Acla sanctorum. Nouvelles locales. Ypres. 16 Janvier 1877. Les lecteurs du Progrès se seront demandé différentes reprises, où en élail la question de l'achèvement et de la reprise par l'Etat du Canal de la l.ys l'Yperlée. Ils se rappelleront sans doute que cette question a ému le commerce et l'industrie des arrondissements d'Ypres, de Dixmude et de Furnes, au point qu'il s'est formé Hn cercle de commerçants et d'industriels pour poursuivre et hâter sa solution. Eh bien, nous pouvons affirmer aujourd'hui que la question n'a pas fait un pas. On se rappellera du reste que nous l'avons prédit. Nous connaissons depuis longtems les bon nes dispositions du gouvernement l'endroit de notre Flandre en général et de notre arrondisse ment en particulier. On a beau démontrer nos ministres,combien l'achèvement du Canal est d'utilité publique, com bien sa reprise profiterait nos localités, on se heurte contre l'obstination systématique de l'hono rable ministre des finances, dont l'opinion est prépondérante dans toutes les questions agitées dans les conseils de la Couronne. Monsieur Malou a reçu deux fois en audience les délégués de ce cercle avec cette courtoisie, qui lui vaut la réputation du plus charmant homme de la terre il leur a servi beaucoup d'eau bénite de cour assaisonnée d'une quantité de bons mots et de phrases toutes aussi spirituelles les unes que les autres, mais... il s'est refusé, d'une façon catégo rique, appuyer leur demande auprès des Cham bres, moins que l'initiative privée n'intervint, pour la majeure partie,dans les frais d'achèvemeut de ces travaux. Faites un million, dit Monsieur Malou, million qui sera privilégié, et moi je demanderai aux Chambres le reste. Le chef du cabinet, n'ignore pas que sa proposi tion est dérisoire, et équivaut une fin de non recevoir;ce semblant de bon vouloir est un véritable trompe-l'œil, une mystification. El, en effet,, n'est ce pas se moquer du monde, que de vouloir faire, en ce moment, appela l'initiative privée, alors qu'il n'a pas mis le moindre scrupule déclarer dans les réceptions mêmes, qu'à son avis, les recettes ne compenseraient pas les frais d exploitation Qui donc comprendrait assez mal ses intérêts, pour placer bénévolement ses économies ou une partie de sa fortune, et surtout par le temps qui court, dans une affaire qui, au moins, pendant longtemps, d'après les déclarations mêmes du mi nistre, est destinée rester improductive La Commission permanente des commerçants et industriels avait convoqué le Samedi 13 Janvier, 2 heures et demie, tous les intéressés, pour faire rapport sur le résultat de leurs démarches auprès du ministre des finances. Monsieur Eric Boucke- naere s'est acquitté de celle lâche son rapport peut se résumer peu près en ces quelques mots. Ayant agité la question d'achèvement et de reprise du Canal, et ayant effleuré celle de la reprise de nos chemins de fer, dit Monsieur Bouckenaere, tout ce que nous avons pu obtenir de la bouche de l'honorable ministre, c'est que l'exploitation du chemin de fer, quoiqu'il arrive, ne restera jamais en souffrance, r j, mu Au nom de la Commission j'exprime des re- grets de voir nos efforts couronnés de si peu de succès, et je pense que dans cette occurrence nous devons ajourner de nouvelles démarches jusqu'à des temps meilleurs. L'assemblée accueille cette déclaration avec une certaine mauvaise humeur et décide, avant de se séparer, qu'une lettre sera envoyée aux représen tants et sénateurs des. arrondissements inlefessés, pour qu'ils usent de toute leur influence l'effet de triompher de l'obstination d'un ministre, qui a si peu de souci des intérêts de notre province. On se rappellera qu'il y a deux ou trois mois, nous avons prédit le sort qui était réservé nos délégués et nous leur prédisons aujourd'hui qu'ils ne seront pas plus heureux dans les démarches qu'ils feront auprès de nos représentants ces gens sont sans aucune influence. M. Malou sait qqe, quand même, sur l'ordre de l'Evêque, ils devront voter comme lui