N° 212. Jeudi.
37 e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURN AL D'ï PRES ET L'ARRONDISSEMENT.
Comme quoi la Belgique dote les neveux
des cardinaux Antoneiii et Patrizzi.
11 Janvier 1877.
BULLETIN POLITIQUE.
On parle d'un ultimatum adressé la Porte, de
la rupture probable des négociations Conslanli-
noplé, bref de tontes sortes de choses étonnantes.
Toutes ces nouvelles, répandues par YOffice
Reuter dans le but de paraître bien informé, sont
absolument contredites par le Times qui affirme,
au contraire, sur l'autorité de ses correspondants,
que l'on est très près de s'entendre.
On lui mande la fois de Vienne et de Paris que
la Turquie consent l'organisation d'une gendar
merie en Bulgarie, la condition qu'on lui laisse
l'honneur de l'initiative, et sur ce point, dit-on. il
n'y aura pas de difficultés.
La Turquie consentirait, en outre, céder Petit
Zwornik la Serbie, et ferait ainsi, d'après le
Times, un pont d'or la Russie.
Enfin, la Sublime Porte consentirait toutes les
réformes qu'on peut raisonnablement exiger d'elle,
et bientôt la conférence pourra se séparer au bruit
d'un feu d'artifice allumé en l'honneur de la paix.
On voit que ces renseignements ne concordent
guère avec ceux des canardiers de Vienne et d'ail
leurs, mais nous avons toujours trouvé un grand
avantage accepter de préférence les informalions
du Times et nous les signalons comme d'un bon
augure.
Encore un démenti qui prouve l'importance qu'il
faut attacher aux renseignements de l'Agence
Havas. Elle nous a télégraphié l'autre jour que M.
le duc Decazes avait reçu Paris Odian-EflVndi
Or, il se trouve qu'Odian-Effendi n'a pas vu M. le
duc Decazes son passage Paris mais il a l'in
tention de lui rendre visite son retour de Londres.
De plus, Odian-Eiïendi n'a été chargé d'aucune
mission officielle, d'où il résulte qu'alors même qu'il
aurait été reçu, ce Turc, absolument inconnu, ne
valait pas l'honneur d'être annoncé l'univers par
les cent fils du télégraphe.
Des élections complémentaires viennent d'avoir
lieu en Italie, qui ont rouvert les portes du Parle
ment deux anciens ministres MAI. Visconti-
Venosta et Bonghi. Les Italiens se montreront fort
satisfaits de voir deux hommes aussi éminenls
reprendre leur place sur les bancs de la Chambre
des députés.
Tantôt l'ouverture des Chambres françaises, sans
tambours ni trompettes, absolument comme en
Belgique.
On assure, dit le Bien public, que M. Gambclla,
qui quittera Nice vers la fin de la semaine, pronon
cera Marseille un grand discours indiquant la
ligne politique qui sera suivie par les députés de
l'Union républicaine de la Chambre des députés
pendant la session ordinaire de cette année.
Constantinople, 8 janvier.
Les habitants grecs et turcs d'Andrinople ont
demandé l'a ut. risalion de prendre les armes pour
combattre l'ennemi commun. Cette demande a été
adressée au Sultan.
Le Sultan a fait écrire par le vizir que, tout en
remerciant ses sujets de cette preuve de dévoue
ment, il espérait la conservation de la paix en cas
de guerre, il se mettrait lui-même la tête de
l'armée, et il compterait alors sur le concours de
tous ses suje's sans distinction de race et de culte.
Le Cbeikh-ul-islam engage des volontaires.
Comme nous l'avions prévu, les Bassins
Houillers sont déclarés en état de faillite et
ses satellites ne peuvent tarder suivre de
près la société-mère.
Le tribunal de commerce de Bruxelles vient,
en effet, d'être saisi de quatre demandes de
mises en faillite contre la société de construc
tion et les sociétés Furnes-Dunkerque, Bruges-
Blankenberghe et Eecloo-Anverset on se
demande généralement quand le tour de la
Banque de Belgique et surtout de la Banque
Belge du commerce et de l'Industrie?
