fto 215. Dimanche.
37e ANNÉE.
21 Janvier 1877.
6 FRAJNCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN! POLITIQUE.
Alca jacta est. Il ne faut pas croire cependant
que cette résolution soit une cause de guerre im
médiate. Il se peut fort bien que la Turquie, après
avoir refusé d'agir sous une pression étrangère
fasse droit dans l'usage de son libre arbitre, aux
vœux de l'opinion publique.
Nous ne trouvons pas d'autres expressions
pour qualifier le projet de loi sur la réforme
électorale, que le gouvernement vient de sou
mettre aux Chambres, que celle-ci pessima
lex, loi détestable, mille fois plus mauvaise
que celle qui nous régit actuellement. La fé
dération avait préconisé le système anglais
parce qu'elle voulait garantir le secret du vote
et l'indépendance de l'électeur et elle récla
mait pour cela trois conditions essentielles, le
vote par ordre alpabétique, le mélange de
tous les bulletins avant le dépouillement et
l'obligation pour l'électeur de faire son bulle
tin, lui-même.
Aucune de ces conditions n'est admise dans
le nouveau projet. M. Malou emprunte
tout le clinquant de la loi anglaise, il conserve
les apparences extérieures du ballotle cou
loir, les box, le bulletin officiel; mais ce qu'il
donne d'une main il le détruit de l'autre, car
coté du bulletin officiel il admet un autre
bulletin, qu'il qualifie justre titre, mais as
sez maladroitement, d'après nous, de bulletin
de parti.D'autre part, non seulement le projet
n'introduit pas le vote par ordre alphabétique
général, mais il supprime l'ordre alphabétique
par bureau et décide que les électeurs voteront
l'avenir par commune. De cette manière les
curés arriveront la tête de leurs ouailles et
après les avoir soigneusement fouillés, ils
leur remettront un bulletin de parti, au mo
ment de l'appel nominal et se feront remettre
la sortie ae l'électeur, le bulletin officiel,
qu'il aura reçu du Président, de sorte qu'ils
pourront vérifier avec certitude si leur bulle
tin départi a été ou non remis dans l'urne. Il
était impossible de rendre ce contrôle plus
facile et plus certain.
Ainsi le bulletin officiel n'existe que pour
l'usage particulier des libéraux; les cléri
caux auront le leur et on aura les moyens de
contrôler s'ils n'en mettent pas d'autres on
ne saurait se moquer plus agréablement de
ses adversaires. Reste savoir si l'opinion li
bérale endurera une pareille mystification et
si enfin elle ne sortira pas de son état de
torpeur, dans lequel l'ont plongé les événe
ments de 1870.
Plusieurs journaux ont annoncé que l'Evê-
que de Liège est décidé user des armes de
1 excomunication contre tous les fontionnaires
communaux, qui ne se soumettront pas aveu
glément aux lois de l'église, ce qui veut dire
aux exigences du clergé. Il ne nous étonnerait
pas de voir ajouter ce scandale tant d'autres;
mais que le clergé y prenne garde; un proverbe
dit: tant va la cruche l'eau, quelle se brise
et il ne faut pas se le dissimuler, l'opinion pu
blique est, on ne peut plus, surexcitée par les
provocations incessantes du clergé. Notre
législation n'est pas d'ailleurs aussi impuis
sante, qu'on pourrait le supposer, pour oppo
ser une digue ces extravagances.
Sans doute, le prêtre pourra toujours refu
ser au confessionnal l'absolution ceux qui
sont assez bon de la lui demander, mais s'il se
figure qu'il peut lancer l'excomunication du
haut de la chaire et vouer les fonctionnaires
la haine ou au mépris des fidèles, qui assis
tent ses prêches, il se trompe singulière
ment, car la loi (article 263 du Code Pénal)
dispose que seront punis d'un emprisonne-
ment de huit jours trois mois et d'une
amende de vingt six francs cinq cents
francs, les ministres d'un culte qui, dans
l'exercice de leur ministère,par des discours
prononcés en assemblée publique, auront di-
rectement attaqué le Gouvernement, une
loi, un arrêté royal ou tout autre acte de l'au-
torjtèpublique or le prêtre qui, du haut de
la chaire blâme un acte posé par l'autorité
locale, tombe, sans aucun doute, sous l'ap
plication de cette disposition.