l'entend. Nous tenons constater aussi que nos matadors qui avaient sans doute espéré faire de cette affaire une machine de guerre, n'ont pas reparu cette dernière séance ces gens sont bons embrouiller les affaires et rien de plus. Une action en paiement de coupons échus a été introduite, lundi dernier, au tribunal de commerce contre M. Philipparl et la Banque belge du Com merce elle a été fixée l'audience de mercredi prochain, 24 janvier. M. Philipparl, qui était hier Bruxelles, a fait opposition au jugement du tribunal de commerce de Bruxelles, déclarant sa faillite personnelle. La Chambre du conseil du tribunal de première instance de Bruxelles vient de rendre une ordon nance confirmant le mandai d'arrêt décerné contre Dees Léon. L'ex-caissier de la banque de l'Union du Crédit a immédiatement interjeté appel de ladite ordon nance. M. Haussens, l'un des curateurs désignés par le tribunal de commerce dans la faillite des Bassins- Houillers, est parti pour Luxembourg, afin d'ents- mer des négociations ayant pour objet le chemin de fer Prince-Henri. On assure que M. Misson vient de donner démission de président de la cour des comptes. sa fois jusqu'au mois de septembre, avant d'envoyer ses propositions M. le ministre de l'intérieur. Il en résulte que les communes, au lieu d'être payées au commencement de l'exercice, reçoivent parfois leurs mandats au mois de novembre et plus tard, de manière que ces communes, qui ont dé faire des avances pour payer des travaux déjà faits, perdent une année d'iuté- rèt. Je ne fais pas de reproche l'honorable ministre de l'intérieur, mais la députation permanente. Je prierai l'honorable ministre de bien vouloir forcer la députation permanente remettre ses états de pro position au commencement de l'exercice, afin que les communes rentrent le plus tôt possible dans les fonds qu'elles ont été obligées souvent d'avancer. Elles gagne raient ainsi une année d'intérêt. Je prierai également M. le ministre de recommander la députation permanente, de traiter toutes les com munes sur le même pied afin que chaque arrondisse ment ait sa part dans les largesses du gouvernement. -jji Le couvent, la jolie fille et le frère Lai. j II nous rev.ieat des Flandres une amusante histoire. Neus allons la raconter dans tout sa naïveté. Il s'agit d'un couvent, d'une jolie fille et d'un frère lai. La scène est dans les envi rons de Bruges. Parlons du couvent d'abord. Gomme tous les cotïventé (jiif existent depuis un certain temps celui-ci est riche. Il a des propriétés qui lui sont d'un bon revenu, et sa grande préoc cupation, en dehors des heures de prières, bieu entendu est de les augmenter, tout en prenant ses précautions pour qu'au cune main profane ne puisse y porter alteiute. Un mot de la fille maintenant. Comme toutes 1rs joliéS filles, elle aime se voir remarquée, et l'on est sûr de ne pas lui déplaire en vantant ses attraits en lui avouant qu'ils ont un charme vainqueur irrésistible en la proclamant belle entre toutes. Pour celle qui doit être l'héroïne de notre his toire, l'homnrage pouvait être rendu sans restriction aucune. Le frère lai est un beau jeune homme de vingt et quelques années. Il est an couvent dans les conditions de tous les frè res lais c'est dire qu'il est frère servantnon destiné aux ordres sacrés. En cette qualité il va -vient faif fqpçeipetits travaux, des copiissions quand cela est nécessaire, ouvre ferme les volets de l'établissement et jouiten somme, d'une certaine liberté. Il sut en profiter. Il vit une première fois Ia~jolie fille, puis bien d'autres fois encore. Son cœur battit, et commè rien ne le forçait en comprimer les battements il le laissa parler; On l'écouta favorablement et bientôt ce fut un duo charmant, plein d'expansion, sacs nulle rélicence. Il s'en suivit ce qui souvent arrive, c'est que le frère lai acquit la certitude que le ciel avait béni son uuion éphémère et qu'il ferait peut-être bien de penser la rendre durable. Mais il n'était pas seul connaître le mystère. Le