travaux législatifs. D'un autre côté, les
Chambres étant moins avancées que le cabinet libé
ral, ilest possible que bien des questions n'auraient
pas été résolues par elles dans le sens jiu progrès^
M. Pirmez surtout, qui alors n'était pas encor
Convaincu, et qui depuis a reconnu au meeting
Charleroi ce qu'il restait faire, pour l'eu
ment de l'État, sepréoccupaii beaucoup du s
instituteurs et il avaittrouvé le moyen de l'a
tout en les soustrayant au despotisme du
avRjL£pjjtcesser 1® cumulées fonctions a
^rT.i.aveo cefles fl'jrtstitu'teur, et son is
touchet_aux positions Acquise
secrei