Espérons que celle-ci cessera d'être une let
tre morte et que les fontionnaires communaux
plus soucieux de leur dignité l'avenir que
dans le passé, auront le courage d'en requérir
l'application, si ces abus se représentent.
La discussion du budget de l'intérieur a
fourni M. Van Iseghem l'occasion de signa
ler la négligence et la partialité que notre
Députation apporte dans la répartition des
subsides. On connait depuis longtemps notre
opinion sur ce collège. La Députation est un.
corps énervant qui entrave et désorganise
tout ce qu'elle touche. M. Van Iseghem aurait
pu aller plus loin, il aurait pu demander au a
l'avenir les propositions des subsides par l'Etat
fussent faites par les gouverneurs. Il en était
ainsi autrefois et ce système présentait cet
avantage que le gouvernement pouvait cor
riger les injustices commises par les Députa-
tions.Aujourd'hui tout reste sacrifié l'intérêt
électoral.
PROGRÈS
i. rniuls In (uiy.cii
vires acquikit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement adraioistr3tiP'el judiciaire d'Yves, Ir. C-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Popcringbe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50.
Poperinghe. 7-30. 9-07. - 12-07. 5-57. 6-50.
8-43. 9-50.
Gourtrai. 5-34. - 9-46. - H-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-45.
Langhemarck-Ostrnde. 7-18. 12-06. 6-20.
Langhrmarck, le samedi, 5-30.
En dépit de ce qu'on annonçait hier la dernière
heure, le grand conseil de l'Empire ottoman dé
cidé l'unanimité qu'il y avait lieu de repousser
les propositions de l'Europe comme contraires
l'indépendance et la dignité de l'Empire.
Telle paraîtélre l'opinion de beaucoup d'hommes
d'État, et entre autres celle de M. Thiers.
D'un autre côté, il importe de noter que le lan
gage des journaux russes est devenu beaucoup plus
pacifique, et d'après le Loydde Pesth, le cabinet
de St-Pétersbourg aurait déjà fait savoir l'étran
ger que, même dans le cas d'une rupture, la Russie
n'attaquerait pas isolément la Turquie, cl dans
aucun cas ne fait la guerre avant le premtenps,
D'ici là, les choses peuvent encore oboutir un ar
rangement.
Londres, 18 janvier.
Le gouvernement publie la correspondance du
consul Holmes elle va jusqu'au 22 janvier. Elle
dément de nouveau les résultats d'après lesquels
les Turcs auraient empalé des personnes en Bosnie.
Cette correspondance renferme une lettre du
consul français Bosna-Seraï, en date du 19 no
vembre, qui appuie le démenti.
Une lettre de l'évêque Slrossmayer maintient
toutefois qu'il a reçu ses affirmations de témoins
dignes de foi.
Londres, 19 janvier.
Le conseil privé a étendu aux moutons et aux
chèvres de France et de Belgique l'ordre prescri
vant de les abattre endéans les dix jours de leur
arrivée en Angleterre.
Le même règlement sera appliqué la Hollande
et au Danemark, moins que ces pays ne prohi
bent les importations.
Conslanlinople, 18 janvier.
Le conseil général vient de terminer sa séance.
Plusieurs discours ont été prononcés. La discussion
a été animée, cependant l'accord n'a cessé d'être
parfait.
Le conseil a décidé l'unanimité qu'il fallait
rejeter les propositions de l'Europe qui sont con
traires l'intégrité, l'indépendance cl la dignité
de l'Empire.
Le grand conseil a rejeté l'unanimité les pro
positions des grandes puissances et s'est prononcé
contre la discussion il a décidé que les contre-
propositions turques sont seules discutables.
Borne, 19 janvier.
Le Vatican a terminé les négociations avec la
France pour la nomination de deux cardinaux.
l'pres, le S® Janvier 18J7.
m. iseghkm. Tous les ans, les députations
permanentes sont obligées de faire des propositions au
gouvernement, pour la distribution des subsidesà accor
der aux communes de leurs provinces. La députation
permanente de la Flandre occidentale attend quelque-