Il
No 216. Jeudi
37 e ANNÉE.
25 Janvier 1877.
FRANCS PAU AN.
JOURNAL li'l PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT Mi .lEIIIli ET LE RIRANCIIE.
BULLETIN! POLITIQUE.
Les ambassadeurs des puissances ont signé le
protocole final des travaux de la conférence de
Constanlinople. Comme nous l'avons déjà dit la
Russie n'a mis jusqu'à présent d'autre limite la
liberté d'action de la Porte que le respect des stipu
lations qui couvrent l'autonomie et l'indépendance
de la Serbie et du Monténégro, ainsi que l'existence
civile et sociale des chrétiens dans les Balkans. On
croit généralement que les deux gouvernements
princiers vont entrer en négociations directes avec
la Porte pour traiter avec elle des conditions de la
paix définitive.
La France annonce l'arrivée l'Hôtel du Louvre
du colonel decavalerieMac-Yvre, un des lieutenants
de Thernaïeff, porteur de dépêches très-importqn-
tes du prince Milan pour le général lui-même.
M. de Marcère élu président du centre gauche
de la Chambre des députés, a prononcé un discours
dont on faisait d'avance très grand bruit mais qui
ne dit absolument rien.
Après avoir remercié ses collègues de l'avoir
appelé la présidence du centre gauche, dans une
circonstance qui donne au caractère de celte élec
tion une signification précieuse pour lui, l'ex-mi-
nistre défiait le caractère politique des hommes qui
composent son groupe.
L'œuvre particulière du centre gauched'après
l'orateur, est de faire cesser des divisions qui l'af
faiblissent, et de changpr en œuvre nationale ce qui
jusqu'aujourd'hui n'a été qu'une œuvre de parti.
El au moment où il répudie toute division M. de
Marcère se hâte de faire une distinction profonde
entre les républicains qui rassurent et ceux qui ef
fraient le pays.
En terminantle président du centre gauche
donne sa confiance et son appui au ministère et
offre son amitié ceux de la gauche qui ne lui de
manderont pas des sacrifices impossibles.
Quelques mots l'adresse du Président de la
République termine cette allocution, qui ne peut
émouvoir en rien les couches politiques du pays.
La Chambre a pris en considération malgré
l'avis hostile du ministres des finances, une propo
sition de M. Hugol tendant réduire la taxe sur
les chevaux et voilures. La séance n'a présenté d'ail
leurs aucun attrait. On a fixé jeudi la nomination
de la commission du budget.
Londres, 22 janvier.
L'ambassade chinoise est arrivée. Un conseil de
cabinet aura lieu demain.
Londres, 22 janvier.
M. Gladslone répondant une députalion
Frome, a dit qu'il ne croit pas que le marquis de
Salisbury soit personnellement blâmable de l'insuc
cès de la conférence. La Porte ayant rejeté les de
mandes réduites il élait indigne de l'Europe de v
faire de nouvelles propositions. Mais il est évident
aussi que les puissances n'auraient pas dû faire des
recommandations la Turquie si elles n'avaient
pas l'intention d'insister.
La question importante en ce moment est de
savoir si la Porte, après avoir honteusement man
qué de remplir ses promesses doit continuer de
jouir des avantages du traité de 1856.
L'Angleterre a une sérieuse responsabilité dans
cette affaire le gouvernement doit informer le pays
des conséquences de l'insuccès de la conférence.
M. Gladstone a conclu en disant qu'il ne veut pas
reprendre la direction du parti libéral.
Le choix des moyens légaux et honnêtes est
est une chose tout-à-fait accessoire rien ne
peut, ni ne doit détourner du but principal,
s'écriait le fougueux évêque Monseigneur Ma-
lou, il y a une quinzaine d'années, dans un
mandement jamais célèbre.
L'honnêteté proverbiale de nos populations
flamandes accueillit ce factum avec une légi-
me indignation, dont les effets ne furent pas
étrangers aux sanglantes défaites, que subit
le parti clérical cette époque.