Les Banques, moins que toutes autres socié
tés, peuvent continuer vivre lorsqu'elles sont
notoirement audessous de leurs affaires, car
elles ont avant tout besoin de crédit. La prin
cipale source de bénéfice pour une Banque,
consiste, en effet, dans les dépôts de fonds, qui
y sont faits en compte courant, moyennant un
minime intérêt de 2 ou 2 1/2 pour cent. Or
qui ira déposer son argent des Banques dont
les actions de 500 francs ne sont plus cotées qu'à
67 et 20 francs. La faillite ou la liquidation
volontaire peut seule sauver ce qui reste de
l'avoir social, lequel, sans cela, doit être ab
sorbée par les administrateurs, commissaires
et par tout l'état-major d'employés, que ces
établissements continuent salarier.
Entretemps, nous appelions l'attention de
nos lecteurs sur le compte-rendu de l'assem
blée des actionnaires et obligataires de la
société de construction. Le président de la réu
nion M. Iweins, notre compatriote, a très-bien
défini ce qui reste faire provoquer la faillite
de la société et exercer un recours en respon
sabilité contre tous ceux qui ont été ou sont
encore administrateurs, ou commissaires de
cette société; il est, en effet, hors de doute, que,
depuis l'origine jusqu'à ce jour, les statuts de
la société ont été constamment violés.
Et il en est presque de même pour la plupart
des autres sociétés aussi tout le monde semble
d'accord pour réclamer des mesures propres
mettre un terme ces abus. Mais quelles me
sures? Voilà où les divergences d'opinions
commencent. Nommer un commissaire du
gouvernement pour exercer une surveillance
sur la gestion de la société, disent quelques-
uns mais d'abord, on ne montrerait ce com
missaire que les écritures dont on voudrait
bien qu'il eût connaissance puis ce serait
leurrer les actionnaires et obligataires, en
substituant en quelque sorte la responsabilité
effective des administrateurs et des commis
saires, une responsabilité illusoire de quelque
employé subalterne du ministère. Oui, nous
le répétons avec une entière conviction il n'y
a aucune nouvelle mesure introduire dans
la législation, mais il y a recourir êelles
qui y sont inscrites et exercer ce recours
en responsabilité contre les administrateurs
et commissaires, dont la responsabilité doit
cesser d'être une lettre morte l'avenir,
comme elle l'a été dans le passé.
Depuis une dizaine d'années, plus de vingt
sociétés ont vu absorber leurs capitaux par
l'incapacité ou par les friponneries de leurs
administrateurs, et jusqu'ici pas un admini
strateur n'a subi un jour de prison et ni dû
payer un franc d'amende.
On en est se demander s'il n'y a plus de
justice en Belgique?
Au moment ou l'on bat la grosse caisse pour
récolter de riches étrennes pontificales, il
n'est pas hors de propos de reproduire les con
sidérations fort judicieuses que M. Pecher a
fait vouloir au sujet de cette œuvre, au sein de
l'association libérale d'Anvers.
Nos lecteurs y trouveront d'utiles leçons
que tous les hommes de bon sens ne peuvent
manquer de mettre profit
PHOCBÊS
IMKIISS.ÉKT l.i: JEllli ET LE DIJI V'.CIIE.
VllilCS ACQL'IRIT KlINDO.
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Poperinghe-Hazebrouck. G-30. 12-07. 6-50.
Poperinghe. 7-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-55. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-45.
Langhemarck-Ostrnde. 7-18. 12-06. 6-20.
Langhrmarck, le samedi, 5-50.
Yprès, le 10 Janvier 187 7.
Mais parfois, Messieurs, il arrive notre clergé d'a-
mères leçons s il ne veut pas les comprendre, il est
utile au moins de les mettre en lnmière,afin que le peu
ple ne les ignore pas et en profite.
Que voyons-nous en Belgique depuis quelques an
nées
Le clergé pressure le pauvre peuple pour envoyer
des étrennes au Pape, des cadeaux l'occasion du cin
quantième anniversaire de sa prêtrise, du vingt-cin
quième anniversaire de son pontificat. Des millions
sortent de l'escarcelle de ce bon peuple belge et vont
remplir les coff'rps-forts du Vatican.
Tels sont les faits patents, indéniables. Mais lorsqu'à
coté du Saint-Père meurt son fidèle Antoneiii, le pré
voyant organisateur des rentes que la chrétienté fait
son maître, Antoneiii le confident, le bras droit de Pie
IX, Antoneiii, ce témoin journalier de ia pauvreté de
l'Eglise, de la détresse de son maître, que lègue-t-il de