supérieur du couvent en était instruit et, peu indulgent pour ce genre de fautes il prit son air le plus sévère et intima l'ordre au coupable d'avoir quitter, sans retard, les lieux que souillait sa présence. Le frère lai se soumit et partitnon pas seulce qui étai t d'un honnête homme mais avec celle que son amour avait compromise. De plus, et c'est ici que l'histoire devirnt tout fait drôle, il s'en allait les mains pleines de titres de propriété, en son nom s'il vous plaît car dans son indignation le directeur du couvent avait perdu de vue que le frère servant trop sensible servait d'homme de paille au couvent pour se soustraire aux obligations légales. Maître de ces litres en sûreté en Angleterre où il s'est réfugié avec celle qui sera sa femme, le frère lai a écrit ses fermiers que, dorénavant, ils auraient exclusivement affaire lui ou son notaire. Le piquant de l'affairec'est qu'il s'agit, paraît-ild'une somme assez importante, environ 300,000 fr. La morale de cette histoire est qu'il est quelquefois dange reux pour les couvents d'avoir des hommes de paille que deux beaux yeux peuvent ensorceler. (Ind.) Le vicaire Dubois, de Vaux-sous-Chèvremont, vient d'être condamné 12 francs d'amende et subsidiairement 2 jours de prison, par le juge de paix du canton de Fléron, pour avoir lacéré une affiche placardée h la porte de l'église de ia localité. Le tonsuré s'est pourvu en appel. On écrit de Rome "a la République française Le procès de là fille avec les neveux du cardinal Anlo- nelli viendra vraisemblablement devant les tribunaux italiens. La comtesse Cemma L... a été reçue par le Pape en audience particulière. Elle l'a supplié de faire accepter sa demande aux héritiers du cardinal Antonelli, afin qu'elle pût avoir au moins le modique capital de cent mille fr. dont son père lui payait la rente. Le Papeému de compassion pour cette vertueuse et intéressante jeune fillea fait son possible pour prévenir l'énorme scandale qui va résulter des débals de ce procès s'il est porté devant les tribunaux mais 1rs neveux d'Antonelli auxquels du reste le Pape a fait sentir son mépris et son dé dain, en les recevant debout sur le palier de sa porte, n'ont voulu consentir aucun accommodement, ni faire la moindre concession. Ce scandaleux procès ajoutera alors une page curieuse aux fastes exemplaires des gens d'église. On lit dans le Journal de Charleroi Hier soir, la gendarmerie de Chimay a procédé l'arresta tion d'un prêtre français, du nom de Horry, réfugié chez les trappistes de Forges. Cet écclésiastique, sur lequel pèsent de graves présomptions d'atteRtats aux mœure, a été amené ce matincouvert d'ha bits bourgois, en notre prison cellulaire. C'est la demande du gouvernement français qu'il a été arrêté. Le bruit circule en ville que l'ancien hôtel de l'Epée serait loué par la maison Therry et Cie de Bruxelles, pour y établir une succursale. On sait que cette maison passe pour être commanditée par les jésuites. Les affaires vont déjà si bien que nos détaillants ont réellement besoin de cette concurrence. - Le concours pour la Race Bovine est fixé au Mer credi 28 Mars. Le Cercle de la Concorde a reçu Dimanche dernier dix nouveaux membres il compte en ce moment cent quarante-quatre membres effectifs et presqu'autant de membres honoraires. Ces chiffres n avaient pas été atteints depuis vingt-cinq ans. Nous apprenons que les trois fils Seys viennent d'être rayés par la députation des listes électorales de la ville 1 d'Ypres, Sapeurs-Pompiers- - Programme des morceaux 3ui seront exécutés le Jeudi 25 Janvier 1877, 7 1/2 h. u soir, au local de la Société de la Concorde, sous la direction de M. Wittebroodt. 1. Carmen, marche. (Bizet). 2. Le Capitaine Henriot, ouverture. (Gevaert), 3. Le Pré aux Clercs, fantaisie. (Hérold). 4. La belle Yproise, polka-mazurka. (Wittebroodt). 5. Les Vêpres Siciliennes, mosaïque. (Verdi). 6. La Vague, valse. (Metra). I

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Le Progrès (1841-1914) | 1877 | | pagina 2