Depuis lors les temps ont marché on a lais
sé couver sous la cendre des doctrines aussi
subversives jusqu'à des temps meilleurs, et le
parti clérical vient, en l'an de grâce 1877, de
les rescussiter dans la province d'Anvers au
profit de la sainte cause, qu'il défend.
Ce parti soi-disant honnête se laisse diriger
par des hommes tarés qui ont perdu tout sen
timent d'honneur, au point de ne plus re
culer devant le crime de faux, pour faire
inscrire sur la liste électorale, des électeurs
qui n'ont pas le droit de s'y trouver. On a dé
posé une plainte, raison de ces faits, qui oc
cupent depuis plusieurs jours la presse et l'opi
nion publique.
Le secrétaire de l'association cléricale, ef
frayé de voir que le pot aux roses était décou
vert (la Providence vient aussi parfois en aide
aux libéraux), s'efforce aujourcfhui de donner
une explication, qui, comme nous l'avons dé
montre, n'explique rien du tout, car les faits
protestent hautement contre les balivernes
que l'on veut nous faire avaler.
En attendant une instruction judiciaire est
ouverte, mais il arrivera ce qui arrive au
jourd'hui pour toutes les instructions judiciai
res, (affaire de mode), les inculpés seront en
tendus, puis de nombreux témoins seront
appelés, mais d'ici là, le pouvoir occulte tra
vaillera dans les coulisses et quelques confes
seurs aidant, les témoins ne sauront plus
rien répondre et les inculpés en sortiront blanc
comme neige.
Eh quoi d'étonnant? L'Eglise n'enseigne-t-
elle pas, par l'organe de ses plus doctes frères,
que les plus grands crimes sont excusables
aux yeux de l'Eglise, toutes les fois qu'ils ont
pour but et pour effet de renforcer l'influence
cléricale. De plus, celui qui se rend coupable
de pareilles turpitudes peut les commettre, le
cœur léger puisque meme, s'il est découvert,
l'Eglise lui assure le pardon et en fait un
martyr.
Tout cela est du reste conforme aux princi-
es préconisés dans le fameux mandement de
onseigneur Malou et on peut dire que ces
principes résument aujourd'hui, au grand re
gret de beaucoup de bons catholiques, le co
de de morale du clergé belge.
Nous avons dit carrément notre opinion sur
le projet de réforme électorale et nous consta
tons qu'il n'est pas un seul organe libéral qui
ne soit complètement de notre avis. M. Malou
nous avait permis d'espérer mieux nous pen
sions bien que M. Malou aurait laissé désirer
quelque chose et que nous n'aurions eu qu'une
réforme incomplète, mais nous ne supposions
pas que nous allions être victime d'une mystifi
cation aussi grande. Le projet de M. Malou ne
peut pas même être le point de départ de né
gociations ultérieures nous voulons le secret
complet du vote ou ne voulons rien du tout et
nous devons repousser de toutes nos forces et
en bloc, un projet qui a pour but et aurait
pour résultat de fixer définitivement la su
prématie d'un parti sur l'autre.
Le Roi l'a déclaré dans le temps; il ne
sanctionnera jamais une loi qui aurait ce ca
ractère. Eh bien c'est avant tout nos amis
de ne pas la voter.
L'Association Agricole s'est réunie Samedi et
a arrêté le programme du concours pour la
race bovine qui doit avoir lieu Ypres, le
Mercredi 28 Mars. Elle a décidé aussi d'ou
vrir pour 1877-1878 un nouveau en faveur des
meilleurs rapports, mémoires et notices agri
coles. Ces concours ont un grand succès au
dernier, deux ouvrages de M. Verhille ont été
couronnés et on nous assure qu'ils viennent
d'être adoptés par le conseil supérieur de
l'instruction primaire. Une dotation an
nuelle de 80 fr. vient aussi d'être allouée
l'ouvrier Aernout, de Zillebeke, qui a été mé-
PROGR
VIRES ACQU1R1T EUNDO.
ABONNEMENT PAT AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. C-lX)
Idem Pour le restant du pays7-00
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Langhrmarck, le samedi, 5-50.
Ypres, le 94 Janvier 1877.